J'ai commencé lundi comme chaque Lundi, les deux pieds dans la misère. On est allé sur le toit d'un 30 étages pour démonter les bossoirs qui tiennent le swing pour les envoyes à l'inspection annuelle. Ce type de bossoir est pareil à un mat de drapeau sauf que le drapeau est un autre bras d'aluminium surlequel on acroche les cables de soutient. Donc, un mat rond sur lequel est monté l'équerre pour s'acrocher. J'ai pas pris de photo mais ça ressemble à ça
https://intoinc.com/wp-content/uploads/2017/12/bossoirs-1.jpgLe mat fait 10 pouces de diamètre, peut-être 12, mesure 10 pieds de long et le bras à une porté de 8 pieds. Il faut faire le montage et le démontage assemblé, ce qui donne un ensemble de 600 lbs, dont 300 lbs sont monté sur un bras de levier de 10 pieds. C'est fixé à sa base par 2 axe, un premier qui sert de pivot et un qui fait le blocage en place. Pour monter/démonter, on utilise un treuil pour monter l'ensemble en place et le pauvre treuil à bateau en arrache parce que c'est lourd, les cables d'acier se plaignent sous la tension.
On a décroché les fils d'aciers du bout pour les fixers à la fixation mais mon collègue à mal tirer le cable et il s'est formé un noeud. Mon collègue ne comprends pas les noeuds, peut-être même qu'il n'y croit pas, mais chose sûr, il est incappable de démeler des noeuds saut en prenant les 2 bouts de fils et en tirant jusqu'à ce qu'il devienne tout rouge. Malheureusement, ce n'est pas une bonne solution pour des cables d'acier parce qu'il ne faut pas les kinker. Donc, j'ai du m'occuper de ces fameux cable et les tirer en partie sur le toit. Un cable de 300 pieds, c'est 100 lbs environs que tu remonte sur le toit. J'ai toujours les pieds dans la misère et elle glisse, je me concentre à mettre mon pieds sur le parapet, 300 pieds plus bas, la rue sherbrooke s'émeut quand un camion de pompier tente de se faire un chemin. Puis je ressent un coup derrière la tête et j'entends un bruit sourd. JE me retourne et je vois que la potence vient de crisser le camps par terre, sur moi et c'est ce qui m'a frappé derrière la tête.
Deux secondes plus tard, mon collègue me crie de faire attention.
La potence en heurtant le sol à complètement détruit la pile de bloc de granite, comme un coup de karaté géant. Je me tourne vers le socle du bossoir, mon collègue me regarde, surpris mais sans avoir l'air de comprendre ce qui est arrivé. Il a la barrure dans les mains.
- Je sais pas ce qui s'est passé !
Il a enlevé la barrure mais n'a pas mis le treuil. Le vent à poussé la potence. C'est ça qui s'est passé.
Je suis surpris de ne pas être surpris ou apeuré mais la surprise durent pas longtemps. Depuis 2020, le flot de nouveau mal-formé et ayant un esprit rationnel tout juste assez formé pour comprendre qu'il peut y avoir plus d'une porte par bâtiment m'a fait réaliser en 2021 que j'allais probablement mourir en travaillant. Soit en tombant, soit en recevant quelque chose sur la tête, soit en me faisant écraser. Peut-être même que quelqu'un allait me mettre en feu. Cette réalisation couplé à un fond de dépression qui décolle pas et beaucoup trop d'heures passés à former l'informable m'ont faite acceptée cette éventualité sans vraiment y croire.
Ça me fuck solide de pas être dérangé par le fait que 1 pouce en arrière, j'étais écrasé ou projeter par dessus le parapet. Je demande à mon collègue
- Selon toi, pourquoi la potence est tombé ?
- Je sais pas, c'est pas de ma faute !
J'essaie d'être rassurant.
- Je cherche pas de coupable, je veux que tu me dise ce qui est arrivé.
J'ai besoin de le savoir. La potence est tombé, je peux pas rien faire sauf prévoir un autre chute. Mais il me regarde, il pense fort, je le sais parce que quand il pense fort, c'est comme quand quelque force fort à soulever une charge, il grogne.
- Je sais ce qui est arrivé, mais c'est important pour moi que tu me le dises.
- Ben, ça serait plus facile si tu me le disait.
Le téléphone sonne. Il pense être sauvé.
- pense-y , je reviens après mon téléphone.
C'est mon père qui dit
- Je fait ça vite, c'est pour te dire que ton oncle (j'en ai juste un) est mort, crise cardiaque. Je te rapelle plus tard. Pis il racroche.
J'absorbe pas encore la chute de la potence, j'ai de la misère à comprendre que mon oncle soit mort, je regarde mon collègue qui essait de penser et qui grogne.
- As tu trouver ?
- EUUUH
Asti que je commence à l'hair. Câlice que je commence à haîr sont sacrament de EUUUUH.
- Cherche. CHERCHE !
-- EUUUUH
Je ne voyais pu vraiment mon oncle qui était devenu un peu trop complotiste. Je pense à mon cousin et ma cousine qui viennent de perdre leurs père, Ca me peine. Pis les souvenirs commencent à remonter un peu plus. Mon oncle était bi-polaire, c'était pas toujours facile de l'aimer mais en pensant à ça, je repense à de vieux souvenir qui faisait pas de sens quand j'étais jeune mais sont tellement plus clair maintenant. Pourquoi il arrivait pas à travailler. Pourquoi qu'il...
- L'a tu trouvé ? Tu brule là, t'a la réponse dans tes mains
- EUUUUUH
Il était éduqué mais anxieux. Je le trouvais mythomane. Il l'était, il s'était fait un monde pour se cacher du vrai monde. C'est le premier adulte qui m'a parlé d'égale à égale, même quand j'avais 5 ans. Il voulait pas vieillir et il était fou des Beatles, mais convaincu que Paul était mort. Ça m'a frappé comment dans sa folie, que pourtant si insaisissable, il débordait d'amour pour ses enfants et pour nous. À chaque fois que je faisais un bon coup quand j'étais jeune, j'avais tellement hâte de lui dire parce qu'il était fier et il ne se genait pas pour le dire. Il était pas gêné sauf des conventions et souvent, aux grands désespoirs de mes grands-parents ...
- Vas prendre ton brake, ,mets la barrure à terre. Il y a des Advils dans mon coffre à gants.
- J'ai pas mal à tête.
- Ramene les au cas
- Je voulais prendre mon brake plus tard. D'habitude je le prends tard pis la je vais avoir faim de bonheur pis ma blonde va me demander pourquoi je brake de bonjeur pis à s'attends pas à ce que j'appelle à cet heure là pis...
- Ouain ben ca tient-pu depuis que la potence a failli me tuer.
Il part. Je pense en être débarassé mais il revient
- Ça dérange tu si je prends l'autre ascenceur, tsé celui pour les personnes qui habite dans l'immeubles. Je sais qu'on a pas le droit mais
- T'habite tu dans l'immeuble ?
- Non mais, je susi propre
J'ai encore en tête sa face de gars qui comprends pouquoi quand t'enlève LA SACRAMENT DE BARRURE, CA FAIT TOMBER LA POTENCE.
- Ca c'est tes standards. T'as des bottes, t'es plein de neige, pis t'as un casque. Tu prends l'autre
- Oui mais
- Écoute, des tireux, je peux en trouvé à pelle mais des professionnels, j'en trouve pas. Si tu prends l'autre ascenceur pis tu te fais sortir, ca va me faire plaisir de te garrocher tes choses en bas.
Il décide de prendre le bon ascenceur.
Je repense à mon oncle et décide de lui rendre hommage, je vais sur Spotify et je pars les beatles. C'est Let it be qui part pendant que je regarde Montréal à mes pieds. C'est difficile de croire qu'ils avaient même pas 30 ans quand ils ont écrit ça.
J'prends ça comme un signe. La beauté d'avoir réussis à faire son nom, c'est que tu n'as plus besoin de présentation. Je prends le cellulaire, appelle un des plus grands spécialisate en restauration de facade, direct sur la ligne du directeur des grands projets
- Salut, tu veux tu le seul ingénieurs en caulking ?
- N'importe quand, vient me voir mercredi, on va t'arranger quelque chose.
Mon collègue remonte. Je décide de lui donner la réponse.
- T'as enlevé la barrure
- AHh
Il est content mais je sais qu'il comprends pas.
Il est venu à bout de ma patience. C'est sur un toit enneigé que s'est décidé le sort de ma compagnie, par manque de main d'oeuvre.
Le soir, j'ai gagné à l'encan un Harmon Kardon 630 Twin de 1971. C'est clair que mon oncle l'aurait aimé.
Ça été un drôle de lundi.