Oui, oui, je comprends ce que vous dites et vous avez probablement raison, mais quand même, je pense que toute personne qui est allée au cégep assez longtemps pour suivre son cours de français 103 a une vague idée de qui est Gaston Miron, est c'est presque ridicule de l'associer systématiquement à l'album de Louis-Jean Cormier.
T'sais, je comprendrais que quelqu'un ne connaisse pas le rôle qu'a joué Miron dans la fondation de L'Hexagone, ni pourquoi cette maison d'édition revêt une importance capitale dans notre patrimoine littéraire, ni même ne connaisse le militantisme passionné de Miron et le fait qu'il a été arrêté pendant la crise d'Octobre et qu'il est un de ceux qui a été emprisonné le plus longtemps, mais qu'on résume sa vie à des poèmes mis en chanson, c'est juste bizarre. C'est comme si on refusait à son oeuvre une existence qui lui est propre et qui est légitime.
D'autant plus que Miron demeure encore d'actualité quand vient le temps de parler du "sentiment dévorant de disparaître sur place de ce peuple qui n'en finit plus de ne pas naître".
(Bien sûr qu'évidemment, ça m'agace encore plus parce que les enjeux liés aux littératures engagées sont ceux qui m'intéressent le plus, mais bon.)