Peut-être que pour une minorité de gens, être syndiqué est un espèce d'idéal de vie. "Je vais rentrer le moins possible et quand je vais rentrer, je vais travailler le moins possible."
Penses-tu deux secondes que y'a pas de non syndiqués qui agissent de la sorte?
Comme Ciné dit, y'a pas mal moins de risque à se pogner le cul quand t'es syndiqué que quand tu ne l'es pas.
Un pas bon / fainéant / syndicaliste dans une job non syndiquée, ça ne fait habituellement pas long feu.
Par contre fais ton 3 mois de probabtion et ensuite devient lâche comme un cul d'âne, les boss ne peuvent plus grand chose si il n'y a pas de major screw up car la fine équipe syndicale veille au grain pour protéger les intérêts de leurs copains. Parce que si t'es ouvertement en désaccord avec ton syndicat, ils t'aiment pas. Genre si t'as le malheur de bien t'entendre avec ton boss, ils t'aideront pas. C'est l'équivalent de dire merci à un screw en prison.
J'ai un exemple parmi tant d'autres de comment ça fonctionne en vrai un plancher de production syndiqué. Prendre not que je travaille en génie-conseil depuis des années et que ça fait genre 15 ans que je n'ai pas été syndiqué, ce n'est pas une vendetta contre les syndicats.
Je l'ai probablement déjà raconté ici. J'ai travaillé deux ans chez Garant les pelles il y a de cela 15-18 ans, pour le syndicat à Snookey. Le syndicat ne m'aimait pas, et plusieurs foremen ne m'aimaient pas non plus, en parti à cause d'un oncle qui travaillait aussi là et qui les trouvaient aussi jambons que moi. Il est d'aileurs toujours à leur emploi.
Je conduisais un lift de nuit dans ce temps-là. En gros je croyais faire la job de deux personnes et ça commençais à me faire chier d'avoir de la difficulté à aller "souper" (le repas qu'on prend à 3AM) ou à prendre 5 minutes de break.
Je fournissais et clearait la production pour 5-6 presses à plastique quand un jour ils ont décidé d'ajouter une section pour de l'assemblage manuel qu'il fallait aussi que je fournisse, et ce à 1 minute de route le pied au fond, ce qui fait toute la différence au monde.
Je me suis plaints mais les foremen s'en sont sacré, le syndicat s'en sacrait aussi, jusqu.à temps que les deux autres manutentionnaires du shift de jour et de soir ne s'en plaignent aussi. Moi étant de nuit, j'étais tout seul. Eux avaient de l'aide des autres manutentionnaires et des gars de l'entrepôt. Moi pas parce qu'on était le seul département qui roulait jour et nuit.
Donc ils ont ouvert un nouveau poste de manutentionnaire pour la nuit, destiné à fournir l'assemblage manuel, chose qui me prenait environ 1 heure de mon temps par nuit. Je trouve ça overkill, mais bon. L'idée étant que l'élu allait venir me remplacer pendant mes breaks pour ne pas que les pallettes ne s'empilent ou que les gens manquent de stock sur les presses, parce que les presses elles roulent 24h/24. Donc dans ma tête, au pire il se pognera le cul, tant que j'ai mes breaks.
Mais ce qui devait arriver arriva, l'ostie de pas bon est pas capable de fournir l'assemblage manuel qui sort au maximum une palette à l'heure, et ils finissent même à aller se chercher un autre lift pour fournir. Ils sont deux pour faire une job qui me prenait en tout 1 heure par nuit. Et ça dure ainsi depuis deux mois.
Là on pourrait penser qu'à deux ils pourraient couvrir mes breaks. Mais non. Ils couvrent leurs propres breaks et c'est tout. Je me plaints au foreman. Je me plaints au syndicat. Non, les gars ont pas le temps d'aller te remplacer.
Cool.
Ok, parfait, je m'en vais sur une presse alors, et je crisse mon camp de soir.
Ohhhh! Ah, là le foreman est intéressé soudainement.
Anyway j'ai resté deux semaines de soir avant qu'ils ne slaquent et que je retourne de nuit sur une presse. À chaque fois qu'ils m'ont demandé de remplacer sur le lift parce que un des pas bons était pas là je leur disait de manger de la marde et que j'allais sur une presse. J'ai eu des menaces pour ça de la part du syndicat.
Mais mon bout préféré, c'était qu'ils étaient maintenant 3 à faire la job que je faisais tout seul un mois avant et qu'ils n'y arrivaient même pas. Alors que tout ce que je voulais c'était d'avoir le temps de m'assoir pour manger.
Mange moi l'cul le syndicat, bravo, vous avez inventé 2 jobs inutiles pendant que le taux de chômage était élevé.