Avant sa mort, j’ai revu le vidéo de l’ADISQ de 2003, quand ils ont chanté En Berne. Et j’ai vu qu’il n’était pas l’ADISQ cette année et je me suis dit qu’il faudrait ben partir un sujet pour lui rendre hommage de son vivant. Un hommage à son image, a l’image de tout ce qui fringants, joyeux, nostalgique mais tourné vers l’avenir, humoristique, ironique mais toujours avec un fond sérieux. Avec une bonne intention.
Mais ça longtemps été ça les cowboys fringants, une sorte d’anarchie, et quand on pensait les prendrez de cours, ils étaient souvent en avance. Et je suis obligé de d’écrire ça après sa mort.
Je me rappelle en 2003, quand ils sont monté sur la scène, après que Guy A Lepage les aient presenté. J’ai monté le son de la TV, mon père se demandait pourquoi soudainement je m’intéressait a l’ADISQ, puis j’ai vu qu’il était encore plus intrigué quand il a entendu leur nom. Puis quand il a vu l’habillement de Karl, puis quand la musique a commencé, sorte de punk acoustique-western, puis entendre des jeunes venir chanter une chanson nationalisme desabusé, sa face était un point d’interrogation.
On était en guerre en Irak, le World Trade Center n’était pas encore ramassé, mon cousin partait pour l’Afghanistan avec l’armée canadienne, Charest s’en venait si il n’était pas encore là. La naïveté des annes 90 s’effaçait. J’étais obligé de changer de choix de carrière parce que l’économie était à l’envers. Il faisait noir même si le soleil aurait dû être levé depuis longtemps.
Je voyais mon père de questionner et j’étais content. Ce que tu vois le père, c’est mon équipe qui est en train de rentrer sa glace pis de scorer. C’est les nordique qui s’en venait en finale contre Montreal et qui les écrasait. C’était ma génération qui arrivait. On se crisse des marques de linges, on se crisse de vos estie de musique toutes pareils, de vos vieilles idées qui ne changent plus. Ce que tu vois, c’est nous, on a fini de vous écouter, on en trop a dire. Le monde s’en va en ruine, on va faire avec, on tourne votre sérieux en ironie, on cache la noirceur par notre humour, et on s’amuse avec les miettes que vous nous avez laissé. On est enragé, on a faim, on attends aucune faveur, on va faire notre chance.
Karl était la voix de tout ça. Ce soir la, l’équipe de recrue levait la coupe Stanley.
Après la chanson, c’est là que la beauté des cowboys fringants a operée, mon père m’a regardé, à chercher ses mots puis à juste dit wow. On les cowboys fringants, on revendique mais on accueille tout le monde. On rejoint tout le monde.
Les fringants rassemblent.
J’ai toujours aimé la chanson un p’tit tour, particulièrement la version sur le disque bleu, parce qu’elle représente ce que j’ai toujours aimé autours de moi, des gens qui partagent mais surtout, qui t’accueille même si tu n’est pas comme eux. Cette philosophie, je l’applique aujourd’hui, avec mes équipes d’echafaudeurs, le plus beaux rassemblements d’esti de fucké que j’ai vu depuis longtemps. La blonde de Phil l’a laissé, il est allé dormir chez Guillaume qui s’occupe même de faire son lavage, Tommy qui ramasse des fonds pour aider Daniel parce que sa mère est en train de mourir à Toronto et qu’il n’a pas les moyens de la ramener pour qu’elle puisse ne pas mourir seule: elle arrive demain. Robbie qui m’envoie des photos de lever de soleil parce que je lui ai dit que je m’ennuyais de ne plus travailler en hauteur. Et le plus dur est de faire accepter toutes ses différences à une direction qui n’est pas aussi éclaté qu’une chansons des cowboys fringants.
C’est la philosophie d’être positif. D’aimer les autres comme ils sont. De se battre quand même pour ses idées. De trouver de la lumière dans tout. Karl en était la voix.
Une chanson joyeuse pour un événement triste, c’est l’image que j’ai de Karl
Dans un monde encore sombre, dans un monde qui tends à la solitude même entouré, tout ce que je peux souhaiter à mes enfants, c’est de trouver un Karl, de trouver leurs cowboys fringants, de trouver quelque choses qui va les enflammer, qui vas les unir, les faire réfléchir, les rendre curieux. De vibrer comme une seule corde avec 100 000 personnes.
Et dans l’esprit des top 5 du temps de la section des fans et de l’esprit des fringants, mon top 5 des chansons préféré de Karl où il se démarque vraiment
1. Break syndicale
2. Le temps perdu ( live)
3. Quand j’regarde
4. Shish Taouk
5. Le hurlot