Autre son de cloche:
« Là, les libéraux vont gagner », dit un électeur en laissant tomber un juron bien senti. Gabriel Nadeau-Dubois se fait rattraper sur le terrain par la décision des délégués de Québec solidaire de rejeter toute négociation d’alliances stratégiques avec le PQ.
Le nouveau porte-parole de QS a dû justifier le refus opposé au PQ lors d’un « café des indécis » dans la circonscription de Gouin mardi soir.
L’éducation, « c’est ça qui me fait vibrer » par-dessus tout, explique sereinement le candidat solidaire — tantôt appelé « Gabriel », tantôt « Monsieur Nadeau-Dubois » — à une quinzaine d’électeurs rassemblés dans le fond du Bistro Mousse Café. Une première question. Une deuxième question. Puis, une voix s’élève. « Il faut faire des compromis pour que les libéraux dégagent », lance un homme, après avoir pris soin de se décrire comme un « social-démocrate pur et dur ».
« Le gouvernement libéral a coupé environ 1 milliard de dollars en éducation. [En raison de votre refus de négocier des pactes], il y aura encore un gouvernement libéral après les prochaines élections générales. Je ne sais pas ce que Manon met dans ses pogos ! » déclare un autre, assis face à Gabriel Nadeau-Dubois. Il met en garde contre un excès de confiance la députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques, Manon Massé, qui se voit déjà derrière les commandes du pouvoir à compter de l’automne 2018. « La marche est haute. »
L’homme demande à Gabriel Nadeau-Dubois d’expliquer pourquoi une nette majorité des 700 délégués de QS s’est opposée dimanche à l’idée de discuter d’ententes stratégiques entre le PQ et QS, alors que les sympathisants solidaires appuieraient à hauteur de 87 % une « alliance électorale » PQ-QS, selon un sondage Léger-Le Devoir-Le Journal de Montréal publié la veille. « Il y a quelque chose qui ne marche pas. Ta salle était paquetée ? » a-t-il demandé, avant de déplorer la virulence de certains commentaires tenus par des délégués à l’égard du PQ : « PQ, xénophobe », « PQ, néolibéral ». « Il y a eu beaucoup d’agressivité envers le PQ. Pourtant, c’était sans doute le parti avec qui vous aviez le plus d’affinités. Moi, je ne comprends pas, je ne comprends pas. »
« Vous avez le droit d’être fâché », rétorque Gabriel Nadeau-Dubois à moins d’une semaine de l’élection partielle. Après avoir qualifié de « légitime » et de « démocratique » la « décision de principe et d’idées » prise par le congrès de rejeter les appels du pied du PQ, il invite les personnes attablées autour de lui à ne pas « présumer » des retombés d’éventuelles alliances électorales PQ-QS. Les électeurs ne sont pas des « pions » qui voteront QS s’il n’y a pas de candidat du PQ et vice versa, fait-il valoir. « On ne le saura jamais, vous me direz. »
Un autre, qui dit d’emblée avoir voté pour lui lors du vote par anticipation afin de lui permettre de promouvoir ses idées indépendantistes et progressistes à l’Assemblée nationale, reproche aussi à QS de casser du sucre indûment sur le dos du PQ. « Le PQ est un parti qui a beaucoup agi pour le Québec. Il ne faut pas l’oublier. […] Arrêtons de juger le Parti québécois juste sur la charte. Je suis tanné ! »
« [Il faut] être solidaires. L’union fait la force », ajoute une électrice. Les échanges au Bistro Mousse Café sont animés, mais respectueux. QS a raté une occasion en or de tirer vers la gauche le PQ, poursuit une autre. « Là, tabarnak, les libéraux vont gagner… ou la CAQ ! » s’exclame une femme, « découragée ».
M. Nadeau-Dubois cherche alors à tempérer les propos tenus par ses camarades lors du congrès de QS, puis relayés dans les médias. « Le PQ, c’est un parti qui a fait de grandes choses », lâche-t-il.
Sur le terrain, l’impact de la décision des délégués de couper court à toute discussion avec le PQ est marginal pour QS, ont répété tout au long de la journée des membres de l’équipe de campagne de M. Nadeau-Dubois au Devoir.
C’est faux, soutient la candidate d’Option nationale Vanessa Dion, croisée par Le Devoir lors d’une opération « porte-à-porte » sur la rue d’Iberville plus tôt dans la journée. « Il y a beaucoup de gens au Parti québécois qui sont fâchés. Ça va jouer dans leur vote lundi prochain », dit-elle. Afin de soi-disant favoriser les efforts de convergence avec QS, le PQ s’était abstenu de présenter un candidat dans Gouin. Au lendemain d’une rupture PQ-QS, Mme Dion croise les doigts afin que les sympathisants péquistes se rallient à sa candidature.
Appel de Lisée
Aux solidaires déçus, le chef du PQ, Jean-François Lisée, a ouvert bien grands les bras. « Il y a de la place pour vous chez nous. On voulait que Québec solidaire fasse partie de la solution. Ils n’ont pas emprunté ce chemin-là. Et donc, le seul parti de gouvernement qui a la capacité de porter à l’élection de l’an prochain des idées progressistes, des idées environnementalistes, c’est le Parti québécois », a-t-il lancé, au terme d’un caucus spécial de quatre heures organisé en pleine semaine de relâche.
Pour beaucoup de monde cet échec est un soulagement. QS n'est pas SI populaire dans le Québec réel. Et même chez les partisans solidaires, l'entente était populaire et ils sont déçus.
Le Journal de Montréal est un journal qui cherche des clics, et rien n'est plus payant en politique québécoise que de basher sur le PQ. Leurs vision des choses est toujours exagérée pour mettre du drama, mais ils se plantent presque tout le temps. Je suis prêt à parier un 10$ que le prochain sondage va booster le PQ et dégonfler les autres, mais le plus important, c'est ce qui va suivre après. Pendant l'année qui vient.
La population est beaucoup plus écoeurée des libéraux que ce que la faune politique et les journalistes qui ont le nez collé dessus peut s'imaginer. Eux-autres ils sont sur les petits soubresauts. Lisée connaît ses chiffres et fait plein de terrain. Mon positivisme n'est pas éternel, en tout cas, pas face au PQ. J'étais bien plus pessimiste dans le temps de Péladeau, de Marois et de Boisclair et à l'époque de Landry et Bouchard, je n'avais rien à crisser de ce parti. Je suis devenu partisan péquiste en réaction à la situation du Québec figée et piégée par le PLQ. Et j'ai pris ma carte de membre juste cet hiver, après l'élection de Lisée comme chef.
Des chiffres:
«Depuis décembre 2016, plus de 4000 jeunes se sont joints au PQ, faisant passer le total à 16 683, bon pour une augmentation de 31 % en six mois, s’est réjoui le conseiller spécial du PQ lors du dévoilement dimanche avant-midi des résultats finaux de la consultation.
«[Le rajeunissement du PQ] est un défi qu’on relève avec davantage de succès qu’on l’espérait», a avoué le chef du PQ, Jean-François Lisée, satisfait des résultats, alors que les jeunes de moins de 40 ans représentent 16,7 % du total des membres de son parti.
Les consultations, qui ont eu lieu de novembre 2016 jusqu’en avril 2017 ont permis à Paul St-Pierre Plamondon d’émettre 156 recommandations, dans un rapport totalisant 54 pages. On y aborde entre autres comment «faire de la place à la relève», «faire de la place dans le parti» à la diversité culturelle québécoise, «relancer l’implication politique au sein du Parti québécois» et des propositions sur «la question de l’indépendance du Québec».»
http://www.tvanouvelles.ca/2017/04/30/augmentation-du-nombre-de-jeunes-au-parti-quebecois-1QS: membres: ?14 000 (estimation, mars 2017) (Wikipedia)
Plus de 10 000 membres (site web de QS)
Les médias déforment la réalité.
Il y a plein de gens de Faut Qu'on Se Parle, qui sont déçus de la situation. Alain Vadeboncoeur et Karel Mayrand particulièrement, et les discussions sont vives dans leur entourage. QS en sort affaibli chez les francophones, les indépendantistes et les anti-libéraux. Le PQ en sort grandi.
Lévesque aussi faisait son conciliant, tendait des mains, et les médias le varlopait, disaient qu'il était «fini», etc.