[...] il n'y a qu'un seul parti politique au Québec sur cinq qui se définit véritablement comme fédéraliste. Le temps, l'argent, et l'énergie qu'on perd sur ce genre de choses est un irritant continuel depuis des décennies. Mais comme on a une majorité de "un tien vaut mieux que deux tu l'auras", on est encore au Canada pour un bon bout de temps.
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L’argumentation sur la question nationale au Québec :
https://www.erudit.org/fr/revues/globe/2006-v9-n1-globe1498138/1000805ar.pdf ;
https://www.erudit.org/fr/revues/haf/2020-v74-n1-2-haf05853/1075501ar/. (L’on distingue également «
autonomisme » et «
souverainisme ».)
https://www.lapresse.ca/actualites/national/201903/21/01-5219181-sondage-les-quebecois-ni-souverainistes-ni-federalistes.phpJe me demandais pour quelles raisons le parti conservateur du Québec était en quelque sorte qualifié de « fédéraliste » par la « Boussole électorale », Wikipédia (selon ce dernier, le PLQ, le PVQ et le PCQ sont des partis politiques fédéralistes), etc.
« Idéologie : Conservatisme fiscal, libertarianisme, libéralisme social, fédéralisme canadien. »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_conservateur_du_Qu%C3%A9bec_(2009-) ;
https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9d%C3%A9ralisme_au_Qu%C3%A9bec« Nous voulons favoriser l’activité économique. Nous croyons qu’elle doit se réaliser par l’économie de marché, c’est-à-dire des échanges librement consentis entre les individus et les entreprises.
Les Québécois doivent contribuer à un Canada au sein duquel ils peuvent affirmer leur identité. »
https://www.conservateur.quebec/valeurs« Le Parti conservateur du Québec est enraciné dans une continuité, celle de la nation canadienne-française. »
https://www.conservateur.quebec/langue_culture_et_immigration« On peut dégager la stratégie du PCQ sur la question nationale de deux sources claires, la plate-forme électorale et le programme, et de deux autres sources grises, les déclarations publiques du chef et la plateforme
Québec Fier.
Le programme contient les positions de fond du parti, la plate-forme contient le répertoire stratégique et tactique qui sera mobilisé dans le cadre de la campagne électorale, ce que Duhaime qualifie d’enjeux prioritaires. Parmi ceux-ci, on trouve la privatisation en santé et l’exploitation des hydrocarbures.
La plate-forme électorale présentée le 14 août est muette sur les enjeux nationalistes. Elle ne comprend ni référence à la laïcité, ni à l’immigration, ni à la protection du français. Ce n’est cependant pas le cas du programme du parti, ni des déclarations publiques de Duhaime.
Après avoir milité pour une baisse de l'immigration, Duhaime s'enligne aujourd'hui sur le seuil de 50 000 immigrants proposé par la CAQ. Il a introduit à plusieurs reprises la notion de « compatibilité civilisationnelle » comme principe devant structurer la politique d’immigration. Dans le vocabulaire de la droite populiste, cette notion pour parler de l’immigration est un
dog whistle évoquant la limitation de l’immigration musulmane. Le programme aspire également à une politique nataliste sans en détailler le contenu. La famille, explique la plate-forme électorale, est « l’institution primordiale de notre société et le socle de notre nation ».
Ces thèmes positionnent le parti dans l’univers sémantique et programmatique des droites national-populistes, mais dans un horizon clairement fédéraliste. De l’aveu de Duhaime lui-même, ce programme partage plusieurs points en commun avec le nationalisme de la CAQ. Il pourrait donc séduire une partie de l’électorat qui avait appuyé Legault en 2018.
Au-delà des énoncés généraux, le positionnement concret du PCQ sur les enjeux linguistiques est moins clair. Le PCQ cherche à la fois à se présenter comme un défenseur de la langue française, et comme un représentant des positions libertariennes opposées aux lois linguistiques du Québec.
Le programme affirme vouloir protéger le français, « le vecteur le plus important de l’identité nationale et du caractère unique du peuple québécois au Canada et en Amérique ». Mais tout en cherchant à défendre une identité axée autour de la langue, de la famille et de la civilisation, Duhaime tente de séduire un électorat anglophone blasé du Parti libéral du Québec. Mardi, devant un public anglophone de Montréal, il a affirmé s’opposer à l’utilisation de la clause dérogatoire pour protéger le projet de Loi 96.
Il s’agit là de tensions difficiles à concilier en politique québécoise. Il est difficile de voir comment les libertariens peuvent s’engager à soutenir la culture québécoise, s’ils s’opposent systématiquement aux instruments institutionnels et culturels de l’État qui lui permettent de la subventionner, de la diffuser et de la promouvoir. Ainsi, même pour les fédéralistes qui appuient des revendications constitutionnelles traditionnelles du Québec, la plateforme de Duhaime reste très vague.
Cette position de grand écart pourrait finir par susciter la méfiance autant d’une partie des nationalistes, que d’une partie des fédéralistes, qui s’inquiètent pour la situation du français autant au Québec que dans le reste du Canada. »
https://theconversation.com/eric-duhaime-et-les-contradictions-du-parti-conservateur-du-quebec-sur-lechiquier-nationaliste-188785https://www.journaldequebec.com/2022/07/25/des-non-francophones-delaissent-le-plq-pour-le-parti-de-duhaime