Tu compares deux choses complètement différentes, soit des sociétés arriérées et une société plus ouverte ou la femme est l'égale de l'homme. Bien entendu que dans une société qui considère la femme comme un objet, il y a plus de viols, et ce, même si la femme porte le voile.
Déjà, c'est le but d'une comparaison, de faire ressortir les différences.
Ensuite, je ne parle pas de LA femme, (laquelle?) mais DES femmes, de groupes de femmes, et donc de statistiques. Mon point de référence n'est pas "telle femme" mais "l'ensemble des femmes".
C'est d'ailleurs mon point principal. Et c'est un principe qui s'applique partout. Le geste le plus prudent pour une personne à un moment donné n'est pas nécessairement le comportement qui réduit les risques, collectivement et à long terme.
Si tu ne veux pas prendre le moindre risque, tu n'arrêtes jamais ton char sur une place publique, tu ne parles jamais aux inconnus, tu barres et tu lock ton système d'alarme, et tu ne sors jamais la nuit. D'un point de vue individuel, c'est ce qu'il y a de moins risqué. Mais si tout le monde fait cela, qu'il n'y a jamais de voiture garées sur la voie publique, de passants qui se parlent, de voitures sans systèmes d'alarmes, s'il y a une sorte de couvre-feu général dès le coucher du soleil, etc. le monde extérieur devient plus dangereux. Et tôt ou tard, tu vas avoir besoin d'arrêter ton char dans un endroit public, de parler à un inconnu, à cause d'un bris du moteur, d'un imprévu, d'un retard, et alors tu seras plus à risque d'avoir des ennuis que dans la première société davantage basée sur une vulnérabilité partagée et une confiance réciproque.
C'est juste le même principe.
Si une seule personne se méfie de tout le monde et prend toutes les précautions, c'est moins dangereux pour elle.
Si tout le monde se méfie de tout le monde et prend toutes les précautions, c'est plus dangereux pour tous.
Statistiquement parlant, il y a plus de crimes, de vols, de viols, etc.
Est-ce que ça veut dire que c'est parce que la femme fait attention à ne pas provoquer l'homme qu'elle se fait violer ? Mais bien sûr que non. Mais on peut sans risquer se tromper croire qu'elles se ferait violer bien plus souvent si elles ne faisaient pas attention dans ces sociétés machistes.
Effectivement. C'est pourquoi je ne parlais pas d'un point de vue individuel mais statistique.
La société dans laquelle évoluent les femmes étant bien entendu le facteur numéro un qui détermine les chances de se faire violer ou pas chez une femme. Le facteur "se protéger ou pas contre le viol" arrive après. Mais c'est un facteur aussi, et ta pseudo corrélation qui semble faire comme si c'était le seul facteur d'importance est tout sauf sérieuse.
Non. Les deux facteurs que tu dis sont correct, et je n'ai jamais contredit cela. Mon point de référence n'est pas «les chances de se faire violer chez UNE femme», mais «le nombre de viols totaux» dans une société ou un milieu donné. C'est pour ça que nous avons raisons tous les deux (et Jam et Dalporto aussi sur ce point précis.) J'ai fini par revenir sur ce sujet même si je savais que ça chierait pour des conneries (genre utiliser le mot "rétroaction"), simplement parce que le Jam parlait des résultats. C'est un excellent point, et beaucoup d'idéologues sont prêts à sacrifier les résultats au nom de l'idéologie. Mon point, c'est qu'au niveau des résultats, l'idéologie de la «culture du viol» (terme mal choisi selon moi) qui vise à déculpabiliser les femmes plutôt que mettre l'accent sur la prudence individuelle est également la meilleure. Du stricte point de vue des résultats.
Les faits me portent à croire que si on veut éviter les viols et les agressions sexuelles, retirer le fardeau de culpabilité porté par les victimes est un bon moyen.
Ta conclusion est erronée.
Être une femme, je tâcherais de ne pas écouter les extrémistes qui disent que je ne devrais pas prêter attention, que je ne devrais pas être un peu responsable. De même que je me surveille pour ne pas me faire voler dans le métro quand c'est bondé, il me semble que - sans devenir parano tout le temps - certaines circonstances se prêtent à faire attention à ne pas se faire agresser. Ça semble le simple bon sens, mais les féministes ont réussi à recadrer le débat autour de leur notion extrême de la chose.
Moi, être une femme, j'aurais probablement passé la 20aine comme je l'ai fait en tant que gars ou comme que mes amies de filles faisaient. Faire du pouce, dormir chez des amis en voyage, ne pas porter de brassière, me baigner nue de temps en temps, être saoule de temps en temps, ne pas m'en laisser imposer, et crouser librement ceux qui me plaisent. Bien sûr, j'essaierais de choisir mes fréquentations pour côtoyer des gens de confiance, qui pensent un peu comme moi, éviter les profiteurs, mais je ne pense pas que je changerais de comportement.
Je ne suis vraiment pas d'accord avec les discours féministes sur tous les sujets, mais sur celui-ci, je suis vraiment radical. Je ne vois pas pourquoi une femme n'aurait pas les mêmes libertés de profiter de la vie, et qu'elle devrait se sentir coupable s'il lui arrive une badluck à cause d'un connard.