La solution agréable serait une forte croissance économique qui gonflerait les revenus du gouvernement et des travailleurs, mais comme la population du Québec est la plus vieille d'Amérique et que la population active commence à baisser ( alors que celle de l'Ontario a augmenté de 60 000 l'an passée par exemple) il n'y a pas grand chose à espérer de ce côté.
L'austérité est le contraire de la croissance. Comment veux tu stimuler la croissance quand les gens perdent leur emplois, qu'ils doivent mettre la main dans leur poche à tout bout de champ, quand les biens essentiels augmentent sans arrêt? Que la population soit vieille ou jeune, ça ne change pas le fait que faire des mises à pied et couper dans des services essentiels, ça nuit à l'économie.
Mais voilà, la où j'ai un sérieux problème, c'est quand ces programmes sont financés à crédit.
Qui détermine ce qui est financé à crédit? Moi je dirais que ce sont les subventions aux entreprises et les crédits et reports d'impôts, les salaires des députés et des ministres, ceux des hauts cadres genre recteurs d'universités, bien des projets d'infrastructures qui sont en fait des subventions aux transport marchand routiers, ou carrément des deals entre amis aux frais du public, les contrats truqués assurément, etc.
Certainement pas les aides au devoirs, les petits déjeuners, les programmes de réinsertion sociale, les joujouthèques, les bibliothèques municipales, les services de garde, les formations universitaires, la recherche scientifique, la conservation des écosystèmes, les centres d'aides aux alcooliques/démunis/femmes battues/enfants pauvres/analphabètes, etc. Certainement pas les emplois des éducatrices spécialisées, des chargés de projets en économie d'énergie, des infirmières scolaires, des chargés de cours, des inspecteurs en environnement, etc. et ni leurs emplois, ni leurs fonds de retraite.
C'est le superflu qui est à crédit, pas l'essentiel. Voilà pourquoi mon message et celui de Currius sont des réponses pertinentes à ton discours. Pour définir ce qui est essentiel (non seulement en termes de valeurs humaine, mais aussi en termes d'économie) et ce qui est superflu. Tu reprends à ton compte le discours de droite baloney genre radio X qui prend pour acquis que ce qui coûte le plus cher, c'est ce qui distribue plutôt que ce qui s'accumule. Et que par conséquent, c'est ce qui doit être coupé.
De ce que j'en sais, jamais un modèle économique marchand n'a autant récompensé l'avoir et découragé le travail et la production que le nôtre. Il y a une différence entre être «anti-capitaliste» et admettre qu'il y a quelque chose qui cloche actuellement.
Mon point il est là: on ne génère pas assez de richesses pour supporter l'ensemble des programmes sociaux qu'on se donnent.
C'est encore à prouver.
Je ne dis pas que certains programmes sociaux ne sont pas utiles pour l'avenir, mais ceux-ci devraient s'autofinancer.
Voyons.
Tu connais ça l'agriculture? C'est comme si tu séparais ta saison en trois partie: printemps, été et automne, et que tu demandais à chaque partie de s'autofinancer. La partie printemps aura toujours plus de coûts, et la partie automne profite de la plupart des récoltes. Dans une société c'est pareille. Les enfants, les étudiants, ceux qui pognent une débarque dans leur vie, c'est comme le printemps, on travaille dessus. Et les taxes et impôts, la baisse de criminalité ou d'accidents, des gens en meilleurs santé, des gens qui travaillent et consomment, c'est la récolte et le retour sur l'investissement.
Tu ne peux pas demander au «printemps» de s'autofinancer. Ni aux bébés.
Ça c'est une dérive complètement absurde de «l'ultra-libéralisme», mais je suis sûr que ça serait le rêve de plusieurs. Endettez-vous dès la naissance et remboursez ce que vous avez couté en biberons et en purées. Endettez-vous quand vous avez un accident, quand vous voudrez étudier, et débrouillez-vous quand vous serez trop vieux.
Quand l'État prend trop en charge une population, il s'en suit une inévitable déresponsabilisation et une ignorance du coût véritable des services, en plus d'une incitation moindre à travailler,
C'est éventuellement un effet pervers véritable qu'il faut évidemment prendre au sérieux. Mais ce n'est pas ça qui cause les problèmes économiques actuels.
L'idéal est un équilibre, où il y a un filet minimum qui assure l'essentiel, mais pas trop confortable non plus pour que le travail soit encore le meilleur moyen d'améliorer son sort.
On n'en est plus là du tout!!!
Les gens se font mettre à la porte. Ce n'est quand même pas de leur faute. Tu crois que c'est en rendant la situation pire encore pour les chômeurs que tu vas stimuler l'emplois? Même si tu fusillais à vue tous les chômeurs, c'est les employeurs qui engagent ou mettent à la porte. Ce sont les clients qui ont ou qui n'ont pas de l'argent à mettre (qui ont un emplois ou non, une sécurité financière ou non...).
Il vaut bien mieux mettre des mesures qui encouragent l'emplois, la consommation et la sécurité financière au cœur de la population. Là où l'économie se passe réellement.
L'austérité fait le contraire.