on a fait de la coke sur la laveuse, je sais pas avec quoi elle avait été coupé mais elle était rose.
HAHAHAHAHA!!!
C'est des wake-ups, une vieille marque de pilules de truckers, je sais pu si ça existe encore.
Juin 1996, on va à l'après-bal de l'année après que j'ai fini mon secondaire parce qu'on a un paquet de chums de cet âge-là, pis nos blondes on cet âge là aussi.
Je suis avec un chum qui veut absolument s'acheter ce qu'on appelait de la mesc dans le temps, mais qui n'était rien d'autre que du PCP. Moi ça me tente pas plus qui faut de faire de cette marde-là, mais je le suis dans sa quête de trouver du PC dans une mer de chars avec du monde louche qui gravitent autour. On avait 16-17-18 ans, on n'avait pas rencontré la cocaïne encore, on ne connaissait que cette abobination (ok, ça s'écrit pas de même probablement).
On fini par en trouver un qui a l'air aussi fiable qu'une capote trouée, le tout doublé d'une paranoïa aigüe, faque on se retrouve à s'acheter un 3.5 à la noirceur sur le bord d'un arbre. Donc on ne sait pas trop c'est quoi qu'on s'est acheté, pis comme on vient d'arriver à l'après-bal il doit bien être minuit et demi et on a commencé le pré-avant-bal à genre 9 heures le matin, donc on est déjà assez séquelles, pis crisse qu'on truste pas le gars qui vient de nous vendre ça. On avait dû boire une 24 chaque depuis le matin, fumé un 7-14 de marocain blond et ce qui nous tenait réveillé et paranoïaques c'était le je sais pu trop combien de grammes de mush qu'on avait fait avant d'arriver là.
On se ramasse donc lui pis moi dans un char. On allume le plafonnier pour voir ce qu'on fait et être bien certain de ne pas en perdre. (Plusieurs années plus tard, on est 4 dans un char, y'en a un qui nous choppe 4 grosses câlisses de barres de 1/4 chaque sur un paquet de Mark Ten, c'est notre budget de poudre pour la soirée ou c'est tout ce qu'on a pu trouvé, je me rappelle pu (c'était probablement pas un paquet de Mark Ten, je voulais juste plugger Mark Ten ou Craven A). Passe le paquet avec le bill roulé au premier en arrière. Je ne sais pas comment il fait son compte, mais en se crissant la paille dans le nez il expire ou il souffle pis ça se ramasse partout incrustré dans le tissu des bancs. Slow clap, bravo Eric. Fin de l'intermède, soirée terminée). Ça me rappeller genre 200 soirées de même où il arrivait tout le temps de quoi de mémorable / pitoyable comme ça.
Donc le plafonnier allume, et c'est là qu'on voit ça. Du PCP rose câlisse. C'est quoi ça crisse? Painchaud pis moi on se regarde; DU POISON À RAT!!! C'TE CRISSE LÀ ESSAIE DE NOUS TUER!!!
On a passé le reste de la nuit à le chercher pour y crisser une volée alors qu'on en aurait probablement mangé une sincère dans l'état précaire qu'on était. On l'a jamais trouvé pis je pense qu'en le cherchant cette nuit-là je cherchais plus une émotion qu'une face, j'avais pas trop de souvenir de à quoi il ressemblait.
C'est une amie allergique au lactose (d'habitude le PC était coupé avec ça) qui nous a appris une couple de jours plus tard après qu'on lui ait raconté qu'un tabarnac avait essayé de nous enpoisonner au poison à rats que c'était des Wake-ups pis que c'était bien le fun quand t'es allergique au lactose. À ce jour j'ai aucune idée c'était quoi l'ingrédient actif des Wake-ups. De la caféïne? J'ai jamais écrit un message avec autant de trémas.
Épilogue
Fin de l'histoire, j'embarque avec une amie dans le Taurus de son père vers 5-6-7 heures du matin. Elle n'est pas très enchantée par mon état mais je dégèle tranquilement pis je bois une canne de 1 L de jus Oasis que j'ai trouvé par terre.
Je vois le fleuve devant moi, le lever du soleil. C'est magnifique. Pas de presse. Marie m'a attendu;
-Marie, t'as pas pris la 20 du bon bord;
-LÀ TU FERMES TA YEULE JE VEUX PAS T'ENTENDRE!!!
-Pardon madame.
On fait une dizaine de km vers l'ouest, jusqu'à temps qu'on croise la pancarte de St-Vallier. Elle inspire profondément.
-Ben, si tu dis un seul mot je te débarque icitte.
Je veux bin croire que je suis gelé, mais pas assez pour penser que le fleuve avait changé de bord.