Je connais bien la nostalgie. Je la vis souvent difficilement. J’essaie de m’en tenir loin mais un événement m’y replonge parfois et c’est comme être pris dans le goudron.
J’avais la nostalgie d’une terre, plutôt d’un terrain dans le village de St-Severin de Beaurivage, sur le rang St-Marguerite. Du temps où il y avait encore des vaches dans le champs de l’autre côté du champs. J’ai la nostalgie de ces soirées où mes oncles et mes tantes arrivaient dans leur véhicules, gros véhicules d’une époques révolues, des bateaux sur roues, d’une époques où les oncles et mes tantes étaient encore pauvres et naviguait sur les routes en épaves. L’odeur des tuyaux d’échappement qui ne connaissait pas encore les catalyseurs. Et l’odeur de la fumé du feu s’en mêlait, accompagné des éclats de rires silant de ces intarissable fumeurs. Les défis de mes cousins, tous plus vieux que moi, qu’ils me lançaient et du rouspetage de mes cousines qui disaient que j’allais me faire mal et qui me protégeaient dans leurs bras.
J’avais la nostalgie des histoires de ma grand-mère, de ces grands yeux bleux et de son sourire qui n’était interrompu que par un grand éclat de rire, sec, claire, qui me faisait penser aux cascades du ruisseau qui longeait la terre. Ma grand mère, malade, me racontait la vie d’antan et elle était si bonne que je voyais ces cultivateurs, ces bûcherons, M,Grenier qui poussait son âne. Quand j’étais jeune, on entendait le ronronnement des vieux tracteurs et le choc de l’acier des machineries qui heurtaient les pierres enfouis. Encore aujourd’hui, le simple murmure de mon massey 165 ou de mes Inter me ramène loin.
Elle était mystique, elle cachait plein de secret dans des histoires. Des maisons qui n’étaient plus là, dans le tallus de roche, la rencontre de deux amoureux, la vieille charrue couverte d’herbe, pris dans des feuilles mortes, avait son histoire. Je lui ramenait un fer à cheval, elle savait à qui elle avait appartenu quand je lui disait ou je l’avais trouvé, elle savait même l’histoire de la perte du fer à cheval, quand le père Nadeau était arrivé en retard à la messe le dimanche en 1934 parce que son cheval avait perdu le dir-fer et et qu’il n’avait pas réussis à le retrouver.
Je venais de résoudre un mystère vieux de 70 ans. Mais le père nadeau était mort depuis longtemps.
A cet époque, il y a avait encore des vieilles granges, des vieilles maisons qui tombaient ou qui tenaient de peine et misère par les soins des gens âgés qui y vivait encore, témoins d’un époque lointaine.
L’église se dressait fièrement et ma grand mère, quand on avait la chance de l’avoir dans la voiture avec nous, nous racontait mille histoires et milles autres histoires. Les curées qui protégeait le clocher de la foudre qui rebondissait sur les montagnes. On marchait dans le cimetière et les noms la ramenait en arrière et commode morts revenaient à la vie, fier, droit, dans leurs beaux habits, St Séverin renaissait.
Jamais nous n’entrions dans l’église, les portes étaient barrées. On l’avait visité par les souvenirs de ma grand mère. Le vieux bâtiment fermait ses portes sur des histoires anciennes.
Le terrain a été vendu, ou léguer, et nous avons dû migrer nos vieille tentes ailleurs. J’avais 9 ans.
Puis ma grand mère est morte quand j’ai eu 15 ans. Les fêtes d’été se sont estompé et nous avons grandis.
Quand j’ai eu 18 ans, avec mon premier véhicule, je suis retourné voir le village. La magie était un peu éteinte, les vieilles maisons avaient été jeté à terre, les vieilles granges aussi. Les champs de pacages avaient été remplacé par des plantations d’épinette. Je ne me suis pas vraiment reconnu et je l’avoue, je n’ai pas voulu y retourner de peur que mon souvenir s’estompe.
Mes enfants ont grandis, ils m’ont rappelé ma jeunesses, je n’ai jamais pu recréer cette folie autours d’un feu avec mes frères et soeurs. La nostalgie a commencé à s’installer dans mes vieux os. Surtout quand j’ai commencé à faire des recherches sur mes ancêtres.
Récemment, l’église a été fermé et le mobilier a été mis en vente. J’ai décidé de m’emparer d’un lambeau de cette histoire qui m’appartenait un peu et je suis parti avec la remorque et une partie de mes enfants.
Je suis monté sur le perron de l’église, j’ai refait la photo de mariage de mes grands parents prise il y 90 ans. Puis je suis entré dans l’église.
Finalement
Il n’y avait plus rien. J’ai parlé avec le curé qui donnait les prix des choses à vendre, un jeune de 40 ans, il m’a demandé ce que je cherchais et j’ai répondu que je cherchais un peu de spiritualité mais que maintenant que j’étais dans la maison de Dieu, il y en avait plus. Il pensait que je parlais de religion mais je cherchais les mystères de ma jeunesse. La promesse d’un trésor, de secrets, la possibilité de découvrir tant d’émerveillement. Mais dans la l’église vidée, il n’y avait plus rien, les histoires de ma grand mère avaient été vendu avec le crucifix. Je suis repartis avec un prie-Dieu et deux banc.
Dehors, tandis que je rentrais mes bancs, un homme dans la cinquantaine m’a parlé du curé arseneault, mort il y a 30 ans. Il en était nostalgique. Pourtant ma mère, quand elle a su que j’allais dis à l’église, m’a dit que je pouvais y aller tranquille, le curée était 6 pieds sous terre et elle s’en était assuré en venant à l’enterrement.
Je n’aurais jamais dû entrer dans cette Église. Ma grand mère l’avait bourré de secret et je l’es ai eventré.
Maintenant, je m’ennuie de ma grand mère mais je n’ai qu’un souvenir de son sourire, un souvenir qui se fane comme la fumée des feu des fêtes d’antan qui montait tranquillement dans le ciel.