Tout d’abord, merci pour ces explications et pour votre message de bienvenue.
Il ressort effectivement que vous avez beaucoup travaillé le sujet, et je regrette d’avoir là raté le coche. Pour vous paraphraser, «dans le lot des commentaires sur les vidéos et les forums il y a une énorme proportion d’arguments ad hominem, de bêtise, de jalousie, d’envie, de frustration, de peur, etc., bref de réactions purement animales, via un texte fréquemment copié-collé sans la moindre référence aux messages originaux.».
Je me console de mon erreur en me disant que la cause y gagne puisque l’essentiel de votre message se trouve maintenant concentré en un seul endroit.
Globalement, nous sommes sur la même longueur d’onde. Ce qui va suivre ne vous apprendra sans doute pas grand-chose, mais pensons aux autres lec(teur/trice)s.
Le problème n'est pas technique, il est politique, c'est un problème de volonté politique, et plus prosaiquement, un problème de rapport de force.
Tout à fait, mais de quoi parle-t-on? En ce qui concerne la dérive climatique, les explications en relèvent à 100% de la science. Par contre, pour l’arrêter, il n’y a hélas pas de solution technique viable à notre portée, que ce soit par manque de temps ou d’énergie disponible.
Rien qu’avec le CO
2 , une partie du supplément actuellement dans atmosphère, plus celui que nous allons y rejeter d’ici là, seront encore présents dans 10,000 ans (GIEC/IPCC, 2014). Nous avons déjà, ou sommes sur le point de franchir plusieurs points de non retour (biodiversité, glaciers, océans, etc.) y compris probablement d’autres que nous ne connaissons pas encore.
Nous fonçons donc inéluctablement dans le mur. Et les ±20 prochaines années sont déjà écrites dessus. Bien sûr pas en détail, seul un fou pourrait prétendre les connaitre, et un autre le croire. Mais en gros, on doit s'attendre au même genre de catastrophes (incendies, inondations, sécheresses, ouragans, etc.) en plus violent. Comme nous sommes maintenant en situation instable, il faut également s’attendre à des surprises, qui, elles aussi risquent de ne pas être à notre goût.
Il ne nous reste comme choix que des solutions partielles pour diminuer l’impact du choc. Et là, oui, si les solutions sont encore 100% techniques, comme nous n’aurons pas les moyens de toutes les appliquer, leur sélection devient politique.
Maintenant, il va normalement de soi que pour résoudre un problème, ou décider de la meilleure solution, il faut bien avoir compris l’un et les autres; donc dans notre cas, avoir un certain bagage technique (ou faire confiance à des ingénieurs). Et en ce qui concerne les solutions, il est impératif d’en connaître avantages et inconvénients mais aussi leur coût énergétique.
Et ça l'est encore plus, puisque nous ne pourrons évaluer l'impact des solutions choisies que 20 ans plus tard, et il n'y aura pas de revenez-y. Nous ne pourrons donc pas procéder par essai et erreur, qui est notre méthode habituelle d'apprentissage.
Comme il est aujourd’hui impossible à une personne d’avoir toutes les connaissances scientifiques nécessaires, il va falloir s’appuyer sur des experts. Comment les choisir, sinon sur leurs références ? JMJ jouit d’une grande réputation, et m’a amplement prouvé toutes ses affirmations. C’est pourquoi je ne changerais pas mes positions sauf preuve du contraire validée par des pairs dans le domaine.
Le message de Janco est ambivalent à ce sujet….
D'une part, il réveille les consciences sur l'ampleur véritable des catastrophes à venir. D'autre part, il prend un point de vue très technophile et pronucléaire,.
et on voit bien que ce n'est pas la nature ou le climat qu'il voudrait sauver, mais in fine, la technologie
Je regrette de ne voir là aucune ambivalence, ambiguïté ou contradiction. Ni même de choix.
Il n’est pas pro-nucléaire
per se mais considère que nous n’avons pas les moyens de refuser cette source d’énergie.
Sauver la nature ou le climat ? Qu’est-ce que vous entendez par là ? Appuyer sur le bouton
Reset comme dans un jeu, pour tout ramener à l’époque pré-industrielle ? Voyons...
C’est même une illusion de l’esprit de croire que la planète a besoin de l’homme pour sa survie. Comme pour sa destruction complète, d’ailleurs.
Il faut donc se concentrer sur ce que l’on est (peut-être) capable de faire, soit essentiellement de se mettre au régime pour préserver les biens et outils (technologies) que nous avons construits. Tout en minimisant la destruction de notre milieu.
Il faut bien continuer à vivre. Remarquez que le suicide est également une option, rendue hélas très difficile par la loi ou le manque de moyens financiers.
Entre les deux, je préfère l'approche d'Aurélien Barreau par exemple.
Oui, c’est particulièrement évident dans la suite de votre
post. Mais c’est un choix personnel, donc subjectif.
Je respecte beaucoup AB (Et l’écouter parler est un délice…).
Mais la solution qu’il propose est de changer les mentalités pour épurer nos comportements et redonner un sens et un côté plus humain à nos sociétés. C’est certes admirable, mais relève du rêve, et impossible à réaliser dans le temps qui nous reste, d’autant plus que sa solution est loin d’être assez élaborée.
Donc, pragmatiquement, JMJ est le premier choix pour essayer de s’en tirer à moindre mal. Maintenant, rien (à part bien sûr les mentalités) n’empêche d’asperger le plus possible nos choix d’essence AB.
On peut aussi espérer, qu’une fois après être retombés sur nos pattes -si tant est que cela arrive un jour-, et que le souvenir de AB soit encore présent, nous puissions encore continuer plus avant dans la direction qu’il préconise. On peut aussi croire que, la situation finale ayant tellement ébranlé les bases de nos belles sociétés et secoué les survivants, un changement de paradigmes s’imposera plus facilement.
[JMJ] voit ça de manière beaucoup trop ingénieuriale et dépolitisée ...
Pourriez-vous expliquer ce que vous entendez par là ?
Avec plaisir!
Ce n’était qu’un test. Content que vous ayez aimé y répondre. Vous l’avez passé haut la main; j’ai cependant relevé quelques points.
Par exemple sur le PIB. [JMJ] parle toujours comme s'il était corrélé au niveau de vie et à la qualité de vie, et comme s'il était en quelque sortes incompressible sans que notre qualité de vie diminue drastiquement.
PIB : C’est un indicateur standard inventé par les économistes qui permet de mesurer la production économique. Il représente la valeur de tous les biens et services produits. Mais pas la qualité de vie, notion subjective, s’il en est. Dans une société qui fait de la croissance (de l’économie) une panacée universelle, les deux se rejoignent, du moins dans l’esprit et les poches de ceux qui en profitent. Et effectivement une baisse de PIB est la hantise des gouvernements, car elle correspond à un ralentissement de la croissance. JMJ n’a rien à voir là dedans.
JMJ a démontré que PIB et énergie consommée sont fortement corrélés : La courbe (présentée dans beaucoup de ses vidéos) est pratiquement une droite. C’est très intéressant comme modèle de prévision macro économique parce qu’il est difficile de cacher l’évolution de la consommation d’énergie, alors qu’il existe des artifices pour fausser le calcul du PIB, comme par exemple l’inflation. En outre, tous les modèles existant postulent a priori une croissance qui va forcément disparaître par manque de ressources énergétiques.
Mais
jamais JMJ n’a considéré que le PIB pouvait mesurer la qualité de vie.
Bien au contraire, il administre souvent une volée de bois vert aux économistes en exposant leurs incohérences et les erreurs dans leur domaine, l’économie, qu’il qualifie même d’ensemble de recettes de cuisine qui n’aurait jamais dû faire l’objet de prix Nobel.
Enfin, toute l’originalité de sa démarche est de s’appuyer sur les flux physiques plutôt qu’économiques.
Il n’en reste pas moins que l’économie, ses marchés et leur croissance sont toujours les religions de nos sociétés.
(J'ai été bref, au cas où vous auriez été quelqu'un qui est au fait de ces critiques).
Vous savez maintenant ce que je fais des critiques non confirmées par des pairs.
Mais au contraire, le PIB, et même la consommation d'énergie, sont énormément compressibles sans toucher à l'essentiel …...
Là c’est du pur AB.
Le gaspillage, l’obsolescence programmée, les
lobbies, les enveloppes brunes, les réseaux sociaux, les «métiers à la con», etc., tout est déplorable et même indécent. Sauf pour ceux à qui ça profite, et qui ne se laisseront pas éliminer facilement. Alors ça va prendre du temps et de l’énergie dont on ne dispose pas.
Notez que JMJ n’est pas en reste quand il s’agit «de pointer [du doigt] les véritables mécanismes qui nous torpillent»
Quand on prend un total et qu'on le divise par le nombre de personnes, c'est un calcul a postériori, ça n'informe absolument pas sur les raisons physiques, concrètes,…
Le but n’est pas d’expliquer, mais de conscientiser en frappant l'imagination, et aussi de pouvoir comparer les consommations.
Mais c’est le total des GES au niveau du monde qui importe. Et quand je vois certains se féliciter de constater que les émissions ont, parait-il, diminué dans un pays, une province, etc... sans penser à inclure dans le total les GES dépensés en dehors pour les produits consommés localement, mais produits ailleurs, je pense que c’est beaucoup plus troublant.
Je vous recommande vivement la lecture ou l'écoute d'une conférence de l'historien Jean-Baptiste Fressoz...
Transition = piège à c*ns ? Excellent.
Fressoz et JMJ s’entendent parfaitement. Il y a même une grande interview des deux compères dans l’Obs du 2024-01-18.
Ensuite, la population. C'est un vaste débat depuis longtemps, mais les pays les plus populeux ne sont pas les plus polluants.
Non, mais leur ambition est de devenir plus riches donc plus polluant. Et certains possèdent les plus gros stocks d’énergies fossiles. Ce qui fait que l’avenir du monde va probablement se jouer en Asie.
Par contre, si dans l’identité de Kaya on utilisait au numérateur une somme pondérée par pays (ou grandes régions) pour calculer population ou CO
2 total, on pourrait effectivement s’apercevoir que pour atteindre les objectifs de diminution visés il suffirait simplement d’éliminer un nombre très limité des termes de la somme.
Ce qui est vraiment ennuyeux, c’est que ce seraient ces mêmes pays qui possèdent, comme par hasard, les plus grosses machines de guerre.
Je vais devoir décliner poliment. Les recherches de références, c'est vraiment juste quand je suis payé pour, c'est la partie que j'aime le moins.
Et l’IA, alors?
Bienvenue sur le forum!
Un grand merci.
P.S.: J'ai pu constater, en
postant une certaine recrudescence de l'activité sur le sujet. J'espère que vous en serez satisfait