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 L'Encyclopédie du Peuple

Auteur Sujet: Tim Hecker - Ravedeath, 1972 - 2011  (Lu 3825 fois)

exademine

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Tim Hecker - Ravedeath, 1972 - 2011
« le: octobre 30, 2011, 11:14:07 pm »
0
J'avoue avoir longuement hésité avant de choisir l'album qui allait partir le bal de cette expérience forumale.

Peu importe le choix fait, il viendra modifier les attentes et la perception envers cet événement de partage. Est-ce que j'ai envie de présenter mon album préféré? Ma récente découverte préférée? En fait, ce qui m'a fait le plus réfléchir est de présenter quelquechose de trop difficile d'écoute et de diminuer l'intérêt envers l'album heddomadaire. Mais n'est-ce pas justement un des buts d'un tel exercice?

L'album que j'ai choisi est une recommendation 2011 de Pitchfork, alors d'la marde.

Disclaimer : j'ai écrit ce ramassis de phrases en écoutant du John Maus en loop donc la rigueur peut être très arbitraire. Si ça va un peu partout et qu'il y a plus de name dropping que dans un texte de Tim Rogers je suis désolé.

La texture est mon frenulum musical.

C'est l'aspect du langage musical que j'apprécie le mieux, le seul dont je suis incapable de reproduire les conséquences de l'expression sous une autre forme. Donc par conséquent celui qui me touche le plus.

Je vois les ostinatos, la mélodie, les paroles comme simplement des éléments de contribution à l'ensemble d'une pièce définie par sa texture. Du moins, c'est comment j'essaie de justifier mon attirance envers l'ambiant. En réalité c'est probablement juste un vieux réflexe cérébral dû à la toune de Dune 2 qui m'a lavé le cerveau pendant la formation de celui-ci.

En fait ça n'a rien à voir avec l'ambiant, autant la tapisserie pop électro de Streelight qui joue actuellement que les patterns de Ryoji Ikeda me fascine. Je n'ai pas assez de connaissances en théorie musicale pour bien exprimer ce que je veux dire, j'en ai juste suffisamment pour savoir ce que j'aime avec une précision remarquable.

J'ai toujours été conscient de l'importance de la qualité d'un fichier et de son transducteur électromécanique pour l'appréciation d'une oeuvre. Il est facile de noter une différence entre un transcode cheap et un lossy de qualité acceptable sur n'importe quoi qui n'est pas un haut-parleur de laptop ou écouteurs cheaps du Radio-Shack. Mais je n'avais jamais encore remarqué une amélioration aussi grande sur un format de déjà bonne qualité avant Ravedeath. Au point où t'as l'impression d'écouter une toute nouvelle pièce. Il n'est aucunement nécessaire d'avoir setup d'hardcore audiophile pour pleinement apprécier cet album, mais si vous pouvez faire un effort pour votre première écoute et de ne pas la faire dans un métro bondé d'heure de pointe avec les écouteurs qui venaient avec votre lecteur portatif, vous apprécierez bien d'avantage.

Ici je commence à parler de l'album.

Ravedeath c'est une exploration.

Tim Hecker est un artiste que j'aime depuis ses débuts mais que j'aime progressivement d'avantage à chaque nouvelle sortie. Il est mon artiste le plus écouté depuis que Ravedeath est sorti. Il se perfectionne à créer des univers de sons riches et ennivrants. Distorsion, drone électronique, son son est difficile à décrire en mot. Parfois très ambiant, la dimension spatiale de son son nous donne l'impression de visionner un film pour aveugle.

Ravedeath c'est une exploration de la décrépitude.

La track list indique 12. Trois pistes sont séparés en plusieurs parties. Il y a en fait 7 morceaux distincts qui se suivent. Ne pas écouter sur random.
L'album est basé sur une journée entière d'enregistrement sur un orgue dans une église islandaise.
Le tout est une dichotomie entre la musique électronique et le monde réel. Un combat incessante entre de la distorsion violente et des sons qui ne veulent qu'être harmonique.

Ravedeath c'est une exploration de la décrépitude du son dans les vieux tuyaux d'orgues d'une chapelle en ruine.

Ce n'est pas mélancolique. Ni lourd. Ni dépressif. C'est d'une beauté pure. C'est comme regarder au ralenti une catastrophe naturelle qui ne fait pas de victime, l'érosion d'une montagne en accéléré, un orage électrique sur Montréal en été.

Ravedeath c'est de la musique de cathédrale sacrée sans intervention divine.

L'album commence en nous bombardant d'un rideau sonore qui colimace vers un infini de distorsion électronique. Les drones créent une dissonance dont on ne peut arrêter les autres processus de notre cerveau pour analyser dans son entièreté. C'est une ouverture parfaite.

Ravedeath c'est une masse musicale arrêtée violemment par le sol qui projete ses débris au ralenti dans un chaos structuré.

Tim Hecker
Ravedeath, 1972
sur Kranky, février 2011

http://www.sunblind.net



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Anecdote: J'étais en voiture sur la partie surélevée de l'autoroute 40 en juillet dernier lors de l'orage électrique qui fournissait un spectacle incroyable aux montréalais. La partie III de In The Fog a embarqué. Je mis le son assez fort pour que mon frame tremble à chaque frappe de guitare. C'est probablement le meilleur combo contexte visuel + musique que j'ai vécu de ma vie. Symbiose entre tous les sens de mon corps. (ok sauf peut-être l'odorat et le goûter)

Anecdote 2: Quelqu'un a fait un montage vidéo d'exactement le même orage sur une autre track de Ravedeath : http://vimeo.com/26748371
« Modifié: novembre 06, 2011, 02:55:13 pm par admin »

Berslak

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Tim Hecker - Ravedeath, 1972 - 2011
« Réponse #1 le: octobre 30, 2011, 11:59:48 pm »
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Je ne te comprendrai jamais.

Bruitiste a décidément de la concurrence dans l'étrange.
Je suis ici seulement pour m'exprimer un peu et non pour discuter activement sur plusieurs messages. Merci de respecter mon désir de m'exprimer à petites doses.

Sapolin

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Tim Hecker - Ravedeath, 1972 - 2011
« Réponse #2 le: octobre 31, 2011, 08:21:41 am »
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Je n'ai pas écouté l'album, mais j'ai le goût de le faire suite à ce texte élégant d'admin, dont je salue le travail au passage. Je tenterai de le télécharger et de l'écouter sitôt que je le pourrai, considérant tout ce qui m'appelle et me contraint en ce moment.
« Modifié: octobre 31, 2011, 08:23:27 am par Sapolin »

Simone

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Tim Hecker - Ravedeath, 1972 - 2011
« Réponse #3 le: octobre 31, 2011, 09:48:56 am »
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Je peux déjà donner mes commentaires puisque j'ai passé la soirée d'hier à écouter l'album. La première chose que je retiens de la musique de Tim Hecker, c'est à quel point elle est puissante malgré son apparente douceur. J'écoute quand même pas mal d'ambiant, et parfois, les émotions véhiculées par une piste ou un album en particulier sont dans un spectre assez agressif ou négatif, d'autres sont plus "planants", dans le cas de Ravedeath, j'ai ressenti quelque chose comme une énergie très particulière et plutôt positive, ce que j'ai trouvé vraiment bien. Hier, quand j'ai écouté l'album, j'ai fait comme je fais d'habitude avec quelque chose que je ne connais pas (ou moins), j'ai écouté le début de chaque piste un peu, pour me faire une idée, et j'ai rapidement accroché sur No Drums, que j'ai trouvé très belle et poétique, un peu lancinante. Il y a effectivement une texture musicale étoffée dans Ravedeath, et le début de No Drums me fait penser à du vent ou au bruit d'un torrent d'eau très loin, c'est très court, dix-sept secondes environ, et après le motif principal embarque, mais c'est ça qui a fait que j'ai accroché sur cette piste en particulier.

Le reste de l'album est magnifique, mais pour moi, c'est un album qui s'écoute dans des circonstances particulières (i.e.: dans un mood particulier). Je mets souvent de la musique instrumentale quand je lis dans le métro, parce que les paroles de chanson me déconcentrent, mais je ne pourrais pas mettre Ravedeath parce que je serais trop occupée à l'écouter pour lire par-dessus. L'architecture des chansons est complexe, je comprendrais que des gens ne soient pas attirés par ça. Pour ma part, j'ai réécouté certaines pistes ce matin et je découvre des choses que je n'avais pas remarqué hier. C'est un album vraiment riche.

Je te l'ai dit hier, il y a une phrase de ton texte que je trouve super bien tournée et qui a été une image bien précise pour moi quand tu as décrit l'album, c'est quand tu dis que Ravedeath, "c'est de la musique de cathédrale sacrée sans intervention divine". Je suis pas mal d'accord.
« Modifié: novembre 01, 2011, 09:51:56 am par Simone »
C'est exactement ça qu'est la littérature: d'habiles mensonges qui, secrètement, disent la vérité. - Simone de Beauvoir

Bruitiste

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Tim Hecker - Ravedeath, 1972 - 2011
« Réponse #4 le: octobre 31, 2011, 03:24:59 pm »
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J'ai entendu l'album à sa sortie et je me rappelle avoir eu une bonne impression, mais je dois vraiment le revisiter pour donner plus de commentaires.  Pour l'instant, un gros fuck yeah pour la mention de Ryoji Ikeda.

La description est en effet élégante, puis je me demande si le texte sur lequel je travaille pour mon choix n'est pas devenu trop détaillé et obsessif dans un élan d'écriture plus tôt aujourd'hui.
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BushMustDie

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« Réponse #5 le: octobre 31, 2011, 04:00:45 pm »
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La description est en effet élégante, puis je me demande si le texte sur lequel je travaille pour mon choix n'est pas devenu trop détaillé et obsessif dans un élan d'écriture plus tôt aujourd'hui.

Non, lâche toi lousse!

Bruitiste

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Tim Hecker - Ravedeath, 1972 - 2011
« Réponse #6 le: octobre 31, 2011, 05:14:59 pm »
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La description est en effet élégante, puis je me demande si le texte sur lequel je travaille pour mon choix n'est pas devenu trop détaillé et obsessif dans un élan d'écriture plus tôt aujourd'hui.

Non, lâche toi lousse!
Ok, mais tu connais probablement bien l'album que j'ai choisi (pour ce premier tour... on va en faire plusieurs, j'espère?  Si ça a du succès, bien entendu) alors ça risque de t'ennuyer si t'apprends pas grand chose.  J'y mettrai autant de touche personnelle que possible.
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exademine

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Tim Hecker - Ravedeath, 1972 - 2011
« Réponse #7 le: octobre 31, 2011, 05:25:12 pm »
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Je ne te comprendrai jamais.

Bruitiste a décidément de la concurrence dans l'étrange.

Allez fait un effort. Qu'est-ce que tu trouves étrange et pourquoi?

The-NazZ

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« Réponse #8 le: octobre 31, 2011, 06:10:49 pm »
0
Tsé des fois ça prend quelques coups pour se botter le cul.

Pitchfork avait donné un très bon score. The Needle Drop aussi en avait fait une très bonne critique. Maintenant vous autres.

Je l'ajoute à ma playlist de cette semaine et je vous reviens. Promis.

Bruitiste

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Tim Hecker - Ravedeath, 1972 - 2011
« Réponse #9 le: octobre 31, 2011, 07:59:11 pm »
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Je ne te comprendrai jamais.

Bruitiste a décidément de la concurrence dans l'étrange.
Pas que c'est une compétition, mais faut se lever de bonne heure :smiley2:
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Ti-Ame

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« Réponse #10 le: octobre 31, 2011, 09:01:38 pm »
0
   Je viens de terminer ma première écoute de Ravedeath et, franchement, je ne sais pas quoi en penser. Premièrement, il s’agit du premier album de ce genre que j’écoute. Je n’avais jamais écouté de musique d’ambiance avant cela (du moins, jamais consciemment). Par ailleurs, outre d’innombrables compilations de musique de film, je n’avais jamais écouté un album uniquement instrumental. Généralement, j’écoute une pièce ou deux, mais sans plus, car j’adore fredonner les paroles des chansons que j’écoute.

   Vous comprendrez que je ne suis pas la personne la plus apte pour commenter un album comme celui-ci. Toutefois, je vais me prêter au jeu. Par contre, j’espère que vous me pardonnerez si je n’utilise pas des termes «sophistiqués» pour décrire ce que j’ai ressenti.

   Je dois premièrement décrire mon contexte d’écoute. Je l’ai écouté sur mon portable (ma chaîne stéréo est encore chez mes parents) en faisant les lectures pour mon séminaire de demain. Vous allez me dire que ce n’est pas le contexte idéal et vous avez raison. Par contre, je ne sais pas pourquoi, mais je n’avais jamais été aussi « sain d’esprit » en lisant mes textes que durant les 52 minutes que dure l’album. J’étais tranquille et je me sentais imprégné par la musique. C’est ce qui m’a encouragé à poursuivre mon écoute après les 2-3 premières pièces.

   Je n’ai pas tout aimé. J’ai trouvé cela parfois irritant lorsqu’il y avait de la distorsion énorme. Mais d’un autre côté, j’ai adoré sa façon de passer de la distorsion à l’harmonie et c’est ce qui m’a accroché. Dans ce sens, j’ai vraiment aimé l’image que tu nous en a fait : « C'est comme regarder au ralenti une catastrophe naturelle qui ne fait pas de victime, l'érosion d'une montagne en accéléré, un orage électrique sur Montréal en été. »

   Comme Simone l’a dit, il y a une énergie positive qui se dégage de cet album. Je ne sais pas d’où elle sort, mais elle est là. C’est peut-être à cause de la dernière piste (In the Air III) qui est très mélodieuse et qui ne contient pas de distorsion de son, ni de cacophonie (vous vous en douterez, c’est la piste que j’ai préférée). J’ai trouvé que finir l’album de cette façon représentait l’idée de la catastrophe naturelle où il n’y a pas de blessé.

   Je veux dire par là que Tim Hecker commence avec une pièce où les sons sont éclatés (oui il y a de la mélodie, mais moins que dans la dernière pièce) et l’album progresse en alternant distorsion et harmonie pour se terminer avec une dernière pièce uniquement harmonique. La catastrophe a eu lieue, mais on s’aperçoit que tout le monde s’en est sorti. Il y a plus de peur que de mal. Ça augure un avenir meilleur.
Bref, j’ai bien aimé l’ambiance créée par Ravedeath.

   Je sais que mon texte est très décousu et probablement incompréhensible (je ne me suis pas relu), mais c’est un peu ce que je ressens après l’écoute de l’album. Je l’ai aimé, mais je n’arrive pas à exprimer clairement pourquoi.
« Modifié: novembre 01, 2011, 07:53:15 am par Ti-Ame »

Bruitiste

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Tim Hecker - Ravedeath, 1972 - 2011
« Réponse #11 le: octobre 31, 2011, 10:40:21 pm »
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Je l’ai aimé, mais je n’arrive pas à exprimer clairement pourquoi.
Et c'est parfaitement correct.  Je vais adresser un peu ce phénomème lorsque mon tour viendra...
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exademine

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Tim Hecker - Ravedeath, 1972 - 2011
« Réponse #12 le: octobre 31, 2011, 11:01:10 pm »
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Ti-Ame c'est exactement le genre de réponse que je voulais en partant l'album de la semaine. C'est vraiment intéressant de voir les réactions détaillés des gens à de la musique que tu aimes.

Pourquoi Simone et Ti-Ame disent Thomas Ecker ? Tim est le diminutif de Timothy. Le diminutif de Thomas est Tom. Et c'est Hecker pas Ecker.

Berslak

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Tim Hecker - Ravedeath, 1972 - 2011
« Réponse #13 le: octobre 31, 2011, 11:16:52 pm »
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Je ne te comprendrai jamais.

Bruitiste a décidément de la concurrence dans l'étrange.

Allez fait un effort. Qu'est-ce que tu trouves étrange et pourquoi?

J'ai fait un effort.  J'ai écouté le premier tiers de l'album, ce qui est quand même pas mal pour mes oreilles.

Ce que j'en pense?  Une expérience sensorielle, oui.  De la musique?  Non.

Quand je t'imagine tripper là-dessus, je me sens comme MadChuck doit se sentir quand on lui dit qu'on trippe beaucoup plus sur des trips plus subtils que la musique d'Éric Lapointe.


C'est d'une beauté pure.

Beauté?  Moi, je vois plutôt ça comme une oeuvre d'une tristesse infinie.  Un genre de mise en son du sentiment qu'on peut avoir quand on est en train de s'éteindre ou qu'on est à moitié dans le coma.

Je peux comprendre qu'on puisse tripper sur la complexité technique de l'oeuvre qui permet de tester la qualité sonore d'haut-parleurs de luxe, mais tripper sur les émotions que cela dégage, non, je ne comprend pas.
« Modifié: novembre 01, 2011, 03:04:37 am par Berslak »
Je suis ici seulement pour m'exprimer un peu et non pour discuter activement sur plusieurs messages. Merci de respecter mon désir de m'exprimer à petites doses.

Ti-Ame

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« Réponse #14 le: novembre 01, 2011, 07:56:40 am »
0
Pourquoi Simone et Ti-Ame disent Thomas Ecker ? Tim est le diminutif de Timothy. Le diminutif de Thomas est Tom. Et c'est Hecker pas Ecker.

J'imagine que j'ai dit Thomas Ecker parce que je venais de me référer au message de Simone qui avait, elle-même, écrit Thomas Ecker. J'ai corrigé mon message.
Désolé.  :smiley9:

Bruitiste

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« Réponse #15 le: novembre 01, 2011, 08:24:17 am »
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De la musique?  Non.
Vraiment?  Un artiste a délibéremment organisé des sons dans une structure qu'il voulait entendre.  C'est de la musique.

Je peux comprendre qu'on puisse tripper sur la complexité technique de l'oeuvre qui permet de tester la qualité sonore d'haut-parleurs de luxe, mais tripper sur les émotions que cela dégage, non, je ne comprend pas.
Encore une fois, VRAIMENT?  Ça me sidère presque de lire ça.  Tu ne peux vraiment pas apprécier ce que ça peut dégager pour quelqu'un, comme expérience émotive?  Même si ça ne fait rien pour TOI, peux-tu voir comment on peut se sentir émeut par cette musique?  Moi je trouve que justement, quand on approche de la musique qui peut être dans ce genre ou encore plus planante et libre (ou surréelle et abstraite), c'est justement avec les émotions qu'on la ressent en premier, surtout si on ne saisi pas le "pourquoi" des choses (autrement dit, comment ça a été fait, les intentions de l'artiste, etc.).  Ça devrait venir nous chercher par les trippes en premier.
« Modifié: novembre 01, 2011, 08:27:56 am par Bruitiste »
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currius

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« Réponse #16 le: novembre 01, 2011, 08:36:58 am »
0
Berslak doit détester l'art contemporain.

Je viens d'en terminer l'audition et j'ai vraiment apprécié le travail de l'auteur. Il y a de formidables évocations dans sa musique qui sont venues me chercher. Je me souviens de la première audition de la trame sonore de Blade Runner moins la distorsion. La comparaison semblera douteuse aux spécialistes du genre mais j'en ai tiré un profond plaisir.

Merci Admin!
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« Réponse #17 le: novembre 01, 2011, 09:51:05 am »
0
Pourquoi Simone et Ti-Ame disent Thomas Ecker ? Tim est le diminutif de Timothy. Le diminutif de Thomas est Tom. Et c'est Hecker pas Ecker.

J'ai plein de mucus partout dans ma tête, laisse-moi une chance.
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Berslak

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« Réponse #18 le: novembre 01, 2011, 10:27:31 am »
0
Je peux comprendre qu'on puisse tripper sur la complexité technique de l'oeuvre qui permet de tester la qualité sonore d'haut-parleurs de luxe, mais tripper sur les émotions que cela dégage, non, je ne comprend pas.
Encore une fois, VRAIMENT?  Ça me sidère presque de lire ça.  Tu ne peux vraiment pas apprécier ce que ça peut dégager pour quelqu'un, comme expérience émotive?  Même si ça ne fait rien pour TOI, peux-tu voir comment on peut se sentir émeut par cette musique?  Moi je trouve que justement, quand on approche de la musique qui peut être dans ce genre ou encore plus planante et libre (ou surréelle et abstraite), c'est justement avec les émotions qu'on la ressent en premier, surtout si on ne saisi pas le "pourquoi" des choses (autrement dit, comment ça a été fait, les intentions de l'artiste, etc.).  Ça devrait venir nous chercher par les trippes en premier.

Bien sûr que je peux voir et constater que vous êtes émus par cette musique.  Je ne vous juge aucunement là-dessus.  C'est juste que mon cerveau sous-développé fait juste "That doesn't compute" quand je constate ce fait étant donné que je n'arrive pas à me mettre à votre place.


Double Post:
De la musique?  Non.
Vraiment?  Un artiste a délibéremment organisé des sons dans une structure qu'il voulait entendre.  C'est de la musique.

Bon, j'y suis allé un peu fort car ya quand même des bouts où ya un semblant de mélodie.

Mais j'ai effectivement beaucoup de mal à associer le mot "musique" à un ensemble de sons où la mélodie est presque absente.

Pour moi, c'est la mélodie qui fait tout.
« Modifié: novembre 01, 2011, 10:33:21 am par Berslak »
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Bruitiste

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« Réponse #19 le: novembre 01, 2011, 11:09:35 am »
0
Là on jase... tu vois, moi j'entends quand même des mélodies ici, même si les lignes ne sont pas claires et ne reviennent pas de manière régulière ou répétée, comme dans un refrain de chanson traditionnel.  Il y a des progressions, des mouvements, des développements.  Ce n'est pas statique comme un drone, alors j'y trouve de l'intérêt.  Mais je peux comprendre comment ces notes et mélodies te semblent trop floues et éparpillées.
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Yannick

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« Réponse #20 le: novembre 01, 2011, 11:28:20 am »
0

Disclaimer : j'ai écrit ce ramassis de phrases en écoutant du John Maus en loop donc la rigueur peut être très arbitraire. Si ça va un peu partout et qu'il y a plus de name dropping que dans un texte de Tim Rogers je suis désolé.

Je n'ai pas eu le goût de te puncher dans la gorge en lisant, alors c'est correct.

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« Réponse #21 le: novembre 01, 2011, 09:48:44 pm »
0
c'est...surprenant.
Je m'attendais pas à ca.
irritant aussi ouai, par moment.
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exildaot

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Tim Hecker - Ravedeath, 1972 - 2011
« Réponse #22 le: novembre 04, 2011, 10:55:09 am »
0
je connaissais de nom(j'ecoute beaucoup d'ambiant) mais je ne m'etais jamais arreté à la musique.

ce que je peux dire apres une ecoute, c'est que ca m'a transporté jusqu'à la fin assez agreablement et je n'ai pas trouvé ca lassant comme ca peut parfois arriver chez certains artistes ambiants.

il est trop tot pour en dire davantage mais je vais reecouter car mon impression a été positive à date :smiley10:

Bruitiste

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Tim Hecker - Ravedeath, 1972 - 2011
« Réponse #23 le: novembre 04, 2011, 01:36:54 pm »
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Petit survol de mes impressions:
La première sur l'album, The Piano Drop: je pourrais écouter des choses comme ça une journée de temps sans me tanner.  J'adore les textures un peu "fuzzy" (ça évoque l'approche de Fennesz à son meilleur) ici accordées avec un rythmique insistante, ça se complète à merveille.  Le reste de l'album est rempli de moments de beauté semblables.  Des sons sont étirés, inversés.  C'est souvent langoureux avec le piano et surtout l'orgue.  Sur Hatred of Music, on tombe dans un autre registre, plus urgent, avec des cordes et autres tonalités un peu plus stridente.  Ce n'est toutefois pas agressant.  J'aime comment à la fin d'Analog Paralysis, les cordes d'une guitare sont paresseusement frettées, sans qu'on essaye d'en extraire des notes claires, ce qui termine doucement cette pièce.  Bon album ambiant qui ne se fond pas dans le décor.
Les genres sont désuets.

Jay.

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Tim Hecker - Ravedeath, 1972 - 2011
« Réponse #24 le: novembre 04, 2011, 05:44:25 pm »
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J'ai écouté les premières chansons, hier.
En lisant la description faite en début de sujet je comprends un peu mieux le genre, le motif qu'il y a derrière l'album.
L'histoire du vieil orgue et l'image de la décrépitude me donne définitivement l'envie de me rendre jusqu'au bout, pour essayer de mieux comprendre, mais j'imagine que ça serait mieux que je recommence l'écoute du début.

C'est spécial en tout cas, je n'ai aucun point de référence pour en faire une critique ou pour donner mes impressions.
La beauté du projet de l'album de la semaine, finalement.
J'avais une idée de signature géniale, mais je ne m'en rappelle plus.

exademine

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Tim Hecker - Ravedeath, 1972 - 2011
« Réponse #25 le: novembre 05, 2011, 12:26:58 am »
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Bon timing.

Je viens d'apprendre que Hecker donnera une présentation gratuite mercredi prochain au Musée d'art contemporain.

http://www.macm.org/activites/tim-hecker-fog-works

J'y serai assurément.