Va donc lire le texte de Yves Boisvert exactement sur le sujet au lieu de dire des affaires que t'as aucune idée de comment ça marche...
Ce n'est pas que des privilégiés qui peuvent bénéficier d'une telle procédure...
Je dois d'abord dire que tu sembles avoir une mentalité et une personnalité de notaire, pas d'avocat,,,
Puis je suis allé à ce procès, à la fois parce qu'il s'agissait d'une cause historique (premier juge accusé de meurtre au Canada) et c'était l'occasion rêvée de voir plaider l'illustre Me Larochelle. Toi t'étais ailleurs, trop endormi pour voir et saisir cette occasion unique.
À l'évidence, depuis le début, la Défense veut réduire toute cette cause à une question balistique; meilleur moyen d'établir le doute raisonnable dans la tête d'au moins un jury car personne ne s'y retrouve et certainement pas Ginette caissière dans un Provigo,,,
Il s'adonne que je suis un peu expert des experts en Cour. Dans une cause au civil, j'ai eu affaire à quatre experts. Le premier est une sommité louangé par la Cour Suprême dans une cause qui lui était présentée. Je l'avais même appelé avant de contacter mon avocat. Ma cause n'était pas à sa hauteur, mais me trouvant fort sympa il a accepté de me "coacher" dans mon affaire. Une fois trouvée, mon avocate m'a proposé un expert qu'elle trouvait efficace. Son rapport était parfait pour moi, mais je trouvais qu'il n'était pas suffisamment qualifié; la partie adverse aurait pu arriver avec un type bardé de diplômes. C'est alors qu'elle m'a proposé, comme no 1, un prof retraité de l'Université Laval, mais son examen sommaire de mon dossier n'allait pas en ma faveur. On l'a alors largué. Quelques jours plus tard le même prof était approché par la partie adverse, mais s'étant déjà penché sur mon dossier il a dû décliner leur offre. Finalement, mon deuxième expert était super qualifié, mais même moi je ne m'arrivais pas à m'y retrouver dans son rapport hyper-technique.
Trois choses à retenir. 1. On ne retient que les experts qui nous sont favorables. 2. Le marché des experts est relativement restreint. 3. Mais cela n'empêche pas une surenchère d'experts; on visera à en avoir le plus grand nombre possible (quantité) et les meilleurs (qualité) qu'on puisse trouver et se payer. Au criminel cela peut être déterminant, car les jurys n'y comprendront rien et cela ouvre toute grande la porte du doute raisonnable. C'est exactement ce que vise la Défense en essayant de tout faire reposer sur une preuve balistique. Cela n'a pas marché avec le jury, mais à l'évidence cela a marché avec le Ministre,,,