Ayo
Ça fait 7 mois que me v’la à faire une job de bureau. Encore pire, pour quelqu’un d’autre.
Y fait pas toujours soleil, j’ai peut être passé trop de temps dehors pour trouver mon compte derrière un bureau, ça fait que dimanche, j’ai décidé de ressortir mes cartes de manœuvres et je me suis retrouvé à pinner de la rosette à 60 pieds de haut.
Je pensais que j’avais pas peur des hauteurs mais je me trompais. J’ai passé l’après midi avec Marc, sur une plate forme de 10 pieds de long par 19 pouce de large qui pliait sous mon poids. Les gars ont vu que j’étais nerveux, ils m’ont dit de plier les genoux quand je portais la rosette de 40 lbs pour aller la planter et j’ai tellement plié que je me suis retrouvé à genoux quand le vent s’est levé. Je pensais que j’étais bon mais marc est allé se planter en flamand rose sur la rosette pour aller planter celle d’en haut.
Marc m’expliquait entre deux niaiseries que la job est le fun quand la vue est pas belle, quand t’es haut, la vue est belle mais le stress qui te picote dans les doigts veut pas partir.
Bryan arrêtait pas de dire que ça marchait pas aujourd’hui, qu’il avait le vertige. Il a fait ça pendant 8 heures, même si il avait peur.
Stanley a fait les ancrages mais comme l’échafaud s’éloignait du mur, il l’a tirer avec un tirefort pour la rapprocher mais il nous a pas avertis quand il a relâche la tension, l’échafaud a bougé de deux pouces d’un coup et j’ai perdu deux années de ma vie et ajouter des cheveux blanc.
Marc est parti a rire.
Les gars manquent de jus après le dîner, les boss s’en plaignent. Mais quand tu passe 5 heures à avoir la chienne de tomber, ça prends ton énergie. Les boss pensent que les gars consomment sur l’heure du dîner.
Il y en a que oui, d’autre que non. Il y en a qui ont constamment le vertige, ça fume pour passer le sentiment. Ça marche au speed, poudre. Ça marche sur des ledger parce qu’on est trop pressé pour mettre un plancher.
C’est même pas reconnu comme un métier. Tu gagnes la même chose qu’un passeux de balais.
Les maçons nous regarde de haut. Pour eux, on est des manœuvres à leur service. Ils disent qu’ils peuvent tout faire. Et je leur réponds, les maçons, ils peuvent tout faire mais quand ils ne sont pas cappable, ils appellent un manoeuvre.
Le cubain m’appelle son garçon. On est tous ses garçons. L’autre cubain m’appelle patron. On tous ses patrons. La fille de Tomas dit que son père est Spiderman. Ça s’appelle tout le temps le soir. Ça s’entraide. Ça s’aime, pis ça s’hait. Au party de noël, il y en a qui vont avoir la mâchoire qui va barrer, une trace blanche sur le bord du nez. Ils vont tous s’aimer pour une soirée. Des jeunes gens qui ont besoin de grandes émotions, qui vivent à fond
Au grand désespoir des patrons.


