Ben écoute, on a pris le rythme, on ne sait même plus depuis combien de semaines ça dure.
On vit au jour le jour en ne faisant aucun plan (difficile pour quelqu'un qui a besoin de tout prévoir - un bon exercice de lâcher prise). La grande incertitude actuelle porte sur le retour à l'école, avec une communication étrange du gouvernement qui souffle le chaud et le froid sans se prononcer. On ne sait pas si ce sera obligatoire ni dans quelles conditions, s'il vaut mieux les garder pour ne pas surcharger les écoles ou les mettre pour exposer maintenant plutôt que plus tard. Selon les modalités de déplacement inter-région, ça peut vouloir dire aller chez mes parents ou non, à plus ou moins brève échéance. Ou pas. Aucune idée.
Dans la semaine, on ne voit pas le temps passer, on fait toujours de grosses journées de travail. Depuis cette semaine, mon conjoint a pu prendre le fameux congé maladie pour s'occuper des enfants le matin, ce qui a beaucoup fait baisser le stress quotidien par rapport à l'école (mais le pauvre est surchargé le reste du temps). On ne sort peu ou pas du tout jusqu'au samedi, on est en manque de vitamine D, ça s'est sûr! Les enfants, eux, passent beaucoup de temps sur le balcon...
Le soir, on appelle les amis et la famille, on fait des soirées jeu, on regarde des films/docus/concerts...
Le week-end, on souffle et on fait les trucs casse-pied qu'on n'a pas le temps et l'énergie de faire en semaine. On lit beaucoup, on cuisine, on bricole, on fait des jeux de société, on se fait des apéros tous les quatre. Mon conjoint initie son fils aux jeux vidéos. On n'a pas tellement frustré en fait. Le plus ennuyeux (au dela de ne plus pouvoir voyager) c'est de ne plus pouvoir aller au marché (on a trouvé des producteurs qui livrent, mais c'est une logistique, et ce qui était un plaisir est maintenant un des trucs casse-pied).
Les enfants vivent ça bien. Ils apprécient le temps passé avec nous et l'étrangeté de la situation. Ils parlent beaucoup de la mort curieusement mais pas du tout de façon morbide, ils trouvent juste marrant d'imaginer ce qu'ils pourront nous prendre quand on ne sera plus là - a priori pas d'angoisse reliée à la COVID-19 donc. Le travail scolaire n'est pas un problème pour eux, ça se passe bien. J'aime bien leur faire la classe, je les connais tellement bien que je sais par quel angle leur expliquer quelque chose (enfin je parle surtout de l'aîné bien sûr). Bref, la situation tient la route - encore trois semaines - jusqu'a l'après-11 mai.
PS: à noter, des pathologies (légères certes) apparaissent, liées au télétravail dans un lieu pas nécessairement fait pour et de trop longs temps d'écran et l'inactivité.