Justement, quand tu as une braquette d'émotions qui te permet d'évoluer entre le pothead un peu taré (Fast Times at Ridgemont High, un film où il tient un rôle mineur qui est néanmoins retenu comme une "performance" de Sean Penn parce qu'il est vraiment ridicule), un condamné à mort en recherche de rédemption (Dead Man Walking, avec Susan Sarandon), un avocat verreux à la solde de la mafia (Carlito's Way), un déficient intellectuel dénué de malice (I am Sam), un homme torturé par des événements traumatisants de sa jeunesse (Mystic River) et un politicien homosexuel et activiste (Milk), c'est que habituellement, tu as un jeu juste et un talent incroyable pour naviguer à l'intérieur d'un éventail de personnages. C'est comme le contraire de jouer trop.
Penn est un des seuls acteurs de sa génération à ne pas être typecasté (même s'il a bien failli être cantonné dans des rôles de soldat (Colors, Casualties of War, The Thin Red Line)), c'est donc un signe qu'il a un réel talent d'acteur. En même temps, le gars est vraiment intense dans sa vie (je vous rappelle ses sorties contre Wyclef Jean quand il a annoncé sa candidature à la présidence d'Haïti, parce que lui était en train de transporter des poches de riz là-bas et que Wyclef était allé genre, en limousine... ?), c'est normal qu'il semble un peu intense en tant qu'acteur aussi.
Le genre de critique que tu fais à l'endroit de Sean Penn, je la ferais sans hésiter à l'égard de Brad Pitt (qui joue toujours Brad Pitt), mais jamais pour Sean Penn.