Au fait, comment peut-on négocier avec des gens qui, avant même le début de la grève, se disaient déjà non seulement contre la hausse, mais également contre le remboursement proportionnel au revenu, l'impôt post-universitaire et les coupures dans d'autres secteurs pour financer un éventuel gel, et qui, au même moment, ont proclamé que leur opposition à la hausse des frais de scolarité était «non-négociable», ce qui signifie également le refus d'une hausse moins importante et/ou étalée sur un plus grand nombre d'années ?
Comment négocie-t-on avec des gens qui balaient du revers de la main, dès le début du conflit, toute solution mitoyenne, sauf le gel ?
Si je qualifie ici le gel de «solution mitoyenne», c'est parce qu'en fait, la CLASSE avoue même, sur le site bloquonslahausse.com, que le gel n'est pas une fin en soi pour leur association, mais bien une étape sur le chemin de la gratuité scolaire. Ça veut dire que même s'il y avait gel, et que les étudiants l'emportaient sur toute la ligne cette fois-ci, l'ASSÉ voudrait quand même aller plus loin et éventuellement réclamer la gratuité.
Or, si la grève, les manifs et les perturbations sont les seuls moyens qu'ont trouvés les étudiants affiliés à l'ASSÉ de réclamer le gel, comme le répète inlassablement Gabriel Nadeau-Dubois depuis le début de la grève, quels seront leurs «seuls moyens» de réclamer la gratuité scolaire, vous croyez ?
Va-t-on tenter de nous faire croire qu'on ne peut arriver au gel qu'en faisant une grève générale illimitée de plusieurs mois, ponctuée de manifs et de perturbations quotidiennes, mais qu'on peut arriver à la gratuité avec des pétitions et de petits gestes ponctuels ?