J'essayais sérieusement de voir si je pouvais descendre du deuxième en me suspendant après le balcon. Après avoir essayé d'ouvrir la fenêtre de la porte (enlever le moustiquaire, forcer), après avoir vidé le coffre de jardinage pour trouver de quoi forcer la serrure (rien d'assez petit), j'ouvre l’espèce de remise qui est supposée être une sortie de secours. Ma voisine a aussi une porte donnant sur cette remise. Je cogne a sa porte de remise, pour me rendre compte qu'elle n'est pas verrouillée. Je la pousse, j'arrive sur son balcon, je crie "allo??", elle vient voir paniquée, mais me reconnait.
Ma porte d'en haut (on a une porte commune en bas des marches et une séparée en haut des marches) était barrée donc je pouvais pas entrer. J'appelle de chez ma voisine (je connais encore des numéros par coeur, ouf) ma soeur qui habite proche et a les clés. Pas de réponse. Chez mes parents. Pas de réponse. Le cellulaire à mon père (j'arrivais au bout de mes numéros que je connais par coeur), il répond, il est au chalet, ne sait pas s'il a les clés, mais ramasse ses choses et quitte. Il est genre 3h45. Cela prend au moins 1h15 de trajet jusqu'à chez lui, plus un bon 30 minutes jusqu'à chez moi. Il me dit de rappeler vers 6h s'il n'est pas arrivé. Je descends, laisse la porte commune débarrée, je me rends à ma pharmacie de quartier ou ma soeur travaille, mais elle n'y est pas. Je reviens me poster sur le balcon, il doit être autour de 4h. Petite sieste. Autour de 5h, va au coin de la rue faire un appel a frais virés chez ma soeur. Toujours personne. Me rassoie sur mon balcon, déchire des feuilles du buisson, commence à compter les avions. C'est long, et j'ai rien mangé de la journée encore. Je chante plein de chansons que je connais en déchirant des feuilles. Je fais du people-watching. Je me dis que la vie est longue sans stimulation intellectuelle. Rendu a 25 avions, mon papa arrive et m'ouvre la porte. Je venais de finir mon répertoire de Gilles Vigneault.
