Même si ça semblait inévitable avec le récent message de M-A, ça fesse. J'étais pas prêt, on dirait.
Pendant le peak Break Syndical, j'étais à l'université. Cette année-là, les jeux de la com étaient à Sherbrooke, en mars. Le comité organisateur avait bien sûr organisé l'évènement un an en avance. Et par le meilleur des hasards, ils avaient booké les Cowboys prefame pour jouer l'avant-dernier soir. Meilleur move de leur vie! Entretemps, le band passe de phénomène local tout croche à band le plus populaire de la province. Et en plus, c'était un show surprise, on était pas au courant. Ce qui fait que quand ils ont annoncé les Cowboys, personne dans l'auditorium ne les croyait. Et quand on les a vus débarquer sur la scène, le toit a arraché. On avait un show privé (grosso modo 200 personnes) du band le plus populaire de l'heure au peak de leur popularité Break syndical, ça avait pas rapport qu'ils soient là. Je les aimais déjà mais ça a scellé mon affection. On a fait le party avec eux après, ils étaient super humbles et en revenaient pas de leur succès. C'est toujours le fun, ça.
Je les ai vus en show une bonne quinzaine de fois entre 2002 et 2005. J'admirais leur côté punk, ils faisaient ce qu'ils voulaient, pas de promo, ils étaient sollicités au max par tous les gros shows de télé et le seul qu'ils ont fait, c'est les quilles à TQS et ça c'est fucking drôle. J'ai un peu décroché après la grand messe mais j'ai acheté chaque album qu'ils sortaient. Il y avait toujours une couple de tounes intéressantes. Jusqu'aux Antipodes, qui est vraiment un bon album.
Au-delà du décès du chanteur, c'est un peu le dernier vrai "band" de ma génération (avec les Trois Accords) qui s'éteint. On dirait qu'il n'y aura plus de band aussi big, qui dure aussi longtemps, qui réussit à toucher autant de gens. Et surtout un band aussi queb mais sans être (trop!) quétaine. Je ris souvent des boomers en leur disant qu'ils en sont jamais revenus d'Harmonium. Mais finalement, je pense pas que je vais en revenir des Cowboys. Pis c'est correct.
Dans le contexte actuel où notre culture meurt un peu plus chaque jour, c'est plus qu'un band influent qui s'éteint. C'est aussi un gros morceau de notre identité. Ce qui rend cette histoire déjà triste encore plus tragique.