J'avais lu aussi cet article ailleurs et je ne suis pas tres a l'aise avec les conclusions.
Pourtant je trouve interessant d'evaluer l'impact d'un champ lexical sur tel ou tel probleme de societe et de facon generale c'est pertinent car il est clair que le langage faconne les perceptions et les comportements.
L'etude porte sur des volontaires en relative bonne santé et est peut-etre bien valable pour la population générale tant qu'elle n'est pas concernée par la maladie. Je trouve quand meme que leurs conclusions sont tirées par les cheveux. Dire que ca fait tellement peur que les gens preferent tout simplement ne pas y penser ou vont se croire condamnés si un cancer leur est diagnostiqué, c'est chercher un peu loin pour justifier d'arreter ces métaphores. Je pense que ca peut etre nuisible pour certains, selon leur etat d'esprit, mais benefique pour d'autres, qui j'espere, sont la majorité.
On peut dire au contraire que representer le cancer comme un ennemi a vaincre, ca renforce la combativité, c'est déculpabilisant, ca montre que les gens qui en souffrent, qui y survivent ou qui en meurent comme des battants, des gens qui ne sont pas laissés aller et ca renforce l'empathie et le respect pour eux. Si on parle de prevention, ca montre le cancer comme un ennemi a arreter aux frontieres de son propre corps, avec diverses mesures de santé publique et d'hygiene personnelle (rappel : 40% des cancers sont dus a des facteurs évitables)
Ca, c'est pour les gens en bonne santé...
A la seconde ou l'un de nos proches ou nous-meme se voit diagnostiquer un cancer, je trouve que le vocabulaire guerrier est tout a fait approprié (et pour n'importe quelle pathologie en fait). Il faut que les patients puissent s'investir dans leur traitement, qu'ils en soient acteurs. Le mental a un pouvoir énorme. Ca n'empeche pas de mourir selon le type de cancer, mais ca peut accelerer la fin en cas de defaitisme, comme ca peut aider a guerir.
Et si on perd le combat, au moins on aura essayé. C'est juste que l'ennemi aura été plus fort.
Ce n'est qu'un exemple mais j'ai une tante, a qui on a diagnostiqué un cancer, par hasard, a l'occasion d'un autre test (elle n'avait pas de symptomes specifiques). Elle avait le moral tres bas pour diverses raisons plus terribles les unes que les autres et n'avait plus vraiment envie de vivre. Alors peut-etre que son cancer aurait progressé vite de toute facon, mais en tout cas, elle est morte dans la semaine qui a suivi, elle n'a meme pas voulu essayer.