A Link to the Past, l'obsession de mes 5-6 ans.
J'ai pas tant de souvenirs d'héroisme envers ce jeu. Plutôt la découverte des concepts de curiosité, observation et compréhension de règles.
Je me souviens que ça m'a pris environ un an passer le premier dungeon du monde des ténèbres parce que la musique me faisait peur. Je n'étais pas pressé, juste se promener et explorer me captivait plus que progresser.
J'allais pas encore à l'école, tous les matins je recommençais une partie jusqu'à ramasser les trois pendentifs. Je ne savais pas lire encore mais je comprenais le langage du jeu.
Dans l'intro cinématique du début où Aghanim fait disparaitre les sages, les lignes sur le plancher m'indiquaient un passage derrière les rideaux. Je n'avais même pas encore vu de rideaux dans le jeu, j'ignorais même qu'on pouvait les ouvrir mais j'étais sûr qu'il y avait quelque chose, je comprenais le langage.
Quand on accède enfin à cette salle dans le jeu, j'ai immédiatement validé mon hypothèse avec succès. Je me sentais aussi cool qu'un enfant de 5 ans peut se sentir cool.
La main qui tombe du plafond me faisait pas mal peur aussi. Dans le troisième dungeon des ténèbres je ne faisait que prendre la baguette de feu et j'attendais la fin du jeu pour finir le reste.
Avec la musique de jeu, je trouve rarement les version orchestrales intéressantes.
Le son original contribue beaucoup à mon appréciation. C'est surtout applicable pour les jeux dont le son est très unique et électronique.
Le thème leitmotif original de Zelda est spécial.

C'est si simple. Cinq notes qui progressent, la dernière plus longue, une pause puis la conclusion qui redescend deux fois.
Je pense que c'est la première pause qui laisse le cerveau dans un état d'anticipation intense.
Je ne sais pas pourquoi ce thème plus qu'une autre affaire. Ce n'est pas directement de la nostalgie; je l'entends et je ne pense pas à moi à 5 ans. Ça me rend serein mais d'une façon grandiose.
Je pourrais être en train d'écouter à moitié l'affaire la plus plate possible et on y faufilerait ce thème que ça prendrait immédiatement toute mon attention.
La version lente du générique de la fin est particulièrement efficace.
Originalement le Boléro de Ravel était sensé être la toune de l'écran titre au NES. Heureusement il n'était pas encore domaine public, la célèbre mélodie est donc née.
Écouter la musique qui a inspiré Koji Kondo est étrange. C'est comme lire du vieux français, on comprend mais pas vraiment.
Dans
April, on décèle des embryons du thème de Zelda mais pas vraiment.
Sister Marian donne des vibes de Mario Bros comme pas possible.
Pour la musique de A Link to the Past spécifiquement, j'aime bien
cette version de l'OST qui reste fidèle au son original tout en sonnant comme le synthétiseur des Mystérieuses Cités d’or™. Mais la musique du générique arrête avant le thème, c'est criminel.