TÉLÉCHARGEZ L'ALBUM DE LA SEMAINEEels, c'est Mark Oliver Everett. Il a commencé sa carrière musicale sous le nom de E. Mais comme dans les années 90, les bands avaient plus de chances de percer que les artistes solo, il décida de former un groupe du nom de Eels, croyant qu'avec un nom pareil, ses albums subséquents se retrouveraient immédiatement à côté de son premier effort solo. Sa mauvaise maîtrise de l'ordre alphabétique lui fit cependant manquer le fait qu'un groupe comme les Eagles se glisserait entre les deux. Aussi, s'il avait gardé le nom "E", il aurait été tout à fait impossible de le googler.
Il fut le premier artiste à être signé avec Dreamworks Records, ce qui lui permit d'apparaître dans les bandes sonores de plusieurs films du studio, dont la plupart de ceux de la série
Shrek. J'ai pris connaissance de l'existence de ce groupe grâce au vidéoclip de son premier hit,
Novocaine for the Soul en 1996, mais c'est seulement 4 ans plus tard, avec
Daisies of the Galaxy, l'album de la semaine, que je l'ai vraiment découvert. Cet album faisait suite à un très déprimant long-jeu (
Electro-Shock Blues) écrit suite à la mort tragique de plusieurs membres de sa famille pour des raisons diverses et non reliées.
Daisies of the Galaxy se voulait plus léger et up-tempo, mais tout de même mélancolique.
Un fait intéressant à propos de cet album: Pendant la campagne présidentielle qui mena à l'élection de George W. Bush, on s'est servi dans le camp républicain de cet album avec une pochette contenant des images enfantines, dont une des chansons s'intitulait
It's a Motherfucker et contenant des paroles comme "When I grow up, I'll be an angry little whore.", le montrant en exemple pour décrire le monde corrompu mené par les Démocrates où l'on n'hésite pas à faire la promotion auprès des enfants d'idées vulgaires et amorales.
8 ans plus tard, Mark Oliver Everett décida (avec une certaine ironie),
d'inviter officiellement le Président à un de ses concerts pour faire la paix. M. Bush ne répondit pas à l'invitation.
1. Grace Kelly BluesCette chanson précède de plusieurs années celle de MIKA sur la reine de Monaco. Il est un peu moins enthousiaste sur le destin de celle-ci.
2. Packing BlanketsUne belle chanson sur le renouveau et nettement teintée d'espoir, à l'image de son désir de vouloir briser sa période noire décrite intensément dans le précédent album.
3. The Sound of FearJ'aime bien cette pièce et son instrumentation un peu chaotique. Mes amis appréciaient moins et je me rappelle qu'un de mes amis s'était levé pendant une partie de cartes pour aller appuyer STOP sur mon lecteur CD pendant le bizarre solo de clavier à la fin.
4. I Like BirdsUne de mes chanson préférées à vie. Elle a le don de me mettre de bonne humeur, peu importe dans quel état je suis. Elle a longtemps été la sonnerie principale de mon téléphone et le jour où je vais apprendre à jouer de la guitare (ça va arriver un jour, oui!), elle sera la première que je vais jouer autour d'un feu de camp.
5. Daisies of the GalaxyLa pièce-titre de l'album. Elle représente bien le don de E de susciter des émotions fortes à partir d'un matériel tout simple, tant au niveau de la musique que des paroles.
6. FlyswatterCette chanson tournait beaucoup à feu COOL FM à l'époque. J'aime la juxtaposition d'éléments rock et de sons enfantins.
7. It's a MotherfuckerUne des plus belles chansons jamais écrites sur le sentiment d'impuissance, la rage silencieuse et le désespoir qui viennent après une rupture. Que Dick Cheney l'ait utilisé dans la campagne de Bush pour blâmer les mauvaises moeurs de la gauche, simplement à cause de l'utilisation du mot "Motherfucker" dans le titre démontre une insensibilité ahurissante.
8. Estate SalePièce co-écrite avec Peter Buck de R.E.M.
9. Tiger in my TankUne chanson avec des paroles très peu joyeuses, mais si on n'y porte pas attention, sa mélodie peut quand même nous garder de bonne humeur. J'aime beaucoup ce contraste entre les deux et E maîtrise encore une fois très bien cette juxtaposition.
10. A Daisy Through ConcreteDans la plupart de l'oeuvre de Mark Oliver Everett, on retrouve toujours, même dans ses univers les plus sombres, une certaine note d'espoir. Oui, la vie est généralement merdique, mais il y assez de petits détails merveilleux pour justifier de continuer. Cette chanson en est un excellent exemple.
11. Jeannie's DiaryJ'adore l'image mise de l'avant par cette chanson. "Être une page dans le journal de Jeannie" comme objectif. Vouloir avoir eu un impact dans la vie de quelqu'un, aussi minime soit-il, simplement pour que notre existence ait servi à quelque chose et qu'on se souvienne de notre passage.
12. Wooden Nickels13. Something Is Sacred14. Selective MemoryUne douce pièce mélancolique pour clore l'album en beauté.
15. Mr. E's Beautiful BluesCette pièce n'aurait théoriquement pas dû se retrouver sur cet album. En fait, E n'a jamais voulu l'inclure. D'ailleurs, elle n'est mentionnée nulle part sur la pochette de l'album (un autocollant avait été rajouté par le distributeur sur l'emballage pour qu'on sache qu'elle en faisait partie).
Elle faisait originalement partie de la bande sonore du film
Road Trip et la compagnie de disques, sentant qu'elle pouvait plus facilement être un single à succès que n'importe quelle autre chanson de l'album, a insisté pour l'ajouter à la liste. Ne sachant pas comment l'intégrer, il finit par céder et d'accepter de l'utiliser comme toune cachée. Cela ne leur plaisait pas et il a fallu qu'il use d'un stratagème pour que le temps mort entre la 14e piste et la 15e soit étiré le plus possible (je l'ai raccourci dans la version fournie à admin).
Je me rappelle d'elle comme la "toune avec le son de pagette". À l'époque, ma conjointe et la plupart de mes amis étaient des employés en milieu hospitalier temporaires sur appel. À chaque fois qu'elle jouait, il y avait tout le temps un remue-ménage quand tout le monde se demandait qui avait été appelé pour travailler et ce, au début et à la fin de la chanson.
Good Times.