Je ne vous ai pas oubliés.
Mon Internet s'amuse à mes dépens, se déconnecte selon son bon plaisir. Mon texte est prêt depuis un bout. Ce matin, j'ai eu le temps d'écrire mon message, puis plus de connexion. C'est la faute au nouveau routeur. Bref.
J'ai choisi un album connu d'une artiste qui vient juste de décéder, cette appréciation est aussi un hommage à Amy Winehouse. Une voix avec autant de soul, je n'en avais pas connu depuis Lauryn Hill.
Le récent décès d’Amy m’a réellement ébranlée. Cette fille, sa vie, sa musique, tout fait partie intégrante d’une espèce de mythe, tout converge. Sa musique et ses textes collent à sa réalité.
Décortiquons l’album :
Back to Black commence en force avec Rehab, où la voix d’Amy s’impose à la toute première seconde. Pas d’intro, un demi-temps avant tout le reste, Amy entame son album avec sa voix grave et claire à la fois, dans un blues enlevant et confrontateur. Un rythme accrocheur, un accompagnement de cuivres, une entrée avec trompettes et tambour, tassez-vous je suis là, et non je n’irai pas à votre stupide rehab. Bon.
Une 2e chanson plutôt R&B, You Know I’m No Good. Dans la plus grande lignée des jazz and bluesmen, Amy ne fait pas dans la dentelle, elle préfère le badass. Évidemment, elle cache plusieurs amours blessés et/ou impossibles, comme celle avec Mr Jones (avec qui elle a fait un duo dans une chanson dévoilée ici-même sur le forum), sur un air très rétro, avec un chœur de femmes, un rythme de cuivres et piano, bref une chanson de crooner, mais chantée par une femme. J’aimerais connaître d’autres femmes qui se la jouent crooner à ce point-là; c’est plutôt original. Pour moi, Just Friends qui suit juste après est une suite logique.
Back to Black. La chanson-titre. On dirait qu’on retourne dans l’ambiance de Rehab, qu’on revient au début de l’album. Cette chanson est irrésistible. Un refrain, une ambiance très sombre et sous tension, est-ce à cause du tic-tac du rythme, les cloches qui semblent sonner le glas, le crescendo des cordes, probablement tout ça à la fois.
Love is A Loosing Game. Elle devait être complètement saoûle ou gelée en chantant celle-là, parce que sa voix a perdu tout son aplomb, le son traîne, la prononciation est amochée. Pas sa meilleure, selon moi… Une chanson complètement dépressive, propice pour prendre un maudit gros coup. Tears Dry On Their Own. Heureusement, elle se reprend sur celle-ci, beaucoup plus positive, et dont le titre marque une suite logique avec la chanson précédente.
Les trois dernières chansons se confondent un peu selon moi. Il n’y en a pas une qui se démarque vraiment. Par contre, essayez ça pour voir : écoutez à répétition le début instrumental de la 8 et la 9 (Wake up Alone et Some Unholy War) et amusez-vous à faire des liens. Les notes tirent vers le bas, une diminution en demi-tons, apportent une lourdeur à ces blues de fin de soirée. J’aime particulièrement les premières notes de Some Unholy War, et c’est précisément en écrivant ces lignes que j’ai remarqué la beauté de cet en enchaînement.
Très intéressant comme exercice, pour apprécier les coins et recoins d'un album déjà aimé.