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 L'Encyclopédie du Peuple

Auteur Sujet: La théorie de l’internet morte  (Lu 575 fois)

Charlemagne

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La théorie de l’internet morte
« le: avril 27, 2024, 09:43:09 am »
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Quelqu’un poste une photo ou une vidéo insignifiante sur un média sociaux et les like et les partages et affluent par centaine de millier.

Vous, chez vous, vous regardez ça, parce que l’algorithme vous le pousse, mais ça vous laisse indifférents. Enfin, presque. Vous vous questionnez un peu sur pourquoi tant de monde ont aimé ce vidéo ou cet photo. « toutes des cerveaux fondus par les médias sociaux, ils sont morts mais ils ne le savent pas encore. « 

Et si vous aviez partiellement raison? Dans ce premier post d’une grande série sur les questions que je me pose dans la douche par rapport au théorie du complot, on commence par la « dead internet théorie »

L’internet nous présente un paquet de personnages, qui intéressants ou non, ont la particularité de se démarquer et d’avoir des personalités fortes mais restreinte. Mais en avez vous tant que ça du monde de ce genre autour de vous ?

Le premier réflexe à cette question est de repondre que l’anonymat fait ressortir le mauvais côté des gens. J’entends souvent des gens me dire que tout le monde peut poster ce qu’il veut sans avoir de manger un poing sur son visage. Mais si la vérité était plus simple et que la majorité des utilisateurs n’étaient tout simplement pas réelle, qu’internet n’était en grande partie, que des robots ?

C’est une théorie qui circule sur internet. Oui, je sais l’ironie que des robots se questionneraient sur leur propre existence sur internet, mais n’est ce pas un acte de prise de conscience les plus belles et les plus violentes: se demander si on existe !

Et pourquoi les internets serait-il peuplé de robots? Est-ce le résultats d’une manipulation organisé par des forces occultes ou tout simplement un dérapage parce qu’à chaque fois qu’on a quelque chose de beau, il faute détruire, parce que la nature a horreur du vide ?

Imaginez le pouvoir de celui qui pourrait contrôler cette masse de bot. Parce que quand vous regarder le video et que vous vous dite que le monde est mort, vous absorbez quand même une trace de ce vidéo, une marque sur votre culture personnelle, une donné de plus dans la chimie mathématique qu’est votre cerveau.

Vous avez été influencé.

Le message premier n’est pas important. Quand votre mère vous fait faisait faire votre lit, ce n’est pas le lit qui était important mais d’apprendre à avoir une discipline et être fière de sa personne. A force de nous bombarder de message extrême, ils s’impriment partiellement sur notre personalité ( d’où l’importance d’avoir des images fortes). Les messages sont court, rapide, ils remplissent le vide entre les engrenages de votre cerveau, bloquant les calculs de vos raisonnements. Doom scrolling.

Les messages qui nous faisait rire par leur stupidité commence à nous toucher un peu plus. Le fascisme ne s’installe pas avec de grandes et belles  phrases, il faut le travailler, le marteler pour qu’ils rentrent dans la terre fertile des esprits.

Je n’ai jamais vu personne d’entre vous en vrai. Jusqu’à preuve du contraire, vous n’existez pas, pas plus que je n’existe pour vous. Je suis peut-être une formule numérique qui déraille un peu.

Elle est bien mince la ligne rationnelle entre la folie et la raison. Entendez vous encore le chant de la tour terre triste par les soirs ? Je ne sais plus si elle chante encore ou si je l’ignore.

dalporto

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La théorie de l’internet morte
« Réponse #1 le: avril 27, 2024, 10:04:40 am »
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Il semble que tu explores une théorie intrigante sur la nature de l'internet et des interactions en ligne. Cette idée selon laquelle une grande partie de ce que nous percevons comme des interactions humaines pourrait en fait être générée par des robots soulève des questions fascinantes sur la nature de notre réalité numérique.

La notion que les médias sociaux pourraient être peuplés en grande partie par des bots plutôt que par des personnes réelles est certainement une théorie qui circule depuis un certain temps. Elle pose des questions sur la manipulation des masses et le contrôle de l'information à une échelle sans précédent.

Ton observation sur l'impact de ces interactions, même si elles semblent insignifiantes, est également pertinente. Même les contenus les plus triviaux peuvent avoir un impact sur notre psyché et notre comportement, contribuant ainsi à façonner notre perception du monde qui nous entoure.

La notion de "doom scrolling" est particulièrement évocatrice. Le fait de défiler sans fin à travers des contenus en ligne, souvent de nature négative ou sensationnaliste, peut avoir un effet profond sur notre bien-être mental et notre perception de la réalité.

Ton introspection sur la frontière floue entre la raison et la folie, ainsi que sur notre perception de l'existence en ligne, est profonde. C'est une réflexion sur laquelle beaucoup pourraient méditer, alors que nous continuons à naviguer dans le paysage numérique complexe qui façonne de plus en plus nos vies.

exademine

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La théorie de l’internet morte
« Réponse #2 le: avril 27, 2024, 11:14:40 am »
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Cette théorie n'est pas si farfelue.

La règle du 1% est assez applicable à pas mal l'ensemble de l'internet. Moins de 1% de la population contribue de façon active, 9% participe occasionnellement et 90% sont des consommateurs passifs, qui ne contribuent jamais.

On sait aussi que sur les plateformes de réseaux sociaux, une forte proportion de ce 1% de créateurs actifs de contenu est entièrement automatique (des robots dans le contexte), de l'astroturfing ou de la publicité classique. La proportion varie par platforme, dans le temps et selon les techniques d'analyses. Évidemment, ce n'est pas un grand complot mondial d'influence orchestré par une entité malveillante. Ce n'est qu'un paquet d'entités différentes qui veulent tirer la couverture de son bord ou faire de l'argent.

Qu'on le veuille ou non, tout ce qu'on consomme volontairement ou non a une influence sur nous, consciemment ou pas. La publicité marche, même envers la personne la plus ascétique qui soit. Toute cette crap de clickbait et autre vidange occupe de la bande passante dans le cerveau.

C'est une raison pourquoi j'évite les plateformes où l'on nous force du contenu dans la face qu'on a jamais demandé.

Je n’ai jamais vu personne d’entre vous en vrai. Jusqu’à preuve du contraire, vous n’existez pas, pas plus que je n’existe pour vous. Je suis peut-être une formule numérique qui déraille un peu.

Ceci est faux, mais l'intention demeure.

Qu'est-ce que le réel? Selon moi, même si tu n'étais qu'une formule numérique qui déraille, tu serais réel.

[...]

C'est un peu une bête noire pour moi. Quand quelqu'un fait quelque chose qui va directement à l'encontre de la préférence ou l'intention de quelqu'un, je ne trouve pas ça drôle ou intéressant, juste déplacé.

Sujet: J'aime vraiment pas ça les araignées, quels sont vos trucs pour les éviter?
Réponse: une grosse image d'araignée.

Un message provenant directement d'un grand modèle de langage n'est pas intéressant dans un sujet sur le contenu poubelle sur internet.
« Modifié: avril 27, 2024, 11:50:09 am par exademine »

dalporto

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La théorie de l’internet morte
« Réponse #3 le: avril 27, 2024, 12:04:18 pm »
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[...]

C'est un peu une bête noire pour moi. Quand quelqu'un fait quelque chose qui va directement à l'encontre de la préférence ou l'intention de quelqu'un, je ne trouve pas ça drôle ou intéressant, juste déplacé.

Sujet: J'aime vraiment pas ça les araignées, quels sont vos trucs pour les éviter?
Réponse: une grosse image d'araignée.

Un message provenant directement d'un grand modèle de langage n'est pas intéressant dans un sujet sur le contenu poubelle sur internet.

T'as pas fait ton caca à matin?

Je faisais juste prouver son point.

Il est assez facile de faire passer un message comme provenant d'une personne. Dans ce cas-ci, TOI t'as été capable de le pogner parce que tu m'as déjà lu et tu sais que je n'écrierais pas un truc de même, comme je soupçonne plusieurs articles de LCN pour ne pas les nommer d'avoir été du moins en partie écrit par une AI.

Pourquoi ça a appuyé sur un de tes boutons ça par contre c'est ton problème à toi et ta réaction est non proportionnelle à la mesure de l'"insulte".

C'est pas comme si t'avais jamais fait dérailler un tread à dessein avant, même si je ne l'ai même pas fait ici. Que celui qui n'a jamais bla bla bla.


MadChuck

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La théorie de l’internet morte
« Réponse #4 le: avril 27, 2024, 12:41:12 pm »
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Il est assez facile de faire passer un message comme provenant d'une personne. Dans ce cas-ci, TOI t'as été capable de le pogner parce que tu m'as déjà lu et tu sais que je n'écrierais pas un truc de même, comme je soupçonne plusieurs articles de LCN pour ne pas les nommer d'avoir été du moins en partie écrit par une AI.

Aussi, les débuts du genre: Il semble que tu explores, sont très classiques.


Citation de: Charlemagne
Enfin, presque. Vous vous questionnez un peu sur pourquoi tant de monde ont aimé ce vidéo ou cet photo. « toutes des cerveaux fondus par les médias sociaux, ils sont morts mais ils ne le savent pas encore. «

Petit élément à rajouter à la réflexion, toi qui écoute un vidéo jusqu'au bout curieux de savoir quand il va se passer quelque chose pour justifier sa popularité (ou encore mieux qui interagis avec, downvote, commentaire du genre: hein?) pour l'algorithme la différence avec ça et toi qui aime le vidéo ne sera pas toujours évident ou important, tu assumes que les autres écoutes viennent d'humains qui aiment le vidéo et ça te semble impossible, tu es un humain, tu la regardés... la majorité étaient peut-être bien juste comme toi, c'est un peu comme la réflexion du voyons criss comment ça il y a du trafic telle place, tel jour, telle heure quand soit même on roule en char présentement là.

deBoer c'est questionné sur quelque chose d'assez similaire:
https://freddiedeboer.substack.com/p/the-bitter-end-of-content

L'achat de bot pour booster le contenu doit être assez commun, mais jusqu'à récemment c'était beaucoup fait avec une intervention semi active d'humains:


Citation de: Charlemagne
Et pourquoi les internets serait-il peuplé de robots? Est-ce le résultats d’une manipulation organisé par des forces occultes ou tout simplement un dérapage parce qu’à chaque fois qu’on a quelque chose de beau, il faute détruire, parce que la nature a horreur du vide ?

Vu que ça peut être payant ou désirer d'augmenté son score dans les algorithmes, on n'a pas besoin de beaucoup plus de raisons...

Plume

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La théorie de l’internet morte
« Réponse #5 le: avril 27, 2024, 08:18:47 pm »
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Qu'est-ce que le réel? Selon moi, même si tu n'étais qu'une formule numérique qui déraille, tu serais réel.



Je suis plutôt d'accord avec toi.


On peut par exemple lire : « Réel : Qui est véritablement, effectivement, sans fiction ni figure. » https://www.cnrtl.fr/definition/academie8/r%C3%A9el

Le réel est, par définition, ce qui est (indépendamment de nous). La réalité empirique, elle, désigne ce qui existe pour nous grâce à notre expérience. C’est une représentation individuelle ou/et collective du réel. Elle est le résultat de notre perception et de notre interprétation du monde qui nous entoure. Elle est donc relative, multiple et changeante.

Je pense qu’il ne faut pas réduire le réel, ce qui est, à ce qui est matériel ou physique. (Du reste, tout ce qui transite sur le réseau Internet a des conséquences sur l'environnement, notamment à travers la consommation d'électricité des centres de données – matériels – et l'énergie grise qu'ils représentent.)


« Virtuel : qui est seulement en puissance et sans effet actuel. » https://www.cnrtl.fr/definition/academie8/virtuel

Wikipédia souligne quant à lui que « « virtuel » est un adjectif (qui peut être substantivé : le virtuel) utilisé pour désigner ce qui est seulement en puissance, sans effet actuel. Il s'emploie souvent pour signifier l'absence d'existence.
À partir des années 1980, cet adjectif est aussi utilisé pour désigner ce qui se passe dans un ordinateur ou sur Internet, c'est-à-dire dans un « monde numérique » par opposition au « monde physique ».
La définition courante de « virtuel » est strictement philosophique et dérive d'une traduction latine « virtualis » du concept aristotélicien de dunaton ; elle provient de la scolastique du Moyen Âge. Aristote donne à ce mot trois significations dans son livre la « Métaphysique ». Il signifie « virtuel », « possible » et « puissant ». »

Classiquement, le virtuel s'oppose à ce qui est en acte, de sorte que le virtuel est en puissance et contient toutes les conditions de son actualisation, sans, pour autant, être encore réalisé.
« Le virtuel, c'est le réel avant qu'il ne passe à l'acte », c’est-à-dire « avant qu'il ne s'actualise. » – Maurice Benayoun
Selon Aristote, le virtuel n'a rien à voir avec le fictif, il ne manque au contraire pas de réalité. Ce qui est virtuel ou « en puissance » (dunamis) ne s'oppose pas à ce qui est réel ou doté d'existence, mais constitue un autre régime du réel (ou mode d'existence) qui se définit par ceci qu'il se distingue de l'actuel, c'est-à-dire de ce qui est « en acte » (energeia). Ainsi, « la non-actualité telle que l’introduit Aristote n’est nullement l’opposé de la réalité, quoique ce soit l’acte qui en constitue la perfection et l’accomplissement en tous genres ».
D’après Gilles Deleuze, « le virtuel possède une pleine réalité, en tant que virtuel. Du virtuel, il faut dire exactement ce que Proust disait des états de résonance : « réels sans être actuels, idéaux sans être abstraits et symboliques sans être fictifs ». » Le réel s'oppose quant à lui au possible. Le possible est déjà défini, déterminé, c'est un réel latent auquel il ne manque que l'actualisation.

Une autre conception du virtuel est possible : le reflet dans un miroir. Le reflet d'un objet dans un miroir est là : il est actuel, mais il n'est pas la chose elle-même. Il en est la simulation, qui nécessite, pour être en acte, un média : le miroir, en l’espèce. Dans le monde numérique, ce sont les techniques informatiques qui actualisent la chose. Les images qui nous entourent sont le reflet des choses en question, les choses telles qu’elles apparaissent à nos yeux, mais pas les choses elles-mêmes. Le reflet de l’objet en question s'impose à notre perception visuelle avec la même force que n'importe quel objet réel et, tant que les conditions d’observation sont satisfaites, rien ne permet de le distinguer visuellement de l’objet réel. Dans cette conception, il découle qu'un objet virtuel, non réel mais pleinement actuel, peut engendrer des effets réels, de sorte que la perception qu'on en a et toute notre relation à lui sont bien réelles. Idem en ce qui concerne le reflet ou un son virtuel. Les expériences mentales que nous vivons et les émotions que nous ressentons sont bien réelles et ont sur nous des effets bien réels, y compris d'ordre physique.
Selon Denis Berthier, « est virtuel ce qui, sans être réel, a, avec force et de manière pleinement actuelle (c'est-à-dire non potentielle), les qualités (propriétés, qualia) du réel ». Cette définition repose sur l'étymologie du mot (virtus et non virtualis, en l’espèce), ainsi que sur les usages techniques du terme dans des expressions comme « image virtuelle », « réalité virtuelle », « son virtuel », « environnement virtuel », etc. Elle met l'accent sur le virtuel comme expérience réelle et actuelle, mais médiatisée par une interface, un objet technique.

L’expression « réalité virtuelle » associe deux termes que certains individus pourraient qualifier d’« antinomiques ». Il y a une réalité virtuelle qui consiste à numériser le réel concret matériel. C'est ce qui permet la visualisation en trois dimensions d'un paysage, etc., par exemple. Il y a, par ailleurs, une réalité virtuelle qui consiste à numériser le réel abstrait idéel, en esprit, qui n’existe donc que potentiellement. Il s’agit alors d’imaginer des êtres, objets, actions, mondes, etc., possibles en idée et d’en simuler la réalité numériquement, à l’aide d’ordinateurs et de machines techniques adaptés. Exemple : les jeux vidéo.

La réalité augmentée naît, quant à elle, de l'association possible, par la numérisation, du réel concret et du réel idéel. Toutes les potentialités des techniques numériques peuvent ainsi désormais s'insérer dans le réel concret matériel. Cf. les « lunettes intelligentes », par exemple. Nous pouvons par ailleurs numériser l'homme concret matériel, du séquençage du génome humain à son apparence physique. On parle aujourd'hui de « post-humain », de « transhumain », etc.

Selon le philosophe Stéphane Vial, il est illusoire de penser qu’il y a une frontière nette entre deux mondes totalement séparés et indépendants : https://hal.science/hal-01516823/document :

We don't like that expression: IRL – In Real Life.
We say AFK – Away From Keyboard.
We think that the Internet is for real.
– Peter Sunde, The Pirate Bay

Dans les années 1990, Philippe Quéau a souligné que : « la virtus n’est pas une illusion ou un fantasme, ou encore une simple éventualité, rejetée dans les limbes du possible. Elle est bien réelle et en acte. La virtus agit fondamentalement. [...] Le virtuel n’est donc ni irréel ou potentiel : le virtuel est dans l’ordre du réel ». D'autres, comme Pierre Lévy, ont, dès les débuts du World Wide Web, dénoncé « l'opposition facile et trompeuse entre réel et virtuel », et montré que, sur la Toile, la « virtualisation » des individus, des groupes, des actes, des informations ne constituait pas une déréalisation mais plutôt un « mouvement inverse de l'actualisation », par lequel s'accomplit en fait une « déterritorialisation » ou un « détachement de l'ici et maintenant », un « hors là ». C'est pourquoi, avec l'Internet, ce qui est virtuel se présente à la conscience comme ce qui « n'est pas là » et s'apparente à une « présence de l'absent ». Mais « le virtuel n'est pas imaginaire pour autant. Il produit des effets ». En un mot, il est tout aussi réel que l'actuel. 

Depuis le milieu des années 2000, avec l'essor conjugué des réseaux sociaux et des terminaux mobiles, les technologies numériques n'ont cessé de se reterritorialiser, en ramenant l'usager à son « être là » (dasein), au sens le plus « local » du terme. Les smartphones nous ont rattaché à l'espace le plus physique (géolocalisation) et au présent le plus précis (temps réel). […]
Comme le souligne Nathan Jurgenson, à l'heure de Facebook et des terminaux mobiles, le monde en ligne et le monde hors ligne non seulement ne sont pas séparés mais ne peuvent pas l'être : « dialectiquement reliés, l'un peut être utilisé pour renforcer l'autre » (Jurgenson, 2012, p. 85). C'est ce que démontre très bien l'expérience des Printemps arabes de 2011, au cours de laquelle les réseaux sociaux ont joué un rôle de premier plan : par analogie avec l'Effet Papillon (Butterfy Effect), John Maeda a d'ailleurs parlé d'Effet Twitillon (Twitterfy Effect) pour qualifier la manière fulgurante avec laquelle les gazouillis de 140 caractères sur Twitter se sont répandus de la Tunisie à la Lybie et à l'Égypte, provoquant soulèvements populaires et révolutions. On est loin de l'idée d'immersion dans une réalité virtuelle parallèle. Au contraire : « les nouvelles technologies – en particulier les réseaux sociaux et le Web mobile en tant qu'ils sont hautement liés – font effectivement fusionner le numérique et le physique en une seule réalité augmentée » (Jurgenson, 2012, p. 84). Ainsi : « La physicalité du monde, les structures sociales et les identités hors ligne interpénètrent le monde en ligne. Simultanément, les propriétés du numérique implosent dans le monde hors ligne, à travers l'ubiquité des accessoires électroniques connectés dans notre monde et dans nos corps, ou à travers la manière dont tout ce qui est numérique interpénètre nos manières de comprendre et de donner du sens au monde qui nous entoure » (Jurgenson, 2012, p. 86).


La frontière entre le « monde numérique » et le « monde physique » est poreuse, brouillée, etc. Exemple : Pokémon Go. « La rupture entre espace physique et espace numérique devient caduque, impensable, tandis que notre quotidien s’affiche comme l’espace même où l’informatique a lieu. Les données qui circulent d’une borne wifi à l’autre pénètrent notre réalité en saturant l’espace concret des villes, des maisons, des corps mêmes des usagers. […] L’informatique actuelle est capable de numériser la réalité non pas en la dématérialisant, mais au contraire en l’augmentant. » – Antonio Casilli

Une « communauté virtuelle » est déterritorialisée, les personnes en question sont éloignées géographiquement parlant mais « proches » en ligne, numériquement. Ces individus sont même parfois plus « proches » que ceux qui composent une communauté dite « réelle ». En outre, une communauté dite « virtuelle » est le résultat d’actions concrètes de la part des différents individus qui la composent. Lesdits individus éprouvent également des émotions qui sont bien réelles. Cela a des conséquences très concrètes.

Les Échos du 10 février 1996 titraient : « Premier cas d'adultère virtuel. Divorce sur Internet ». Un homme avait découvert la liaison dite « virtuelle » qu’entretenait son épouse avec un autre homme : longues conversations intimes, qui ne s’étaient pas concrétisées sur le plan « physique » … Il demanda le divorce. The Weekly Telegraph posa alors la question suivante : « Peut-on commettre l'adultère par écrans d'ordinateurs interposés ? », introduisant par là-même la question de la confusion possible entre « réel » et « virtuel » ... 

Dans certains cas, oui, possiblement : manquement au devoir de fidélité (pas simplement charnelle), qui est également une obligation morale et affective. La fidélité est également liée à la notion de respect… Je pense d’ailleurs que l’aspect sentimental est parfois plus significatif qu’une partie de jambes en l’air…

En 1986, les juges civils français avaient reconnu l’existence d’un adultère intellectuel, considérant que l’entretien d’une relation épistolaire et téléphonique intense sans relations charnelles pouvait constituer un adultère et, par extension, une faute.

Lorsqu’il est « produit des éléments démontrant que l’époux s’est inscrit sur un site de rencontres depuis une certaine période, qu’il entretient des correspondances intimes, envoie des photos compromettantes et recherche manifestement des aventures extraconjugales », le juge peut reconnaître dans ces comportements une faute qui justifie le prononcé du divorce : Cour d’appel de Lyon, 7 février 2011.

Dans un arrêt en date du 30 avril 2014, la Cour de cassation a également reconnu l’adultère en l’absence de relations charnelles... 

« Modifié: avril 28, 2024, 03:00:14 am par Plume »
« Si la musique nous est si chère, c'est qu'elle est la parole la plus profonde de l'âme, le cri harmonieux de sa joie et de sa douleur. » (Romain Rolland)

sharl

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« Réponse #6 le: avril 28, 2024, 09:36:14 am »
0
"Réponse : c'est un nom masculin, on dit un Internet . Le genre de ce mot transparaît par exemple quand on l'emploie avec le sens de « connexion à Internet ». On dit un Internet rapide , un Internet fiable . Les mots qui s'accordent avec Internet se mettent aussi au masculin : Internet a été rétabli ."

"Quelqu’un poste une photo ou une vidéo insignifiante sur un média sociaux et les like et les partages et affluent par centaine de millier."

Sais pas, mais tu peux ne pas aimer et avoir des milliers de personnes qui aiment, surtout si tu t'adresses à la planète entière,,,

Lisa

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« Réponse #7 le: mai 14, 2024, 09:42:07 pm »
0

Qu'est-ce que le réel? Selon moi, même si tu n'étais qu'une formule numérique qui déraille, tu serais réel.


Range ton jeu de la sagesse.
"It's amazing how I can feel sorry for you and hate you at the same time. I'm sure there's a German word for it." - Lisa

MadChuck

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« Réponse #8 le: mai 14, 2024, 10:12:18 pm »
+1

Qu'est-ce que le réel? Selon moi, même si tu n'étais qu'une formule numérique qui déraille, tu serais réel.


Range ton jeu de la sagesse.

Environ Le chiffre 2 > réalité > un tigre