Effectivement, le Québec pourrait tirer son épingle du jeu et faire une différence.
Il y a une bonne analogie (et un point Godwin) sur le sujet qui a été mis en bande-dessinée.
Notre situation ressemble à celle qui prévalait avant le déclenchement de la 2e guerre mondiale, avec plusieurs qui sont dans le déni, d'autres dans le fatalisme et d'autre encore dans la conscience du problème mais qui repoussent l'échéance en attendant que les autres commencent. En réalité, l'inertie agit un peu comme un barrage qui empêche les actions de se produire, mais chaque action menée par des précurseurs agit comme une fissure dans le barrage.
Le lien vers la bédé ici:
http://www.stuartmcmillen.com/fr/comic/le-deni-de-hitler/ (bouger les flèches du clavier pour avancer).
Sinon, comme beaucoup ici je ne vais pas voter PLC, mais s'il y avait deux tours entre libs et conservateurs, je voterais libéral. L'état du monde (climat et biodiversité), c'est l'enjeu maître de toute l'histoire de l'humanité. Rien n'a de sens si la Terre est dévastée comme elle est en voie de l'être. Aucune cause, ni la souveraineté, ni les inégalités, ni le racisme ou la laïcité, rien n'a de sens dans un monde dévasté.
Je ne fais pas partie des paranos, des défaitistes, des hystériques et des négatifs. Je crois, comme je l'ai déjà dit, que la race humaine a plus d'un tour dans son sac et qu'elle trouvera les moyens de sa survivance. Je refuse de céder à la panique et de m'imaginer d'avance des scènes apocalyptiques qui ne sont pour l'instant que dans l'imaginaire des gens et qui ont encore toutes les chances de ne pas se réaliser.
Aucune chance d'éviter l'effondrement de la civilisation thermo-industrielle avant 2040.
Pour le Rapport Meadows dans les années 70 (1972 je pense), les chercheurs du MIT ont décrit l'évolution de certains paramètres clé de notre développement. Près de 50 ans plus tard, tout est confirmé.
Le Rapport ne soulignait même pas le réchauffement. Cependant, le dernier rapport du GIEC est explicite sur le sujet. Passé la barre des 2 degrés, une série de boucles de rétroactions va se mettre en branle:
Je reprend des passages d'un texte d'un ami qui est aussi conférencier sur le sujet:
"Un effondrement type scénario business as usual de Meadows (rapport au club de rome) à court terme :
donc, au niveau mondial, un maximum économique dans la décennie 2020, un max démographique décennie 2030, un max pollution décennie 2040
Un maximum de pollution vers 2040, car, avec une récession économique longue durée d'ici 2 ou 3 ans, allons-nous utiliser des moyens pour réduire les émissions de GES dans le 2 prochaines décennies alors que nous serons de moins en moins riche et stable ?
Je ne le pense pas et donc nous atteindrons probablement 450ppm d'ici 2040.
Et si nous atteignons 450ppm après 2040, le reste viendra tout seul !
Donc des émissions GES en fortes croissance jusque vers 2040 à cause des activité humaines (identique RCP8.5, un des scénarii du rapport du GIEC de 2013)
Et donc un +3°C par rapport a 1750 en 2050 (ou un +2°C par rapport a maintenant).
Ce qui déclenche les rétroactions de déforestation et baisse de l'abedo, selon l'étude de Nature
Et malgré une forte baisse de 60% des émissions humaines entre 2040 et 2070 (causé par la récession mondiale longue durée commencée vers 2020 et le fait que la mortalité mondiale a triplée, tout comme la pauvreté), les forêts et les sols prennent cher et rejettent des GES et la concentration en GES continue de grimper toute seule
Ce qui permettrait d'atteindre le +5°C en 2100 et déclencher les autres rétroactions pour nous amener à n'importe quoi entre +5°C et +15°C dans les siècles à venir, ce qui est synonyme de : "tu nais et paf tu meurs aussitôt"
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Je reviendrai dès que j'ai un peu de temps pour discuter de tout cela.
Évidemment, notre désaccord entre lui et moi est que je ne crois pas à l'hypothèse du business as usual. Je pense qu'on va réussir à donner un coup de barre et, qu'en parallèle au ralentissement économique et à l'éclatement des bulles financières, on va réussir à limiter les dégâts (on va éviter le scénario "Vénus" et le scénario "Étuve", mais on ne va pas sauver notre mode de vie, ni la croissance, ni les populations les plus vulnérables). L'étude des divers effondrements de l'Histoire (l'effondrement de l'âge du bronze, de l'empire Romain, etc.) peuvent nous éclairer sur ce qui va nous arriver, assez bientôt (mais sans doute un peu plus tardivement de ce côté-ci de l'Amérique).