Tu as raison Gustavus sur le traitement culturel de la question religieuse entre la francophonie et les pays anglophones, sautnf que ça change et la vision anglophone tend à se généraliser au delà de ses frontières et jusque dans le monde francophone.
Oui, sous l'effet du postmodernisme.
Juste par curiosité Gustavus, tu peux me dire quand et où tu as pu assister à ce cours dans une classe d'école secondaire ?
Non, moi mon domaine en recherche fondamentale, c'est les organismes mycorhiziens de la forêt boréale. Mais, comme pour la plupart des autres sujets dans l'univers que je n'ai pas personnellement expérimenté, je me base sur des sources fiables comme des spécialistes des religions, des sociologues, des québécois de diverses cultures et croyances, des enseignants qui enseignent ce cours et aussi des auteurs qui ont contribué à le créer et qui le critiquent aujourd'hui, en disant qu'il a été détourné des objectifs initiaux.
Certaines critiques sont peut-être exagérées, mais je ne les invente pas. Si quelqu'un ignore que ce cours est controversé, c'est pas de ma faute. En fait, il est plus que controversé, il a la majorité du Québec contre lui.
La France a une longue tradition laïque et anticléricale. La gauche péquiste au pouvoir n'a fait que la singer, mais cette gauche-là est à l'agonie et loin de représenter le Québec historique et le Québec de demain qui ressemblera de plus en plus à l'actuel Canada multiculturel.
Le Québec aussi a cette tradition. Elle était jadis portée par le parti libéral historique, et elle a dominé sans partage entre le premier gouvernement Bourrassa et le premier gouvernement Charest. Même le très catholique Claude Ryan était de cette tradition séculaire du PLQ, dont les derniers vestiges sont partis avec Mme Houda-Pépin. Moi c'est dans ce Québec que je suis né, et ce Québec-là est très loin d'être à l'agonie! Il est encore largement majoritaire dans la population.
Seulement, il a le vent contre lui.
La plupart des plumes médiatisées de nos jours participent à ce que j'appelle «l'inversion des pôles», c'est à dire qu'une certaine droite moderne pioche dans des valeurs qui ont toujours été portées par la gauche (laïcité, égalité entre hommes et femmes, droits des homosexuels, liberté d'expression, etc.) alors qu'une partie de la gauche "postmoderne" ou anti-moderne, défend des valeurs et utilisent des moyens qui étaient jadis utilisés par la droite (autorité religieuse, tradition culturelle, censure contre des propos offensants, racialisation, etc.). Mais plusieurs personnes défendent encore cette gauche laïque, les féministes sont chez PDF-Québec, les nationalistes au PQ (qui demeure le parti qui comporte plus de membres que tous les autres partis réunis). C'est encore massif et loin de l'agonie.
Et on ne sait pas de quoi demain sera fait.
L'augmentation des inégalités économiques et la privatisation des services publics participent au retour du religieux et du relativisme dans la vie civique et politique. Exacerbé, ce mouvement nous retournera dans une sorte de féodalisme à l'ancienne, mais avec des guns et des robots. Jamais nous n'aurions pu avoir ces technologies sans les idées humanistes et l'esprit laïc des Lumières. Il semble qu'après que la modernité nous ait donné le pire et le meilleur, ses ennemis aient décidé de détruire le meilleur (universalité des soins et de l'éducation, universalisme en général, droits humains, etc.) pour s'accaparer les restes, tout en gardant le pire (armes, pollution, etc.). Mais rien n'est encore joué. Une bonne crise économique ou écologique assez tôt pourrait secouer la population qui est obnubilée par la consommation et réveiller les esprits émoussés juste à temps pour éviter la dystopie.