Je ne comprends pas ton incapacité à accepter le relativisme, et honnêtement, ça me met en colère chaque fois que tu t'aventures sur ce terrain glissant (pour ne pas dire vaseux).
Il y a des gens qui meurent de la maladie. Il y a des gens qui vont travailler avec la peur au ventre. Il y a des gens qui risquent leur vie pour que d'autres n'aient pas à mourir dans des conditions indignes. C'est terrible. C'est un fait. Tu ne verras personne contredire ceci.
Ceci n'empêche en rien d'autres êtres humains de souffrir des changements profonds qui affectent leur existence présentement. La situation génère du chaos, de la désorganisation, des changements de plan, de la solitude, de l'anxiété, et les capacités de résilience et d'adaptation ne sont pas les mêmes pour tous. Les frustrations, la déception, la colère, la tristesse, ce sont des émotions qui doivent être traitées (dans le sens de "to process") par les individus, et une des façons d'y faire face et d'accepter, c'est de partager. La communication est une source importance de réconfort, une voie de cheminement, et chaque fois que tu te poses en chevalier de la morale qui rappelle aux gens qui partagent leur vécu que leur souffrance n'est rien parce que d'autres souffrent plus ou risquent plus, tu réduis au silence des gens qui ont besoin de ce partage pour se sentir mieux.
C'est désolant, et c'est à la limite violent. Je suis personnellement très fâchée de lire ces propos. Comme s'il était impossible de reconnaître le caractère terrible de la situation et le niveau de stress et de dangerosité que vivent (par exemple) les travailleurs de la santé tout en reconnaissant, à l'échelle humaine, la difficulté d'une personne X à vivre un deuil ou une déception en raison de l'épidémie. La sollicitude ne se limite pas à la gravité de ce quelqu'un vit.
Je me permets donc d'ajouter que si quelqu'un ne se sent pas bien présentement et a besoin d'en parler, je suis là pour entendre et accueillir. Votre santé mentale compte.