Y vas avoir de l’orage

[Charlemagne]

Êtes vous prêt?

Le sentez vous ?

Il est pas encore 8:30 que je me suis déjà chicanné 8 fois, sans compter ceux que j’ai évité en refusant l’appel. Tout le monde sait que ça aide à calmer les esprits de se faire flusher.

Les nuages roulent sur Montréal comme les textos furieux sur mon cellulaire.

On a une épidémie de COVID et mes antivax sont sur le cul quand ils sont pas à l’hôpital. 8 malade sur 23.

Mon contremaître a fait sa deuxième crise existentielle du mois.

Je m’étais levé dans un high de bipolaire, avec la rage, la bonne la, celle que tu prend pour aller briser des cœurs et des jambes. J’ai pas l’intention de m’arrêter jusqu’à temps que le ciel crève.

Merci de suivre mon blog.

[Ring0]

 

[sharl]

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[MadChuck]

L'article, hyper intéressant, porte sur la détresse actuelle des agriculteurs.

https://www.lesoleil.com/magazines/le-soleil-affaires/juin-2023/2023/06/11/etre-resilient-meme-quand-cest-pas-facile-FFQ6LXS5HFHLZENPUBTK7VWF6I/

La détresse est habituellement assez grande depuis assez longtemps dans cette industrie de par le monde, il me semble:
https://www.cairn.info/revue-pensee-plurielle-2015-1-page-105.htm

Ce qui pourrait permettre d'éliminer des variables, par exemple si c'est une profession très valorisée par la société en France (ce qu'on pourrait avoir le préjugé de l'extérieur, avec leur terroir, la quantité de discours autour, etc...) ou parfaitement normale avec quelque chose comme 25% du pays qui fait se métier et sans trop d'isolement moderne comme en Inde, avoir une entreprise ou tous peut s'écrouler avec trop peu ou beaucoup de pluie doit être ultra-stressant.

[Charlemagne]

Il y a de la maladie mentale partout. Mais j’avoue que l’agriculteur est souvent seul et n’a pas de gens a qui en parler .

Ce qu’on parle pas assez, c’est pas des problèmes des agriculteurs, c’est du tabou des maladies mentales. J’ai fait 100 métiers et j’en ai vu partout.

Et ce qu’on parle encore moins, c’est de la maladie mentale à l’adolescence. J’ai revu quelqu’un du secondaire, je savais qu’elle était brisé un peu mais pas tant que ça. Après plusieurs cure de désintoxication et tentative de suicide, elle a été diagnostiquée TPL et dépression majeure qu’elle avait traîné tout son secondaire. Ça m’a reviré un peu beaucoup et j’aurais aimé pouvoir revenir 30 ans en arrière pour lui dire que je suis fière d’elle. J’ai pas de machine voyager dans le temps ça fait que je l’ai fait aujourd’hui.

Me v’la à écouter du vieux Radiohead et reconstruire les souvenirs en attendant l’orage.

[plsavaria]

Et ce qu’on parle encore moins, c’est de la maladie mentale à l’adolescence.

Hein?
Me semble que ça fait des années que c'est rendu pas mal présent dans le discours public, dans les séries télé, articles de journaux, enquêtes, campagnes de publicité.

Je suis probablement biaisé, mais j'ai comme l'impression qu'il y a de moins en moins de résilience (basé sur aucune donnée, juste impression). Enfants uniques qui restent à la maison vs fratrie qui rôde le quartier?

C'est pas non plus comme si la santé physique des jeunes s'en va en s'améliorant non plus depuis des décennies.

[Charlemagne]

Pour la maladie mentale, T’as probablement raison, ça fait 25 ans que j’ai fini mon adolescence et j’ai pas vraiment suivi ça. Ça m’a juste frappé de voir comment on ignorait certaines choses dans les années 90. Mais il y avait quand même de l’aide, c’était un peu maladroit.

Quand tu parle de résilience, je suis pas sur de comprendre le lien avec les enfants uniques. Mes enfants se chamaille constamment, rendu à l’école, ils sont capable d’en prendre et d’en donner, ce serait le contraire avec des enfants uniques ?

[MadChuck]

Ça doit être l'âge ou c'est le plus discuté, peut-être une impression de la génération ado pendant Cobain et DD Fortin (ou peut-être vu que ça été ultra-discuté dans le contexte des écoles fermées pendant la pandémie)

https://hillnotes.ca/2022/11/17/youth-and-mental-health-in-canada/
https://www.cbc.ca/news/health/canadian-teens-mental-health-1.6759486

Le fait qu'on a fermé les écoles aussi souvent-longtemps à certain endroit démontre peut-être le point de Charlemagne.

[Charlemagne]

Si ils en discutaient, le message ne s’est pas rendu vraiment jusqu’à moi. Mais c’était l’époque entre deux mondes, l’ancienne vision où on nous disait que courir sa dépression et l’autre qui tentait réellement de nous aider. C’était peut être aussi un message maladroit venant d’individu simple n’ayant jamais vécu de dépression. Le genre : « si te suicide, tes parents vont être tristes «  dit à un individu qui déteste ses parents.

Ceux qui m’ont le plus aidés étaient des gens qui vivaient des problèmes dans leurs vies personnelles. Je sais pas si c’est un acte de bonté du système ou un acte de bonté individuel.

Un jour, je me suis coupé le poignet sur une vitre cassé, à l’intérieur du pognet mais sur le long. Je sais pas si c’est vrai mais on m’a dit que c’était la vrai façon pour pas se manquer et la panique a pris un peu dans l’école. Les jeunes autour de moi pensait que c’est une tentative de suicide et la plupart trouvaient ça dégoûtant. Les rares qui me demandaient comment j’allais était ceux qui allait plus tard faire une tentative ou malheureusement réussir. C’était polarisant.

[Berslak]

Ça doit être l'âge ou c'est le plus discuté, peut-être une impression de la génération ado pendant Cobain et DD Fortin

Il y a probablement eu un avant et un après le suicide de ces deux-là pour la sensibilisation à la santé mentale. Personnellement, j'étais déjà adulte pour les deux (19 pour Kurt Cobain et 25 pour Dédé Fortin) et j'ai probablement vécu ça très différemment que la génération qui était ado/pré-ado à l'époque. Charlemagne est entre nos deux âges je crois, ça doit jouer.

[Charlemagne]

Probablement qu’ils en parlaient mais ils arrivaient pas à me rejoindre. En fait, c’était parfois pire

La police était venu à l’école et avait dit: un jour, quelqu’un va vous offrir de la drogue gratuitement et vous allez resté accrocher.

De un, j’ai dû payer.
De deux, je suis pas resté acroché.

Le résultat est qu’on ne les croyait pas. Et après, on cessait de croire tout ce qu’on nous disait, on le voyait comme un défi. On repoussait la limite, on était meilleur que des adultes.

Ils ont semés le doute, fait germer un esprit critique mais c’est pas tout le monde qui avait le terreau pour supporter ça.

Un paquet de mensonges autrefois catholique sont devenus morales.

[plsavaria]

La police était venu à l’école et avait dit: un jour, quelqu’un va vous offrir de la drogue gratuitement et vous allez resté accrocher.

De un, j’ai dû payer.
De deux, je suis pas resté acroché.

On m'a souvent offert gratuitement.
Y'a un paquet de personnes accrocs.
Et quand ça se rend à devoir recevoir du narcan à plusieurs reprises, j'ai comme des doutes que ce soit une consommation modérée.

Un n'empêche pas l'autre?

[Ring0]

C'est où ça qu'ils donnent de la drogue gratis ?

C'est pour un ami.

[MadChuck]

Il y a probablement eu un avant et un après le suicide de ces deux-là pour la sensibilisation à la santé mentale. Personnellement, j'étais déjà adulte pour les deux (19 pour Kurt Cobain et 25 pour Dédé Fortin) et j'ai probablement vécu ça très différemment que la génération qui était ado/pré-ado à l'époque. Charlemagne est entre nos deux âges je crois, ça doit jouer.

Probablement, de 1989 à la fin des années 90 semble avoir été riche en nouvelles mesures, le Québec ayant été reconnu comme un des pires endroits sur terre en la matière, c'était beaucoup dans "l'éther" dans la deuxième moitié des années 90 de changer la situation:
In 1999, the province of Quebec’s Ministère de la Santé
et des Services Sociaux implemented ‘Help for Life’ – a
multi-pronged suicide prevention strategy that included
establishing a provincial hotline, suicide prevention centres
in every region, better mental health treatment, followup for people who attempt suicide, barriers on bridges
and railway trestles, as well as improved training for staff
at youth protection agencies and improved coordination
and collaboration between service providers. Before
implementing the strategy, in the late 90s, the suicide rate
in Quebec was one of the highest in the industrialized
world at 25.5 deaths by suicide per 100,000. By 2009, the
rate had fallen to 14.6 per 100,000. It is estimated that
Quebec’s strategy has saved nearly 3,000 lives, especially
young lives.

À mon secondaire, on avait eu un père de famille dont le fils s'était suicidé était venu faire une présentation, c'était la période de Tel-jeune (1989) et des lignes anti-suicides téléphoniques, il y a peut-être eu un changement rapide entre quelqu'un au secondaire en 1996 et 2000 versus 1990 et 1995.