Girard dans je Journal de Québec:
"À l’aube de la présentation du second budget du gouvernement Couillard, il ne fait pas de doute aux yeux de l’Institut Fraser que «la piètre performance économique du Québec» est en partie attribuable à la fragilité de nos finances publiques.
Quelle est la principale cause de cette fragilité? L’ampleur de la dette nette de la province, c’est-à-dire la dette brute moins les actifs financiers du gouvernement.
Au cours des 10 dernières années, la dette nette a augmenté de 93 %, passant de 99 milliards en 2004-05 à 191 milliards d’ici la fin mars 2015. Cela équivaut à une dette nette de 23 300 $ par tête de Québécois. Pendant cette même période, la croissance économique grimpait à peine de 35 %. La dette nette du gouvernement du Québec a ainsi presque doublé, pour atteindre quelque 51 % du PIB de la province.
Le gouvernement du Québec présente ainsi la pire fiche de toutes les provinces canadiennes au chapitre du ratio dette nette versus PIB. C’est l’Ontario qui arrive au deuxième rang des provinces les plus surendettées: sa dette nette équivaut actuellement à 39 % du PIB de la province.
Comme on peut le constater, le Québec cavale «solidement» en tête de l’endettement gouvernemental.
En quoi cela est-il si grave? Cette dette nette de 191 milliards nous coûte annuellement 10,8 milliards en frais d’intérêt sur les emprunts. Le gouvernement du Québec se trouve ainsi à consacrer au financement de sa dette rien de moins que 11,2 % de toutes ses recettes publiques (impôts, taxes, transferts fédéraux, revenus de sociétés d’État, etc.).
On conviendra que ces 10,8 milliards de frais d’intérêt que le gouvernement verse à ses prêteurs ne génèrent aucune retombée économique. C’est du pur gaspillage d’argent jeté par les fenêtres de l’Assemblée nationale.
Imaginez un instant ce qu’il serait possible de faire avec ces 10,8 milliards de dollars en matière de prestations de services publics ou d’allègement fiscal.
Si le régime fiscal du Québec apparaît gourmand, ce n’est pas le fruit du hasard. La facture élevée des frais d’intérêt de la dette en est en partie responsable.
Il est important de rappeler ici que le Québec présente le plus haut taux marginal d’impôt de toutes les provinces, avec la Nouvelle-Écosse.
Autre «honneur» à notre fiche: pour recevoir une rente identique à celle versée aux autres Canadiens par le Régime de pensions du Canada (RPC), nous devons payer à la Régie des rentes du Québec (RRQ) un taux combiné de cotisations patronales et salariales supérieur.
Pour l’année en cours, le taux de cotisations est 10,50 % à la RRQ à comparer à 9,90 % au RPC.
Les chercheurs de l’Institut Fraser recommandent au gouvernement libéral d’opter pour des mesures financières nettement plus audacieuses que les austères mesures déjà mises en place à la suite du premier budget du ministre des Finances Carlos Leitao."