10 albums marquants, qui m'ont laissé une forte impression ou qui ont profondément influencé mes intérêts musicaux. Mes choix et mes commentaires seront donc surtout dans cette optique.
C'est effectivement dur de se limiter à dix, mais commençons par le début:
1-Ludwig van Beethoven - 5e Symphonie (Alfred Scholz - London Symphony Orchestra) La première oeuvre musicale que je me rappelle avoir aimée. C'était sur une cassette que mon père avait, je l'écoutais tellement tout le temps quand j'avais 3 ou 4 ans que mon père a fini par me la donner. Je l'ai encore aujourd'hui. Les premières mesures m'impressionnaient beaucoup et ça a été mon introduction à la musique classique (et la musique en général), comme les quatre saisons de Vivaldi ou du Bach, qui tournaient beaucoup quand j'étais petit. De nos jours je préfère de loin la neuvième, et il y a des tonnes de compositeurs que je préfère à Beethoven, mais c'est indéniable que c'est la cinquième qui m'a le plus marqué.
2-Gerry Boulet - Rendez-vous douxOui, oui, Rendez-Vous Doux de Gerry Boulet. Un autre album de ma petite enfance que j'écoutais à répétition. Gerry était même venu donner un concert à Fermont quand j'avais cinq ans et j'étais allé le voir. J'étais assis pas très loin de la scène et je trippais vraiment, le souvenir est encore très clair dans ma tête. Probablement le premier album que je pouvais fredonner d'un bout à l'autre (quoique selon les dires de ma mère, je fredonnais surtout la basse).
3-Jean-Michel Jarre - OxygèneDernière grosse influence de mon enfance, du temps où j'habitais avec mes deux parents et que j'écoutais surtout la musique de mon père. Cet album avec la pochette fascinante m'impressionnait beaucoup. Les longues pièces ambiantes au synthétiseur qui alternaient avec des passages plus rythmés me rappelaient la musique classique de Beethoven, mais avec des sonorités complètement différentes et qui m'apparaissaient surréalistes.
4-Nirvana - NevermindJe ne sais plus trop ce que j'écoutais ou si j'écoutais même encore de la musique entre Gerry Boulet, Jean-Michel Jarre et la parution de Nevermind en 1991. Toujours est-il que la première fois que j'ai entendu Smells Like Teen Spirit à MusiquePlus il y a eu un genre de déclic dans ma tête et c'est comme si toute la musique que j'avais entendue jusqu'à ce point était désuète. Évidemment le sentiment n'a pas duré, mais c'était toute une claque dans la face pour le petit gars d'à peine dix que j'étais. J'ai demandé la cassette à mon père à la première occasion que j'ai eu et c'est encore aujourd'hui un des albums que j'ai le plus écouté. J'ai fini par user la cassette jusqu'à ce qu'elle ne soit plus écoutable et j'en suis à ma deuxième copie du cd. La soundtrack qui a traversé ma pré-adolescence et une grande partie de ma vie de jeune adulte. Aujourd'hui par contre je préfère In Utero.
5-Nine Inch Nails - The Downward SpiralEn plein milieu de l'adolescence, je me cherche comme tout le monde et je tombe sur Nine Inch Nails et cet album qui vient me chercher comme aucun autre à ce moment. Je l'ai acheté un peu au hasard et après 30 secondes de la première écoute j'étais vraiment extatique et mon enthousiasme n'a cessé de croître à mesure que j'écoutais. L'espèce de mal être et de sentiment doux-amer un peu violent qui baigne l'album résonnaient parfaitement avec ce qui me passait par la tête à l'époque. J'avais l'impression que Trent Reznor me parlait et me réconfortait dans mon "teenage angst".
6-Tool - AenimaÀ l'époque où MusiquePlus faisait encore jouer de la musique (je ne connais pas l'état actuel de la chaîne ni même s'ils existent encore mais la dernière fois que j'ai regardé c'était de la téléréalité plus qu'autre chose) c'est pas mal là que je faisais mes découvertes. Les vidéoclips de Tool étaient toujours extrêmement fascinants et je me suis interéssé à leur musique grâce à leur signature visuelle particulière. Je me suis donc procuré Aenima après avoir vu les clips de Stinkfist et Aenema. J'ai découvert un album que je considère parfait, dans lequel on découvre quelque chose de nouveau à chaque écoute. Entre 1998 et 1999, je l'ai certainement écouté plus de 400 fois. Je suis devenu un fan fini et leur côté progressif a ouvert la voie pour ce qui va suivre. C'était aussi à l'époque où je jouais dans différents bands avec des amis et la première fois que j'ai réussi à faire l'album d'un bout à l'autre à la basse, j'étais pas mal fier.
6-Yes - Close to the EdgeUne fois la crisette d'adolescent passée à écouter de la musique métal/rock/industrielle/etc. enfin terminée, je me suis concentré sur la musique progressive parce que Tool avait éveillé mon intérêt pour les longues pièces (Third Eye, qui dure 13 minutes, était ma préférée sur Aenima). J'ai donc fouillé dans les vinyles de mon beau-père et j'ai sorti son disque de Yes qui ne contient que trois tounes, dont une qui prenait une face complète de la galette. J'ai été conquis dès le début, avec l'espèce de semblant de cacophonie endiablée entrecoupée d'arrêts et de changements brusques qui culminent vers une mélodie harmonieuse. C'est une véritable symphonie rock avant-gardiste interprétée par des musiciens aux compétences techniques irreprochables. Yes est vite devenu un de mes groupes préférés à l'époque. Aujourd'hui je trouve l'album Fragile supérieur à celui-là, mais il m'a quand même plus marqué.
7-Frank Zappa - Waka/JawakaJe connaissais vaguement Zappa avant de demander à un ami qui avait internet et un graveur cd de me télécharger un album au hasard de Zappa pour que je puisse le découvrir un peu mieux (il n'y avait aucun album de disponible au magasin de musique de Fermont alors j'avais pas vraiment le choix). Il ne le connaissais pas du tout mais a choisi Waka/Jawaka et j'ai été renversé à la première écoute. Ce que je connaissais de Zappa était plus son côté plus rock et à la limite pop avec des tounes comme Dirty Love et Dancin Fool, je n'avais aucune idée de l'étendue de son répertoire. J'en étais à ma dernière année au secondaire et à mon arrivée à Québec l'année suivante, j'ai commencé à me procurer toute son oeuvre, que j'ai assemblée lentement mais sûrement.
8-Pink Floyd - AnimalsJe connaissais déjà Pink Floyd en masse mais je ne les avais jamais vraiment apprécié à leur juste valeur avant de me procurer Animals. J'étais toujours dans un mood "musique progressive" et cet album m'a vraiment ouvert les yeux sur la qualité de leurs compositions, du jeu de guitare unique et enveloppant de Gilmour et des concepts du type opéra qui caractérise les albums pilotés par Roger Waters. L'album m'a aussi poussé à lire La ferme des Animaux de George Orwell, sur lequel le concept de l'album est basé. J'ai revisité le reste de leur oeuvre par la suite avec une oreille beaucoup plus attentive. Animals reste encore aujourd'hui mon album préféré d'eux. Dogs est vraiment épique.
9-The Beatles - The Beatles (l'album blanc)Je ne me souviens plus trop à quel âge je l'ai écouté la première fois, mais je devais avoir 14-15 ans. Je fouillais dans les vinyles de mon père et j'avais souvent entendu parler de cet album. Je connaissais surtout la première période de la carrière des Beatles et ils ne m'intéressaient pas vraiment. J'ai quand même sorti le disque et posé l'aiguille dessus. FUCK. J'avais l'impression d'être passé à côté de quelque chose d'essentiel pendant vraiment longtemps, j'avais aussi l'impression de déjà connaître l'album comme le fond de ma poche. C'était grandiose mais simple à la fois, épuré mais très dense. Je suis tombé en amour avec les Beatles et je me suis empressé de tout avaler ce que je pouvais d'eux (albums, documentaires, etc.). Je les aime toujours autant aujourd'hui et l'album blanc est encore mon préféré.
10-Radiohead - Kid AOk Computer avait été un de mes albums préférés des années 1990, je le considérais comme un chef-d'oeuvre et j'étais vraiment enthousiaste à l'idée d'un nouvel album en l'an 2000, mais j'avais très peur d'être déçu. J'ai été rassuré dès les 7 premières notes de l'album et mes attentes ont été complètement surpassées, ou plutôt détruites et reconstruites instantanément, d'une certaine manière. Le groupe s'était complètement réinventé mais demeurait reconnaissable.