Les parents, on se met à les apprécier un peu plus (ou à prendre une plus saine distance) quand ils sont morts. Just sayin'...
Sérieux, c'est assez stupide comme commentaire ça. Si t'as eu des problèmes avec tes parents, c'est très loin d'être le cas de tout le monde. Apprécier qu'ils soient morts, c'est ordinaire. Ce sont quand même eux qui t'ont mis au monde. Les conflits sont normaux. Vouloir une certaine distance plus ou moins grande aussi, mais apprécier leurs morts ? Il me semble que la famille c'est quand même le coeur de l'existence.
Mais quel genre d'humain es-tu ?
La question est plutôt "Quel genre d'humains sont ses parents?"
La question de B est pertinente. Je dois apporter des nuances.
D'abord, "Quel genre d'humains
ont été ses parents" (hein ? passqu'ils sont morts, t'sé...)
Ensuite, mon commentaire n'avait pas pour but de discréditer mes parents en tant qu'humains, mais dans la perspective de la relation toxique qui s'est développée dans le temps entre moi et eux (et ma soeur, qui est une autre donnée de l'équation). Autre manière de dire que je me sens mieux sans famille de sang qu'avec actuellement, tout simplement. C'étaient des personnes dysfonctionnelles, il faut comprendre, bien sûr le pourquoi du comment de la dysfonction, mais on n'est pas obligé d'accepter tout parce que ces personnes sont nos parents. J'ai accepté inconditionnellement longtemps (conditionnements obligent, tant qu'on n'allume pas...), mais un moment donné, j'ai demandé un respect qui n'est pas venu.
Mon père est était un bonhomme que j'ai appris à apprécier sur le tard, sur le très tard même (trois ans avant son décès du cancer de l'estomac, pour me répéter); ma mère était une folle finie (une "borderline" + cyclothymique), je peux le dire maintenant tout à l'aise, au tempérament imprévisible et explosif, méga-manipulatrice. Pour ma sensibilité et la mienne seule, ça a fait des gros dégâts, je ne vais pas dans le détail... Avec aucun des deux je n'ai été capable d'établir une relation d'adulte à adulte correcte, enfin, un peu avec mon père à la fin, mais en le laissant à ses illusions, sans le confronter sur son rôle de père, présent de corps, mais absent d'esprit. Justement à cause de la boisson.
J'étais dans le processus de tirer la plug complètement sur la famille quand le téléphone a sonné en janvier 2000; c'était ma mère qui m'annonçait que mon père n'allait pas bien. C'est devenu plus clair plus tard pourquoi il faisait de l'anémie: la tunique de son estomac était perforée par un cancer à évolution très lente, qui a mis trois ans à l'emporter. Je me suis rapproché, pour mon bien, et pour mon mal aussi.
Je me suis mis à comprendre des choses au sujet de mes parents alors qu'il n'y avait plus interférence de la relation, alors qu'ils étaient tous les deux morts, à trois ans d'intervalle. Des fois il faut cette distance, cette assurance qu'il n'y aura rien pour troubler la quiétude, pour être capable d'évaluer les personnes de façon plus neutre.
Évidemment, si ces nuances sont trop difficiles à comprendre pour toi, Terra, c'est correct, c'est même prévisible.