Je suis allée voir Flashwood la semaine dernière, un peu sur un coup de tête parce qu'il était présenté pour une dernière fois au cinéma à côté de chez nous et après, il aurait fallu traverser le rubicon pour le voir et c'est clair que ça ne serait pas arrivé.
Je suis mitigée.
Pour vrai, j'ai vraiment un gros faible pour les films qui sont des odes à la banlieue, j'ai capoté sur Tu dors Nicole (et pas à cause que Stéphane Lafleur, je vous entends penser) et plus récemment sur Jeune Juliette et Matthias et Maxime, il y a quelque chose dans cette vibe qui vient me chercher très profondément, et j'espérais trouver ça dans Flashwood. Aussi, j'aime cette nouvelle génération d'acteurs, Pierre-Luc Funk, Antoine Desrochers, Antoine Pilon (qui fait juste une apparition dans le film, mais c'est pas grave), j'ai toujours beaucoup de plaisir à les voir jouer, bref, j'étais pas mal sûre de trouver mon compte, surtout que le processus qui a donné naissance au film est vraiment intéressant.
Pour la petite histoire, après avoir tourné 1987 à l'été 2013, Jean-Carl Boucher a réalisé ce qui devait être un court métrage avec la gang avec qui il travaillait sur le film, un court-métrage semi-dirigé avec beaucoup d'improvisation de la part des acteurs. Il est finalement sorti avec plus qu'une heure de matériel avec lequel il n'a rien fait avant de tourner cinq ans plus tard une autre heure de matériel avec les mêmes acteurs, et finalement une dernière heure de matériel à l'été 2019. C'est le montage de cette somme qui constitue le film. Pour ça, le film est vraiment intéressant, c'est inusité de voir les acteurs vieillir et mieux maîtriser leur métier au fil du récit, et j'ai vraiment aimé cet aspect.
Par contre, globalement, l'histoire est assez confuse, et c'est assez difficile de saisir les motivations des personnages, qui ont tous l'air d'être issus de milieux relativement dysfonctionnels. Il y a aussi beaucoup de violence et de colère (internalisées ou non) dans ce qu'ils font ou ce qu'ils disent, et je ne m'attendais peut-être pas à autant de lourdeur. Donc, je suis ressortie semi-déçue, mais j'ai quand même apprécié l'exercice.