La loi 101 est d'abord devenue illégale au Canada pour éviter qu'elle ne fasse jurisprudence et qu'une province anglophone, genre le Manitoba, fasse pression sur sa communauté francophone jusqu'à ce qu'elle disparaisse. Parce qu'à l'époque de la loi 101, il n'y avait plus aucun service francophone au Manitoba, et je pense que c'est un peu ça qu'on a voulu éviter. Remarquez que 40 ans plus tard, les lois ne sont toujours pas traduites en français là-bas.
Pour le reste, on s'entend que la loi 103, c'est une grosse farce gouvernementale pour plaire à une élite. Pour envoyer ton enfant pendant trois ans dans une école privée non-subventionnée, il faut que t'aies du cash. Beaucoup de cash. Et c'est drôle, mais ce sont souvent les gens qui ont de l'argent qui vont ensuite contribuer à la caisse des partis. Je pense qu'à la limite, ça n'a strictement rien à voir avec l'éducation, c'est vraiment juste une question de politique interne (et ce n'en est pas moins dégoûtant).
Cela étant, je ne pense pas que le statut de notre langue soit actuellement irréversible, et non, je ne pense pas non plus que légiférer témoigne d'une disparition inévitable. Pas en situation diglossique. Pour moi, c'est une question de volonté nationale. Le problème, c'est que protéger le fait français ne devrait pas être relié à l'indépendance ou à la souveraineté du Québec, ce devrait être une préoccupation de tous les gouvernements. Il existe très certainement une série de mesures qu'on pourrait mettre en place pour maintenir le niveau d'usage du français et l'augmenter, mais tant que des bien-pensants torontois vont associer la chose à du fascisme, y'a peu de chances qu'un gouvernement libéral se mouille les pieds.