Personnellement, je trouve que cette histoire est un peu superficielle (mais pas uniquement).
Superficielle, parce que c'est du symbolisme. Je préfèrerais un politicien masculin qui met des mesures concrètes pour aider les femmes, qu'un cabinet paritaire comme celui de Jean Charest qui utilisait les femmes comme ministre-fusibles à sacrifier sur les dossiers difficiles et dont le gouvernement a été mauvais pour la cause des femmes ou qu'une cheffe d'État comme Margaret Thatcher aux politiques rétrogrades et nuisibles aux femmes en général.
C'est du symbolisme. Ce n'est pas parce qu'une femme est au pouvoir que les femmes dans la société voient leur sort s'améliorer. Sous Obama, les injustices qui vivent les afro-américains n'ont pas été tellement résolues. Bien des preachers ultra-conservateurs anti-gays aux états-unis étaient eux-même homosexuels. Ça reviens encore à cette idée de regarder «qui tu es» au lieu de «ce que tu fais», cette politique clientéliste qui fait un peu comme dans les concours télévisuels où les gens votent pour "qui leur ressemble", "celle-ci vient de mon patelin", "celui-ci est comme moi". Je préfère des gens, peu importe qui ils sont et d'où ils viennent, qui améliorent la société de manière mesurable, avec des statistiques, des relevés de données. Trudeau et Charest, c'était pas mal de la frime. Quand on juge leurs politiques, c'est beaucoup plus parlant.
Mais pas que. Parce que je ne suis pas con, et je sais bien que les femmes ont souvent plus sensibilisées aux enjeux importants pour la cause féminine, comme Véronique Hivon et son projet de tribunal spécifique pour les crimes sexuels, qui sont l'angle mort de notre système judiciaire. Même si les bonnes idées pour les femmes, les minorités, etc. peuvent théoriquement provenir de n'importe qui, ça arrive plus souvent que ça provienne d'une personne personnellement touchée par ces enjeux.