La belle province

[Charlemagne]

Depuis longtemps, je trouve que la belle province, où son cousin le p’tit Quebec sont des restaurants de noël.

C’est pas vraiment logique.

Les vieilles photos, parfois des peintures amateurs sur les murs, comme sur Sherbrooke dans l’Est où il y a une peinture de Maurice Richard qui nous regarde commander, la céramique brune, les couleurs délavé du menu, quand je mets les pieds dans une belle province, je ne sais plus en quelle année je suis.

La caissière dans un autre belle-pro mâche sa gomme en se roulant la mâchoire, les cheveux torsadé, rempli de mousse, le maquillage un peu trop fort sur le eye-liner. Ses dents sont un peu croche rendent sont sourire vulnérable. Je trouve beau un petit défaut, une imperfection, ça rends la personne unique. Elle était belle comme mes grandes cousines qui attendaient que leurs chums viennent les chercher en mustang, elles chantaient du Bon Jovi, sauf que la caissière, je l’ai vu hier.

Il y a une guirlande de lumière de noël qui pends et qui n’arrive à prendre le dessus sur la blancheur des néons. Le client à côté de moi à Rosemont a sa casquette des Expos et me demande sur quel chantier je travaille, le néon blanc lui donne un air malade. Je lui réponds le chantier et il me félicite et me remercie de mon travail pour refaire Montréal. Ses iris sont noirs et flous, comme si sa confusion leurs enlevaient de la netteté.

La caissière a ville st Laurent me parle en anglais. Celle sur jean talon m’appelle chérie. A Chambly, je suis « mon ami » et il me donne des suçons pour chacun de mes enfants. «  on n’est jamais trop grand pour un suçons »

A st-hubert, c’était un point de rencontre. On se rejoignait là pour un trip de bouffe. Quand l’extracy trainait, le battement du ventilateur devenait le meilleur beat possible.

On se mettait beau pour aller à la belle province. Parce que genevieve et Veronique s’étaient mise belles.

J’ai réalisé l’hiver dernier pourquoi la belle province me rappelait le temps des fêtes. Mes parents travaillaient tout les deux dans un hôpital et ma mère travaillait toujours au jour de l’an. Le 31 décembre, on allait souper à la belle province avec elle parce que c’était un des seuls restaurants qui restait ouvert à l’époque. Il y avait d’autre âmes seules, qui venait voir l’année s’évanouir dans une odeur de friture.  On se parlait, on parlait aux étrangers, le cuisinier venait nous donner le restant de ses frites parce qu’il fermait la friteuse. C’était simple. Le monde si grand rapetissait d’un coup pour n’être pas plus grand que deux tables.

Hier, dans le line-up, j’ai pensé au temps qui passe tandis que le cuisinier tassait ma facture en me  criant d’avancer.

J’ai pris le sous marin spécial mais j’ai eu de la misère à le finir.

[Simone]

A st-hubert, c’était un point de rencontre. On se rejoignait là pour un trip de bouffe. Quand l’extracy trainait, le battement du ventilateur devenait le meilleur beat possible.

Moi qui pensais que c'était le Québec Drive-In, le hot spot !

[Berslak]

C'tu encore des Grecs dans la plupart des Belle Province de Montréal?

Toujours trouvé drôle ce paradoxe (pas le bon mot je pense, aidez-moi à trouver un meilleur mot).

[Berslak]

(shit, pas pesé sul bon piton...)

[MadChuck]

quand je mets les pieds dans une belle province, je ne sais plus en quelle année je suis.

y'a une patterie pas loin, Chez Brigitte, qui est comme une petit village gaulois pas encore affecté par le hipsterism, les poutines ne sont pas au canard ou au porc éffiloché, juste les classiques (sauce spaghettie, sauce brune, bacon, smoke-meat, saucisse hot dog, chou-pois, le smash burger est juste appelé burger pis yé juste écrasé.

Peut-être le dernier endroit 12 miles a la ronde où on peut encore trouver un journal de moureal pour se choquer pendant sa poutine, qu'aucun mot d'anglais y est entendu, la poutine ordinaire étant comme un point d'ancrage, que le port du jogging ou autre vêtement mou a la mode du genre ne sait pas encore rendu et que le cellulaire attaché à la ceinture avec le headset style 2003 peut encore être vu.

Un peu comme passer un moment en 2005.

[exademine]

J'ai un souvenir de la sauce de la poutine italienne du Belle-Province proche du stade qui était trop chaude et goûtait la cannelle. Tellement chaude que les frites continuaient à cuire après le service et devenaient vraiment molles. J'allais là une fois par semaine, c'était proche du cégep.

À Pointe-aux-Trembles c'est le Tee Pee la pataterie populaire du coin, depuis 1980. Il y avait une rivalité avec le Bouf Vit, les enfants des deux clans ne se parlaient pas dans la cour d'école. Il n'y a pas eu de Belle Province avant le milieu des années 90.

Ça a été acheté par des chinois un moment donné, avec toute la famille qui travaille là comme dans un dépanneur. On allait toujours chercher des roteux en take out. Parfois juste des frites pour le repas à la maison. Les seules fois qu'on allait manger sur place c'était pour déjeuner tôt le matin avant de partir faire du char pour les vacances. Le Tee Pee c'est la 138 Nord et un nouveau jeu de Gameboy.



Je viens d'aller voir et il est maintenant fermé. 

J'y suis retourné en 2019 avec la navette fluviale qui arrête au bout du boulevard St-Jean-Baptiste. C'était encore les mêmes bancs avec la même peinture jamais refaite pis une pile de journal de Montréal.
Des steamés pain Pom, saucisse Lester. Ça goûtait pareil et comme partout. Il n'y avait pas un chat. Le gars dans les cuisines parlait au téléphone, il ne devait pas avoir plus que 18 ans.

Après la mort des buffets chinois, est-ce que les patateries sont en voie de disparition? Les habitudes alimentaires changent.

[Charlemagne]

A st-hubert, c’était un point de rencontre. On se rejoignait là pour un trip de bouffe. Quand l’extracy trainait, le battement du ventilateur devenait le meilleur beat possible.

Moi qui pensais que c'était le Québec Drive-In, le hot spot !

C’a m’a pris un moment pour me rappeler du Québec drive in.

C’était trop cher pour moi, trop restaurant. Les hotdog était genre 39 cennes à la belle pro, t’en prenais trois et il te restait du change pour une liqueur.

Je me rapelle de la blondeur des cheveux de Veronique, de son odeur de mousse à cheveux, de la boule dans mon estomac, du plancher gras, de 1979 de smashing pumpkin qui grichait dans le speaker, de la caissière qui prenait une voix nasillarde qui frôlait la parodie pour caller elles hamburgers et les sous marins, du son des subs et des valises rouillé qui résonnaient.

Deux ans plus tarda, je me rapelle quand on revenait decalissé de Montréal. La pataterie avait perdu sa splendeur qu’elle avait à l’ouverture, c’était pourtant 5 ans avant. Il y avait des cernes de gars sur le ventilateur, sur les néons. La calleuse avait été remplacé par une fille de mon âge avec qui j’avais été à l’école. Ceux qui était encore à l’école venait chercher une frite et nous regardait en riant, c’était leur revanche. On regardait la fan tourner, sans avenir, sans motivation, les jambes brulés d’avoir marché et danser. Pour les autres, c’était le souper, pour nous, la fin d’une run de 30-40 heures sans dormir.

mais pas d’image claire du Québec Drive in.

[Charlemagne]

Après la mort des buffets chinois, est-ce que les patateries sont en voie de disparition? Les habitudes alimentaires changent.

La vie est cyclique.
On va essayer d’explorer 100 façons de manger gras
100 façons de faire cuire une patate.
Comme les musiciens faisaient tout pour devenir virtuoses dans les annes 80, Jusqu’à ce que le grunge crise tout à terre.
Quelqu’un va proposer une cuisson dans l’huile, simple.
On ne sait jamais
La vie est cyclique

 - Rimbaud, ôde à la patate.

[Lisa]

La Belle Province d'Anjou a fermé, le local est vide. Y'en a une plus neuve qui a poussé sur Langelier. Si jamais tu passes dans le coin, dis-le, on ira l'essayer ensemble voir si des bancs neufs c'est pas pareil ou si ça fait la job.

[dalporto]

La Belle Province d'Anjou a fermé, le local est vide. Y'en a une plus neuve qui a poussé sur Langelier. Si jamais tu passes dans le coin, dis-le, on ira l'essayer ensemble voir si des bancs neufs c'est pas pareil ou si ça fait la job.

Celle en face du Carrefour Langelier?

Ça fait 10 ans que je passe là pour me pogner une couple de steamés 2-3 fois par année, y'a rien de neuf là-dedans.

Ton père lui ne jurait que par la poutine au smoked meat de celle sur Sherbrooke à côté de mes madames coupeuses de cheveux (enfin après 30 ans de différents barbiers, personne ne me  parle de chasse pendant que je me fais couper les cheveux, amen), endroit qui a l'air le plus craignos / crade au monde. J'ai jamais osé rentrer là.

[dalporto]

Ton père lui ne jurait que par la poutine au smoked meat de celle sur Sherbrooke

On dirait que je dis qu'il est décédé.

Non, il n'était pas mort aux dernières nouvelles, je ne sais juste pas si son auto-diagnostic d'intolérance au gluten a fait changer ses habitudes de poutines au smoked meat. Il me semble qu'il m'avait dit ça par après. Merdredi: poutine au smoked meat + cinema pas loin du stade.

[Charlemagne]

Au coin de l’avenue de repentigny ?

C’est la qu’il y avait un Maurice Richard peinturé sur le mur.

La caissière m’appelait « mon cher »

7/10 pour l’authenticité et

[Charlemagne]

Au coin de l’avenue de repentigny ?

C’est la qu’il y avait un Maurice Richard peinturé sur le mur.

La caissière m’appelait « mon cher »

7/10 pour l’authenticité

[Charlemagne]

Je suis rendu je me cite moi même. La vie est belle

[Charlemagne]

Lisa, ça fait deux fois que j’entends parler de ton père en deux jours. Il est maintenant un peu notre père à nous tous sur le forum.

Comment va ton père? Comment va sa santé? Est ce qu’il est à la retraité-mais j’en sur plein de projet ?

C’est quoi le dernier film qu’il est allé voir ?

En tout cas, tu le saluera de ma part!

[dalporto]

Au coin de l’avenue de repentigny ?

Celle du père à Lisa, oui.

[dalporto]

De l'autre coté de Sherbrooke y'a un Couche-tard où j'allais m'acheter mes clopes avant que le trafic ne fasse en sorte que ce soit trop long pour tourner à gauche et avant que mon agoraphobie auto-diagnostiquée fasse aussi en sorte que j'aime mieux rouler vers l'ouest 5 minutes de plus de sorte que je ne soit pas pris à attendre 4 cycles de lumières.

Mais y'avait une madame qui quêtait là, je dirais une polonaise qu'un jour dans ma tête j'ai mixé avec la toune La Reine des CFs alors qu'elle aurait plutôt été la Reine des SDF. Anyway. "Dieu vous bénisse" qu'elle dit tout le temps (elle était encore en vie il y a deux semaines). Quand on lui répond qu'on n'a pas de monnaie, elle demande qu'on lui achète un 2L de Pepsi. Avec un sac. Elle voulait plus le sac que le Pepsi pour une raison obsure. J'y ai rapporté un Pepsi une fois et j'avais oublié le sac. Elle ne m'a pas envoyé chier, mais elle ne m'a pas remercié non plus. C'était important le sac.

M'en allait où avec ça donc...

Ah oui.

Derrière cette Belle Pro là, y'a une ruelle.

C'est là que ma madame quêteuse polonaise va pour chier dans un sac quand elle en a un. Sinon elle chie pareil mais elle est en crisse après moi.

C'était un très beau conte de Noël.

[dalporto]

Et si Plume passe par ici, un excellent conte de Noël du québec:

https://www.youtube.com/watch?v=OXZ2rt-j2zk&ab_channel=ArnaudSoly

[Snookey]

Lafleur est une solide alternative à la belle pro.

[Berslak]

Lafleur est une solide alternative à la belle pro.

Ark.

Chaque fois que j'ai mangé là, y'avait pas assez de sauce dans ma poutine. Prendre une bouchée de fromage frette avec des frites, c'est triste.  J'aime beaucoup mieux les grosses graisseuses noyées dans sauce de la Belle Province.

Fait crissement longtemps que j'ai pas mangé dans une Belle Province. En dehors de Montréal au sens large, c'est rare comme de la marde de pape.

[Berslak]

La Belle Province d'Anjou a fermé, le local est vide. Y'en a une plus neuve qui a poussé sur Langelier. Si jamais tu passes dans le coin, dis-le, on ira l'essayer ensemble voir si des bancs neufs c'est pas pareil ou si ça fait la job.

Celle en face du Carrefour Langelier?

Ça fait 10 ans que je passe là pour me pogner une couple de steamés 2-3 fois par année, y'a rien de neuf là-dedans.

Ton père lui ne jurait que par la poutine au smoked meat de celle sur Sherbrooke à côté de mes madames coupeuses de cheveux (enfin après 30 ans de différents barbiers, personne ne me  parle de chasse pendant que je me fais couper les cheveux, amen), endroit qui a l'air le plus craignos / crade au monde. J'ai jamais osé rentrer là.

Ce fil manque d'anecdotes de la Belle Province sur Sherbrooke dans Tétreaultville pas loin de mon ancien chez-nous.  Si je ne me trompe pas, c'était une des premières ou sinon LA première.  Mais ptete que je me trompe avec une autre plus dans le coin du stade.

[Plume]

Et si Plume passe par ici, un excellent conte de Noël du québec:

https://www.youtube.com/watch?v=OXZ2rt-j2zk&ab_channel=ArnaudSoly

Désolée, je n’ai pas ri… =( C’est plus les rires des gens qui me donnaient envie de rire que le sketch en lui-même. J’étais pourtant dans de bonnes dispositions : je voulais rire. (Je suis peut-être trop fatiguée, remarque...) J’ai reconnu Pierre-Yves Roy-Desmarais, la « vedette québécoise ». Je n’ai pas tout compris (je ne parle pas encore québécois couramment, et le fait est qu’il parle parfois trop vite et qu’il n’articule pas beaucoup), mais je pense avoir compris l’essentiel : des individus ou animaux se retrouvent avec des trucs divers et variés dans le « trou d'cul » ; ils se rendent donc chez le médecin ou le père Noël, qui leur répond « tabarnak ! … » Beaucoup beaucoup de « cul » en l’espèce… Je pense que c’est pour cela que tu voulais que je visionne cette vidéo ! J'ai compris cela assez rapidement et c'est cela qui m'a fait sourire. ^^






EDIT : Je l'ai visionnée une seconde fois au cas où, car j'avais vraiment envie de rire (je suis volontaire), et j'ai ri au moment où il évoque le bonhomme de neige... Je pense que plus on l'écoute, plus on rit, parce qu'il s'obstine à toujours parler de la même chose.

[exademine]

Ce fil manque d'anecdotes de la Belle Province sur Sherbrooke dans Tétreaultville pas loin de mon ancien chez-nous.  Si je ne me trompe pas, c'était une des premières ou sinon LA première.  Mais ptete que je me trompe avec une autre plus dans le coin du stade.

Oui, c'est la première. Il y a des néons devant qui l'indique; ouvert en 1971.

Mon père a grandi à Tétreaultville. Il m'a souvent raconté qu'il livrait les journeaux et après il allait à cette Belle Province. Les trios étaient 50 cennes.

[Plume]

@Dalporto


Le massage, la fellation


J’aurais kiffé être une tortue. ^^

[dalporto]

Désolée, je n’ai pas ri… =(

Ouais, j'ai pensé par après que les multiples définitions de charrue n'était pas toutes présentes de ton côté de l'Atlantique. T'as du finir par comprendre, mais pour les besoins de l'histoire:

-Terme "générique" s'appliquant à de la machinerie pour déneiger / pousser de la neige;
-Fille très facile qui couche avec n'importe qui, qu'on entendait surtout en Beauce dans le temps.

Mais moi aussi ce qui me fait le plus rire là-dedans c'est Arnaud Soly qui se retient pour ne pas rire, c'est contagieux. Je ne sais pas comment ils tournent, mais on dirait que Soly n'est pas au courant de tout ce que l'autre clown va dire ou faire et ça a l'air authentique et spontané et je ne déteste pas ça. Comparé admettons pour les autres québécois aux Grandes Gueules ou à d'autres bouffons de Radio-Énergie qui se forcent pour s'esclaffer des blagues pas drôles de leurs collègues.

Mais pour quelqu'un qui connaissait les deux définitions de charrue dont il parle, le punch est quand même assez bon quand il dit "elle était tellement fière d'elle qu'elle a fourré tout le village".

Je vais essayer de faire mieux la prochaine fois!

[Ciné]

Je n’ai pas tout compris (je ne parle pas encore québécois couramment

Les Québécois sont plus polyvalents, pouvant maîtriser tous les putains d'accents français allant de Jean de Florette à Bienvenue chez les Ch'tis.

[Lisa]

Retraité, mais pas mal à bizouner sur ses affaires au chalet. Depuis que j'ai récupéré le rdc du duplex, il a moins à s'occuper sur le terrain, bien qu'il finisse pareil par faire la tondeuse parce qu'il trouve que je le laisse pas mal long. Pas de trop gros projets, des voyages de temps en temps avec ma mère ou des amis. Je pense qu'il va quelque part bientôt (Amérique du Sud? Europe? Australie? pu certaine).

Avec ma mère, ils se préparent à recevoir tout le monde pour les Fêtes. Mon frère arrive de Boston avec sa femme pis leur bébé tout neuf. Je l'ai pas vu depuis sa naissance en octobre. Ça va faire drôle de tenir un petit bébé, la dernière de la famille c'était ma plus jeune de 5 ans et demi. J'ai hâte de voir mes enfants avec le bébé.

On essaie de se décontaminer avant de les voir, les filles ont été malade en fin de semaine, on est dans notre semaine de quarantaine.

[Simone]

C'tu encore des Grecs dans la plupart des Belle Province de Montréal?

Toujours trouvé drôle ce paradoxe (pas le bon mot je pense, aidez-moi à trouver un meilleur mot).

Celle à côté de chez nous sur le chemin Chambly, c'est ça. Je ne suis pas capable de dire si le proprio actuel est le OG propriétaire ou le fils d'un précédent propriétaire, il a l'air d'un éphèbe intemporel quand on le voit de loin, avec ses cheveux mi-longs vraiment bouncy (Quinn Morgendorffer en serait jalouse) et un nez aquilin assez proéminent, genre Tony Conte avec les traits plus sombres et des cheveux plus fluffy. Bref, il a L'AIR intemporel de loin, mais quand on s'approche, on voit qu'il a les traits durcis par une vie de travail rude et de frustrations. Je ne l'ai jamais entendu parler normalement: soit il minaude avec les clientes et les enfants, soit il jape comme un enragé parce que la ligne d'assemblage de hotdogs ne va pas assez vite à son goût. Je ne sais pas comment il s'adresse aux monsieurs, il faudrait que je demande à mon tendre époux. Le décor est aussi très très Belle province-esque, avec des photos dudit proprio et des personnes célèbres, quelques joueurs de hockey, notamment, une ou deux vedettes québécoise qui habitent Longueuil (mais plus des chanteurs-chanteuses, il doit écouter la télé en anglais et avoir assez peu de contact avec la culture du petit écran québécois), et une série très épique de photos avec un jeune Justin Trudeau qui a les cheveux aussi fluffy que lui (je dirais au tout début de son implication avec le Parti libéral). Au-dessus de la porte d'entrée, un très classique modèle réduit de voilier dans une énorme bouteille en verre, le genre de grosse cruche de 30L qui est utilisée dans la production de vin artisanal par les gens qui sont susceptibles de cultiver des tomates et des vignes dans leur cour arrière. Puis, sur le mur du fond, à côté des photos de mon boss, une énorme murale qui représente la ville de Québec au 19e siècle, un peu la vibe de la toile de Jean-Paul Lemieux qui s'appelle La Fête-Dieu à Québec, mais on le saurait si c'était une reproduction de Jean-Paul Lemieux, donc plus probablement quelqu'un de générique qui s'est inspiré des thèmes et du coup de crayon de JPL à l'époque où il suivait le Groupe de Sept. En tout cas, ce n'est pas vraiment important (mais si vous vous adonnez à aller au MNBAQ pour une expo populaire un mandné, allez voir la salle sur Jean-Paul Lemieux dans l'ancienne prison... je trouve qu'il est à la peinture ce que Baudelaire est à la poésie, un genre d'épitome de la mélancolie, et c'est magnifique), mais c'est notre Belle Province, et on l'aime.

Même si nous habitons à égale distance (ici, on parle dans tous les cas d'à peu près trois coins de rue ou une petite marche de santé de 10 minutes) d'une autre institution de la poutine longueuilloise, une qui a d'ailleurs été encensée par l'autre énervé du Beach Club, c'est-à-dire, le Alfa, et qu'il est vrai que la poutine du Alfa trône au sommet de la pyramide de la poutine (avec la Chaumière à Mont-Laurier, mettons) en raison de la générosité de son fromage et de sa sauce bien assaisonnée, la vérité est que nous fréquentons bien plus assidûment La Belle province, parce que c'est un endroit qui incarne une époque, un sentiment qu'il est par ailleurs difficile de retrouver maintenant que nos maisons familiales ont disparu avec les divorces et déménagement successifs de nos parents et grand-parents. Et aussi, parce qu'avec le spécial deux cheeseburgers pour le prix d'un, ça nous coûte à peu près 18$ nourrir toute la famille le samedi midi, ce qui n'est pas à dédaigner.

Aussi, pouvez-vous me dire pourquoi Tony Conte sur cette photo a l'air d'un drôle de mélange de Justin Trudeau et Patrick Masbourian? Ce sera tout, merci.

[Charlemagne]

La première fois que j’ai eu le goût d’acheter une peinture, c’est un Jean Paul Lemieux, la maison de Luzina.

La grandeur, pardon, l’immensité du ciel sur la peinture est venu me chercher: c’est exactement ce qui me frappe, surtout en hiver, quand le ciel est dégagé et qu’il fait un grand froid. Je cherche les mots mais c’est la beauté de la peinture, pas besoin de mots, juste un dessin.

 

[Charlemagne]

Merci pour les nouvelles Lisa. Peut-être que le gazon long est un excuse pour venir te voir. 

J’ai pris le bébé de mon beau-frère. Un petit Tucson, tout gras, qui sent un peu le lait. J’ai trouvé ça beau. Puis il s’est mis à pleurer et je l’ai donné à sa mère, j’ai trouvé ça encore plus beau.

Jamais je recommencerais. Jamais.

[Berslak]

Tony Conte : Les cheveux de Justin, le nez de Masbou.

[Simone]

la maison de Luzina

C'est une des lithographies qui accompagne la version illustrée de La petite poule d'eau éditée par Gilles Corbeil en 1971. Probablement un des plus beaux objets littéraires qui doit exister sur terre.

À vous tous qui aimez les anecdotes et les grands espaces, je ne peux que vous encourager à poser vos yeux sur ce récit qui se déroule dans une région reculée du Manitoba, où Mme Luzina Tousignant finit par obtenir gain de cause pour la construction d'une école, elle qui ajoute chaque année un enfant à la toute petite population locale. Inspiré évidemment des années d'enseignement de Gabrielle Roy à la Petite-poule-d'eau, une île à plusieurs centaines de kilomètre au nord de Winnipeg. Je tiens Gabrielle Roy pour l'une des plus grandes écrivaines contemporaines, donc voilà, ceci explique cela.

[Snookey]

Lafleur est une solide alternative à la belle pro.

Ark.

Chaque fois que j'ai mangé là, y'avait pas assez de sauce dans ma poutine. Prendre une bouchée de fromage frette avec des frites, c'est triste.

Très anecdotique ça, Berslak !

Anyways, les places à poutines à Montréal sont toutes overrated.

[Plume]

Ouais, j'ai pensé par après que les multiples définitions de charrue n'était pas toutes présentes de ton côté de l'Atlantique. T'as du finir par comprendre, mais pour les besoins de l'histoire:

[...]

-Fille très facile qui couche avec n'importe qui, qu'on entendait surtout en Beauce dans le temps.

    – « Qu’est-ce que ça veut dire guidoune ?

    – Euf… c’est genre une fille mal vue, facile…

    – Ben, c’est quoi la différence avec pitoune ?

    – Euf… pitoune c’est plus comme une belle fille qui s’habille trop sexy…

    – C’est pas une poupoune ça ?

    – Ouin… une poupoune, c’est moins méchant que pitoune… quoique ça dépend…

    – Alors je peux dire « poupoune » à ma blonde ?

    – Si cela constitue une taquinerie ou une farce… oui.

    – Ah… Nounoune, c’est quoi ?

    – Une niaiseuse, pas vite vite… une coucoune quoi !

    – Une coucoune ?

    – Ben oui, c’est la même chose.

    – Une guidoune est-elle automatiquement nounoune ?

    – Non.

    – Et pour toutoune ?

    – Ça, c’est une fille plutôt dodue… comme dans « grosse toutoune ».

    – Y a des synonymes ?

    – Oui, doudoune, mais c’est plus gentil dire ça que toutoune.

    – Je peux dire doudoune à ma blonde ?

    – Non, sauf si tu veux qu’elle te fasse la baboune… t’es mieux de lui dire chouchoune…

    – Chouchoune ?

    – Ma chouchoune d’amour.

    – Ok. Est-ce qu’une guidoune peut être une poupoune en même temps ?

    – Non. Mais que tu sois une guidoune, une pitoune, une poupoune, une doudoune, une toutoune, une coucoune ou une nounoune : c’est jamais vraiment positif ! À cela tu ajoutes aussi minoune et moumoune…

    – Ça devient compliqué…

    – Une minoune, c’est une guidoune au chômage, un vieux char ou un chat.

    – Une moumoune, c’est quelqu’un de peureux ou un homme avec des manières efféminées.

    – Donc, si je comprends bien, une guidoune, finalement, c’est une ancienne pitoune devenue toutoune qui fait la baboune parce qu’elle se trouve nounoune d’avoir été moumoune ?

    – Vitement de même, on peut dire ça, oui

    – Merci chouchoune…

    – Ya pas de quoi mon ti-coune !

    – Ti-coune ?? »


(Ti-coune est quelqu’un de pas très futé ou d’un peu étrange…) 


https://quebechisme.wordpress.com/2007/12/05/guidoune-pitoune-poupoune-nounoune-coucoune-toutoune-doudoune-chouchoune-minoune-moumoune/


^^

[dalporto]

Voilà, c'est pas plus compliqué que ça!

Ti-Coune ça vient d'un personnage d'une vieille série québécoise.

[Kashmir]

la maison de Luzina

C'est une des lithographies qui accompagne la version illustrée de La petite poule d'eau éditée par Gilles Corbeil en 1971. Probablement un des plus beaux objets littéraires qui doit exister sur terre.

À vous tous qui aimez les anecdotes et les grands espaces, je ne peux que vous encourager à poser vos yeux sur ce récit qui se déroule dans une région reculée du Manitoba, où Mme Luzina Tousignant finit par obtenir gain de cause pour la construction d'une école, elle qui ajoute chaque année un enfant à la toute petite population locale. Inspiré évidemment des années d'enseignement de Gabrielle Roy à la Petite-poule-d'eau, une île à plusieurs centaines de kilomètre au nord de Winnipeg. Je tiens Gabrielle Roy pour l'une des plus grandes écrivaines contemporaines, donc voilà, ceci explique cela.

Le livre est disponible en livre audio sur la plateforme de Radio-Canada, je l'ai écouté il y a quelques semaines. J'ai été vraiment touchée par la tendresse avec laquelle elle trace le portrait de Luzina, et il se dégage du livre une sorte de charme tranquille qui pourrait un peu rappeler Anne la maison aux pignons verts mais sans le côté sirupeux, en beaucoup plus âpre et méditatif. Je ne connaissais pas le tableau de Lemieux (que j'ai vraisemblablement vu plusieurs fois au MNBAQ mais sans particulièrement le remarquer puisque je ne connaissais pas le roman), mais je trouve qu'il évoque très bien l'ambiance du roman, où se marient le côté extrêmement terre à terre des faits décrits et l'impression d'infini et d'immensité qui s'en dégagent. J'adorerais voir les autres lithographies.

By the way, à moins que ça ait changé depuis cet été, le MNBAQ est en rénovation en vue du nouveau pavillon Riopelle, et seul le pavillon principal est accessible, avec une collection vraiment réduite. J'étais très déçue quand j'y suis allée cet été, je voulais montrer le Retour d'Italie #2 de Marcelle Ferron à ma soeur dont c'était la première visite au musée, et il n'y était pas.

[Charlemagne]

, la vérité est que nous fréquentons bien plus assidûment La Belle province, parce que c'est un endroit qui incarne une époque, un sentiment qu'il est par ailleurs difficile de retrouver maintenant que nos maisons familiales ont disparu avec les divorces et déménagement successifs de nos parents et grand-parents.

Pour joindre deux thèmes, ça me fait penser à Gabrielle Roy quand elle parlait de sa mère qui ne voulait pas vendre la maison familiale parce qu’elle craignait que sa famille ne pourrait plus se réunir.

Et toujours dans le même mélange de thème, quand j’habitais à Pointe st-Charles, j’allais souvent à st-Henri sur Notre-Dame, avant l’embourgeoisement du quartier, manger au restaurant le St-Henri. De l’autre côté de la rue, le Green Spot nous vendait un époque, avec ses juke box à chaque table, mais ce n’était pas aussi authentique.

Au St Henri, il y avait tout d’abord le comptoir des bières oublié, ou des bières attendaient derrière un panneau vitré, oubliées depuis des années. On choisissait notre table, la serveuse nous disait qu’elle était à nous. Il y avait une vieille télé qui jouait. Le menu avait 145 choix, la serveuse les connaissait par cœur.  Tu callais les numéros et elle savait tout suite ce que tu voulais.

Le menu partait à 7,99$ et le gros luxe était à 18,99$. Le smokemeat était à 9,99$.

L’hiver, les vitres embuaient. Le gars de la chenillette arrêtait devant pour venir souper.

Avec le temps, je m’étais fait des amis. La serveuse, mais aussi les clients. Les réguliers qui sortaient des entrailles du quartier.

C’était parfait.

Le propriétaire a décidé de rénover et à tenter de mettre le tout au goût du jour, mais ça ressemblait à une cougar qui tente de cacher ses rides derrière une pâte de maquillage.

Ça aurait plus beau au naturel.

[Plume]

Voilà, c'est pas plus compliqué que ça!

En bons filous, vous employez beaucoup d’expressions mignonnes à nos yeux pour dire des choses qui ne le sont pas vraiment/forcément.

En fait, la dernière fois, je ne voulais pas parler de ton zizi, mais de ton pachipagi. Tu as de la mine dans le crayon, Dalporto ! ^^

[Berslak]

Complément d'information pour Plume.

Les guidounes, les pitounes, les poupounes, les toutounes et les nounounnes ont toutes un point en commun. Elles ont toutes une noune.

[dalporto]

J'ai reçu 3 MP pour des photos non sollicitées de mon truc là, donc une femme, et non Ringo tu m'as déjà brisé le coeur une fois, c'est terminé.

Je pogne encore.

J'évite d'en parler sur le forum maintenant parce que ça complexe Cantabile que mon petit pénis en fusée soit encore en demande.

Retour à la Belle Pro, parlons Pogo.

J'ai Googlé Pachipagi, et j'ai aucune idée encore c'est quoi, ça a l'air japonais.

[Plume]

Complément d'information pour Plume.

Les guidounes, les pitounes, les poupounes, les toutounes et les nounounnes ont toutes un point en commun. Elles ont toutes une noune.

Ce que j'appelle un minou, je suppose...

J'ai Googlé Pachipagi, et j'ai aucune idée encore c'est quoi, ça a l'air japonais.

J'ai lu cela ici : https://www.topito.com/top-mots-quebecois-mignons-pourtant-tres-sales.



Allez, je vous laisse avec la Belle Province.

[dalporto]

Bizouner = Baiser

En fait, « Bizoune » c’est la bite, du coup « bizouner » c’est un peu comme notre joli « piner » à nous. C’est poétique. Apparemment ça serait à cause de ce mot que les Bisounours s’appellent Calinours au Québec.

Ça ne part pas bien, c'est pas ça du tout.

[dalporto]

Non, non, c'est pas une bonne source.

Y'en a 4-5 qui sont entre correct et pas trop loin, le restant c'est vraiment pas bon.

[Plume]

Bizouner = Baiser

En fait, « Bizoune » c’est la bite, du coup « bizouner » c’est un peu comme notre joli « piner » à nous. C’est poétique. Apparemment ça serait à cause de ce mot que les Bisounours s’appellent Calinours au Québec.

Ça ne part pas bien, c'est pas ça du tout.

J'ai aussi lu que cela signifiait "bricoler, bidouiller, etc."

Non, non, c'est pas une bonne source.

Y'en a 4-5 qui sont entre correct et pas trop loin, le restant c'est vraiment pas bon.

Ok, c'est noté. J'avais cliqué sur plusieurs liens et j'étais tombée là-dessus.

[Berslak]

Surprenant, cette liste.
Je me demande bien où ils ont trouvé tous ces "mots québécois" qui n'existent pas.

[Plume]

Aucune idée… J’avais par exemple copié-collé l’expression « Faire ses patatoumes » dans la barre de recherche Google et je ne suis pas parvenue à la retrouver sur un autre site ; je ne tombais que sur des recettes de cuisine relatives aux potatoes.

Un site pourri, probablement.

[Plume]

Rectification : En écrivant simplement « patatoumes » ou « pachipagi » dans la barre de recherche Google, l’on trouve plusieurs sites (parfois coquins) qui en parlent.

Bonsoir tout le monde,

Je suis tombé sur un site web cré[é] pour les [A]nglais en visite au Québec pour les aider à comprendre notre joual. Je sais pas si c’est moi qui parle pas le québécois comme y faut, mais y’en a une couple là-dedans que je trouve étrange…

[…]

faire ses patatoumes (vb. + noun) making love note Used with a sense of humour. (Elle n’a jamais fait ses patatoumes.)

Première fois je l’entend(s) celle-là..

[…]

pachipagi (masc. noun) : penis note Usually used with a sense of humour, or when speaking to a child.
pataclan (masc. noun) : penis note Usually used with a sense of humour, or when speaking to a child.

pachipagi? pataclan? Peut-être sur une réserve mais pas dans mon boutte !



https://quebecblogue.com/le-dictionnaire-quebecois-explique-aux-anglais/

liisa

 
1 mai 2007 à 21 h 44 min
 

« faire ses patatoumes » est une expression manitobaine, je suis du Manitoba, et nous, les manitobains, on dit ça comme ça

[Charlemagne]

Non, non, c'est pas une bonne source.

Y'en a 4-5 qui sont entre correct et pas trop loin, le restant c'est vraiment pas bon.

Surprenant, cette liste.
Je me demande bien où ils ont trouvé tous ces "mots québécois" qui n'existent pas.

Quand je vois ce genre de liste sur des choses que je connais, ça me fait toujours me demander quelle genre de raccourci j’ai pris dans ma vie envers d’autres cultures.

Tout comme je comprenais mal le concept de l’appropriation culturelle jusqu’à ce que je vois sur internet que la Poutine était une fierté canadienne. Surtout que c’était du fromage rapé.

[MadChuck]

Tout comme je comprenais mal le concept de l’appropriation culturelle jusqu’à ce que je vois sur internet que la Poutine était une fierté canadienne. Surtout que c’était du fromage rapé.

Presque toujours ma référence, on n<aurait jamais aucun problème si un Haïtien ou un Ontarien ce starterait une place à poutine au Québec ou chez eux, on est même content, McDo-Wendys, etc... sert de la poutine et ont n'est pas choqué ça fait plaisir que les chaines même américaines soit différent au Québec qu'ailleurs, ce qui nous gosse s'ils font passer ça comme un met traditionnel Canadien.

Je juge les crissettes d'appropriation culturelle sur cet angle.

Quand je vois ce genre de liste sur des choses que je connais, ça me fait toujours me demander quelle genre de raccourci j’ai pris dans ma vie envers d’autres cultures.

La règle est même plus générale que ça, à chaque fois qu'un média généraliste (journal de montreal, 98.5, radio-can, etc...) parle de quelqu'un ou quelque chose que tu connais, combien de fois tu t'ai dit, ouien connaissaient pas grand chose la dedans, puis dès qu'ils changent vers un sujet qu'on ne connait pas, on regagne confiance.

Parfois ça fais sens, Mario Dumont la politique provincial y connait vraiment ça, Ferrandez la politique municipal, le monde qui parle d'hockey dans nos médias aussi, mais sur tout le reste, ce n'est pas souvent d'actuels experts.

[sharl]

J'ai jamais mangé de poutine de ma vie. Psychologique, je bloque sur l'agencement du fromage avec les frites et sauce,,,

Quant à La Belle Province, ça me rappelle un "mauvais garçon" qui aurait mieux fait de ne pas y mettre les pieds,,,