Et pour toi c'est quoi la démocratie ? Ne par respecter le choix des électeurs, à savoir voter majoritairement pour le parti Libéral ? Veux-tu qu'on parle aussi des quorum de merde et des assemblées ou à peine 10 % des étudiants votent pour mettre le 90 % restant en grève ? C'est de la démocratie à géométrie variable pour toi ça ?
T'en fais quoi toi du respect des lois, du respect du envers les travailleurs qui vont à leur boulot ? Bloquer l'accès aux employés de la Tour de la Bourse ou de Loto-Québec, t'aimes ça ? Bloquer le pont Champlain et aujourd'hui le métro, tu trouves que c'est intelligent de la part des étudiants ? Et faire une émeute à Victoriaville ? T'en fais quoi du droit des citoyens à pas se faire chier par des manifestants ? Tu penses que tu as tellement raison que tu te permets de brimer la liberté de la population ?
À ce que je sache le gouvernement de Jean Charest a été élu LÉ-GI-TI-ME-MENT et est parfaitement justifié de hausser les droits de scolarité, même si ça te fait chier. Il n'a pas à céder devant votre intimidation et votre mécontentement. Vraiment pas. Ce que vous faites c'est vos actions, votre faute, vos responsabilités, arrête de te défiler et de brailler que tout est la faute de Jean Charest.
Le mépris, il est venu de votre part en premier quand vous avez décidé que vos étiez au-dessus de la population et que vous pouviez faire chier les gens pour arriver à vos fins.
Je suis en désaccord à peu près avec tout ce que tu dis.
Le mépris est étudiants à l'égard de la population (c'est drôle dit de même, c'est comme si les étudiants, eux, ne font pas partie de cette population, c'est comme une classe à part, mais c'est pratique parce qu'on peut les traiter comme des sous-humains, par exemple en jubilant devant la photo d'une femme à la dentition éclatée par une balle de plastique thermoformé) s'est manifesté, selon toi, parce que les étudiants se sont comportés comme s'ils étaient au-dessus de la population ? Moi je pense que le mépris a commencé quand le gouvernement a refusé d'écouter une part non-négligeable de citoyens politisés qui réclamait son attention pour dénouer une crise. Quand 200 000 personnes marchent des les rues pacifiquement et reçoivent pour toute réponse une fin de non-recevoir, je considère qu'il s'agit là d'une forme de mépris. Quand des animateurs de télévision appellent à la violence et à la loi des mesures de guerre pour réprimer le mouvement étudiant, je considère qu'il s'agit là d'une forme de mépris. Quand Pontiak et les gens comme lui traitent les étudiants de "petites merdes" alors qu'ils sont les contribuables de demain, je considère qu'il s'agit là d'une forme de mépris. Quand des soldats de l'armée canadienne traitent de sale chienne hippie communiste une femme blessée dans une émeute, je trouve que c'est une forme de mépris d'abord à l'égard des étudiants et ensuite à l'égard des femmes. Quand Jean Charest fait des blagues sur le plan Nord et propose de transformer les mines en goulag pour les étudiants récalcitrant alors que certains d'entre eux se font durement malmener dehors, je considère qu'il y a là du mépris. Quand Jean Charest prétend sans sourciller qu'il a tendu la main à plusieurs reprises aux étudiants et que ces derniers n'ont pas daigné la prendre, je considère que c'est une forme de mépris des étudiants, mais aussi de la population, qui voit son premier ministre lui mentir en pleine face sans se soucier d'être intègre. Qui va gagner le concours du plus méprisé tu penses ? Les étudiants ou les sacro-saints contribuables qui sont arrivés en retard au travail ce matin ? On fait un pari ?
Ensuite, t'as le droit de considérer que c'est légitime d'être élu par le quart des électeurs inscrits, moi je considère que ce ne le serait pas si on avait un système électoral moins désuet que le scrutin uninominal à un tour qui est en place actuellement. Et comme tout le monde SAIT que ce système électoral est déficient et non-représentatif, j'estime que la légitimité du gouvernement Charest est somme toute plutôt précaire.
Aussi, les quorums varient selon le nombre de personnes représentées par l'association, mais une chose reste vraie: les gens ont toujours le choix d'aller exercer leur pouvoir démocratique. Si les gens ne se lèvent pas le cul pour aller voter, il y a peu de chances que les points de vue adoptés par l'assemblée soit représentatifs de la majorité. Les excuses du genre: oui mais je travaille, je ne peux pas me rendre à l'assemblée parce que je perdrais une journée de travail, bien, c'est de la foutaise. Si les étudiants n'étaient pas en grève, ces gens là ne seraient pas au travail mais dans leurs cours. S'ils veulent mettre fin à la grève, qu'ils se mobilisent: c'est comme ça que les étudiants sont partis en grève et c'est comme ça qu'ils retourneront en cours, quand les gens présents dans les assemblées le décideront. Et si tu veux que ta voix soit entendue, il faut que t'ailles voter. C'est pas particulièrement dur ni à comprendre, ni à appliquer.
Je ne pense pas que ça existe, le droit "de ne pas se faire chier". Je pense que les gens l'évoquent parce qu'ils aimeraient ça ne pas se faire chier, mais je pense qu'une bonne partie des individus se sentent dissociés de la collectivité et ne veulent pas entrer dans la mêlée de peur de perdre leur précieux temps et leur précieux argent. Or, je pense que faire avancer la société vaut bien d'être en retard au travail. J'y étais moi dans le métro ce matin, et je suis revenue à la maison après avoir été bloquée une heure à la même station. J'avais une entrevue, je n'y suis pas allée et j'ai remis mon rendez-vous à demain. Est-ce que tu me vois en train de pleurer parce que les étudiants m'ont tellement fait chier ? Non. Je suis solidaire de mes collègues et confrères étudiants. Je défends le droit à une éducation supérieure accessible pour tous parce que je veux plus de gens politisés et informés comme le sont les étudiants actuellement (qu'ils soient pour ou contre la grève et la hausse, ils sont forcément politisés parce qu'ils doivent prendre position). Je trouve ça important et je respecte les moyens de pression du mouvement étudiant. Tant que personne n'est en danger et ne craint pour sa sécurité, je vais être solidaire. C'est aussi ça, la démocratie. La solidarité sociale.
T'as le droit de trouver que les étudiants font chier des contribuables (pas toi, parce que honnêtement, les pannes de métro ne t'affectent aucunement donc je considère ta dénonciation comme symbolique mais pas vraiment pertinente), j'ai le droit de trouver que les revendications des étudiants sont justes et qu'elles auraient méritées d'être entendues avant. On est en désaccord, qu'est-ce qu'on fait, on se crache dans la face et on se traite de petite merde mutuellement ?
On va aller loin.