Le problème, c'est que le monde n'a pas l'air de se rendre compte d'une affaire au Québec : on a une population qui se développe à travers le multiculturalisme. Ça ça veut dire que les étrangers qui arrivent ici se tiennent avec les gens de leurs communautés. Ils viennent vivre au Québec, mais entre eux-autres. Ils ne viennent pas vivre ici en tant que Québécois. Lula s'est senti vexé tantôt, mais ce n'est pas à des personnes comme lui à qui je pense quand je parle des immigrants et de leurs enfants. Lula c'est clairement un Québécois. Pis je sais qu'il y en a un paquet d'autres. J'ai moi-même un ami haïtien qui fuit la communauté haïtienne comme la peste et qui s'est fait une vie en s'entourant de Québécois. Mais la grande majorité, celle qui nous refuse un pays, non désolé, ce ne sont pas des Québécois.
L'actualité vient de me donner un bel exemple : les Grecs. À Laval-Les Îles, le parti libéral a toujours pu compter sur le vote des 30 000 Grecs de la circonscription, car il désignait toujours un candidat grec. Or voilà que cette année, le PLC a désigné une avocate haïtienne pour les représenter. Les Grecs sont offusqués. Je ne pense pas que ce soit parce qu'elle est Haïtienne, mais parce qu'elle est non-Grecque. Le Congrès hellénique du Canada est en train d'inciter les Grecs à ne pas voter pour les libéraux cette année, dans cette circonscription.
Que ces gens-là ensuite puissent avoir leur mot à dire sur la souveraineté du Québec m'écoeure. Parce que la souveraineté du Québec, ce n'est pas une question de séparer un territoire, c'est une question de séparer les deux peuples fondateurs du Canada pour que chacun s'occupe de ses affaires à sa façon. Et ça, ce n'est pas à des Grecs, des Italiens ou des Juifs de décider si les Canadiens-français ont le droit à leur propre pays. C'est à nous, seulement.
Les arguments de Nataq et de Jay sont complètement à côté de la plaque. D'abord, on dirait qu'ils pensent qu'ils sont en train de m'apprendre quelque chose, ensuite parce qu'ils mélangent deux choses : une question référendaire sur la souveraineté d'un peuple et de simples élections. Les élections, ça concerne tout le monde. Un référendum sur la souveraineté d'un peuple, ça ne concerne que le peuple concerné par la question.
Mais en bon petits Québécois, vous avez tellement peur de vous affirmer et de prendre la place qui vous revient que vous êtes en train d'accepter que n'importe quel étranger ait un mot à dire concernant notre émancipation et notre souveraineté en tant que peuple. Osti que vous me découragez.