C'est un sujet que je voulais commencer quand j'ai lu l'aventure de Ringo sur la tentative de suicide d'un ami sur Facebook mais j'ai manqué de temps.
J'ai longtemps cru que l'héroïsme se devait d'être lié à un drame, que plus le fardeau était lourd, plus l'héroïsme était grand. C'est mon bagage de Judéo-Chrétien que m'a laissé ma mère. Conséquement, l'idée même de l'héroïsme ne m'intéressait pas. De plus, je n'avais aucun goût d'être un citoyen actif et l'idée même que quelqu'un dépende de moi me levait le coeur. Aussitôt que quelqu'un s'accrochait, je partais en mode d'auto-destruction. Mais ça, c'est à régler avec un thérapiste. Avec l'âge, avec les enfants, avec l'expérience, ma vision a changée et je me suis retrouvé à faire un cour de premier-soin. Nous avons fait part de nos craintes, c'est beau la pratique mais comment allions nous réagir devant un drame. L'infirmière nous a répondu comme toutes choses, il fallait se pratiquer. Évidement, on peut pas mettre quelqu'un en mauvaise posture pour ensuite le sauver, ça fait trop de paperasse pour les ressources humaines. Ça fait que j'ai commencé à regarder des vidéos de sauvetages sur internet. Mais pas des sauvetages par des pompiers, plus des choses qui étaient plus proche de ma réalité. Quelqu'un qui s'éttouffe, accident de voiture, accident de vélo. Plus ça allait, plus je devenais éveillé à mon environnement. Plus je comprenais que l'héroïsme n'avait pas à être spectaculaire et je devenais de plus en plus attentif à de petits détails. J'ai développé mon empathie pour la race humaine, même si en contre-partie, devant certaines personnes, je me demande bien pourquoi Poutine niaise à peser sur le bouton.
L'histoire de la garderie, surtout quand j'ai su que deux parents s'étaient précipités sous l'autobus pour sauver des enfants, m'a touché. Je sais le nom du chauffeur mais peu de mot des parents qui ont la froideur d'esprit nécessaire pour agir. J'ai passé une soirée à regarder des sauvetages en Turquie, à voir les secouristes s'écrier de joie à chaque fois qu'il trouvait une personne en vie.
Avez vous vu ce bébé ?
C'est juste après son sauvetage. Je suis rendu tellement mou depuis que j'ai des enfants, je m'émerveilles de ces deux grands yeux mais sa moue, je peux pas croire qu'il y ait pas un parent qui voudrait pas le prendre. Et il y a ce video pris plus tard
https://www.youtube.com/watch?v=4UtDV4xZqdIC'est la même face que les miens, les mêmes mouvements. Je suis crissement amorphe avec mon fond de dépression mais ça vient toujours me chercher.
Mais c'est pas là que je m'en vais. Ou je m'en vais, c'est que je vous propose ce sujet pour partager des actes d'héroïsme que vous avez vu, ou que vous avez fait. On est pas là pour se vanter, mais pour s'entraider. S'entraider à modifier notre état d'esprit de façon à devenir de meilleur personne. On devrait pas avoir peur de partager nos bons coups, on devrait en être fier.
On est aux Héros Anonyme.
Par exemple, je peux vous parler de ma grand-mère maternelle qui allait à l'épicerie et quand elle voyait qu'une caissière avait un mauvaise journée ou un mauvais client, rendu à la caisse, elle demandait à la caissière qu'elle était la meilleure barre de chocolat à son avis, la caissière disait sa préférée et ma grand-mère lui achetaient.
Ça peut-être l'opposé. Dans les vidéos qui circulent sur la turquie, il y en a un ou les secours extraient un enfant mort, puis le père, lui aussi décédé, écrasé par les débris. Mais dans son étreinte, ils ont trouvé un enfant qui avaient survécu. Celle-là fait mal au père en moi. Je parle pas ta langue mais je te salue.
Je commence avec une simple. Dans les grands froids de la semaine dernière, on est sur le chemin avant le rond-point. Ca avance pas. Puis le gars en avant de moi ouvre sa porte et me fait des signes pour que je recule, je lui demande ce qui se passe, il me répond que le char en avant est en panne, qu'il faut reculer parce que ça passe pas. Je lui demande si on peut le pousser, il répond que non. Ca fait qu'on recule, mais je suis pas satisfait de ça. Il fait -28 et le char est en panne. Je me stationne dans le stationnement des autobus et je sors. Le gars me répète que ça sert à a rien. J'arrive à l'auto, c'est une madame asiatique, paniquée, qui baragouine le francais. C'est le bout que j'aime le moins, je sais jamais comment m'approcher pour pas avoir l'air baveux mais j'ai appris avec le temps que c'est pas important ce que je vais me faire répondre. Je me suis déjà fait revirer de bord quand j'ai été voir une victime d'un accident parce qu'elle pensait que c'était moi qui l'avait frappé. Le monsieur voulait se battre mais j'ai réussis à lui faire comprendre que je n'étais pas le responsable. Anyway, je reviens au présent. Elle est sur le cellulaire avec ce que je pense être son mari. Elle essaie de me dire en même temps que ca ne marche pas. C'est une yaris de 10 ans, tellement rouillé que je me demande par ou je vais pousser sans passer aux travers. Je lui demande de conduire pendant que je pousse, elle finit par comprendre, je m'installe en arrière et dans la fenetre embué, je vois des signes. Ses deux enfants me font des grands signe pour me saluer. La madame veut pousser quand même, elle décide de sortir pour m'aider, en gardant une main sur le volant. Je me rapelle de ma tante, mono-parental, avec sa chevette, trois enfants, qui restait pris dans la neige et non seulement tentait de garder une fierté dans sa misère mais le char en décidait autrement.
Mais j'ai pas pensé à ça longtemps, je suis vite revenu à l'auto qui me klaxonait après parce que c'était trop long pour eux.
Imagine, laisser des gens dans le froid sans leur proposer d'aide.
Imagine s'impatienter parce que quelqu'un est en mauvaise position.
J'ai poussé l'auto sur le côté et comme elle avait de la chaleur, je suis parti. Mais je m'en voulais, si le char tombait en panne ? Ca fait que je suis aller me chercher un café et je suis repassé. La remorqueuse était là. Dossier clos pour moi. C'est le temps de retourner à ma dépression.