La journée a très mal commencé, mais elle s’est bien terminée (même si mes problèmes de santé ne sont pas résolus) : Vous savez, le jeune (pas beaucoup plus âgé que moi, je pense qu’il a terminé ses études il n’y a pas longtemps) médecin sur lequel j’étais tombée à la suite de l’appel au SAMU et que j’avais beaucoup apprécié… La dernière fois, il m’avait dit qu’il ne pouvait pas me prendre comme patiente car il était déjà « plein », mais je souhaitais absolument le revoir… J’ai retrouvé son numéro de téléphone, et même s’il était écrit qu’il ne prenait que les patients déjà suivis, mon père a téléphoné à son cabinet vendredi dernier… Il a menti à la secrétaire en lui disant que ledit médecin avait dit qu’il voulait me revoir, etc. (Lorsqu’il disait cela, je lui disais : « non, ce n’est pas vrai, arrête de mentir, il ne voudra pas me prendre… ») Ladite secrétaire a dit : « je suis sûre qu’il va vous dire de repasser par le SAMU, car vous n’êtes pas l’un de ses patients… » Elle nous a tout de même fixé un rendez-vous pour « lundi prochain », soit aujourd’hui. Le médecin a accepté de me revoir…
Je lui ai dit que je voulais absolument le revoir (j’étais tellement démoralisée que j’ai insisté pour une fois, comme si je n’avais plus rien à perdre), que j’étais démunie, que je n'avais toujours pas de médecin traitant (il sait que c'est une galère), que j’avais de gros problèmes et que la médecin qui acceptait de me voir de temps à autre n’avait pas le réflexe d’effectuer une recherche étiologique, etc. Alors que lui, je l’avais trouvé très bien la dernière fois, car il était davantage dans cette démarche de recherche étiologique, entre autres. (Il m’a répondu : « c’est pour cela que j’ai fait des études de médecine. ») En fait, il me fait un peu penser à moi, car lorsqu’il ne sait pas quelque chose, au lieu de dire « votre problème n’est pas grave » ou « l’on ne fait rien », il consulte ses bouquins et il effectue des recherches. (C’est comme cela qu’il avait déterminé la posologie relative aux ampoules de vitamine D.) Et il accepte de pousser les analyses un peu plus loin… Je l’ai supplié afin qu’il accepte de me revoir et il a accepté de me suivre (« officieusement », dans le sens où « cela reste entre nous », car il n’a pas le droit de prendre de nouveaux patients) sur cette affaire (cela constitue peut-être une « étude de cas » pour lui).
J’ai parlé à vitesse grand V, je lui ai lu ce que j’avais trouvé et écrit au sujet de « l’hypervitaminémie B12 ». J’ai notamment insisté sur la nécessaire « recherche étiologique systématique » et sur la fameuse « carence paradoxale ». Je lui ai montré le
document intéressant que j’avais trouvé et il m’a dit « regardez… ». Il a tourné son écran d’ordinateur sur lequel figurait le même document. Il m’a dit qu’on allait suivre le tableau/dessin qui figure sur ledit document. J’étais tellement contente… J’avais l’impression que c’était la meilleure nouvelle que l’on m’annonçait depuis des lustres… Je lui ai également parlé (entre autres) de la vitamine B6, qui pouvait avoir un lien avec la vitamine B12… Il l’a donc ajoutée à la prise de sang qu’il m’a prescrite : « NFS + plaquettes ; Ionogramme, créatinine, clairance ; ASAT, ALAT, GGT, PAL ; TSH ; vitamine B12 + B6 ; électrophorèse des protéines sériques ; acide méthylmalonique + homocystéine (dans sérum !) ; vitamine D sérique ». L’on va un peu pouvoir avancer avec cela, même si certains résultats vont probablement m’effrayer.
Il m’a par ailleurs refait une ordonnance pour une IRM cérébrale avec « URGENT » écrit dessus. (Il m'a dit de me rendre aux urgences si je refaisais une crise convulsive.) Et il a rédigé un courrier afin que je puisse aller consulter un endocrinologue.
Je lui ai parlé du rendez-vous de ce matin chez le neurologue… Je lui ai dit que ce dernier avait notamment évoqué une « neuropathie carentielle » après avoir constaté et s’être (d’emblée) focalisé sur ma « maigreur ». Lui aussi s’était interrogé et m’avait interrogée (mais plus délicatement) sur mon poids (mais pas que...) la dernière fois… (Le neurologue, lui, ne m’a même pas interrogée ; il s’est focalisé là-dessus de manière péremptoire. Et lorsque j’ai souhaité rebondir sur ses propos et évoquer les recherches que j’avais effectuées, il m’a répondu : « avec tout le respect que je vous dois, arrêtez de penser ».) Mais il avait bien constaté que les résultats de ma première grosse prise de sang ne révélaient pas vraiment de carences (glycémie, cholestérol, fer, magnésium, etc.). Alimentaires, du moins. Il m’a donc répondu : « pourtant, hormis le problème de B12, votre prise de sang ne révèle pas vraiment de carences… »
Maintenant que je sais que ce médecin va me suivre sur cette affaire, je me sens un peu soulagée, cela m’enlève un poids.