« Prendre quelqu’un pour un pigeon, c’est le manipuler, le tromper. Un pigeon fait l’objet d’une arnaque, se fait duper.
Être un pigeon, c’est donc être un peu naïf et stupide au point de se faire dépouiller ou « plumer ».
Un dicton vient renforcer cette idée de bêtise mêlée de crédulité : « tous les matins, un pigeon se lève » : cela laisse entendre, pour un escroc, qu’il suffit d’attendre sa proie pour qu’elle tombe dans ses filets, car il existerait de nombreuses personnes susceptibles d’être bernées.
Finalement le pigeon peut se faire avoir parce qu’il est trop crédule, mais aussi parce qu’il est tombé sur un escroc qui a bien organisé son mauvais coup. »
J’utilise souvent cette expression dans un sens plus ou moins large. Juste « façon de parler », parfois. C’est une image.
Certains se font berner par leur propre fanatisme.
Certains « liveurs » manipulent également activement autrui, en lui faisant croire (via messages privés) qu’ils sont amis, etc. Il y a beaucoup de jeunes sur ces plateformes, et les « liveurs » le savent pertinemment… C'est dégueulasse sur le plan moral et dans certains cas (selon les actes / faits en question), cela pourrait éventuellement être réprimé par la loi.
« Cette histoire, Audrey la connaît bien. Elle tient la page
Instagram « Vos stars en réalité », qui dénonce les pratiques frauduleuses des influenceurs. Pour comprendre cette pratique, Audrey analyse des matchs
TikTok pendant plusieurs mois et constate un véritable problème de dépendance. "Pour certains jeunes, il y a cette illusion de devenir ami avec celui qui fait les matchs. D'autant plus quand ces personnes écrivent en privé aux donateurs", explique Audrey. Pour elle, cette pratique s'apparente dans certains cas à "de l'abus de confiance et de l'abus de faiblesse".
Le système économique de ces matchs
TikTok pose aussi question. Car si la plateforme affirme que les mineurs n'ont pas le droit de dépenser de l'argent pour des cadeaux virtuels, dans les faits, rien ne les empêche de le faire. Par ailleurs, la plateforme prélève entre 50 et 70 % de cet argent, mais ces matchs rapportent aussi beaucoup à certains influenceurs, jusqu'à "100 000 euros par mois", dans les cas les plus extrêmes selon Audrey.
Ces sommes étant considérées comme des dons, les influenceurs ne les déclarent pas aux impôts. Pourtant "certains se reposent uniquement sur ces matchs pour gagner leur vie", estime Audrey. Le député socialiste Arthur Delaporte a d'ailleurs saisi le ministre des Comptes publics en septembre dernier, sans nouvelles depuis. »
https://www.radiofrance.fr/mouv/podcasts/reporterter/live-matchs-sur-tiktok-comment-certains-influenceurs-soutirent-de-l-argent-a-leurs-jeunes-abonnes-4648619« En France, certains influenceurs s'adonnant à cette pratique ont été dénoncés par des lanceurs d'alerte. Il y a notamment l'exemple de l'une des personnalités francophones les plus influentes du réseau social avec 10,4 millions d'abonnés. En 2020, ce tiktokeur est accusé d'avoir manipulé de jeunes abonnés dans le but de leur soutirer de l'argent.
"Pour obtenir des publicités et gagner des abonnés, je lui ai viré plusieurs centaines d’euros via PayPal, en utilisant la carte bleue de mon père", confie Hugo, 13 ans, dans le magazine
60 millions de consommateurs. "Quand mes parents ont constaté les sommes débitées, ils ont alerté PayPal, qui leur a rendu l’argent", poursuit Hugo. L'influenceur "m’a alors menacé via les réseaux sociaux de me bannir et de ruiner ma réputation". Selon l'adolescent, il aurait été jusqu'à débarquer en voiture avec une bande d’amis pour réclamer son dû et le menacer.
En réaction, Hugo et sa mère, présente lors de l’incident, ont déposé une main courante au commissariat de police. Quelques jours plus tard, le tiktokeur a finalement publié des vidéos d’excuses et appelé sa communauté à ne plus lui envoyer d'argent.
Plus de deux ans après, la plateforme ne semble pas avoir durci sa politique de contrôle de l'âge de ses utilisateurs. Au contraire, en 2022, elle est même soupçonnée par le régulateur britannique en charge de la protection des données de s'être emparée de données personnelles sensibles concernant les mineurs.
Lors des live, une grande partie des personnes envoyant ces "cadeaux" sont des enfants. Officiellement, la plateforme stipule pourtant que seules les personnes majeures peuvent acheter des "pièces de monnaie" et participer aux live. En réalité, aucun contrôle d’identité n'est effectué. Ainsi, tout un chacun peut, en se créant un compte, définir son année de naissance et donc envoyer de l'argent.
Dans le cas où les coordonnées bancaires sont mémorisées par
Google Play ou
App Store, un enfant n’a même pas besoin d’emprunter la carte de ses parents pour effectuer un virement. En quelques secondes, des sommes importantes peuvent être dilapidées, via ces petits autocollants colorés. Le géant chinois définit lui-même le taux de conversion de cette monnaie, sans aucune transparence. Il empoche également 50 % de commission sur les cadeaux virtuels une fois convertis. »
https://www.rts.ch/info/sciences-tech/13784782-entre-escroquerie-et-humiliation-la-face-cachee-des-live-tiktok.html