Il y a plusieurs facettes à cette interrogation.
Juste pour mettre en contexte, la chose que je déteste le plus c'est l'incompétence en milieu de travail, et le laisser-faire, parce qu'en gros cette incompétence va possiblement se réfléter sur l'opinion que les clients ou un supérieur vont avoir de moi de un, et de deux je vais me sentir obligé d'en faire plus pour pallier à l'incompétence, causant un stress supplémentaire vraiment non-nécessaire. C'est un cercle vicieux qui peut être très néfaste. Rendu là, la seule parade à ça c'est un supérieur qui est assez allumé pour savoir qui fait quoi, sans que tu ne sois obligé de te justifier sans cesse. J'ai été élevé comme ça, toute tâche méritant d'être faite devrait être bien faite, et je déteste commencer quelque chose ne pouvant être achevé de manière adéquate, mettons. Botcher une job (half-assing), faire une job à moitié, non, je suis incapable de supporter ça. La nouvelle génération est en mesure de faire ça sans problème, ils vont probablement tous mourir quand tous ceux nés avant 1985 vont être décédés parce qu'il n'y en a pas un seul de vaillant là-dedans et qu'ils vont traire la moitiée d'une vache quand ils vont se lever à midi et demi pis oublier de le réfrigérer pendant 3 semaines. Anyway, revenons à nos moutons.
Donc, depuis 25 ans, j'ai occupé quand même quelques emplois dans différents domaines. Le premier qui me vient en tête avec l'histoire de Cibou c'est en restauration. En six mois j'étais passé d'aide-cuisinier à gérant du restaurant, avec entre 80 à 100 employés à ma charge. Vous me connaissez ici depuis 15 ans, je ne suis pas si différent en vrai qu'avec les habitués du forum. Je ne suis pas le plus patient de la gang.
Oui il y avait de l'hypocrisie dans ce milieu de travail. Dans la majorité des cas, je ne me retenais pas pour leur dire pas mal tout ce que je pensais de leur performance. Pour la majorité mes kids à temps partiel. Encore plus si ça me donnait de l'ouvrage supplémentaire. Je dirais que ça a même été formateur pour certains. La majorité me remercient encore de leur avoir appris la valeur du travail bien fait et de la solidarité en milieu de travail. C'est pas tout le monde qui endosserait cette méthode, surtout en 2020, but if you can't stand the heat, stay the fuck away from my kitchen.
Mais entre autres parce que même si j'avais passé la soirée à leur crier après, quand je mettais la clé dans la porte en finissant, ma job était faite. Quand on allait au bar après avec entre autres le plongeur qui ne m'avait pas apporté mes câlisses d'assiettes de toute la soirée, il n'y en avait plus de problème. Il y avait une coupure nette entre le gérant et Ben le gars qui a fini de travailler. Je me pognais aussi très solidement avec ma meilleure amie, qui était serveuse, elle pourrait vous conter de magnifiques histoires. Un soir elle avait volé mon paquet de cigarettes dans une soirée de merde intense, on s'est envoyé chier, des assiettes avaient volées cette soirée là. Plus tard on prenait un verre ensemble. C'est une job, rien à voir avec le reste.
Par contre, j'avais d'autre genre d'employés. Je ne compare aucunement ici, je ne fait que rapporter mon expérience. J'avais des vieilles madames qui ne fournissaient pas. Ça me grugeait du temps sur un temps rare. Pis c'étaient celles qui se plaignaient le plus, tout le temps. Elles étaient dont gentilles avec moi, mais bordel, j'aurais l'air de quoi à leur crier après?
Rendu là, si je m'en plaint auprès du propriétaire, je suis un hypocrite, parce que je n'ai pas le courage d'aller confronter, à 27 ans, une madame de 63 ans qui fait ça pour payer son loyer? Ou que même j'ai peur d'être la cause que la madame ne pourra plus payer son loyer? La madame est juste pas bonne.
Ok, je suis en train de me perdre dans mon histoire un peu, la suite une autre fois. Ou pas. , c'est décousu mon affaire. Je sais juste que la perception des autres à notre sujet et vice-verça peut être en totale opposition avec la réalité que l'un ou l'autre se construit.
Dans ma tête, j'étais un gérant juste. Dans la tête de d'autres, j'étais un fasciste. Vas savoir. Anyway, j'ai quitté souvent pour des problèmes de patron inconscient de ce qui se passait. Chaque place a du bon.
En gros, j'aime ma blonde, mais je travaillerais pas avec, elle me donnerait trop d'ordres pas rapport pis elle aime pas que je crie après. Faque j'y crie après pareil, au moins je suis pas hypocrite.
Je fait me coucher.