Allô ! J'ai pas envie de partir un sujet pour ma question, donc voici:
Est-ce que vous rappelez d'expressions ou de façons de parler qui sont plus propres aux années 90? Des choses que vous disiez, qui ne se disent plus vraiment, des expressions que si mon chum les employait devant ses étudiants, ils n'auraient aucune idée de ce que ça veut dire?
Corollairement, c'est quoi le mot qu'on utilisait pour "chiller" avant? On disait tu déjà "je vais chiller chez mon ami"? Me semble que non. Je ne me rappelle plus ce qu'on disait. On disait peut-être "vedger", mais il me semble que c'est une connotation semi-négative. Peut-être "veux-tu venir vedger chez nous"? Je sais plus. Aidez-moi à me rappeler mon vocabulaire d'adolescente, merci.
Je peux pas te dire pour un mot, mais tu devrais pousser plus sur un un contexte d’époque qu’un mot. A l’époque, il n’y avait pas de cellulaire, si quelqu’un n’était pas chez lui, c’était presque impossible de savoir où il était. Ça fait qu’on allait au promenade pour voir si il y’a avait du monde. On allait au (parc) Meunier pour voir si il y’a avait pas de monde. On allait à Immaculé.
Ce qui peut frapper pour expliquer l’époque n’est pas tant le mot que le fait que nos sorties n’étaient pas axés sur le même résultat. Notre réseau social n’était pas encore virtuelle. On pouvait partir chez un ami, il n’était pas là, on allait voir chez l’autre dans l’espoir que tout le monde serait là. Comme un passe aujourd’hui d’une page Facebook à l’autre. Le monde se tenait à une place, on allait sur le territoire. On avait le goût de voir quelqu’un, on allait où il se tenait. T’avais des nomade et des sédentaires.
C’est plus universel, moins axé sur une région.
Quand je partais, mon pauvre père n’avait aucun moyen de me rejoindre. On était moins nerveux j’imagine.
Oui, je suis d'accord, la vie sociale était comme un petit noyau qui sort de chez lui et entraîne des électrons dans sillage là où il passe, pour peu que des électrons s'y trouvent, jusqu'à ce que l'atome ainsi constitué aboutisse au parc et y croise d'autres groupes similairement formés, groupes avec lesquels on s'associait par affinités électives ou on entrait en conflit pour absolument aucune raison. Je pense que c'était comme ça à peu près jusqu'à 13-14 ans, un moment donné, on s'est mis à utiliser le téléphone plus souvent, et aussi, dans mon cas en particulier, ma meilleure amie habitait à St-Marc-sur-Richelieu faque ça nécessitait un peu plus de coordination pour se voir. Mais une fois qu'on était ensemble, on faisait les pérégrinations rituelles. D'ailleurs, on une expression personnalisée pour chiller (dans le petit trio constitué de cette amie là et de mon autre meilleure amie), pour décrire l'action d'être ensemble en faisant rien de spécial, on appelle ça "faire les chats". C'est une expression qu'on emploie depuis vraiment longtemps quand on passait tellement de temps ensemble que notre batterie sociale finissait par être vidée et qu'on faisait juste exister côte-à-côte sans vraiment interagir ensemble, et encore aujourd'hui quand on est toutes les trois et un peu trop lendemain de veille pour jaser, faque on fait juste chiller en silence en se montrant des memes sur nos cells de temps en temps. Ceci dit, l'usage est un peu trop restreint pour que je puisse utiliser l'expression et espérer que les gens comprennent le contexte.
Sinon, dans le contexte de la phrase pour laquelle je cherchais le mot juste, on est en présence de deux amies qui sont déjà ensemble (donc je ne peux pas juste dire "on est allés là") et il y en a une qui décrit ce qu'elles ont fait la veille, c'est-à-dire rien de spécial. Faque j'ai utilisé le "niaiser" de Dalp: "Il faisait beau soleil, faque on a niaisé dans la cour en écoutant de la musique." Je trouvais que c'est ce qui sonnait le plus proche de ce que j'aurais dit pour vrai à cette âge-là.
Oui, c'est beaucoup de dérangement pour une phrase qui convoie si peu de pertinence, mais que voulez-vous, c'est la vie.