Mégalo, les Patriotes on scrappé leur vie pour un peuple qui NE LE MÉRITAIT PAS. Tu risques tout, l'autre risque rien. Le mépris fait son chemin. Tu ne peux être de la même race. Y'ont pensé que les autres étaient comme eux. Criss de marde.
Un peuple conquis, après des décennies, ça ne se relève pas facilement. D'où l'idée de Garneau et de Groulx de retourner aux sources : à la Nouvelle-France. Peuple de géants, capables de tout, adaptation, courage et joie de vivre. Après la Conquête, les ennemis et leurs alliés, le clergé, ont convaincus le peuple qu'il était né pour un petit pain. Il fallait, pour le réveiller, une longue et laborieuse oeuvre d'éducation, menée à contre courant, puisque les forces en présence ne nous favorisait pas. Parce que ça a toujours été ça l'essentiel : l'un a la force, et l'autre doit ramer contre les vagues, deux fois plus fort.
Facile de traiter un peuple de faible et de nul quand il est dominé, quand ses élites foutent le camp, quand sa psyché en est même atteinte, quand on le maintient si longtemps dans l'ignorance, et quand il s'est si bien adapté aux boss Anglais partout dans la province. Si t'as une job, plaint toé pas. Ton voisin crève de faim et a dû s'exiler aux States pour travailler dans une fabrique de coton. C'est qui qui ouvrirait un moulin à scie, un barrage hydro-électrique pour faire travailler le peuple, si c'est pas les Anglais ? En plus des Anglais, il y avait les Américains qui venaient investir là où la main d'oeuvre était bon marché. En 1995, les 50 ans et plus avaient connu ce temps-là. Ils n'avaient pas trop d'éducation, pour la plupart, ou sinon ils avaient été conditionnés dans des écoles religieuses. Si en plus tu leur fait croire qu'ils vont perdre leur pension de vieillesse, tu as gagné la majorité.
Comme dirait Gandalf :« ne soyons pas si prompt à dispenser la mort en jugement. Même les sages ne peuvent connaître toutes les fins».