Je ne suis pas de la pseudo gauche comme tu dis.
Mon intervention précédente ne te visait pas non plus. Je répondais à Ciné qui se demandait depuis quand le fait d'avoir certaines réserves face à ces questions était de la panique morale.
Je ne suis pas un militant hardcore. Je considère qu'il y a des questions à se poser, des règles futures à établir. Je suis assez modéré sur ces questions.
À mon avis, ce qui caractérise l'appartenance à la pseudogauche n'est pas l'intensité du militantisme, mais les positions défendues et le raisonnement derrière ces positions. jivre en a déjà discuté à plusieurs reprises dans le fil consacré à ce sujet.
Mais j'ai beaucoup de misère avec les gens qui ont lieu d'être à l'écoute, se braque, qu'à chaque fois qu'ils vont parler des personnes trans ça va être d'un point de vu négatif parce qu'ils considèrent que d'aller à l'autre extrême va combattre l'extrême, au lieu de s'élever au dessus de la mêlée.
Et comment t'élèverais-tu au-dessus de la mêlée face à un mouvement qui nie la réalité objective au point d'exiger des administrations universitaires qu'elles congédient des professeurs qui affirment lors d'un cours qu'il n'y a que deux sexes chez les êtres humains, une affirmation tout aussi objective que celle selon laquelle la Terre est ronde?
Il se peut que je me trompe, mais je ne te vois pas être aussi conciliant envers les créationnistes qui demandent que leurs idées concernant l'origine de l'univers, de la vie et des espèces soient enseignées dans les cours de science offerts par l'école publique.
Vous avez choisi un camp, celui anti woke. Vous embarquez dans une spirale qui ne peut qu'être contre productive.
"Est-ce qu'on peut juste en parler?" vous dites. Bien sûr mais je ne sens pas d'ouverture et de nuance dans plusieurs de vos commentaires.
De quel genre d'ouverture devrions nous faire preuve face à des gens qui rejettent la réalité objective? Il m'est difficile de voir quels compromis sont possibles avec des gens qui prétendent que le sexe est un spectre chez l'être humain (et non l'une de deux valeurs discrètes), de la même façon qu'il m'est difficile de voir quels compromis sont possibles avec des gens qui croient que l'Univers a été créé en six jours il y a moins de 10000 ans.
D'autant plus que pour ce mouvement, l'"ouverture" (celle des autres, bien sûr), c'est d'accepter toutes leurs revendications sans poser de questions.
Le but étant seulement de marquer des points contre une nouvelle gauche qui vous obsède.
Comme je l'ai déjà dit, même si la gauche authentique ne renierait pas l'essence de certaines revendications du movement communément appelé
woke, j'ai beaucoup de difficulté à considérer ce mouvement comme étant à gauche. En fait, si on prenait l'extrême droite typique et qu'on inversait ses endogroupes et ses exogroupes, on obtiendrait à mon avis quelque chose qui ressemblerait d'assez près à l'idéologie appelée communément
woke.
La réalité trans est là pour rester. C'est pas une mode ou une lubie pour faire chier les conservateurs. Aussi bien de tenter de mettre de l'eau dans notre vin, et de tenter de régler les différents de façon diplomatique. Plus vous ètes fermés, plus ces personnes seront intolérantes. Ça me parait clair.
Il y a certainement des questions concernant les personnes trans sur lesquelles il est possible d'en arriver à une entente. Par exemple, comme l'a mentionné jivre dans un message précédent, les personnes trans ont droit à la dignité humaine et à l'égalité devant la loi; l'État ne devrait donc certainement pas les criminaliser simplement parce qu'elles sont trans (il ne le fait pas de toute façon), et la discrimination contre les personnes trans (par exemple, en matière d'emploi ou de logement) simplement parce qu'elles sont trans ne devrait pas être tolérée (elle est déjà illégale).
Par contre, lorsqu'il s'agit de remplacer la mention de sexe (une réalité biologique objective) par celui de genre (une notion subjective) à l'État civil, et de toutes les conséquences qui en découlent (par exemple, les hommes biologiques dans les prisons pour femmes et dans les compétitions sportives réservées aux femmes), cela risque d'être beaucoup plus difficile d'en arriver à un compromis.
Le texte suivant est assez près de mon opinion sur ces questions:
Trans Activism and the Road Not TakenSurtout que dans votre vie de tous les jours, ça ne doit pas ben ben nuir à votre bonheur.
Cet argument est franchement très mauvais. Depuis quand un enjeu doit-il affecter la vie quotidienne d'une personne pour que cette dernière s'y intéresse?
Prenons le cas de la participation des femmes trans (hommes biologiques s'identifiant comme femmes) ayant transitionné après la puberté dans les sports féminins. Puisque je suis un homme, cette question ne nuit effectivement pas à mon bonheur dans la vie de tous les jours. Par contre, il est très raisonnable de penser que des athlètes féminines, qui se sont entraînées pendant des années, puissent ne pas voir d'un très bon oeil qu'on autorise un homme biologique à participer à des compétitions réservées aux femmes, et qu'il remporte ces compétitions de façon écrasante grâce aux avantages qu'il a acquis en complétant sa puberté en tant qu'homme (et que dans le contexte, on pourrait considérer comme du dopage).
D'ailleurs, je pourrais aisément te renvoyer ton argument: dans ta vie de tous les jours, ça ne doit pas trop nuire à ton bonheur qu'une femme trans ne soit pas autorisée à participer aux compétitions sportives réservées aux femmes biologiques, alors pourquoi t'en préoccupes-tu autant?