03 mars 2023 : Albums préférés/sélectionnés
Albums « non francophones »-
S.O.S. IV: Blues for your soul, de
Marc Broussard :
https://www.bluestownmusic.nl/new-release-marc-broussard-s-o-s-4-blues-for-your-soul/https://bluesrockreview.com/2023/02/marc-broussard-s-o-s-4-blues-for-your-soul-review.htmlhttps://rocknloadmag.com/news/marc-broussards-s-o-s-4-blues-for-your-soul-album-review/Cet album est une superbe collection de classiques du blues et de la soul. Il contient également une chanson originale, « When will I let her go ».
Joe Bonamassa et Josh Smith ont coproduit ledit opus et tous deux apparaissent également à la guitare. Parmi les autres invités notables de ces sessions figurent le claviériste Reese Wynans, les guitaristes Eric Krasno, Roddie Romero et Bobby Schneck Junior, le chanteur J.J. Grey, le bassiste Calvin Turner, et l'as de l'harmonica Dennis Gruenling. En somme, c'est un véritable rassemblement d'une tribu musicale estimée.
Par ailleurs, « S.O.S 4: Blues for your soul » met en lumière l'implication de longue date de Marc Broussard dans des œuvres caritatives. « S.O.S. » (Save Our Soul) constitue, en effet, une série continue d'albums qui soutiennent différentes causes. En l’espèce, une partie importante des profits sera reversée à la fondation « Keeping the Blues Alive » dans le but de soutenir la réhabilitation des jeunes par la musique. Il s’agit aussi d’un partenariat avec « Guitars Over Guns », une organisation à but non lucratif basée à Miami, qui offre aux étudiants des communautés les plus vulnérables une puissante combinaison d'éducation musicale et de mentorat.
Les trois derniers « S.O.S. » comprenaient du R&B, du gospel et de la soul des années 50 et 60, ainsi que des classiques pour enfants. Cette fois, Marc Broussard embrasse des airs remontant à des artistes de blues classiques comme Little Milton et Bobby Bland. Lorsque Marc Broussard a su que le disque allait prendre une direction « blues », il a également su qu'il devait faire appel à son vieil ami Joe Bonamassa, qui a instinctivement sauté sur l’occasion.
Personnellement, c’est mon
album préféré ; je l’aime dans son entièreté. Il figurera sans aucun doute dans mon « top albums 2023 ». J’adore la voix grainée, musclée, puissante, passionnée et vibrante d’émotions de Marc Broussard. Quand un grand chanteur s'entoure de grands musiciens, le résultat est un grand album. « S.O.S 4: Blues for your soul » est donc un grand album à mes yeux.
Quelques extraits : «
I've got to use my imagination (Bobby "Blue" Bland Cover) », «
I'd rather drink muddy water », «
That's what love will make you do (feat. Joe Bonamassa & Josh Smith) (Little Milton Cover) », «
Love, the time is now (feat. Bobby Junior) », «
I asked for water (feat. J.J. Grey) » & «
Driving wheel (feat. Joe Bonamassa) ».
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Lovin' of the game, de
Michael Cleveland :
https://store.compassrecords.com/products/lovin-of-the-gamehttps://holler.country/reviews/michael-cleveland-lovin-of-the-gamehttps://www.nytimes.com/2023/02/28/arts/music/michael-cleveland-fiddler.htmlLa tension entre tradition et innovation est au cœur de la musique bluegrass, et le jeu de violon de
Michael Cleveland illustre ce bras de fer musical. Avec une mémoire encyclopédique pour les mélodies et une intuition étrange pour l'improvisation, la musique de Cleveland est à la fois enracinée dans la tradition et alimentée par son imagination mélodique.
Produit par Jeff White, Cleveland et Sean Sullivan,
Lovin’ of the game met en valeur le pouvoir de la fusion, apportant la vérité à l'expression « plus grand que la somme de ses parties ». Cet album bourdonne positivement d'énergie sur les 12 titres, trouvant des apparitions de Béla Fleck, Billy Strings, Charlie Starr, Jeff White, The Travelin' McCourys et Vince Gill, entre autres talents notables.
Non redevable à un genre spécifique ou à une étiquette cataloguée,
Lovin’ of the game met en exergue la nature musicale inclusive de Cleveland – accordant de la valeur au processus, par rapport au résultat. L’on trouve alors le son d'artistes travaillant ensemble dans l'acte de création, sans égard pour aucune idée préconçue de ce qui « devrait » être. Le son d'une authentique musicalité. La collaboration est le fondement de l'album, et cette sensibilisation envers la communauté s'étend bien au-delà du studio.
« Les gens me connaissent comme un joueur de violon bluegrass traditionnel, ce que j'aime faire », déclare Cleveland, « mais cet album est plus que la pure tradition ».
Quelques extraits : «
Thousand dollar holler », «
I wish I knew now what I knew then (feat. Vince Gill) », «
Empty pocket blues (with Flamekeeper, feat. Bryan Sutton) », «
One horse town (with Flamekeeper, feat. Charlie Starr) » & «
The lovin’ of the game ».
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... And out of the void came love, de
The Veils :
https://www.xsnoize.com/album-review-the-veils-and-out-of-the-void-came-love/Les Veils décrivent le projet comme un voyage musical, mettant en vedette des genres allant du rock indépendant à l'americana en passant par le folk.
« … And out of the void came love » est censé s'écouter en deux séances, avec une courte pause au milieu.
Cet album est beau, luxuriant et poétique. Avec des arrangements de cordes envoûtants de la compositrice Victoria Kelly, ainsi qu'un éventail de musiciens talentueux et d'invités spéciaux, cet album est destiné à être savouré.
Quatre extraits : «
Time », «
Undertow », «
Bullfighter (Hand of God) » & «
Rings of Saturn ».
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Masego, de
Masego :
https://www.theguardian.com/music/2023/mar/05/masego-masego-review-behold-a-wizard-at-work-micah-davishttps://www.yourstru.ly/news/masego-releases-his-self-titled-sophomore-album/L’album en question donne un aperçu complet de l'artiste polyvalent et talentueux qu’est Masego. Ce multi-instrumentiste fusionne en effet astucieusement de nombreuses influences et divers genres musicaux : R&B, trap, hip-hop, jazz, house…
« This new release is a grown, eloquent, rascally flow “from an artist who thrives on mixing contemplation with extroversion, smoldering romance with knowing humor, studied musical discipline with exhilarating flights of intuition”. He doesn’t rely on the balance of another as this album boasts no features. Masego overall is jazzy, charming, vulnerable, and earnest. »
J’apprécie particulièrement le côté « planant » de certains morceaux, également.
Quelques extraits : «
Black anime », «
Sax Fifth Avenue », «
Down in the dumps », «
You never visit me » & «
In style ».
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Portuguesa, de
Carminho :
https://www.carminhomusic.com/Sacrée voix !
Fille de la célèbre chanteuse de fado Teresa Siqueira, Carminho, nom de scène de Maria do Carmo Carvalho Rebelo de Andrade, mêle le fado authentique à des influences issues de la musique populaire portugaise et brésilienne, ou encore du jazz. Icône du Portugal connue dans le monde entier, elle est l’une des voix les plus pures et les plus passionnées de ce chant ardent et mélancolique qu’est le fado.
Cette musique portugaise est imprégnée de mélancolie comme le blues et présente un grand chant dramatique comme l'opéra. Il s'agit d'exprimer puissamment et poétiquement des sentiments profonds … d'une manière qui crée un moment intemporel de connexion entre un chanteur et un auditeur, semblable au « duende » dans le flamenco.
Portuguesa, manifeste culturel signé par Carminho, élève les standards du fado et place Carminho comme une artiste incomparable avec sa voix, son talent et sa persévérance artistique.
Quelques extraits : «
O quarto (fado Pagem) », «
As flores (fado Flores) », «
Fado é amor », «
Sentas-te a meu lado », «
Ficar » & «
Meu amor marinheiro ».
Concernant la France-
Mademoiselle, de
Rodolphe Burger, Mehdi Haddab & Sofiane Saidi :
https://dernierebande.bandcamp.com/album/mademoisellehttps://www.radiofrance.fr/fip/l-ardent-trio-mademoiselle-rend-hommage-a-rachid-taha-1373200https://www.paris-move.com/reviews/rodolphe-burger-mehdi-haddab-sofiane-saidi-mademoiselle/Si Sofiane Saidi, Rodolphe Burger et Mehdi Haddab ont décidé de former ce nouveau trio, c’est parce que leur concert d’un soir, à la Dynamo de Pantin, à l’invitation de Banlieues Bleues, était comme situé à l’exacte intersection de leurs trois cheminements musicaux, sur les rives historiques du blues-rock, du raï et de l’électro. Les trois membres se connaissaient déjà. Ils sont chacun soliste ou leader de différentes formations.
Voici donc nos trois compères réunis sur leur irrésistible premier disque, qui rend hommage à Rachid Taha. Tout en fragrances orientales, rock épicé et blues originel, Rodolphe Burger (voix, guitare, saz), Mehdi Haddab (oud électrique) et Sofiane Saidi (voix, claviers, machines, basse) nous embarquent dans une transe sensuelle à mi-chemin entre l’Orient et l’Occident, et ouverte à l’expérimentation.
Outre les compositions communes, l’album
Mademoiselle contient également deux reprises : « Hey baby » (Jimi Hendrix) et « I drink alone » (George Thorogood). Sous son titre de civilité, Mademoiselle cache trois personnalités mordantes dont l'association produit une poésie qui aurait beaucoup plu au fantôme bien-aimé.
Deux extraits : «
One Two Three » & «
Embrasse Marie pour moi ».
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Nuits d’ailleurs, de
Lupo :
https://www.indiemusic.fr/lupo-nuits-dailleurs/https://www.paris-move.com/reviews/lupo-nuits-dailleurs/Au loup qui lui colle à la peau,
Lupo (René Bergier au chant, Nicolas Hild aux percussions et Fabien Tabuteau aux machines) brave ses chimères à travers les mots bruts et sincères de son chanteur.
Après une vie d’indépendance avec son précédent groupe, René Bergier sort ici de sa tanière tel un fauve affamé, pour montrer qu’il a les crocs, mais aussi soif de nouveaux récits noircis à l’instinct. Sans renier son appétit insatiable pour la belle chanson à texte, il troque sa guitare pour accueillir dans ses rangs la fougue électronique et l’énergie rock comme autant de moments suspendus, planants et épurés. Avec l’envie, toujours, d’écumer ses productions pour n’en garder que le sel, l’essence et l’essentiel.
Dans les neuf escales de
Nuits d’ailleurs, René Bergier détaille, tel un sculpteur, la matière noble que lui offre l’imaginaire, explorant cette connexion entre l’abstraction, le mystique et l’exigeante nécessité d’un ancrage dans le réel, où vécu et intime s’entremêlent parfois. Metteur en scène de trajectoires de vie et d’horizons maintes fois chamboulés, Lupo transcende ses histoires familiales avec conviction.
Sémillant, le trio Lupo déchaîne, dans cet exercice profondément collectif et intensément complice, la fraîcheur et l’entrain de ses productions instrumentales virtuoses et galopantes. Un terrain de jeu idéal pour mettre en avant, comme en suspens, des textes aventureux, mélancoliques ou plus introspectifs. Tendres, doux-amers, poétiques…
Sur des ambiances atmosphériques et percussives, Lupo développe ainsi au format cinémascope les paysages étendus de son histoire, à la croisée des sentiers ardents de la chanson à texte, du slam, du rap et de l’électronique moderne.
Trois extraits : «
Nuits d’ailleurs », «
Je parle de toi » & «
Torina ».
Album instrumentalStill, de
Ô Lake (Sylvain Texier) :
https://sylvaintexier.com/a-propos/https://www.olakemusic.com/#discographyAprès avoir joué dans les plus grands festivals français avec son groupe Fragments, Sylvain Texier crée, en 2017, « Ô Lake », un projet néoclassique aux influences pop.
Au fil de sa discographie, Sylvain Texier semble vouloir exaucer les vœux du poète Lamartine qui, dans « Le Lac », demande au temps de suspendre son vol et de nous laisser savourer les délices de nos plus beaux jours. Et le temps semble effectivement s'être arrêté à l'écoute de ces musiques délicates, sincères et travaillées avec soin.
Enregistré avec un orchestre à cordes de 40 musiciens, l’album
Still dévoile neuf pièces faites de piano feutré, de cordes soyeuses et émouvantes, mais aussi de beats électroniques incisifs, à venir déchirer l'espace sonore. En douceur et en profondeur, à travers des mélodies et des crescendos savamment construits, ce nouvel opus révèle le talent du musicien qu’est Sylvain Texier pour créer des compositions immersives, qui réussissent le défi d'être à la fois paisiblement contemplatives et intensément cinématographiques.
Trois extraits : «
Everest », «
Innocence » & «
Avalanche (Live session) ».