Ceci est un forum public. Les Cowboys Fringants dalporto se dissocient des opinions émises sur ce forum.

 L'Encyclopédie du Peuple

Auteur Sujet: La culture du viol  (Lu 774870 fois)

Plume

  • Sur la Lune
  • Membre
  • ***
  • Messages: 1920
  • Soleil de minuit
  • Respect: +342
La culture du viol
« Réponse #7350 le: juillet 05, 2022, 07:15:33 pm »
0


Et les conséquences (d’ordre psychologique, etc.) dudit crime [...] sur la victime ?


« Leurs conséquences sur la victime sont importantes », note le juge Matthieu Poliquin […]. « Tristesse, déception, colère, frustration, honte, gêne, crainte de croiser l’accusé, hypervigilance, perte de confiance en elle, difficulté à faire confiance aux autres, isolement, insomnie, cauchemars, sentiment de culpabilité et d’injustice », énumère-t-il dans son jugement rendu le 21 juin dernier. Qui plus est, elle a été en arrêt de travail pendant cinq mois, une situation dont elle a vécu les répercussions financières pendant deux ans. » https://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-faits-divers/2022-07-05/agression-sexuelle/le-dpcp-portera-en-appel-l-absolution-d-un-ingenieur-accordee-pour-proteger-sa-carriere.php


« L’absolution dépend de l’intérêt véritable [c’est notamment pour cela que le juge s’est beaucoup concentré là-dessus] : Au-delà du type d’infraction, le Code criminel prévoit que l’absolution doit être dans « l’intérêt véritable de l’accusé ». Les tribunaux se sont penchés à maintes reprises sur le sens de cette expression. Généralement, ce critère sera rempli si l’accusé est une personne de bon caractère, sans antécédent judiciaire, qui ne présente pas de problème en matière de dissuasion spécifique ni de réhabilitation et pour qui les répercussions d’une condamnation seraient particulièrement néfastes. Cela signifie, notamment, que le tribunal ne doit pas craindre que l’accusé récidive. Pour bien illustrer ce que signifie l’expression « intérêt véritable », voici des exemples de personnes chez qui un tel intérêt pourrait être reconnu par les tribunaux : Un jeune adulte; Un étudiant; Une personne qui perdrait son emploi en raison d’un antécédent judiciaire; Une personne qui doit voyager à l’étranger, par exemple aux États-Unis, que ce soit pour le travail ou encore pour visiter de la famille; Une personne qui fait partie d’un ordre professionnel; Une personne retraitée qui n’a jamais eu de problème avec la justice; Une personne avec un statut précaire au Canada, que ce soit celui de résident permanent ou un autre.

En plus des précédents critères, l’absolution ne doit pas nuire à l’intérêt public. Attention, cela ne veut pas dire que l’absolution doit être dans l’intérêt public; seulement, elle ne doit pas y nuire. Le terme « intérêt public » renvoie à l’intérêt général des membres de la société. Pour évaluer cet intérêt, les tribunaux considèrent la gravité de l’infraction, son incidence dans la communauté, l’attitude du public à l’égard de cette infraction et la confiance du public en l’administration de la justice. Également, le juge qui évalue la possibilité d’accorder une absolution gardera en tête l’objectif pénologique de dissuasion générale. Cela signifie qu’il devra déterminer si une condamnation est requise pour dissuader le public de commettre l’infraction en cause. L’évaluation de l’intérêt public requiert la considération de nombreux éléments, particuliers à chaque dossier. » https://www.verreaudufresneavocats.com/criminel-et-penal/absolution-eviter-casier-judiciaire/


En France, la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), couramment appelée "plaider-coupable", ne serait même pas possible en cas de viol, étant donné qu’elle n’est pas possible en matière criminelle. https://www.vie-publique.fr/fiches/268576-quest-ce-que-la-crpc-ou-plaider-coupable ; https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGISCTA000006167486/ (Reste que dans les faits, un certain nombre de viols sont "correctionnalisés" : https://www.lanouvellerepublique.fr/tours/indre-et-loire-coupable-d-un-viol-son-crime-est-correctionnalise ; https://www.village-justice.com/articles/correctionnalisation-viol-point-vue-avocat-victime-par-Carine-DURRIEU-DIEBOLT,24384.html ; https://www.victimedeviol.fr/quand-le-viol-n-est-plus-un-crime.html...)
« Si la musique nous est si chère, c'est qu'elle est la parole la plus profonde de l'âme, le cri harmonieux de sa joie et de sa douleur. » (Romain Rolland)

Plume

  • Sur la Lune
  • Membre
  • ***
  • Messages: 1920
  • Soleil de minuit
  • Respect: +342
La culture du viol
« Réponse #7351 le: juillet 05, 2022, 07:16:56 pm »
0



Finalement c'est porté en appel. Bravo DPCP.


Pas surprenant...



En effet... C'est une bonne chose.
« Si la musique nous est si chère, c'est qu'elle est la parole la plus profonde de l'âme, le cri harmonieux de sa joie et de sa douleur. » (Romain Rolland)

Plume

  • Sur la Lune
  • Membre
  • ***
  • Messages: 1920
  • Soleil de minuit
  • Respect: +342
La culture du viol
« Réponse #7352 le: juillet 05, 2022, 07:20:10 pm »
0




Il y a un principe de justice qui est que quand on a purgé sa peine on a pas à porter cela toute sa vie même pour des crimes horribles.


T'as jamais entendu parlé d'un casier judiciaire, n'est-ce pas ?


Si c'est vrai c'est une exception mais qui est cadré par la justice par par l'employeur et si je ne m'abuse le casier judiciaire est secret et il n'est légitime d'être demandé par l'employeur que dans des cas particuliers ou des postes particuliers.



https://www.village-justice.com/articles/casier-judiciaire-contenu-effacement,36379.html#comments

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F14710
« Si la musique nous est si chère, c'est qu'elle est la parole la plus profonde de l'âme, le cri harmonieux de sa joie et de sa douleur. » (Romain Rolland)

Plume

  • Sur la Lune
  • Membre
  • ***
  • Messages: 1920
  • Soleil de minuit
  • Respect: +342
La culture du viol
« Réponse #7353 le: juillet 05, 2022, 07:23:40 pm »
0


Parceque dans ce cas précis il y a un lien direct entre le comportement du mec et l'image de l'entreprise.

Alors que dans le cas présent aucun. Tu imagines si au seul prétexte,  je ne sais pas que tu as été vu et pris en photo ivre à une soirée ton employeur te vire ? Ce serait une intrusion inadmissible dans ta vie privée.



Oui, chez nous, il y a le critère du « trouble caractérisé au sein de l’entreprise », notamment.

« Les faits relevant de la vie privée du salarié ne peuvent pas, en principe, justifier le licenciement disciplinaire du salarié. Selon la jurisprudence de la Cour de Cassation, il y a tout de même des exceptions qui justifient une cause réelle et sérieuse de licencier : - Si les faits se rattachent à la vie professionnelle du salarié, le licenciement peut être justifié (Cass. soc. 21-5-2002 n° 00-40.222) ; - si les faits constituent un manquement du salarié à ses obligations découlant de son contrat de travail (Cass. soc. 3-5-2011 n° 09-67.464) ; - si le comportement tiré de la vie privée du salarié a causé un trouble caractérisé au sein de l’entreprise (Cass. soc. 16-9-2009 n° 08-41.837). » https://potin-avocat.fr/la-condamnation-penale-dun-salarie-peut-justifier-son-licenciement-si-les-faits-relevant-de-sa-vie-privee-ont-cause-un-trouble-au-sein-de-lentreprise/ ; https://www.juritravail.com/Actualite/lorsqu-une-condamnation-penale-justifie-le-licenciement-du-salarie/Id/25103

« Les infractions commises par un salarié dans le cadre de sa vie extra-professionnelle ne peuvent pas être considérées comme des manquements à la discipline de l’entreprise. Ainsi, un fait étranger à l’exécution du contrat de travail, quand bien même il ferait l’objet de poursuites pénales, ne peut pas justifier une sanction disciplinaire à l’encontre du salarié concerné. Tout licenciement prononcé en méconnaissance de cette règle est susceptible d’être annulé en cas de violation d’une liberté fondamentale, en l’occurrence le droit au respect de la vie privée. Il sera jugé sans cause réelle et sérieuse dans les autres cas (Cass. soc. 29-9-2014 no 13-18.344 FS-D : RJS 12/14 no 838).
Mais, lorsque le comportement du salarié est de nature à créer un trouble caractérisé au sein de l’entreprise, l’employeur peut décider de prononcer son licenciement, lequel n’a alors aucun caractère fautif. Ainsi, des faits commis en dehors du lieu et du temps de travail peuvent, compte tenu de leur gravité et de leur impact sur les autres salariés ou de l’atteinte qu’ils portent à la réputation de l’entreprise, constituer un trouble objectif caractérisé dans l’entreprise, susceptible de justifier le licenciement du salarié. Tel est par exemple le cas lorsque la condamnation pénale du salarié, reconnu coupable de viol sur un enfant dont la mère était également salariée de la société, a suscité une vive émotion au sein de l’entreprise, entraînant la mise en place d’une cellule psychologique pour assurer un soutien des salariés, ainsi que l’obligation pour l’employeur d’intervenir à de multiples reprises pour prévenir la propagation de rumeurs à ce sujet (Cass. soc. 26-9-2012 no 11-11.247 F-D : RJS 12/12 no 922).
À l’inverse, a été jugé sans cause réelle et sérieuse le licenciement d’un salarié en raison des violences exercées sur son épouse, ce dernier exerçant les fonctions de garde-malade au sein d’une association chargée de l’accueil et de la prise en charge de personnes handicapées mentales ou souffrant de troubles de comportement, au motif que les éléments produits par l’employeur ne permettaient pas de caractériser l’existence d’un trouble objectif au sein de l’association (Cass. soc. 1-2-2017 no 15-22.302 F-D).
Reste le cas dans lequel les faits commis caractérisent un manquement à une obligation contractuelle, notamment lorsque les faits en cause caractérisent une violation de l’obligation de loyauté envers l’entreprise (Cass. soc. 5-2-2014 no 12-28.255 F-D) ou de l’obligation de probité inhérente au contrat de travail (Cass. soc. 8-11-2011 no 10-23.593 F-D). De tels manquements justifient alors le licenciement pour motif disciplinaire. Lorsque le dommage causé ne résulte pas de l’inexécution d’une obligation contractuelle, la société conserve toutefois la possibilité d’engager devant une juridiction civile de droit commun la responsabilité délictuelle du salarié (CA Nîmes 22-9-2009 no 08/05450 ; CA Caen 17-5-2013 no 11/01046 ; CA Lyon 10-3-2016 no 15/09164). » https://www.raphael-avocats.com/wp-content/uploads/2017/05/Francis-Lefebvre-le-salari%C3%A9-objet-de-poursuites-p%C3%A9nales-quelles-actions-pour-lemployeur-2017.05.10.pdf


--- --- ---


« Au lendemain de la publication de plusieurs articles faisant état de ce jugement controversé, l’employeur de l’ingénieur Simon Houle, Canimex, a confirmé que ce dernier avait été licencié […]. Sans vouloir détailler les raisons de cette décision, le vice-président des ressources humaines de l’entreprise, Michel Goulet, a mentionné « les valeurs de [l’]organisation qu’il n’était pas en mesure de maintenir ». L’Ordre des ingénieurs, dont Simon Houle est toujours membre, a affirmé de son côté prendre « au sérieux la réputation et la dignité associées » au titre réservé d’ingénieur. « Toutefois, en vertu du droit professionnel, l’Ordre ne peut pas commenter de dossier spécifique », a-t-on souligné. « Il est à noter que le Code des professions prévoit que les membres d’ordres professionnels – dont les ingénieurs – peuvent faire l’objet d’une sanction disciplinaire s’ils sont déclarés coupables ou plaident coupables à une infraction criminelle », précise-t-on également. » https://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-faits-divers/2022-07-05/agression-sexuelle/le-dpcp-portera-en-appel-l-absolution-d-un-ingenieur-accordee-pour-proteger-sa-carriere.php

« Modifié: juillet 05, 2022, 07:49:06 pm par Plume »
« Si la musique nous est si chère, c'est qu'elle est la parole la plus profonde de l'âme, le cri harmonieux de sa joie et de sa douleur. » (Romain Rolland)

Plume

  • Sur la Lune
  • Membre
  • ***
  • Messages: 1920
  • Soleil de minuit
  • Respect: +342
La culture du viol
« Réponse #7354 le: juillet 05, 2022, 07:36:56 pm »
0

En parlant de cela (= infractions à caractère sexuel), j'ai lu ceci il y a quelques jours : https://www.rollingstone.fr/r-kelly-condamne-a-30-ans-de-prison-pour-racket-et-trafic-sexuel/.
« Si la musique nous est si chère, c'est qu'elle est la parole la plus profonde de l'âme, le cri harmonieux de sa joie et de sa douleur. » (Romain Rolland)

Lisa

  • A toujours raison
  • Membre
  • ******
  • Messages: 14599
  • Jeannette officielle du forum
  • Respect: +1317
La culture du viol
« Réponse #7355 le: juillet 05, 2022, 07:39:45 pm »
+2
L'Actualité en même pense comme sharl:
"It's amazing how I can feel sorry for you and hate you at the same time. I'm sure there's a German word for it." - Lisa

Le Jam

  • Membre
  • ******
  • Messages: 12661
  • Homme blanc privilégié
  • Respect: +203
La culture du viol
« Réponse #7356 le: juillet 06, 2022, 04:29:43 am »
0

En France il serait condamné pour viol et pas seulement agression sexuelle

Chez nous, il serait effectivement davantage question du crime de viol ; c'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai cité un article du Code pénal (français) relatif au viol lorsque j'ai abordé la question des circonstances aggravantes.


Citer
Après je ne suis pas juge, je ne connais pas le dossier

Tu as raison de le préciser. Nous n'avons ni le dossier ni la décision intégrale sous les yeux ; nous nous contentons de commenter les phrases susmentionnées. Ce que l'on sait, c'est que l'individu en question a reconnu les faits qui lui étaient reprochés et a été reconnu coupable, mais a bénéficié d'une absolution conditionnelle car le juge a estimé que les conditions légales étaient réunies.


D'ailleurs je trouve que la définition Française de la notion de viol pénale pose des problèmes, des problèmes qui conduise ine fine à la dévaluation des "vrais viols".

Je veux dire que selon la définition Française le type qui se prend une matraque dans le cul lors d'une interpélation est victime d'un viol (affaire Théo https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Th%C3%A9o), la gynécologue qui a introduit violemment ses doigts dans le vagin de sa passiente sans la prévenir peut être condamnée pour viol (affaire Chrysoula Zacharopoulou https://www.liberation.fr/politique/remaniement-la-secretaire-detat-chrysoula-zacharopoulou-accusee-de-viol-conservee-au-gouvernement-20220704_EZ5WOMACDBEGHAB2X7SQNDQZHU/). Hors ces agressions aussi grâves peuvent elles sembler n'ont rien avoir avec un viol au sens sociologique du terme, ses mécanismes, les traumatismes qui y sont associés etc...

Trop de choses différentes sont associées au même crimes et contrairement à ce que certains pensent ça ne renforce pas la notrioon sociale du viol au contraire ça diminue je pense dans la société la gravité du crime.

Autre problème, légalement un conjoint qui force un peu sa femme pour avoir un relation sexuelle sera auteur légalement d'un viol et risquera la même peine. Hors ce n'est pas une agression comparable à celle d'un prof qui viol son élève, à un type qui agresse une inconnue dans la rue ou un oncle qui force sa nièce à lui faire une pipe (l'antériorité n'est pas la même, les rapports de forces ne sont pas les mêmes, les traumatismes sont psychologiques sont incomparables).

Je ne dis pas que c'est bien de forcer sa femme à avoir une relation sexuelle mais dire que ce type est un violeur comme le type qui a agressé une femme dans le métro pour la forcer à un rapport, non seulement les gens ne vont pas voir dans ce mari poussif un horrible violeur mais en plus certains risquent même de penser que finalement violer une inconnue dans la rue c'est peut être pas si grave.
"Va te coucher t'es saoul"

Tam

Le Jam

  • Membre
  • ******
  • Messages: 12661
  • Homme blanc privilégié
  • Respect: +203
La culture du viol
« Réponse #7357 le: juillet 06, 2022, 04:37:53 am »
0
L'Actualité en même pense comme sharl:


En même temps faire une comparaison physique comme ça pour dire qu'ils sont les mêmes, on est pas loin du racisme audieux qui voudrait que les noirs pensent pareil et que si on est noir on défend les noirs et si on est blanc on défend les blancs alors même qu'il me semble que l'enjeux de la scoiété occidentale et encore plus vu du point de vu d'un gauchiste progressiste devrait être justement de s'émanciper au maximum de ce type de contingeances.

On est pas si loin que ça de la Phrénologie https://fr.wikipedia.org/wiki/Phr%C3%A9nologie et des heures les plus sombres de notre histoire. Mais je serais toujours surprris de constater que les propositions racistes ou les idées réductrices les plus décomplexées viennent souvent de ceux qui prétendent le plus les combattre.

C'est ainsi qu'on a des progressistes virulents qui veulent de la discrimination positive alors que la discrimination positive c'est le système des vases communiquant un du verre à moitié vide ou à moitié plein c'est toujours c'est un système (systémique ça devrait parler à certain) qui consiste à s'opposer à l'accès légitime à quelque chose pour favorise une autre personne sur la base de critères autres que la compétence.

C'est des gens comme Tam qui pensent légitime qu'une entreprise se substitue à la justice pour appliquer une forme de peine ou de discrimination sous le critère unilatérale et subjectif de "justice évidente", cet espèce d'ether de justice.
"Va te coucher t'es saoul"

Tam

Berslak

  • Un titre.
  • Membre
  • *****
  • Messages: 7794
  • Un texte.
  • Respect: +659
La culture du viol
« Réponse #7358 le: juillet 06, 2022, 09:40:18 am »
0
Moi, c'est la jeunesse du juge qui m'étonne sur la photo. Il a quasiment l'air d'être encore dans la vingtaine.

Un peu comme si Snookey était rendu juge...
Je suis ici seulement pour m'exprimer un peu et non pour discuter activement sur plusieurs messages. Merci de respecter mon désir de m'exprimer à petites doses.

Le Jam

  • Membre
  • ******
  • Messages: 12661
  • Homme blanc privilégié
  • Respect: +203
La culture du viol
« Réponse #7359 le: juillet 06, 2022, 09:41:32 am »
0
Moi, c'est la jeunesse du juge qui m'étonne sur la photo. Il a quasiment l'air d'être encore dans la vingtaine.

Un peu comme si Snookey était rendu juge...

Je suis d'accord, on a souvent l'impression que pour être juge il faut une certaine ancienneté, pas être un jeune qui va se bourrer la gueule avec ses potes le weekend après le boulot.
"Va te coucher t'es saoul"

Tam

plsavaria

  • Hors-Québec
  • Membre
  • *****
  • Messages: 5089
  • Respect: +487
La culture du viol
« Réponse #7360 le: juillet 06, 2022, 09:55:52 am »
0
Moi, c'est la jeunesse du juge qui m'étonne sur la photo. Il a quasiment l'air d'être encore dans la vingtaine.

Un peu comme si Snookey était rendu juge...

Ça prend juste une décennie atteindre 10 ans d'expérience en tant qu'avocat!

Tam!

  • Membre
  • *******
  • Messages: 18759
  • Respect: +2206
La culture du viol
« Réponse #7361 le: juillet 06, 2022, 10:37:30 am »
0

C'est des gens comme Tam qui pensent légitime qu'une entreprise se substitue à la justice pour appliquer une forme de peine ou de discrimination sous le critère unilatérale et subjectif de "justice évidente", cet espèce d'ether de justice.

Pourquoi tu insistes la-dessus?

Tu ne vois pas la différence entre une entreprise qui veut se débarasser d'une personne toxique parce que ça les met sur la selette et une entreprise qui se"substitue" à la justice?

Tu penses vraiment que je me dis que l'employeur s'est dit " on va corriger la situation injuste qui a eu lieu en congédiant cet homme". C'est plutôt " shit, notre image en prend un coup, on va devoir congédier ce gars-là".  Ensuite moi j'ai le droit de me réjouir de ça. J'étais juste surpris d'apprendre qu'une entreprise privé non syndiqué ne pouvait pas congédier qui elle voulait quand elle voulait. Je ne dis pas que ça devrait être ça, mais j'ai assez vu de gens se faire mettre à la porte pour moins que ça, d'où ma surprise.

Anyway ils l'ont sacré dehors, ça doit bien pouvoir se faire, hein?
Ex-emo viré woke et pseudo-homo-sophistiqué avec le temps

Le Jam

  • Membre
  • ******
  • Messages: 12661
  • Homme blanc privilégié
  • Respect: +203
La culture du viol
« Réponse #7362 le: juillet 06, 2022, 10:43:09 am »
0

C'est des gens comme Tam qui pensent légitime qu'une entreprise se substitue à la justice pour appliquer une forme de peine ou de discrimination sous le critère unilatérale et subjectif de "justice évidente", cet espèce d'ether de justice.

Pourquoi tu insistes la-dessus?

Tu ne vois pas la différence entre une entreprise qui veut se débarasser d'une personne toxique parce que ça les met sur la selette et une entreprise qui se"substitue" à la justice?

Tu penses vraiment que je me dis que l'employeur s'est dit " on va corriger la situation injuste qui a eu lieu en congédiant cet homme". C'est plutôt " shit, notre image en prend un coup, on va devoir congédier ce gars-là".  Ensuite moi j'ai le droit de me réjouir de ça. J'étais juste surpris d'apprendre qu'une entreprise privé non syndiqué ne pouvait pas congédier qui elle voulait quand elle voulait. Je ne dis pas que ça devrait être ça, mais j'ai assez vu de gens se faire mettre à la porte pour moins que ça, d'où ma surprise.

Anyway ils l'ont sacré dehors, ça doit bien pouvoir se faire, hein?


Je pense que ta réaction est symptomatique et je le souligne, c'est tout, tu incarnes souvent un courant de pensée et des dérives que je dénonce c'est tout.
"Va te coucher t'es saoul"

Tam

Tam!

  • Membre
  • *******
  • Messages: 18759
  • Respect: +2206
La culture du viol
« Réponse #7363 le: juillet 06, 2022, 10:54:00 am »
0
Ma réaction est assez normale je trouve, mais bon, tu dois considérer ça woke j'imagine.

Tu penses ques si on faisait un sondage dans la population en posant la question "Est-ce que cet homme devrait être congédié" ou " congédiriez vous cet homme si vous étiez son employeur?", tu penses que ça serait pas 80% et plus de "oui"?

Tu verrais là une "dérive"?

Je sais bien qu'il y a des mécanismes en droit pour protéger quand c'est le temps, et que le tribunal populaire est une chose et la justice en est une autre, mais je pense que j'ai le droit de considérer que son congédiement est une bonne chose sans avoir à subir ton jugement à la con.

Je le répète: Il s'est fait congédier. Y'a rien de farfelue dans ce que j'ai dit depuis le début. Tu me juges à partir de ce que tu connais de moi, de tes a priori. Probablement que tu n,aurais rien dit ça avait été quelqu'un d'autre.



« Modifié: juillet 06, 2022, 10:55:33 am par Tam! »
Ex-emo viré woke et pseudo-homo-sophistiqué avec le temps

Le Jam

  • Membre
  • ******
  • Messages: 12661
  • Homme blanc privilégié
  • Respect: +203
La culture du viol
« Réponse #7364 le: juillet 06, 2022, 11:21:52 am »
0

Tu penses ques si on faisait un sondage dans la population en posant la question

Je pense que la population est conne car elle ne peut plus penser une idée librement, l'éducation est gangrenée par la gauche, les médias sont gangrenés par la gauche et que toute pensée un temps soit peu complexe n'est presque plus possible, elle est simplifiée puis criminalisée.

Il n'y a plus le choix soit on tombe dans le wokisme soit on tombe dans la droite républicaine complotiste la plus conne.

J'essaie de penser mes opinions en dehors de ce que pense statistiquement le reste de la population pour laquelle j'ai le plus grand mépris à l'égard de ce qu'ils "pensent" et manifestement je m'en sors pas trop mal puisque mes opinions ne sont manifestement partagés que par une part très faible proportion de mes congénères.

Et je ne te juges que par rapport à ce que tu écrit ici. D'ailleurs précsément ce n'est pas toi que je juge spécifiquement mes tes propos.

"Va te coucher t'es saoul"

Tam

Tam!

  • Membre
  • *******
  • Messages: 18759
  • Respect: +2206
La culture du viol
« Réponse #7365 le: juillet 06, 2022, 11:34:16 am »
0
Ah ok, encore le coup de moi je suis au dessus de la mêlé, je suis un penseur en dehors de la boîte, je fais de la masturbation intellectuelle et j'adore m'écouter parler...

Imbuvable, comme toujours.

Ex-emo viré woke et pseudo-homo-sophistiqué avec le temps

MadChuck

  • Mad Chuck Norris
  • Membre
  • *********
  • Messages: 32175
  • Ing. BBQ
  • Respect: +2256
La culture du viol
« Réponse #7366 le: juillet 06, 2022, 01:11:23 pm »
+1
J'étais juste surpris d'apprendre qu'une entreprise privé non syndiqué ne pouvait pas congédier qui elle voulait quand elle voulait. Je ne dis pas que ça devrait être ça, mais j'ai assez vu de gens se faire mettre à la porte pour moins que ça, d'où ma surprise.

Tu pensais que le Québec était un right to work state ? Une entreprise qui congédierait quelqu'un en apprenant qu'il est homosexuel, enceinte ou pro-palestine pourrait avoir des ennuis.

https://educaloi.qc.ca/capsules/les-motifs-interdits-de-congediement-et-de-sanctions/
Un employeur a généralement le droit de se séparer d’un salarié ou de le sanctionner. Mais pas pour n’importe quelle raison! Au Québec, certains motifs de congédiement ou de sanction sont illégaux. Même si vous venez à peine d’être embauché, cela ne change rien à l’application de la Loi sur les normes du travail.

Après 2 ans de travail ça devient plus large les congédiement sans cause juste et suffisante:
Un employeur a généralement le droit de se séparer d’un salarié ou de le sanctionner. Mais pas pour n’importe quelle raison! Au Québec, certains motifs de congédiement ou de sanction sont illégaux. Même si vous venez à peine d’être embauché, cela ne change rien à l’application de la Loi sur les normes du travail.


Tu penses vraiment que je me dis que l'employeur s'est dit " on va corriger la situation injuste qui a eu lieu en congédiant cet homme". C'est plutôt " shit, notre image en prend un coup, on va devoir congédier ce gars-là".  Ensuite moi j'ai le droit de me réjouir de ça.

Je ne suis pas sûr si c'est le cas ou du moins, ce serait ultra exagéré dans presque tous les cas, je n'ai aucune idée, c'est qui l'employeur dans cet exemple. La liste de compagnie de génie avec 0 employé où l'on pourrait trouver un acte criminel dans leur passé doit être mince passé une certaine grandeur.

Dans ses histoires c'est souvent shit, plusieurs employés ne seront pas contents si on n'en congédie pas un autre ou encore un classique, n'était pas tellement aimé voila une belle occasion de dire bye et parfois pouvoir utilisé des closes de contrats pour ne pas payer X,Y, Z au départ.

Je ne pense pas qu'il existe une notion de remettre en cause le droit de se réjouir de quoi que ce soit, juste un peu de avant de prendre des positions anti-gauche Tam, penses 2 fois, tu veux vraiment te réjouir d'un Québec qui s'approche d'un Right to work ?

On connait jamais les histoires habituellement, juste des petits snip filtré par un média, t'étais-tu réjouis quand des infirmières ont perdu leur poste à cause d'une panique sociale ?

Pour que tu sois satisfait, pendant combien d'année aucune employeur de la planète devrait engagé cet individu ? (Je pense que c'est le problème en général ici de cette justice très flou), il devrait vivre sur le B.S. jusqu'à sa mort idéalement ? Sur le B.S. juste 5 ans ?

MadChuck

  • Mad Chuck Norris
  • Membre
  • *********
  • Messages: 32175
  • Ing. BBQ
  • Respect: +2256
La culture du viol
« Réponse #7367 le: juillet 06, 2022, 01:16:41 pm »
0
Tu penses ques si on faisait un sondage dans la population en posant la question "Est-ce que cet homme devrait être congédié" ou " congédiriez vous cet homme si vous étiez son employeur?", tu penses que ça serait pas 80% et plus de "oui"?

Tu verrais là une "dérive"?

Ça dépend change la question par la vrai question,

Est-ce que cet homme devrait être employé par aucun employeur pendant:
2 ans
5 ans
10 ans
toujours

S'il commence ça propre entreprise de génie conseil, les gens devrait éviter de faire avec pendant
2 ans
5 ans
10 ans
toujours

À moins que l'on donne un statue spécial à son employeur actuel qu'à son employeur de l'an prochain. Je pense que soudainement une bonne partie du 80% des gens qui aurait répondu oui à la question (J'ai aucun doute) tomberais un peu dans un vide moral. Je me demande combien ici préférerait comme solution, les pères-frères-chum des victimes criss une bonne volé au monsieur (en plus de la thérapie qu'il s'est engagé a suivre et ses années de probation qu'il à reçu) versus lui empêcher le travail et vivre de l'assurance sociale.

Snookey

  • Membre
  • ******
  • Messages: 11401
  • Respect: +749
La culture du viol
« Réponse #7368 le: juillet 06, 2022, 02:53:45 pm »
0
Moi, c'est la jeunesse du juge qui m'étonne sur la photo. Il a quasiment l'air d'être encore dans la vingtaine.

Un peu comme si Snookey était rendu juge...

Je suis éligible dans 4 ans ! (lol)

plsavaria

  • Hors-Québec
  • Membre
  • *****
  • Messages: 5089
  • Respect: +487
La culture du viol
« Réponse #7369 le: juillet 06, 2022, 04:17:41 pm »
0
Moi, c'est la jeunesse du juge qui m'étonne sur la photo. Il a quasiment l'air d'être encore dans la vingtaine.

Un peu comme si Snookey était rendu juge...

Je suis éligible dans 4 ans ! (lol)

Pareil, 310 000$, c'est pas si mal comme salaire de base.
Est-ce que cette augmentation fut recue telle une giffle a la figure, considerant que la Conference des Juges avait recommande 375 000$?

Snookey

  • Membre
  • ******
  • Messages: 11401
  • Respect: +749
La culture du viol
« Réponse #7370 le: juillet 06, 2022, 04:23:53 pm »
0
En tout cas, pour moi ce n'en serait certainement pas une !

dalporto

  • Expert en tout et en rien, mais surtout en rien.
  • Membre
  • ******
  • Messages: 14315
  • Admin capo di tutti i capi
  • Respect: +1826
La culture du viol
« Réponse #7371 le: juillet 06, 2022, 10:01:56 pm »
0
C'était l'avocat de la belle-mère de l'histoire de la filette de Granby?

En tant qu'avocat de la défense, au privé, as-tu le droit de refuser des causes pare que tu trouves ça trop dégueulasse?

Je sais que même ces minables-là ont "besoin" d'un avocat, mais c'est quoi les limites?

À l'aide juridique, j'aimagine que tu prends tout le monde, mais même à ça, si tu y as pas droit, il va toujours finir par y en avoir un qui va dire "oui mon trou d'cul, je vais te défendre"?

Plume

  • Sur la Lune
  • Membre
  • ***
  • Messages: 1920
  • Soleil de minuit
  • Respect: +342
La culture du viol
« Réponse #7372 le: juillet 07, 2022, 02:17:45 pm »
0

Citation de: Le Jam

D'ailleurs je trouve que la définition Française de la notion de viol pénale pose des problèmes, des problèmes qui conduise ine fine à la dévaluation des "vrais viols".

Je veux dire que selon la définition Française le type qui se prend une matraque dans le cul lors d'une interpélation est victime d'un viol (affaire Théo https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Th%C3%A9o), la gynécologue qui a introduit violemment ses doigts dans le vagin de sa passiente sans la prévenir peut être condamnée pour viol (affaire Chrysoula Zacharopoulou https://www.liberation.fr/politique/remaniement-la-secretaire-detat-chrysoula-zacharopoulou-accusee-de-viol-conservee-au-gouvernement-20220704_EZ5WOMACDBEGHAB2X7SQNDQZHU/). Hors ces agressions aussi grâves peuvent elles sembler n'ont rien avoir avec un viol au sens sociologique du terme, ses mécanismes, les traumatismes qui y sont associés etc...

Trop de choses différentes sont associées au même crimes et contrairement à ce que certains pensent ça ne renforce pas la notrioon sociale du viol au contraire ça diminue je pense dans la société la gravité du crime.

Autre problème, légalement un conjoint qui force un peu sa femme pour avoir un relation sexuelle sera auteur légalement d'un viol et risquera la même peine. Hors ce n'est pas une agression comparable à celle d'un prof qui viol son élève, à un type qui agresse une inconnue dans la rue ou un oncle qui force sa nièce à lui faire une pipe (l'antériorité n'est pas la même, les rapports de forces ne sont pas les mêmes, les traumatismes sont psychologiques sont incomparables).

Je ne dis pas que c'est bien de forcer sa femme à avoir une relation sexuelle mais dire que ce type est un violeur comme le type qui a agressé une femme dans le métro pour la forcer à un rapport, non seulement les gens ne vont pas voir dans ce mari poussif un horrible violeur mais en plus certains risquent même de penser que finalement violer une inconnue dans la rue c'est peut être pas si grave.


Sur ces points-là, je ne suis pas d’accord avec toi. Avant-hier, tu as qualifié le jugement rendu dans l’affaire « Simon Houle » de « décision d’une autre époque » et à la lecture de certains propos tenus par le juge en question, j’étais plutôt d’accord avec toi, mais aujourd’hui, ce sont certains de tes propos (tu n’es pas le seul à tenir de tels propos, il est vrai) qui me semblent tout droit venus d’une autre époque, sincèrement… Je vais néanmoins prendre le temps de te répondre.

Qu’entends-tu par « vrais viols » (qu’est-ce qu’un « faux viol » à tes yeux ?) ou par « forcer un peu sa femme » ? Dès lors que les conditions mentionnées dans le Code pénal sont réunies, oui, le crime de viol est constitué. Par conséquent, si, le mari (mais également l’épouse)/concubin/partenaire qui viole sa femme (ou son mari)/concubin(e)/partenaire est un(e) « violeur/violeuse », ou plutôt « commet un ‘vrai’ viol », au même titre que l’inconnu(e) qui viole une personne dans une ruelle sombre. (Il est d’ailleurs à noter que les viols commis par des inconnus sont moins nombreux/fréquents que les viols commis par un proche/une connaissance/un conjoint.) Loin d’être moins grave qu’un autre viol (simple), le viol entre époux (commis au sein du couple, plus largement) constitue même un viol aggravé (circonstance aggravante). (Dans la même veine, selon le Code criminel canadien, « 718.2 Le tribunal détermine la peine à infliger compte tenu également des principes suivants : a) la peine devrait être adaptée aux circonstances aggravantes ou atténuantes liées à la perpétration de l’infraction ou à la situation du délinquant; sont notamment considérées comme des circonstances aggravantes des éléments de preuve établissant : […] (ii) que l’infraction perpétrée par le délinquant constitue un mauvais traitement soit de son partenaire intime […]. 718.201 Le tribunal qui impose une peine pour une infraction qui constitue un mauvais traitement à l’égard d’un partenaire intime prend en considération la vulnérabilité accrue des victimes de sexe féminin […]. » https://laws-lois.justice.gc.ca/fra/lois/C-46/page-112.html#docCont) Je ne vois pas pourquoi le viol conjugal serait forcément moins grave et moins traumatisant qu’un viol commis par un inconnu dans une ruelle sombre… Le foyer est censé être synonyme de « sécurité », il y a un devoir de respect entre époux, une certaine confiance est censée régner au sein du couple, etc. En cas de viol conjugal, il y a non seulement viol, mais également trahison de la part d’un être cher, confiance torpillée, etc. Idem, je ne vois pas pourquoi un viol réalisé au moyen d’un objet (bouteille, manche d’un balai, etc.) ou de doigts serait forcément moins traumatisant qu’un viol réalisé à l’aide d’un pénis, par exemple… Dans un cas comme dans l’autre, il y a un acte de pénétration sexuelle non consenti, une violation de l’intimité, etc. Et les conséquences (d’ordre psychologique, etc.) ne sont pas forcément moins graves. (Je tiens à préciser que dans l’affaire « Théo Luhaka », la qualification de « viol aggravé » a finalement été écartée, conformément à ce qu’avait préconisé le parquet, pour qui « les éléments constitutifs du crime de viol n’étaient pas réunis ». Le principal accusé devra répondre de « violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente ». Par ailleurs, oui, des gynécologues, médecins, etc., ont déjà été condamnés pour de « ‘vrais’ viols ». « Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment » – Loi Kouchner du 4 mars 2002, article L. 1111-4 du Code de la santé publique.)

Dire que tous les viols et que tous les individus ayant commis un viol sont traités de la même manière et encourent la même peine constitue, au minimum, une erreur, car cela n’est pas vrai : il existe des circonstances aggravantes (relatives à l’âge de la victime ; à la particulière vulnérabilité de la victime ; à l’auteur de l’infraction : ascendant, personne ayant une autorité de droit ou de fait sur la victime, conjoint/concubin de la victime/partenaire lié à la victime par un pacte civil de solidarité, viol collectif/en réunion, etc. ; au déroulement de l’infraction : usage ou menace d'une arme, administration d’une substance, etc. ; aux conséquences de l’infraction : mutilation ou infirmité permanente ; etc.), des dispositions spécifiques relatives aux mineurs, le principe d’individualisation des peines ensuite, etc.



S’inscrivant dans une volonté de mieux protéger les mineurs victimes d’incestes, de délits et de crimes sexuels, la loi du 21 avril 2021 est venue modifier le Code pénal, en y apportant des nouveautés. S’agissant du viol, voici quelques nouveautés issues de ladite loi :

« L’élargissement de la définition du viol : Initialement, le viol était défini à l’article 222-23 du Code pénal comme : « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise ». Cette définition, assez restreinte, ne permettait pas d’appréhender certains cas de figure puisque seuls étaient visés les actes de pénétration sexuelle commis sur la personne d’autrui. En conséquence, la loi du 3 août 2018 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, dite loi « Schiappa », a étendu et clarifié la définition du viol en précisant que l’acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, pouvait être « commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur », permettant ainsi de faire tomber sous la qualification de viol le fait, pour une femme, d’imposer un rapport sexuel à un homme par pénétration vaginale pénienne (ou digitale), mais également le fait, pour l’auteur, de pratiquer une fellation non consentie à la victime. Aux termes des modifications apportées par la loi du 21 avril 2021, le viol est désormais défini comme : « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, ou tout acte bucco-génital commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur par violence, contrainte, menace ou surprise ». La notion de viol est ainsi de nouveau élargie puisque les actes bucco-génitaux commis sur la personne d’autrui (homme ou femme) ou de l’auteur (homme ou femme) sont dorénavant clairement inclus dans sa définition.

L’extension de la qualification d’inceste : Avant l’entrée en vigueur de la loi du 21 avril 2021 visant à protéger les mineurs des crimes et délits sexuels et de l’inceste, l’inceste était envisagé dans un paragraphe 3 du Code pénal intitulé « De l’inceste ». L’article 222-31-1 du Code pénal disposait : « Les viols et les agressions sexuelles sont qualifiés d’incestueux lorsqu’ils sont commis par : 1° Un ascendant ; 2° Un frère, une sœur, un oncle, une tante, un neveu ou une nièce ; 3° Le conjoint, le concubin d’une des personnes mentionnées aux 1° et 2° ou le partenaire lié par un pacte civil de solidarité avec l’une des personnes mentionnées aux mêmes 1° et 2°, s’il a sur la victime une autorité de droit ou de fait ». La loi du 21 avril 2021 élargit le champ d’application de la qualification d’inceste puisque le nouvel article 222-22-3 du Code pénal vise désormais les grands-oncles et les grands-tantes. Un viol commis par le grand-oncle ou la grand-tante de la victime sera donc qualifié d’incestueux […].

La nouvelle définition du viol sur mineur : Avant l’entrée en vigueur de la loi du 21 avril 2021, le crime de viol sur majeur ou sur mineur était caractérisé par tout acte de pénétration sexuelle commis sur la personne d’autrui ou de l’auteur par violence, contrainte, menace ou surprise, c’est-à-dire sans le consentement de la victime. Dans tous les cas, il était obligatoire de caractériser un moyen coercitif – la violence, la contrainte, la menace ou la surprise – avec lequel l’acte de pénétration sexuelle intervenait, afin de démontrer le caractère imposé de l’acte. En sus de ce cas général de viol de l’article 222-23 du Code pénal, qui perdure, la loi du 21 avril 2021 a créé deux nouveaux crimes de viols sur mineurs, dont les éléments constitutifs diffèrent de ceux évoqués ci-dessus, afin de protéger au mieux les mineurs des infractions sexuelles les plus graves […].

Le crime de viol sur mineur de moins de 15 ans : Le nouvel article 222-23-1 du Code pénal dispose : « Hors le cas prévu à l’article 222-23, constitue également un viol tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, ou tout acte bucco-génital commis par un majeur sur la personne d’un mineur de quinze ans ou commis sur l’auteur par le mineur, lorsque la différence d’âge entre le majeur et le mineur est d’au moins cinq ans. La condition de différence d’âge prévue au premier alinéa du présent article n’est pas applicable si les faits sont commis en échange d’une rémunération, d’une promesse de rémunération, de la fourniture d’un avantage en nature ou de la promesse d’un tel avantage ». Cet article instaure un seuil de non-consentement pour tout acte de pénétration sexuelle ou tout acte bucco-génital intervenant entre un mineur âgé de moins de 15 ans et un majeur, dès lors que ceux-ci ont au moins 5 ans d’écart. Dans ce cas de figure, l’absence de consentement de la victime mineure (par l’emploi d’un moyen coercitif, à savoir la violence, la contrainte, la menace ou la surprise) n’a donc plus à être caractérisée et établie par les juges. Au titre de l’élément matériel de l’infraction, les juges devront toutefois démontrer l’existence d’un acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, ou d’un acte bucco-génital commis sur la personne du mineur ou de l’auteur […]. La loi du 21 avril 2021 instaure une clause dite « Roméo et Juliette », afin de ne pas réprimer les relations sexuelles lorsque le majeur et le mineur ont moins de 5 ans d’écart […]. Toutefois, cette clause ne s’applique pas en cas d’inceste, de non-consentement de la victime et de prostitution.

Le crime de viol incestueux sur mineur (de moins de 18 ans) : Le nouvel article 222-23-2 du Code pénal dispose : « Hors le cas prévu à l’article 222-23, constitue un viol incestueux tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, ou tout acte bucco-génital commis par un majeur sur la personne d’un mineur ou commis sur l’auteur par le mineur, lorsque le majeur est un ascendant ou toute autre personne mentionnée à l’article 222-22-3 ayant sur le mineur une autorité de droit ou de fait ». Cet article instaure un seuil de non-consentement pour tout acte de pénétration sexuelle ou tout acte bucco-génital intervenant entre un mineur, quel que soit son âge, et un majeur qui est un ascendant ou une personne mentionnée à l’article 222-22-3 du Code pénal ayant une autorité de droit ou de fait. Les juges n’auront pas, là encore, à caractériser et établir l’absence de consentement de la victime mineure mais devront démontrer, au titre de l’élément matériel de l’infraction, l’existence d’un acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, ou d’un acte bucco-génital commis sur la personne du mineur ou de l’auteur […]. Ce nouveau crime, comme celui évoqué ci-dessus, est puni de 20 ans de réclusion criminelle.

L’instauration d’un délai de prescription de l’action publique « prolongé » en matière de viols sur mineur : Le délai de prescription des crimes sexuels sur mineur, instauré par la loi dite « Schiappa » du 3 août 2018, reste de 30 ans à compter de la majorité de la victime - contre 20 ans à compter de la commission de l’infraction s’agissant du viol sur majeur. Toutefois, en vue de réprimer plus efficacement les crimes et/ou délits sexuels en série, la loi du 21 avril 2021 introduit un mécanisme de prescription dite « glissante » ou « en cascade », qui précise désormais, s’agissant des viols sur mineur : « […] toutefois, s’il s’agit d’un viol, en cas de commission sur un autre mineur par la même personne, avant l’expiration de ce délai, d’un nouveau viol, d’une agression sexuelle ou d’une atteinte sexuelle, le délai de prescription de ce viol est prolongé, le cas échéant, jusqu’à la date de prescription de la nouvelle infraction ». En matière de crimes sexuels sur mineur, le délai de prescription de 30 années à compter de la majorité de la victime peut ainsi être prolongé. Pour cela, l’auteur du viol sur mineur doit violer, agresser sexuellement ou commettre une atteinte sexuelle sur un autre mineur, autrement dit commettre une nouvelle infraction sexuelle, avant l’expiration du délai de prescription initial de 30 années à compter de la majorité de la première victime. Le délai de prescription du crime de viol initial sera alors prolongé, si besoin jusqu’à la date de prescription de la nouvelle infraction commise. À travers ce dispositif, une autre chance est donnée à la première victime de faits de viol en ce qu’elle a la possibilité de se joindre à l’action publique engagée par la seconde victime de faits de viol, d’agression sexuelle ou d’atteinte sexuelle. La loi du 21 avril 2021 instaure un mécanisme similaire en matière d’actes interruptifs de prescription, en ajoutant un nouvel alinéa à l’article 9-2 du Code de procédure pénale, selon lequel : « Le délai de prescription d’un viol, d’une agression sexuelle ou d’une atteinte sexuelle commis sur un mineur est interrompu par l’un des actes ou l’une des décisions mentionnés aux 1° à 4° intervenus dans une procédure dans laquelle est reprochée à la même personne une de ces mêmes infractions commises sur un autre mineur ». Cela signifie que les actes interruptifs de prescription, énumérés à l’alinéa 1er de l’article 9-2, interrompent la prescription non seulement dans l’affaire considérée, mais également dans les autres affaires d’infractions sexuelles reprochées à l’auteur du viol initial, faisant alors courir, à compter de la date de l’acte interruptif, un nouveau délai de prescription de même durée que l’ancien. » https://www.village-justice.com/articles/viols-sur-mineurs-que-change-loi-avril-2021,39316.html ; https://www.avocat-rouaselbazis.com/la-nouvelle-loi-pour-les-mineurs-victimes-de-delits-et-crimes-sexuels-_ad229.html ; https://www.vie-publique.fr/loi/278212-loi-21-avril-2021-violences-sexuelles-sur-mineurs-et-inceste



Il y a quelques jours, tu as écrit ceci :


[...] C'est ainsi qu'autrefois en France le mariage impliquait des droits et devoir de part et d'autre comme le droit de consommer ce mariage ce qui implique le devoir conjugal.


Je souhaitais te répondre, puis j’ai oublié… C’est l’occasion de le faire.

C’est toujours le cas. Pour ce qui est du « devoir conjugal », il est notamment relié à une autre obligation : « la communauté de vie » qui, selon la jurisprudence, signifie « communauté de toit et communauté de lit ». Il y a 10 ans, alors jeune étudiante, je rédigeais une communication relative au viol conjugal et au devoir conjugal… Si je devais disserter sur ce sujet aujourd’hui (je ne vais pas le faire, car ce serait trop long), je crois que le plan de ma dissertation serait peu ou prou identique, notamment car le « devoir conjugal » n’a point disparu…


Présentement, les devoirs et les droits respectifs des époux, qui sont d’ordre public (cela signifie que l'on ne peut pas y déroger par une convention contraire : article 6 du Code civil), figurent aux articles 212 à 226 du Code civil. Selon l’article 212, « Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance. » L’article 215 dispose, quant à lui, que : « Les époux s'obligent mutuellement à une communauté de vie. » Le terme « devoir conjugal » n’est pas présent dans Code civil ; la loi ne prévoit pas explicitement/expressément l’obligation de rapports charnels entre époux. En revanche, la jurisprudence déduit cette « obligation » du devoir de fidélité et de l’obligation de communauté de vie. Par le mariage, les époux s’engagent à une communauté de vie. Cette dernière suppose (selon la jurisprudence), « matériellement, une communauté de toit, c’est-à-dire en principe l’habitation commune au sein de la résidence familiale ». Elle implique également, « plus subjectivement, une communauté affective et intellectuelle ; et enfin, corporellement, une communauté de lit ».

Bien que la notion de « devoir conjugal » soit assez peu mentionnée dans les décisions de justice, la jurisprudence continue de sanctionner le défaut de rapports sexuels dans un couple marié. En effet, le fait de ne pas respecter ses obligations conjugales peut constituer, si les conditions sont réunies, une cause de divorce pour faute (article 242 du Code civil : « Le divorce peut être demandé par l'un des époux lorsque des faits constitutifs d'une violation grave ou renouvelée des devoirs et obligations du mariage sont imputables à son conjoint et rendent intolérable le maintien de la vie commune »), et conduire à l’octroi de dommages et intérêts (le 3 mai 2011, la cour d'appel d’Aix-en-Provence a par exemple octroyé la somme de 10 000 euros à titre de dommages-intérêts à une épouse sur le fondement de l'article 1382 du Code civil – aujourd'hui 1240 –, pour absence de relations sexuelles pendant plusieurs années du fait du mari, âgé de 51 ans, qui, invoquant des problèmes de santé, ne justifiait pas d'une incapacité totale d'avoir des relations intimes avec son épouse).  …



1/4

« Modifié: juillet 07, 2022, 06:21:44 pm par Plume »
« Si la musique nous est si chère, c'est qu'elle est la parole la plus profonde de l'âme, le cri harmonieux de sa joie et de sa douleur. » (Romain Rolland)

Plume

  • Sur la Lune
  • Membre
  • ***
  • Messages: 1920
  • Soleil de minuit
  • Respect: +342
La culture du viol
« Réponse #7373 le: juillet 07, 2022, 02:18:42 pm »
0

Suite : 


(Concernant « l’hypothèse de l’annulation du mariage, elle est assez rare : elle correspond à la situation où l’inaptitude aux relations sexuelles est qualifiée d’“erreur sur la qualité de la personne”. ») La jurisprudence reconnaît néanmoins que l’abstention ou le refus puisse avoir un motif légitime (adultère, maladie, vieillesse, violences, pratiques sexuelles non conventionnelles, etc.).

[Un exemple récent qui a fait couler beaucoup d’encre : « En 2011, Barbara (le prénom a été modifié) annonce à son époux, magistrat, avec qui elle a partagé 27 ans de vie commune, qu'elle veut mettre fin à leur mariage. Elle initie une procédure de divorce en 2012. En 2015, elle assigne son mari en divorce pour faute. Elle l'accuse d'avoir pris un poste loin de leur domicile lorsque les quatre enfants étaient petits, et d'avoir commis à son encontre des violences verbales et physiques. Lui réagit en réclamant à son tour le divorce pour faute au motif que Barbara refuse de "consommer le mariage" depuis 2004. Bref, chacun des époux forme une demande en divorce pour faute à l'égard de l'autre. Barbara a reconnu ces faits devant la justice : elle met en avant le fait d'avoir cessé d'avoir des relations sexuelles avec son mari en raison de ses violences, et eu égard à sa fatigue et son état de santé. Elle est reconnue travailleuse handicapée depuis 2012. Le 13 juillet 2018, première instance, le tribunal de grande instance de Versailles écarte l'argument du mari et fait droit à [la demande de] Barbara, en raison de son handicap. Extrait : « L'épouse démontre un motif légitime à l'absence de rapports sexuels sur la durée ». [Toutefois,] le 7 novembre 2019, la cour d'appel de Versailles prononce le divorce aux torts exclusifs de Barbara, 66 ans : Extrait : « Les éléments médicaux ne peuvent excuser le refus continu opposé par l'épouse à partir de 2004 à des relations intimes avec son mari, et ce pendant une durée aussi longue. » Ce refus constitue « une violation grave et renouvelée des devoirs et obligations du mariage rendant intolérable le maintien de la vie commune ». [Barbara] forme [alors un] pourvoi [en] cassation, mais [la Cour de cassation] rejette le pourvoi le 17 septembre 2020. La décision est donc définitive. [Le] conseil [de Barbara], Maître Mhissen, argue que « l’absence de relations intimes après trente ans de mariage ne doit pas être en soi un motif qui rend la vie commune impossible » ; « En 2021, le mariage ne peut plus être une servitude sexuelle ». Maître Zoughebi, l'autre avocate de Barbara, ajoute : « Depuis 1990, la justice pénale a aboli le devoir conjugal et a reconnu que le mariage n'excluait pas la possibilité de poursuite et de condamnation d'un mari pour le viol de son épouse [...]. Il est impensable que les juges civils puissent faire revenir le devoir conjugal par la petite porte. Les femmes doivent avoir le droit de consentir ou pas à des relations sexuelles. » En mars 2021, les avocates de Barbara saisissent la Cour européenne des droits de l’homme sur le fondement de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme sur le droit au respect de la vie privée. [Elles s’appuient également sur l’article 4 de ladite Convention, selon lequel « nul ne peut être tenu en esclavage ni en servitude ».] Barbara est soutenue dans sa démarche par le Collectif féministe contre le viol (CFCV) et la Fondation des femmes. Le 2 mars 2022, la CEDH déclare la requête de Barbara recevable. À suivre... »]

Selon Julie Mattiussi (MC en droit privé à l'université de Haute-Alsace), « de telles sanctions judiciaires […] ne sont pas nouvelles, mais elles ne sont pas courantes pour autant. Le manquement au devoir conjugal est invoqué dans une majorité de divorces contentieux, mais la plupart du temps, les juges considèrent qu’il n’est pas prouvé. Parce qu’ils ne vont pas chercher dans l’intimité des époux la preuve qu’il n’y a pas eu de rapports sexuels, et qu’il est très difficile de le prouver si le conjoint le dément […]. » D’aucuns soulignent que l’argument tiré du refus d’avoir des rapports charnels est de moins en moins utilisé, pour plusieurs raisons : une preuve difficile à apporter (il faut prouver l’inaccomplissement du « devoir conjugal », le fait que l’abstention ou le refus est imputable à l’autre, constitue une « violation grave ou renouvelée […] » et rend intolérable le maintien de la vie commune…), la pudeur des époux, un rapprochement avec d’autres fautes, un constat plus global de faillite de la communauté de vie, le développement de la procédure du divorce consensuel, etc. « Je ne suis pas du tout favorable à un divorce pour faute dans un tel cas. Car cela reviendrait à ce que les juges se penchent sur l'intimité des couples. À partir de quand vont-ils considérer que la relation n'est plus normale ? À partir de quand cela va constituer une faute ? On part sur des terrains assez dangereux et [cela] sera difficile à justifier juridiquement […]. Peut-on considérer que c'est imputable à un conjoint de ne plus avoir forcément de désir pour l'autre ? C'est aussi un vaste débat […]. En première instance, le juge aux affaires familiales avait prononcé [dans l’affaire susmentionnée] un divorce pour altération définitive du lien conjugal parce qu'il devait estimer qu'on ne pouvait pas forcément retenir de fautes à l'encontre de l'un ou de l'autre et que finalement, ce divorce pour cause objective était tout à fait sensé", conclut Laurence Maugier-Vielpeau, spécialiste du droit de la famille et professeur de droit privé à l'Université de Caen. »


Toujours est-il qu’un époux n’a plus, depuis une époque somme toute récente, le droit de forcer son conjoint à accomplir son « devoir conjugal ».

« Traditionnellement, le viol entre époux n’était pas sanctionné. Le mari pouvait légitimement, selon une conception ancienne du mariage, imposer à sa femme des rapports sexuels, sans pour autant commettre de viol en droit. » Ainsi, jusqu’au début des années 90, la jurisprudence (constante) considérait généralement que les relations sexuelles entre époux ne pouvaient qu’être consenties ; elle posait comme principe que lors du mariage, le consentement était donné une fois pour toutes. Il s’agissait d’une « présomption de consentement ».

Concernant la reconnaissance du viol entre époux, l’on peut mentionner deux arrêts décisifs de la Cour de cassation : Crim., 5 sept 1990 : « Le mari [était] mis en cause pour avoir exercé des violences physiques sur son épouse : elle [avait] été ligotée, bâillonnée, tailladée au couteau, etc.). Il [avait] pratiqué des pénétrations anales et vaginales avec des corps étrangers. La chambre de l'accusation (aujourd'hui appelée chambre de l'instruction) [avait] renvoyé X, l'auteur, devant la cour d'assises pour "viols aggravés, attentats à la pudeur avec violences et aggravés, accompagnés de tortures ou d'actes de barbarie". Elle [s’était fondée] sur les motifs suivants : " l'absence de consentement de la victime est l'élément caractéristique du crime de viol" ; " le consentement au mariage peut faire présumer jusqu'à un certain point, de la part des époux et aussi longtemps qu'ils demeurent mari et femme, leur consentement aux relations sexuelles, il n'en demeure pas moins que cette présomption n'a rien d'irréfragable " ; " la volonté des époux de mettre en commun et de partager tout ce qui a trait à la pudeur n'autorise nullement l'un d'entre eux à imposer à l'autre par violence un acte sexuel s'il n'y consent et que notamment doit être respectée la liberté sexuelle de la femme mariée. Le parquet [avait] fait appel de la décision : il requérait que les faits soient qualifiés de coups et blessures volontaires. La Cour de cassation [confirma néanmoins] la qualification de viol aggravé.
Crim., 11 juin 1992 : « Les époux [étaient] mariés depuis 14 ans, séparés de fait. Le mari [s’était] rendu dans la chambre de son épouse. Il [lui avait] dit « je vais te violer » et [l’avait] contrainte à 2 reprises à avoir des relations sexuelles. [L’épouse avait alors porté plainte] contre son mari pour viol. Le juge d'instruction [avait rendu] une ordonnance de refus d'informer : par là, il [signifiait] que les faits [n’étaient] pas qualifiés pénalement. Pour lui, puisque le couple [n’était] pas légalement divorcé, il y [avait] communauté de toit, il ne [pouvait donc] y avoir viol : le mariage [avait] pour effet de légitimer les relations sexuelles. La chambre d'accusation (actuellement chambre de l'instruction) [avait confirmé] l'ordonnance du juge d'instruction. Le procureur [avait] fait appel de la décision de la chambre d'accusation. La Cour de cassation [cassa] la décision rendue en appel : "la présomption de consentement des époux aux actes sexuels accomplis dans l'intimité de la vie conjugale ne vaut que jusqu'à preuve contraire". »

Pour ce qui est de l’évolution législative en la matière, avant la loi du 23 décembre 1980, l'élément constitutif du viol n'était pas inscrit dans le Code pénal ; le viol était un "coït illicite avec une femme sans son consentement". La loi du 23 décembre 1980 a défini le viol, comme « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise ».
Puis, c’est notamment la loi du 4 avril 2006, renforçant la prévention et la répression des violences au sein du couple ou commises contre les mineurs, qui a introduit dans le Code pénal une incrimination spécifique du viol au sein du couple. Cette loi confirma la jurisprudence en introduisant dans le Code pénal l'idée que la présomption de consentement des époux à l'acte sexuel ne vaut que jusqu'à preuve contraire : « Le viol et les autres agressions sexuelles sont constitués lorsqu’ils ont été imposés à la victime dans les circonstances prévues par la présente section, quelle que soit la nature des relations existant entre l’agresseur et sa victime, y compris s’ils sont unis par les liens du mariage. Dans ce cas, la présomption de consentement des époux à l’acte sexuel ne vaut que jusqu’à preuve du contraire. » En outre, cette loi a fait du viol au sein du couple (mariage, concubinage, PACS…) une circonstance aggravante du viol.
La loi du 9 juillet 2010 a, quant à elle, été plus loin dans la protection des femmes (entre autres), en mettant notamment en place "l’ordonnance de protection", qui peut être délivrée par le juge aux affaires familiales lorsque des "violences exercées au sein du couple ou au sein de la famille, par un ancien conjoint, un ancien partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou un ancien concubin mettent en danger la personne qui en est victime, un ou plusieurs enfants". Toute référence à la présomption simple de consentement des époux à l’acte sexuel a par ailleurs été supprimée.


« N'est-il pas contradictoire de se référer encore à la notion de "devoir conjugal" alors que le viol entre époux est criminalisé ? N'est-il pas paradoxal de maintenir une obligation de relations sexuelles entre époux si l'on fait de la relation sexuelle non consentie entre époux un viol ? N'y-a-t-il pas là un paradoxe, voire une contradiction ou un anachronisme ? On peut aussi voir là une contradiction entre un aspect du droit pénal et un aspect du droit civil, et interroger la cohérence des normes juridiques entre elles […]. »

« Certains juristes appellent à la suppression du « devoir conjugal » » : “exiger le consentement aux relations sexuelles entre époux d’une part (puisqu’en l’absence de consentement, il y a agression ou viol), et, d’autre part, indiquer que les époux sont tenus à des relations sexuelles, se trouve là un paradoxe”, selon Anne-Marie Leroyer, professeure de droit privé à l’École de droit de la Sorbonne Université Paris.
« Pour Julie Mattiussi, il n’y a pas – techniquement – d’incompatibilité entre les deux, car interdire le viol conjugal, c’est interdire à un conjoint de forcer […] l’autre. Or, le ‘devoir conjugal’ implique de se forcer soi-même […]. Le conjoint peut demander le divorce, mais à aucun moment il ne peut forcer […] celui qui refuse des relations sexuelles. Donc ‘devoir conjugal’ et ‘interdiction du viol conjugal’ peuvent cohabiter. J’irai même plus loin : le devoir conjugal étant considéré comme l’obligation d’entretenir des relations sexuelles normales, alors un viol conjugal peut être considéré comme un manquement au devoir conjugal, parce que cela signifie imposer une relation sexuelle anormale à son conjoint. » Toutefois, Julie Mattiussi estime également que « le ‘devoir conjugal’ devrait être purement et simplement aboli, parce qu’il « tolère et encourage des relations sexuelles consenties avec répugnance » – la formulation sonne comme une douche froide. Elle livre trois raisons essentielles : le contresens total avec nos conceptions actuelles (la sexualité obligatoire a des conséquences désastreuses sur celles et ceux qui « se » forcent), la redondance (il existe déjà une sanction sociale attachée au fait de ne pas avoir de relations sexuelles, inutile de rajouter une sanction juridique) ... et, tout simplement, la liberté (le droit n’a pas à s’immiscer à ce point dans l’intimité des couples). »
« Peut-il […] être considéré qu'accepter pour faire plaisir à l'autre revient à consentir ? "Ça se discute. Je n'en suis pas toujours si convaincue, car il y a, dans ce cas-là, un rapport de force. J'ai entendu dans ma pratique des femmes me dire 'j'ai fait ce qu'il fallait parce que, comme m'a dit mon mari, je suis tenue au devoir conjugal et donc je n'ai pas le choix'. Ce sont des discours qui ne sont pas rares et pour lesquels on n'est pas vraiment, à mon avis, dans une relation consentie", avance Laurence Maugier-Vielpeau. » « Le ‘devoir conjugal’ met les époux en position de consentir aux relations sexuelles pour remplir leurs obligations juridiques, et non seulement par amour ou par désir. ‘‘Se forcer un peu’’ pour éviter la sanction, parce qu’‘‘il faut’’ faire plaisir à l’autre, relève d’un schéma traditionnel des relations sexuelles allant à l’encontre des évolutions sociales et politiques des dernières décennies, et qui pourtant demeure entériné par la norme juridique », analyse Julie Mattiussi. « Il est peu probable que la loi se saisisse de cette question. Comme il s’agit d’une interprétation jurisprudentielle constante maintenue depuis plus de deux cents ans, il faudrait un arrêt de la Cour de cassation. Si la Cour européenne des droits de l’homme condamnait la France, les juges se sentiraient obligés de faire évoluer le droit », indique Julie Mattiussi.
Anne-Sophie Laguens, avocate au barreau de Paris, estime, quant à elle, qu’il n’y a même pas besoin de réforme pour changer la donne. « C’est au magistrat d’interpréter l’article 215 du Code civil dans son sens premier et de ne pas déduire « communauté de lit » lorsqu’il est écrit « communauté de vie ». » « De plus, si l’institution civile du mariage a pour but la fondation d’une famille, on sait aujourd’hui que cette dernière peut se fonder autrement que par les seules relations sexuelles. Il n’appartient pas au juge de venir sanctionner l’absence d’intimité sexuelle. »
Le « devoir conjugal » est issu du droit canonique. Le mariage était exclusivement religieux durant l’Ancien Régime. « Pour l’Église, le mariage repose sur la "consommation charnelle", qui seule permet la procréation. Le ‘devoir conjugal’ signifie alors l'obligation d'avoir des relations sexuelles pour pouvoir procréer. Refuser de consommer le mariage est un motif d'annulation légitime (et non une cause de divorce, car celui-ci n'est pas autorisé dans le droit canon). À l'âge classique, l'absence d'érection constitue un motif d'annulation du mariage : la mari impuissant doit aller devant la justice faire la preuve de sa virilité (les parties génitales de l'homme et de la femme sont publiquement analysées) […]. Le Code civil de 1804 ne s'inscrit pas dans cette vision. » Le « devoir conjugal » n’est pas inscrit dans le Code civil car les rédacteurs du Code civil ont voulu rompre avec le droit canonique, qui avait une vision « trop » charnelle des choses. Ils « ont plutôt insisté sur l'aspect « volontaire » et « consentement au mariage ». Donc, si on a cette vision, qui est à mon sens très actuelle, il faut aussi consentir dans le mariage à ce qu'on veut », a souligné Laurence Maugier-Vielpeau.

« Le « devoir conjugal » en tant que notion juridique fait l’objet d’encore plus intenses critiques de la part des associations féministes » : Le Collectif Féministe Contre le Viol et la Fondation des Femmes rappellent que « la liberté sexuelle implique la liberté d’avoir des relations sexuelles entre adultes consentants... ainsi que celle de ne pas en avoir […]. Il est fondamental qu’en France, les juges ne puissent plus imposer de manière directe ou indirecte aux femmes une obligation d’avoir des relations sexuelles. Laisser perdurer le « devoir conjugal », c’est maintenir un outil d’intimidation pour les agresseurs sexuels violeurs au sein du couple et nier l’existence dans notre Code pénal, du crime aggravé de viol conjugal. Depuis le 22 novembre 1995 et la condamnation du Royaume-Uni à ce sujet, la Cour européenne a proscrit le « devoir conjugal ». Plus d’un quart de siècle plus tard, la condamnation de la France permettrait enfin de garantir le respect de la vie privée et de l’intégrité physique des femmes, y compris dans le mariage. »


https://dgemc.ac-versailles.fr/IMG/pdf/seq-devoir_conjugal-seq2022.pdf ; https://www.lessurligneurs.eu/le-devoir-conjugal-un-anachronisme-juridique/ ; http://forum-famille.dalloz.fr/2021/03/17/vers-la-fin-du-devoir-conjugal/ ; https://www.jss.fr/En_2021_le_%C2%AB_devoir_conjugal_%C2%BB_existe_toujours-2366.awp ; https://www.dossierfamilial.com/actualites/famille/le-devoir-conjugal-a-lepreuve-de-la-liberte-sexuelle-880249 ; https://www.europe1.fr/societe/pourquoi-la-decision-de-la-cour-dappel-de-versailles-sur-le-devoir-conjugal-fait-polemique-4035996...


https://divorce.ooreka.fr/fiche/voir/668565/que-faire-quand-on-est-victime-de-viol-conjugal ; https://www.village-justice.com/articles/Etat-droit-sur-viol-conjugal-suite-proces-pour-viol-conjugal-question-preuve,23509.html ; https://www.legavox.fr/blog/maitre-haddad-sabine/viol-entre-epoux-difficile-question-15693.htm...



2/4

« Modifié: juillet 07, 2022, 06:57:39 pm par Plume »
« Si la musique nous est si chère, c'est qu'elle est la parole la plus profonde de l'âme, le cri harmonieux de sa joie et de sa douleur. » (Romain Rolland)

Plume

  • Sur la Lune
  • Membre
  • ***
  • Messages: 1920
  • Soleil de minuit
  • Respect: +342
La culture du viol
« Réponse #7374 le: juillet 07, 2022, 02:20:14 pm »
0

Suite :


« Dans le monde, on estime que 736 millions de femmes - soit près d’une sur trois - ont subi au moins une fois des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime, et/ou des violences sexuelles de la part d’une autre personne (30 pour cent des femmes de plus de 15 ans) […]. La plupart des violences contre les femmes sont perpétrées par le mari ou le partenaire intime actuel ou passé. Plus de 640 millions de femmes âgées de plus de 15 ans ont été confrontées à la violence perpétrée par leur partenaire intime (26 pour cent des femmes âgées de 15 ans et plus). Parmi celles qui ont été en couple, près d’une fille adolescente sur quatre âgées de 15 à 19 ans (24 pour cent) a subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part de son partenaire intime ou de son mari. Seize pour cent des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ont subi cette forme de violence au cours des douze derniers mois. En 2018, une femme sur sept a subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part de son partenaire intime ou de son mari au cours des douze derniers mois (13 pour cent des femmes âgées de 15 à 49 ans). Ces chiffres ne reflètent pas l’impact de la pandémie de COVID-19, qui a augmenté les facteurs de risque des violences faites aux femmes […]. » https://www.unwomen.org/fr/what-we-do/ending-violence-against-women/facts-and-figures



Québec/Canada – Quelques chiffres : « Dans près de 9 cas sur 10, la victime d’une agression sexuelle est une fille ou une femme. Les jeunes de 15 à 24 ans représentent le groupe d’âge avec la plus grande proportion de victimes d’agression sexuelle. Plus de 8 victimes sur 10 connaissent leur agresseur sexuel. Dans plus de 9 cas sur 10, l’auteur présumé de l’agression sexuelle est un garçon ou un homme […]. Plus de la moitié des agressions sexuelles commises sur des adultes sont perpétrées dans une résidence ou une propriété privée […]. Au Canada, une faible proportion (5 à 6 %) des agressions sexuelles est signalée à la police chaque année. » https://www.inspq.qc.ca/agression-sexuelle/statistiques



Lettre de l’observatoire national des violences faites aux femmes, novembre 2021 – Les violences au sein des couples et les violences sexuelles en France en 2020, Indicateurs nationaux annuels :

Les violences au sein du couple en France en 2020 – Quelques chiffres : « En 2020, 213 000 femmes majeures déclarent avoir été victimes de violences physiques et/ou sexuelles par leur conjoint ou ex-conjoint sur une année. 7 sur 10 déclarent avoir subi des faits répétés. 8 sur 10 déclarent avoir été également soumises à des atteintes psychologiques et/ou des agressions verbales […]. Parmi les femmes victimes de violences au sein du couple, près des deux-tiers affirment que ces violences ont causé des blessures physiques, qu’elles soient visibles ou non (64 %). Une proportion similaire (66 %) déclare avoir subi des dommages psychologiques plutôt ou très importants. Ces violences ont par ailleurs entraîné, pour plus de la moitié des victimes (56 %), des conséquences et des perturbations dans leur vie quotidienne, notamment dans leurs études ou leur travail […]. Moins d’1 victime sur 5 déclare avoir déposé plainte (chiffres 2018) […]. Les victimes se rendent moins souvent au commissariat ou à la gendarmerie lorsqu’elles vivent toujours avec leur partenaire violent […]. Six victimes sur dix habitent toujours avec leur partenaire violent au moment de l’enquête […]. Plus de la moitié des victimes n’a fait aucune démarche auprès d’un(e) professionnel(le) ou d’une association.

159 400 victimes de violences commises par leur partenaire ont été enregistrées par les services de police et de gendarmerie (plaintes, signalements, constatations transmis à l’autorité judiciaire) en 2020. 87 % des victimes de violences commises par le partenaire enregistrées par les services de police et de gendarmerie sont des femmes. Parmi les faits connus des forces de sécurité, les actes commis par le conjoint ou l’ex-conjoint représentent 67 % des violences volontaires et 38 % des viols concernant une victime femme majeure […]. Une augmentation de 10 % du nombre de victimes de violences entre partenaires entre 2019 et 2020 [a été] enregistrée par les forces de sécurité. Le nombre de viols par conjoint a connu une hausse de 26 %. Depuis 2017, les faits de violences conjugales enregistrés ont augmenté de 42 % […].

Près de 93 000 auteurs présumés ont été impliqués dans des affaires de violences entre partenaires traitées par les parquets en 2020, soit une hausse de 18 % par rapport à 2019. 39 410 ont fait l’objet de poursuites, 3 173 ont accepté et exécuté une composition pénale et 17 092 ont bénéficié d’un classement sans suite dans le cadre d’une procédure alternative aux poursuites. 23 693 auteurs ont été condamnés pour des violences sur leur partenaire ou ex-partenaire. 96 % des personnes condamnées pour des faits de violences entre partenaires sont des hommes […].

Les violences sexuelles en France, principales données 2020 : Chaque année, en moyenne, 94 000 femmes majeures sont victimes de viols ou de tentatives de viol. En moyenne, sur un an en France métropolitaine, 0,3 % des personnes âgées de 18 à 75 ans vivant en ménage ordinaire, soit environ 112 000 personnes, déclarent avoir été victimes d’un viol ou d’une tentative de viol. Les femmes sont plus souvent victimes de ce type de violences que les hommes. En effet, 0,4 % des femmes de 18 à 75 ans, soit environ 94 000, ont déclaré avoir été victimes de ces faits l’année précédant l’enquête, contre 0,1 % des hommes (18 000). Parmi ces femmes victimes, les deux tiers ont subi au moins un viol. Ces estimations sont issues de l’enquête « Cadre de vie et sécurité » (CVS) et ne reflètent pas l’ensemble de la réalité des violences sexuelles en France.

Dans 91 % des cas, les femmes (majeures) victimes de viols et de tentatives de viol connaissent leur agresseur. Dans neuf cas sur dix, la victime connaît l’agresseur, qui, dans près de la moitié des cas (45 %), est son conjoint ou son ex-conjoint. Dans 14 % des agressions, l’auteur vit avec la victime au moment des faits mais n’est pas son conjoint, et dans 32 % des cas, l’auteur est connu de la victime mais ne vit pas avec elle. Les agresseurs inconnus représentent ainsi seulement 9 % de l’ensemble des agresseurs. Parmi les victimes de viols ou tentatives de viol au sein du ménage, plus de quatre sur dix (43 %) ont peur que cela se reproduise.

Plus de la moitié (52 %) des victimes de viols ou de tentatives de viol déclarent que ces agressions leur ont causé des blessures physiques, qu’elles soient visibles ou non, et 72 % des victimes affirment souffrir de dommages psychologiques plutôt ou très importants. Pour 63 % des femmes victimes, l’agression a entraîné des perturbations dans la vie quotidienne, notamment dans leurs études ou leur travail.

Parmi les femmes victimes de viols ou de tentatives de viols, 19 % se sont rendues au commissariat ou à la gendarmerie. Parmi les femmes victimes de ces agressions, 12 % ont déposé plainte, 4 % ont déposé une main courante/un procès-verbal de renseignement judiciaire (PVRJ) et 3 % n’ont pas entrepris de démarches. Des exploitations complémentaires des résultats de l’enquête CVS ont permis d’affiner la compréhension du comportement des victimes suite à un viol et notamment les déterminants du dépôt de plainte. Par exemple, le fait d’avoir subi également des violences physiques multiplie par dix la probabilité qu’une victime de viol au sein du ménage dépose plainte. De même, lorsque le viol a lieu en dehors du ménage, les victimes portent davantage plainte si l’agresseur est un inconnu. Une autre étude révèle à l’inverse les freins évoqués par les victimes de viol pour expliquer le fait qu’elles ne se déplacent pas au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie pour déclarer les faits : la crainte de vivre de nouvelles épreuves est citée par 65 % d’entre elles, le souhait d’ « éviter que cela se sache » par 53 %, et la peur des représailles ou d’une vengeance par 49 %.

Concernant les démarches auprès d’autres professionnel(le)s, 30 % des victimes déclarent avoir consulté un médecin à la suite de cette agression, et 28 % un psychiatre ou un psychologue. Si près d’une victime sur cinq (18 %) a parlé de sa situation aux services sociaux, le recours aux numéros verts et aux associations est en revanche moins fréquent (10 %). Enfin, près de la moitié (47 %) des femmes victimes de viols ou de tentatives de viol n’a effectué aucune de ces démarches.

Les victimes mineures et majeures de violences sexuelles enregistrées par les services de police et de gendarmerie en 2020 : En 2020, près de 57 000 victimes mineures et majeures de violences sexuelles, dont près de 26 000 victimes de viol, ont été enregistrées en France par les forces de sécurité. Dans 87 % des cas, la victime est une femme, mineure ou majeure. La part des hommes parmi les victimes de violences sexuelles enregistrées diminue avec l’âge. Ils représentent près d’un quart (22 %) des victimes âgées de moins de 15 ans, 8 % des victimes âgées de 15 à 17 ans et 7 % des victimes majeures. Sur la même période, 97 % des personnes mises en cause par la police ou la gendarmerie en France métropolitaine, pour avoir commis un acte de violences sexuelles sont des hommes et 27 % sont mineurs. En outre, pour 35 % des victimes de viols et pour une victime sur cinq d’agression sexuelle, l’auteur ou les auteurs appartenaient à leur sphère familiale.

Pour plus d’un tiers des viols enregistrés commis sur une femme majeure, l’auteur présumé est son partenaire ou ex-partenaire : 12 080 femmes âgées de plus de 18 ans ont été victimes de viol en 2020 selon les données enregistrées par les forces de sécurité. Dans 38 % des cas, l’auteur présumé est le conjoint ou ex-conjoint de la victime. Les faits de violences sexuelles au sein du couple rapportés aux forces de sécurité relèvent dans 84 % des situations de l’infraction la plus grave, à savoir celle de viol.

Les mineur(e)s représentent plus de la moitié (55 %) des victimes de violences sexuelles connues des forces de sécurité, soit plus de 31 043 enfants et adolescent(e)s en 2020. Parmi eux, plus de 25 000 sont âgé(e)s de moins de 15 ans. Parmi ces victimes mineures, 81 % sont des filles. Les victimes les plus jeunes sont surreprésentées parmi les hommes victimes de violences sexuelles : 78 % ont moins de 18 ans, et 88 % ont moins de 15 ans. 33 % des violences sexuelles commises sur un(e) mineur(e) enregistrées par les forces de sécurité ont eu lieu au sein de la cellule familiale.

Depuis 2019, deux constats peuvent être faits : - le nombre de victimes de violences sexuelles (viols, agressions sexuelles, harcèlement sexuel) enregistrées par les forces de sécurité a peu augmenté (+ 3 % entre 2019 et 2020) ; - sur la même période, on constate une hausse de l’enregistrement des viols (11 %) et des faits de harcèlement sexuel (5 %), alors que les agressions sexuelles sont moins reportées aux forces de sécurité (- 4 %). Cette baisse du nombre de victimes en 2020 peut s’expliquer par le contexte de la crise sanitaire […]. En effet, le nombre de victimes de violences sexuelles enregistrées a chuté durant le premier semestre 2020 avant de revenir à un niveau proche de celui observé avant le début de la crise sanitaire.

Le nombre de victimes de violences sexuelles est en augmentation de 37 % depuis 2017. Cette hausse peut s’expliquer par plusieurs facteurs, et en premier lieu, par une augmentation du délai médian d’enregistrement des faits, c’est-à-dire de l’écart entre la date de commission (ou de début) des faits et de leur enregistrement par les services de sécurité. Alors que ce délai est stable pour la majorité des indicateurs suivis par le SSMSI, il continue d’augmenter pour les violences sexuelles. Il est en effet passé d’environ 80 jours en 2016 à 160 jours en 2020. Sont donc comptabilisés en 2020 des faits datant d’il y a plus d’un an. Cette augmentation du délai depuis 2016 est liée d’une part à une multiplication par deux de la part des victimes ayant porté plainte pour des faits survenus il y a plus de cinq ans et, d’autre part, à une baisse du nombre de victimes ayant signalé des faits récents. Par ailleurs, le délai médian d’enregistrement est plus long si la victime est mineure, et s’il s’agit d’un viol. La hausse du nombre de victimes de violences sexuelles enregistrées ces dernières années peut également être imputée à une évolution du comportement de dépôt de plainte des victimes suite à l’affaire Weinstein et au mouvement #MeToo. Ce contexte de libération de la parole qu’ils ont permis a incité les victimes à dénoncer les faits de violences subis, y compris lorsque ces derniers étaient anciens.

Toutefois, les violences sexuelles restent encore peu rapportées à la police et à la gendarmerie. On estime en effet que seules 12 % des femmes majeures victimes de viols ou de tentatives de viols ont déposé plainte. Ce faible taux de plainte peut être mis en lien avec la persistance de certaines représentations sociales sur le viol, et sur les violences sexuelles en général, qui conduisent à remettre en cause la parole des victimes tout en minimisant la responsabilité des agresseurs.

En 2020, les parquets des tribunaux judiciaires ont traité 38 955 auteurs présumés pour lesquels la nature de l’affaire portait sur une infraction de violences sexuelles sur une personne mineure ou majeure (viol, agression sexuelle et harcèlement sexuel). Il s’agit d’un viol pour 4 auteurs sur 10 (41 %) et d’une agression sexuelle autre que le viol pour plus de la moitié des auteurs (51 %). Le harcèlement sexuel concerne 7 % des auteurs mis en cause. Après examen par le parquet : - les affaires dans lesquelles étaient impliqués près des deux tiers des auteurs (61 %, soit 23 835 auteurs) se sont avérées « non poursuivables » et ont été classées sans suite, dans la plupart des situations car l’infraction n’était pas ou insuffisamment caractérisée ; - 39 % des auteurs présumés, soit 15 120 personnes, ont été impliqués dans une affaire « poursuivable ». Les affaires « non poursuivables » sont principalement celles pour lesquelles les faits ou les circonstances des faits n’ont pu être clairement établis par l’enquête. « Très souvent, l’absence de preuves tangibles, tels des éléments matériels (ADN, preuve médico-légale) ou des témoignages, les souvenirs imprécis de la victime, l’altération de son état de conscience sous l’effet de substances psychoactives (alcool, drogues), la question de son consentement, notamment dans les affaires conjugales, ne permettent pas au procureur de considérer que les éléments constitutifs de l’infraction de viol ou d’agression sexuelle sont réunis ». Le parquet peut classer sans suite une affaire « poursuivable » s’il estime qu’il y a inopportunité des poursuites. Cette situation a concerné 1 398 personnes, soit 4 % des auteurs impliqués dans une affaire de violences sexuelles en 2020. Ces décisions sont principalement motivées par le désintéressement du plaignant pour la procédure (carence) ou le retrait de la plainte (désistement) et, dans une moindre mesure, par le fait que l’auteur n’a pas été retrouvé (recherches infructueuses). En 2020, 13 722 auteurs présumés, soit 91 % des auteurs poursuivables, ont fait l’objet d’une réponse pénale, qu’il s’agisse d’un classement sans suite après une procédure alternative aux poursuites (2 164 auteurs), d’une composition pénale (190 auteurs) ou de poursuites (11 368 auteurs). Ils représentent 35 % des auteurs présumés impliqués dans des affaires de violences sexuelles. En outre, les procédures alternatives aux poursuites concernaient principalement une infraction d’agression sexuelle (72 %). En 2020, 11 368 auteurs ont été poursuivis devant une juridiction d’instruction ou de jugement. Les poursuites ont concerné 85 % des auteurs impliqués dans des affaires « poursuivables » de viol, 69 % de ceux impliqués dans des affaires d’agressions sexuelles et 74 % de ceux impliqués dans des affaires de harcèlement sexuel. Au total, 4 577 auteurs ont été poursuivis sous une qualification de viol et la quasi-totalité a été mise en examen. Seul 1 % des auteurs impliqués dans une affaire enregistrée sous la qualification de viol à son arrivée au parquet et ayant fait l’objet de poursuites a été renvoyé devant un tribunal correctionnel, où l’affaire est alors requalifiée notamment en agression sexuelle. Par ailleurs, 23 % des auteurs poursuivis pour agression sexuelle le sont devant une juridiction pour mineurs. C’est le cas de 0,5 % des auteurs de viols et 1 % des auteurs de harcèlement. En 2020, près de 4 600 personnes ont été condamnées pour violences sexuelles, 99 % de ces condamnations [ayant] été prononcées à l’encontre d’hommes. Pour 15 % des personnes condamnées, l’infraction la plus grave est un viol, pour 83 % une agression sexuelle et pour 3 % un harcèlement sexuel. Les condamnations pour des faits commis sur un(e) mineur(e) de 15 ans représentent près de la moitié (47 %) de l’ensemble des condamnations pour viols et agressions sexuelles. Le nombre de condamnations pour ces violences a baissé de 18 % entre 2019 et 2020. Les condamnations pour viols, pour agressions sexuelles et pour harcèlements sexuels ont diminué de respectivement 31 %, 16 % et 3 %. » https://arretonslesviolences.gouv.fr/sites/default/files/2021-12/Lettre%20n%C2%B017%20-%20Les%20violences%20au%20sein%20du%20couple%20et%20les%20violences%20sexuelles%20en%202020.pdf


Lorsque l’on examine le nombre d’individus qui ont finalement été condamnés pour des faits de viols, cela représente (estimation) donc à peu près « 14,7 % des viols enregistrés par la police... et 0,6 % de l’ensemble des viols déclarés chaque année ». https://www.tf1info.fr/societe/seulement-1-des-viols-sont-ils-condamnes-comme-l-affirme-sandrine-rousseau-2220984.html



3/4

« Modifié: juillet 07, 2022, 06:34:32 pm par Plume »
« Si la musique nous est si chère, c'est qu'elle est la parole la plus profonde de l'âme, le cri harmonieux de sa joie et de sa douleur. » (Romain Rolland)

Plume

  • Sur la Lune
  • Membre
  • ***
  • Messages: 1920
  • Soleil de minuit
  • Respect: +342
La culture du viol
« Réponse #7375 le: juillet 07, 2022, 02:21:32 pm »
0

Suite et fin :


Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), Insécurité et délinquance en 2021 – bilan statistique :

« Sur la période 2016-2018, les violences sexuelles – telles que définies dans l’enquête Cadre de vie et sécurité (CVS) – ont fait en moyenne 294 000 victimes par an parmi les 18-75 ans vivant en France métropolitaine. Cela représente annuellement 1 personne sur 150 (0,7 %) dans cette tranche d’âge. Parmi ces victimes, 31 % ont déclaré avoir subi un viol et 14 % une tentative de viol. Ces victimes sont très majoritairement des femmes (81 % contre 52 % dans la population nationale) et souvent de jeunes adultes tous sexes confondus (les 18-29 ans représentent 39 % des victimes contre 14 % dans la population nationale). Globalement, dans 28 % des cas décrits, le conjoint ou l’ex-conjoint (au sens large, concubin, pacsé, petit ami...) est l’auteur des violences sexuelles. Toujours d’après l’enquête Cadre de vie et sécurité, la très grande majorité des victimes de violences sexuelles n’ont pas fait le déplacement au commissariat ou à la gendarmerie pour signaler les faits qu’elles ont subis (80 % en moyenne sur la période 2016-2018). Parmi les victimes qui ont fait le déplacement : 6 sur 10 ont déposé et maintenu leur plainte, 4 sur 10 ont déposé puis retiré leur plainte, ou bien déposé une main courante, ou tout simplement abandonné leur démarche une fois sur place. Finalement, dans l’ensemble, un peu moins d’une victime de violences sexuelles sur six (moyenne sur la période 2016-2018) a déposé plainte dans un commissariat ou une brigade de gendarmerie (plainte retirée ou maintenue). Il faut rappeler ici que les services de police et de gendarmerie peuvent mener une enquête et les parquets des tribunaux poursuivre les auteurs de violences sexuelles même si la victime retire sa plainte ou ne dépose pas plainte.

Les violences sexuelles enregistrées par la police et la gendarmerie sont en hausse depuis 2012 : La tendance à la hausse s’était nettement accélérée en 2018 (+ 19 %) et 2019 (+ 12 %). Après une augmentation de plus faible ampleur (+ 3 %) en 2020, année marquée par la pandémie et deux confinements sanitaires de la population, cet indicateur s’inscrit de nouveau sur la tendance très marquée à la hausse observée en 2018 et 2019 : le nombre de violences sexuelles enregistrées par les services de sécurité augmente très fortement en 2021 (+ 33 %), si bien qu’en fin d’année, le nombre de victimes de violences sexuelles enregistrées est très nettement supérieur au niveau observé avant le début de la crise sanitaire liée au Covid-19. En 2021, la très forte hausse des violences sexuelles enregistrées concerne autant les viols et tentatives de viols (+ 32 %) que les autres agressions sexuelles (+ 33 %). Les évolutions avaient été pourtant plus contrastées ces dernières années, en particulier en 2020, où les viols et tentatives de viols enregistrés avaient fortement augmenté (+ 11 %) alors que les autres agressions sexuelles avaient diminué (- 3 %). Parmi les violences sexuelles enregistrées, les viols ou tentatives de viols représentent 45 % des faits constatés en 2021, soit une proportion stable par rapport à 2020, mais en augmentation par rapport aux années précédentes (42 % en 2019, 40 % en 2018 et 40 % en 2016). L’augmentation sensible des violences sexuelles enregistrées ces dernières années s’expliquerait notamment par une évolution du comportement de dépôt de plainte des victimes, y compris pour des violences subies plusieurs années auparavant, dans le climat de l’affaire Weinstein et des différents mouvements sur les réseaux sociaux pour la libération de la parole des victimes. En outre, l’augmentation des violences sexuelles enregistrées s’inscrit dans un contexte d’amélioration des conditions d’accueil des victimes par les services de sécurité (notamment organisations adaptées dans les services et partenariats avec les intervenants sociaux et les hôpitaux). À noter aussi, en 2021, un contexte de révélations médiatisées sur des faits d’inceste et la parution en octobre du rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église. Enfin, la loi du 21 avril 2021 visant à protéger les mineurs des crimes et délits sexuels et de l’inceste [a notamment créé] de nouvelles infractions sexuelles. Alors qu’en 2018, la moitié des victimes de violences sexuelles avait déposé plainte pour des faits datant de plus de 3 mois, en 2021, la moitié des victimes a déposé plainte pour des faits datant de plus de 7 mois. Ainsi, ces dernières années, les victimes portent à la connaissance de la police et de la gendarmerie davantage de faits de violences sexuelles, même s’ils ont eu lieu longtemps auparavant : en 2021, 19 % des victimes ont déposé plainte pour des faits datant de plus de 5 ans, contre 13 % en 2018 et 11 % en 2016. Toutefois, le nombre de plaintes enregistrées pour des faits de violences sexuelles augmente pour toutes les catégories de délais d’enregistrement, y compris pour les faits récents, mais plus modérément que pour les faits anciens.

En 2021, la police et la gendarmerie nationale ont enregistré 78 600 victimes de violences sexuelles, dont 34 900 victimes de viols et 43 700 victimes d’agressions sexuelles (y compris harcèlement sexuel : il pèse pour environ 9 % des agressions sexuelles et touche les femmes dans 9 cas sur 10). La part des victimes de violences sexuelles est de 1,2 pour 1 000 habitants (contre 0,9 en 2020 et 2019). 29 % des violences sexuelles (agressions sexuelles et viols) ont eu lieu dans le cadre intrafamilial. 0,5 personnes sur 1 000 habitants ont été enregistrées comme victimes de viols ou tentatives de viols par la police et la gendarmerie nationales en France (comme en 2020 et en 2019), dont 89 % de femmes. Pour 35 % des victimes, ces viols ont eu lieu au sein de la cellule familiale […]. 58 % des victimes de violences sexuelles (viols et agressions sexuelles) enregistrées par les forces de sécurité sont mineures.

En 2021, les forces de sécurité ont mis en cause 49 600 personnes, quasiment tous des hommes (97 %), pour des crimes ou des délits de violences sexuelles, que ces infractions soient l’infraction principale du mis en cause (78 % des mis en cause) ou une infraction secondaire de celui-ci. Ces auteurs présumés ont en majorité entre 18 et 44 ans, mais ils se répartissent dans pratiquement toutes les tranches d’âges, depuis les très jeunes jusqu’aux plus âgés. » https://www.interieur.gouv.fr/content/download/132062/1048749/file/Ins%C3%A9curit%C3%A9%20et%20d%C3%A9linquance%20en%202021%20-%20bilan%20statistique.pdf



« "J’ai eu de la chance, j’ai eu le bon viol", écrit Giulia Foïs au début de son livre [intitulé] Je suis une sur deux […]. Dans une interview à Marie Claire, la journaliste explique : "Le viol que j'ai subi appartient à une catégorie très minoritaire de viol. Car la plupart du temps, les victimes connaissent leur violeur. J'ai eu le 'bon viol', parce que c'est celui conforme à l'image que l'on s'en fait. Donc on peut en parler plus facilement." […] Mais Giulia Foïs touche un point sensible : la représentation socialement acceptée d’un viol, encore aujourd’hui, reste celui d’un acte commis par un inconnu, si possible tard le soir, dans un endroit clos, sans aucune échappatoire […]. "Pendant très longtemps, [ce mythe] est resté le seul discours possible, la seule expression envisagée d’un viol", rappelle la sociologue Alice Debauche, maîtresse de conférences en sociologie à l'université de Strasbourg travaillant sur les violences, notamment sexuelles, la sexualité et la santé. Pourtant, dans 91% des cas, les viols ou tentatives de viols ont été perpétrées par une personne connue de la victime, d’après l’enquête Virage, portant sur les violences subies par les femmes et par les hommes, réalisée par l’Ined (Institut national des études démographiques). Et selon une étude Ifop réalisée en 2018 pour la Fondation Jean-Jaurès sur les violences sexuelles, dans la plupart des situations, l’auteur est le conjoint ou un membre de la famille de la victime. "La famille est perçue comme un lieu de sécurité […]. Les dangers et actes de violences sont souvent inaudibles pour beaucoup de monde", prévenait d’ailleurs en 2007 le Professeur Gérard Lopez, président de l’Institut de victimologie et du Centre du psychotrauma, à Paris, dans un entretien à 20 Minutes. Lorsqu’elles sont victimes de violence chez elles, de la part d’un proche, beaucoup de femmes renoncent à porter plainte, voire n’en parlent pas, convaincues que personne ne les croira […]. "Pour les enfants c’est pareil, précise Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol (CFCV). On leur dit de se méfier des inconnus dans la rue, donc quand les violences arrivent à la maison, ils ne les comprennent pas, c’est impensable pour eux." […] "En France, on a cette culture du 'on lave son linge sale en famille', la famille est sacralisée, alors qu’elle est composée d’hommes et de femmes avec leurs défauts, leurs déviances", note Martine Brousse. » https://www.marieclaire.fr/le-foyer-lieu-de-tous-les-dangers,1400514.asp


« Trois ans après la première enquête sur les représentations des Français sur le viol et les violences sexuelles de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie réalisée en décembre 2015 par [l’]institut [Ipsos] et présentée en 2016, et un an et demi après le début du mouvement #MeToo, [l'association Mémoire Traumatique et Victimologie a fait] refaire une enquête similaire sur le degré d’adhésion des Français aux stéréotypes sexistes, ainsi qu’aux fausses représentations et aux mythes sur le viol, en ajoutant des questions sur l’effet #MeToo, sur l’impunité, sur la connaissance des mécanismes psychotraumatiques lors d’un viol et sur la loi sur les violences sexistes et sexuelles de Marlène Schiappa du 3 août 2018. Une nouvelle enquête de [l’]association [Mémoire Traumatique et Victimologie] a donc été conçue et réalisée avec Ipsos du 22 au 28 février 2019 sur 1000 individus constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus […].

On constate une légère hausse sur le pourcentage de Français qui pensent que les femmes savent beaucoup moins que les hommes ce qu’elles veulent (26 % vs 25 % en 2015) et sur le fait que, dans la vie, les femmes ressentent de nombreux évènements comme violents alors qu’ils ne le sont pas pour les hommes (78 % vs 76 % en 2015). Les Français sont à peine moins nombreux à penser : qu’une femme peut prendre du plaisir à être forcée (18 % vs 21 % en 2015) ou que beaucoup de femmes, quand elles disent « non » pour une relation sexuelle… pensent « oui » (17 % vs 19 % en 2015). Mais un peu plus nombreux à penser qu’à l’origine d’un viol, il y a souvent un malentendu (32 % vs 29 % en 2015).

Malgré toutes les campagnes d’information, les enquêtes, les publications, les émissions et les documentaires, les Français, pour 51 % d’entre eux, continuent d’adhérer au mythe des viols qui seraient avant tout le fait d’inconnus dans l’espace public, et seuls 25 % pensent que les viols sont commis en famille ; le vrai viol reste [à leurs yeux] celui commis par un inconnu, avec violence, dans l’espace public, sur des femmes adultes, sans prise de risque, alors que 90 % des viols sont le fait de proches. Et les Français ne sont que 22 % à savoir que les viols sont commis majoritairement sur des mineurs et 53 % à savoir que d’autres personnes vulnérables comme les personnes handicapées ou autistes ont plus de risques de subir des viols […]. La résistance reste toujours au cœur de la définition du viol pour les Français, et céder par contrainte morale ou après des menaces est toujours considéré comme un comportement qui peut disqualifier le viol en partie, mais cela s’améliore par rapport à 2015 (15 % vs 21 % en 2015 pour la pénétration vaginale pénienne, 29 % vs 37 % pour la pénétration orale pénienne, 20 % vs 24 % pour la pénétration vaginale digitale). Les Français surestiment le nombre de plaintes : ils sont 69 % à penser que les victimes sont plus de 25 % à porter plainte pour viols alors qu’elles sont moins de 10 %. De même, les Français surestiment fortement le nombre de condamnations pour viols : ils sont 90 % à penser que les condamnations pour viols ont augmenté depuis 10 ans alors qu’elles ont diminué de 40 % en 10 ans.

1 Français sur 2 considère que forcer une personne à faire une fellation n’est pas un viol mais une agression sexuelle. 1 Français sur 4 considère que réaliser un acte de pénétration sexuelle avec le doigt sur une personne qui le refuse n’est pas un viol. 15 % des Français considèrent qu’il n’y a pas de viol quand une personne cède quand on la force. 21 % des Français considèrent que forcer sa conjointe à avoir un rapport sexuel alors qu’elle le refuse n’est pas un viol. Pour 42 % des Français (vs 40 % en 2015), cela atténue la responsabilité du violeur si la victime a eu une attitude provocante en public. Pour 31 % (vs 27 % en 2015), une victime est en partie responsable si elle a eu des relations sexuelles avec le violeur. Les victimes accusent à tort par déception amoureuse ou pour se venger, [selon] 37 % des Français (vs 32 % en 2015) ; et pour 27 % d’entre eux (vs 24 % en 2015), beaucoup de viols ayant fait l’objet de plaintes n’en sont pas. Pour 43 % des Français (vs 41 % en 2016), si une victime se défend vraiment, elle fait fuir le violeur. Pour 30 % (vs 27 % en 2016), si la victime ne réagit pas, ce n’est pas une violence sexuelle, et pour 30 %, si la victime respecte certaines règles de précaution, elle ne risque pas d’être violée […].

Une des caractéristiques de cette enquête de 2019, c’est la position très paradoxale des Français […]. Ils sont une grande majorité à comprendre qu’il soit très difficile pour des victimes de viol de parler et de porter plainte, à connaître la gravité des conséquences psychotraumatiques des viols (cf. enquête de 2016), et à connaître : les phénomènes de sidération traumatique qui paralysent la victime et l’empêchent de réagir et de s’opposer (pour 82 % des Français) ; les phénomènes de dissociation traumatique qui l'anesthésient émotionnellement, l’empêche de se défendre et de quitter son agresseur en la maintenant sous emprise (pour 72 % des Français) ; les phénomènes d’amnésie traumatique qui l’empêche de se remémorer en partie ou en totalité des violences (pour 74 % des Français). Pourtant, cela ne remet nullement en question pour une bonne partie d’entre eux des représentations fausses qui contredisent manifestement ce qu’ils savent et qu’il serait pourtant logique d’abandonner […]. Finalement, si tout le monde s’accorde à dire que les viols sont graves et peu dénoncés, dans les faits, les Français ont tendance à trouver qu’une bonne partie des viols n’en sont pas, ne sont pas de « vrais viols », et qu’une bonne partie des personnes qui portent plainte pour viol ne sont pas de vraies victimes […]. Ils ne pensent pas que les condamnations pour viols [diminuent] ; au contraire […], ils adhérent au mythe d’une justice particulièrement sévère. » https://www.ipsos.com/fr-fr/les-francais-et-les-representations-sur-le-viol-et-les-violences-sexuelles ; https://www.ipsos.com/sites/default/files/ct/news/documents/2019-06/2019-rapport_d_enquete_ipsos-web.pdf


Dans la même veine, le sondage réalisé par l’Institut Dedicated, Amnesty International et SOS Viol en octobre 2019, publié en mars 2020, montre que les idées reçues sur le viol persistent, et ce, notamment chez les jeunes : https://www.amnesty.be/campagne/droits-femmes/viol/article/deconstruire-mythes-stereotypes-viol.


https://www.europe1.fr/societe/Ces-idees-recues-sur-le-viol-372640 ; https://www.la-croix.com/Actualite/France/80-des-viols-sont-commis-par-des-proches-de-la-victime-2015-01-20-1270432 ; https://www.huffingtonpost.fr/2015/03/01/violences-sexuelles-victimes-mineurs-agresseurs-proches-enquete-unicef_n_6751902.html ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Viol_commis_par_une_connaissance...



4/4

« Modifié: juillet 07, 2022, 06:27:44 pm par Plume »
« Si la musique nous est si chère, c'est qu'elle est la parole la plus profonde de l'âme, le cri harmonieux de sa joie et de sa douleur. » (Romain Rolland)

Snookey

  • Membre
  • ******
  • Messages: 11401
  • Respect: +749
La culture du viol
« Réponse #7376 le: juillet 07, 2022, 02:34:41 pm »
0
C'était l'avocat de la belle-mère de l'histoire de la filette de Granby?

En tant qu'avocat de la défense, au privé, as-tu le droit de refuser des causes pare que tu trouves ça trop dégueulasse?

Je sais que même ces minables-là ont "besoin" d'un avocat, mais c'est quoi les limites?

À l'aide juridique, j'aimagine que tu prends tout le monde, mais même à ça, si tu y as pas droit, il va toujours finir par y en avoir un qui va dire "oui mon trou d'cul, je vais te défendre"?

Oui, un avocat de la défense au privé peut refuser un mandat, comme tout avocat en fait. C'est probablement moins évident si tu es à l'aide juridique, remarque, en raison de la mission de l'organisme.

Tam!

  • Membre
  • *******
  • Messages: 18759
  • Respect: +2206
La culture du viol
« Réponse #7377 le: juillet 08, 2022, 09:41:13 am »
0

Le fait qu'il yait des viols injustement jugés et que cela choc renforce l'idée quebla culture du viol n'existe pas, du moins en occident.

Un commentaire douteux passé sous silence.

Le fait qu'on soit choqué qu'il y ait des mauvaises décisions sur des jugments d'agressions sexuelles prouve que la culture du viol n'existe pas est un raisonnement pour le moins bancal. Ça ne prouve rien du tout. Le viol peut être banalisé, caché, cammouffler dans certains milieu et quand même choquer lorsque ça sort au grand jour.

Et ceux de Sharl qui ont suivi ne sont guère mieux.



2. Pour ce qui est de la "culture du viol". C'est comme le "racisme systémique" ou le "privilège blanc". On peut contester la terminologie et son utilisation sans nier l'existence d'un problème relatif au genre ou à la race.

3. Après les "survivants" des pensionnats autochtones.  Voici la femme "survivante" d'agression sexuelle. D'abord, je dirais qu'à peu près tout le monde a déjà été victime d'agression sexuelle. Je me souviens d'un truc qui m'était arrivé et même "Hannah" était estomaquée. Et pour que "Hannah" le soit, ce n'était pas rien,,,

4. Puis hier, c'est un jeune, 14-15 ans si ma mémoire est bonne, qui a été "solidement" agressé par une femme de 45 ans. Motus et bouche cousue!

5. Puis on est au Canada, quand même pas en Afghanistan,,,


Euh, peux tu plus te contredire dans le même commentaire? Ça montre encore une fois que le concept est très mal compris. Pourtant les exemples pleuvent. Encore ce matin:

Choqué par les récents épisodes de violences sexuelles dans le réseau scolaire, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, assure que tout est mis en œuvre pour « défaire » la culture du silence entourant ce genre de crimes dans les écoles. Un véritable « changement de mentalités » est en cours, dit-il, mais il mettra encore du temps à s’opérer complètement.


https://www.lapresse.ca/actualites/education/2022-07-08/violences-sexuelles-en-milieu-scolaire/roberge-veut-defaire-la-culture-du-silence.php

Simone avait raison il y a huit ans. Il serait temps de mettre l'orgueil de côté et  l'admettre.
« Modifié: juillet 08, 2022, 10:05:09 am par Tam! »
Ex-emo viré woke et pseudo-homo-sophistiqué avec le temps

sharl

  • Roi des -1
  • Membre
  • ******
  • Messages: 8274
  • Respect: -398
La culture du viol
« Réponse #7378 le: juillet 08, 2022, 11:06:23 am »
0
Avec la "culture du viol" on joue sur les mots et c'est un flagrant "viol de la culture". Mais, ça marche magnifiquement,,,

Tellement qu'on va systématiquement en faire trop de peur de ne pas en faire assez.

"(...) le concept est très mal compris" (...). Au contraire, le "concept" est très bien compris, tant par:

- ceux qui l'avancent et cherchent à l'imposer
- ceux qui le dénoncent
- et ceux qui font semblant de l'accepter pour bien paraître ou pour sauver leur tête 

Et j'inclus ici tous les autres concepts bâtards similaires actuellement à la mode.

« Modifié: juillet 08, 2022, 11:08:15 am par sharl »

Tam!

  • Membre
  • *******
  • Messages: 18759
  • Respect: +2206
La culture du viol
« Réponse #7379 le: juillet 08, 2022, 11:30:04 am »
0
Mais comment tu peux affirmer :

"à peu près tout le monde a déjà été victime d'agression sexuelle"

"hier, c'est un jeune, 14-15 ans si ma mémoire est bonne, qui a été "solidement" agressé par une femme de 45 ans. Motus et bouche cousue!"

Et tout de suite après t'opposer farouchement au concept de la culture du viol. Ça ne fait aucun sens. Qu'est-ce qui te motive à t'obstiner la-dessus? Je comprendrai jamais.
Ex-emo viré woke et pseudo-homo-sophistiqué avec le temps

MadChuck

  • Mad Chuck Norris
  • Membre
  • *********
  • Messages: 32175
  • Ing. BBQ
  • Respect: +2256
La culture du viol
« Réponse #7380 le: juillet 08, 2022, 12:07:48 pm »
0
Le culture du viol existe encore moins aujourd'hui qu'elle n'existait il y a 10 aks quand tu as ouverts ce poste.

Le viol et depuis longtemps considéré comme le pire des crimes après le meurtre, la torture et le crime de pédophilie.

Le fait qu'il yait des viols injustement jugés et que cela choc renforce l'idée quebla culture du viol n'existe pas, du moins en occident.

Je n'avais pas lu le fils attentivement, merci à Tam d'avoir soulever ce point là, je pense ici qu'on:

1) Évidemment on utilise un petit tour de passe-passe pour simplifier, oui ce qui est considéré viol par les gens sera très mal vu la plupart du temps par ceux qui l'appel viol, les gens ne seront pas toujours d'accord, Felicia Sonmez du Washington Post pour un exemple de personne qui a fait les manchettes cet été ou madame Paquette, il y a plus longtemps au Québec.

2) Même quand on s'entend qu'il y eu viol sans y mettre des astérisques, on ne sera pas toujours outré dans les faits, du moins pas tout le monde, un exemple facile que notre cerveau pourrait même le taser totalement sera certains milieux carcéraux, des gens vont même le souhaiter que ça arrive très souvent, c'est des blagues de viols encore acceptables virtuellement partout, au point que plusieurs juridictions se sont mis à mettre en prison des hommes avec un pénis fonctionnel arrêter pour avoir violé une femme en prison de femme avec une femme dans leur cellule.

3) Regarde la place médiatique que l'incroyable quantité de viol en Ukraine à eu dans le conflit et le poids dans le calcul si c'est une bonne idée ou non de faire la guerre ?

La culture du viol en Occident est peut-être beaucoup plus faible que celle de l'Afghanistan/Inde, au point que si on exclu certaines prisons et certains détachement à l'étrangé (aide humanitaire, miltaire), certaines églises l'expression est peut-être une image trop forte pour la représenter, mais

Rape culture is a setting, studied by several sociological theories, in which rape is pervasive and normalized due to societal attitudes about gender and sexuality.[1][2] Behaviors commonly associated with rape culture include victim blaming, slut-shaming, sexual objectification, trivializing rape, denial of widespread rape, refusing to acknowledge the harm caused by sexual violence, or some combination of these

Bref c'est quoi la barre pour pervasie et normalized ? à combien de viols par 100,000 ont met ça, je ne suis pas sur, mais le:
victim blaming, slut-shaming, sexual objectification, trivializing rape, denial of widespread rape, refusing to acknowledge the harm caused by sexual violence

Semble tous avoir existé chez les BlackHawks de Chicago des années 2010, Hockey Canada de 2018 (ou ici quand on lit les détails, on voit une évolution des jeunes qui ont grandi pendant me-too, avec la prise de vidéo de "consentement", la douche pour effacer les preuves après, etc...).

À cause des taboos c'est toujours dur de juger le présent, mais dans les familles du Québec d'hier, dans l'Église catholique du Québec d'hier, dans le milieu des arts du Québec d'hier, dans l'armé Canadienne d'hier, dans le milieu carcéral, dans le sport jeunesses de haut niveaux, etc... je ne suis pas sûr que l'expression était tellement exagérée et en 2050 on pourra juger si c'était le cas en 2020.

sharl

  • Roi des -1
  • Membre
  • ******
  • Messages: 8274
  • Respect: -398
La culture du viol
« Réponse #7381 le: juillet 08, 2022, 12:34:07 pm »
0
C'est simple: la notion de "culture du viol" est un sophisme.

On est au Québec en 2022.

C'est quoi le problème?  Dire à Jules qu'il ne faut pas dire à Luc qu'il fourrait Catherine parce qu'il l'a trouve "cute", ou encore dire à Lucie de ne pas dire à Louise qu'elle trouve que Kevin à un beau cul.  Car, ce  faisant, iels contribuent à la "culture du viol". 

Notre problème est-il devenu, au fil du temps, si marginal qu'on doive s'inventer une "culture du viol".

La société a évolué énormément et quelques progrès nous amènerons à une quasi perfection, ou tout au moins à ce qui est humainement possible de faire car des pervers il en existera toujours. Intellectuellement, cette "culture du viol" tient de la perversion,,,
« Modifié: juillet 08, 2022, 12:36:25 pm par MadChuck »

dalporto

  • Expert en tout et en rien, mais surtout en rien.
  • Membre
  • ******
  • Messages: 14315
  • Admin capo di tutti i capi
  • Respect: +1826
La culture du viol
« Réponse #7382 le: juillet 08, 2022, 01:36:17 pm »
0
au point que plusieurs juridictions se sont mis à mettre en prison des hommes avec un pénis fonctionnel arrêter pour avoir violé une femme en prison de femme avec une femme dans leur cellule.

¿Qué?

MadChuck

  • Mad Chuck Norris
  • Membre
  • *********
  • Messages: 32175
  • Ing. BBQ
  • Respect: +2256
La culture du viol
« Réponse #7383 le: juillet 08, 2022, 01:53:23 pm »
0
¿Qué?

Y'a des pétitions de prisonnières pour qu'ils arrêtent cette pratique, mais ce sont pas mal les gens avec le moins de voix en société:

https://news.wttw.com/2020/02/19/lawsuit-female-prisoner-says-she-was-raped-transgender-inmate
An inmate at Illinois’ largest women’s prison says she was raped by a transgender inmate who was transferred into her housing unit last year, and claims Illinois Department of Corrections officials conducted a “sham investigation” to help cover up the incident.

https://www.theguardian.com/uk-news/2018/oct/11/transgender-prisoner-who-sexually-assaulted-inmates-jailed-for-life

https://www.wsj.com/articles/male-inmates-in-womens-prisons-11622474215

https://4w.pub/female-inmates-suing-cdcr/
Female Inmates, Women's Rights Groups Suing California Dept. of Corrections Over Trans Policies
« Modifié: juillet 08, 2022, 02:26:09 pm par MadChuck »

dalporto

  • Expert en tout et en rien, mais surtout en rien.
  • Membre
  • ******
  • Messages: 14315
  • Admin capo di tutti i capi
  • Respect: +1826
La culture du viol
« Réponse #7384 le: juillet 08, 2022, 02:12:44 pm »
+1
Câlisse.

Belle job les wokes!

Tam!

  • Membre
  • *******
  • Messages: 18759
  • Respect: +2206
La culture du viol
« Réponse #7385 le: juillet 08, 2022, 03:08:22 pm »
0
C'est terrible et je n'ai pas de position ferme sur la place des trans en prison, mais en quoi à ce que ça différe du reste? Un viol est en prison est un viol en prison.

Une femme peut violer une autre femme.
Un homme peut violer un trans...etc.

Pourquoi ça prend ça pour vous fâcher?
Ex-emo viré woke et pseudo-homo-sophistiqué avec le temps

jivre

  • Membre
  • ***
  • Messages: 1746
  • Respect: +753
La culture du viol
« Réponse #7386 le: juillet 08, 2022, 03:19:13 pm »
0
Parce que 90% de agressions sexuelles sont commises par des hommes (chiffre au pif) et que facilement plus de 50% de leurs victimes sont des femmes. Dans l'optique où les trans qui s'identifient en tant que femmes sont des hommes, leur entrée dans ces espaces déjouent les mesures de sécurité obtenues pour les femmes, comme les prisons pour femmes ou les refuges pour femmes battues.

MadChuck

  • Mad Chuck Norris
  • Membre
  • *********
  • Messages: 32175
  • Ing. BBQ
  • Respect: +2256
La culture du viol
« Réponse #7387 le: juillet 08, 2022, 03:33:46 pm »
0
C'est terrible et je n'ai pas de position ferme sur la place des trans en prison, mais en quoi à ce que ça différe du reste? Un viol en prison est un viol en prison.

Une balle sur la tempe des membres de cartels qui se trompe sur la personne t'offre un choix Tam, ta fille va soit se faire violer par une femme et son doigt ou par un homme et son pénis ? Je ne suis pas sur si un viol == un viol, il y a des dégréés de violence quand même.

Ensuite, il y a la claque au visage de l'intelligence de tous et le "gaslighting", non seulement un pervers sexuel avec une historique de violer des femmes fait très évidemment aux yeux de 99.9% de la population fait semblant d'être trans pour éviter la terrible prison pour homme et aller dans un milieu carcéral moins dangereux et pour abuser des femmes, mais un système sociaux-médiatique-politique veut traiter les femmes victimes en prison de leur viols potentielles de bigot pour s'en plaindre ?, se bout là est choquant pour l'esprit.

Ça fait un peu penser à ce vidéo:
https://www.youtube.com/watch?v=2d6HGu8RT0k

Un homme blanc vient mainsplainner à une femme noire qu'elle ne devrait pas se plaindre qu'un pervers sexuel (avec une très longue historique d'agression du genre) s'excitait à montrer son pénis à des jeunes filles dans le vestiaire. Heureusement, la police a pris les 5 différentes plaintes reçues au sérieux.

La tout à coup, ce serait correct de faire une exception, de ne pas croire les femmes.

C'est peut-être de l'ignorance de notre part, mais les choses qui sont avancées choque l'esprit, peut-être que ça existe une femme née homme (notre cerveau est juste mal placé pour saisir l'essence de la phrase) et ça adonne que la femme en question est une des rares femmes de l'historie à violer des inconnues (les agresseurs femelles, c'est quasi exclusivement des gens qu'elles connaissent avec des relations de pouvoirs) et que pour quelque raisons cette femme trouve important d'avoir un pénis fonctionnel pendant la peine de prison.

Tam!

  • Membre
  • *******
  • Messages: 18759
  • Respect: +2206
La culture du viol
« Réponse #7388 le: juillet 08, 2022, 03:58:14 pm »
0
Parce que 90% de agressions sexuelles sont commises par des hommes (chiffre au pif) et que facilement plus de 50% de leurs victimes sont des femmes.


Une balle sur la tempe des membres de cartels qui se trompe sur la personne t'offre un choix Tam, ta fille va soit se faire violer par une femme et son doigt ou par un homme et son pénis ? Je ne suis pas sur si un viol == un viol, il y a des dégréés de violence quand même.


Ah ok, là ça ressort. Certain vont souvent dire qu'il y a aussi des hommes qui se font agresser pour relaitiviser les viols des hommes. Exemple Sharl plus haut avec l'histoire de la femme de 45 ans.

Oui c'est un problème le cas des trans en prison, je n'y avais jamais vraiment réfléchis. Devrait-on les mettre avec les hommes si ils/elles n'ont pas subit d'opération? Les mettre à part dans les prisons des femmes. Je ne sais pas.

Je trouve ça juste drôle que des cas aussi isolés vous font réagir alors que jamais il y a de réactions dans ce sujet (à part pour dire que la culture du viol n'existe pas). L'os anti woke à gruger, j'imagine.
« Modifié: juillet 08, 2022, 04:01:50 pm par MadChuck »
Ex-emo viré woke et pseudo-homo-sophistiqué avec le temps

MadChuck

  • Mad Chuck Norris
  • Membre
  • *********
  • Messages: 32175
  • Ing. BBQ
  • Respect: +2256
La culture du viol
« Réponse #7389 le: juillet 08, 2022, 04:04:06 pm »
0
Je trouve ça juste drôle que des cas aussi isolés vous font réagir alors que jamais il y a de réactions dans ce sujet

On est rendu à la page 148, regarde le bout sur Hockey Canada, le bout sur l'ingénieur ça me semble bien gratuit.

Aussi sur les 148 pages, ce sera pratiquement que des cas isolés d'anecdotes sur un cas particulier qui fait réagir, le cas de l'ingénieur est j'imagine aussi un cas bien plus isolé.

il y a quand même pas beaucoup de cas de viols ou la classe médiatique-politique est "pour" et pratique la culture du viol en 2022 Tam, les exceptions risques d'être considéré anecdotique.
« Modifié: juillet 08, 2022, 04:05:50 pm par MadChuck »

Tam!

  • Membre
  • *******
  • Messages: 18759
  • Respect: +2206
La culture du viol
« Réponse #7390 le: juillet 08, 2022, 04:18:20 pm »
0

Aussi sur les 148 pages, ce sera pratiquement que des cas isolés d'anecdotes sur un cas particulier qui fait réagir, le cas de l'ingénieur est j'imagine aussi un cas bien plus isolé.

Le jugmenent est un cas isolé. Pas le fait qu'un homme agresse sexuellement une femme.

Je le répète ça amoindri pas le geste que ce soit un trans. En fait ça s'ajoute à tout le reste.

Je ne pense que pas que les wokes quand ils militent pour les droits des trans, ont à porter le fardeau des déviances possibles de ceux-ci, ou celles-ci. C'est à la société de s'en charger  (sécurité, organisation, structure en prison..)

Ex-emo viré woke et pseudo-homo-sophistiqué avec le temps

Plume

  • Sur la Lune
  • Membre
  • ***
  • Messages: 1920
  • Soleil de minuit
  • Respect: +342
La culture du viol
« Réponse #7391 le: juillet 08, 2022, 04:27:52 pm »
0


Une balle sur la tempe des membres de cartels qui se trompe sur la personne t'offre un choix Tam, ta fille va soit se faire violer par une femme et son doigt ou par un homme et son pénis ? Je ne suis pas sur si un viol == un viol, il y a des dégréés de violence quand même.


Bien sûr qu’il existe des degrés de violence (un viol précédé, accompagné ou suivi de tortures ou d'actes de barbarie est par exemple aggravé et puni de la réclusion criminelle à perpétuité, en France), mais ce n’est certainement pas parce qu’un individu viole autrui à l’aide de son pénis plutôt que de ses doigts ou d’un objet que c’est plus violent et que le viol est alors plus « vrai/réel ». Comme si c’était moins violent et moins douloureux de se prendre sèchement (vous croyez qu'une femme qui viole autrui est forcément plus douce qu'un homme, qu'elle y va forcément "plus en douceur" ?) des doigts ou le manche d’un balai (par exemple) dans le vagin ou dans l’anus… Ce n’est pas le pénis (qui est d’ailleurs parfois moins gros qu’un objet) en soi qui rend l’acte plus violent, et un viol (qui est violent en soi) commis avec un pénis n’est pas plus « vrai/réel » qu’un viol commis avec des doigts, une bouteille, etc. Du reste, psychologiquement parlant, la victime d’un viol ne se sent pas forcément « moins violée » lorsque la pénétration sexuelle a été effectuée au moyen de doigts ou d'objets plutôt que du pénis...

« Modifié: juillet 08, 2022, 05:12:21 pm par Plume »
« Si la musique nous est si chère, c'est qu'elle est la parole la plus profonde de l'âme, le cri harmonieux de sa joie et de sa douleur. » (Romain Rolland)

dalporto

  • Expert en tout et en rien, mais surtout en rien.
  • Membre
  • ******
  • Messages: 14315
  • Admin capo di tutti i capi
  • Respect: +1826
La culture du viol
« Réponse #7392 le: juillet 08, 2022, 04:33:43 pm »
0
Oui c'est un problème le cas des trans en prison, je n'y avais jamais vraiment réfléchis.

Ça fait une centaine de pages que plusieurs le font à ta place, réfléchir, mais ça ne t'intéresse pas vraiment on dirait l'envers de la médaille.

Jusqu'à temps qu'on arrive avec des histoires comme celle-là qu'on a callé il y a des années, qu'on pourrait appeler la dérive woke.

Là je sais que tu es tiraillé entre ton "ouverture d'esprit" envers les trans, et le fait que des femmes se font violer en prison, mais par des trans, pis tu sais pas trop quoi en penser.  J'imagine que c'est normal.

Pour ma part, je n'aurais aucun problème à interdire les trans masculins dans les prison pour femme, quitte à passer pour un transphobe ou whatever.  Admettons qu'on coupe la poire en deux et que l'ont crée une aile spéciale pour les détenus masculins trans.  Les chances sont que plusieurs faux-trans vont s'arranger pour y aller et faire régner la terreur sur une population de détenus pas nécessairement équipée pour se défendre, sans offense aucune.

Tout ça pour dire que la bien-pensance moralisatrice conduit droit vers ce genre de situation.  Un peu comme les trans aux Olympiques, c'est du crisse de beau niaisage.  Tu finis avec l'argent parce que y'a un trans de 6"6' qui a décidé de compétitionner avec les femmes.  Bravo.

Y'a un équilibre qu'il faut respecter pour éviter ces dérapes-là.  Quel estie de génie pense à mettre un violeur en prison avec des femmes?  Ou même pas un violeur, un criminel violent avec des femmes?  Quoi que c'est vraiment de l'égalité rendu là.  Tout le monde ensemble!!

Tout ça pour dire c'est que quand tu pousses trop fort et trop rapidement d'un bord, y'a quelque chose qui va péter de l'autre.

C'est beau les convictions, mais des fois il faut réfléchir à ce que l'on dit avant que ça se traduise par des aberrations prévisibles pareilles.

Tam!

  • Membre
  • *******
  • Messages: 18759
  • Respect: +2206
La culture du viol
« Réponse #7393 le: juillet 08, 2022, 04:41:46 pm »
0
Oui c'est un problème le cas des trans en prison, je n'y avais jamais vraiment réfléchis.

Ça fait une centaine de pages que plusieurs le font à ta place, réfléchir, mais ça ne t'intéresse pas vraiment on dirait l'envers de la médaille.

Jusqu'à temps qu'on arrive avec des histoires comme celle-là qu'on a callé il y a des années, qu'on pourrait appeler la dérive woke.


C'est parce que j'accepte que lors de gros changement sociaux, il ya des zones de turbulences, des zones grises. Tout le monde doit s'adapter. Je trouve ça tout à fait normal que ça ne passe pas 100% bien et qu'il y ait des dérapes. Y'a rien de parfait. Mais je considère que sur le long terme ça va être mieux pour l'ensemble de la société. Sinon ben partons à la chasse au trans. Banissons-les!

Ben non j'avais pas réfléchis au trans en prison, je suis dont bête!



Ex-emo viré woke et pseudo-homo-sophistiqué avec le temps

Simone

  • Membre
  • *****
  • Messages: 7485
  • Respect: +1227
    • Presque végé !
La culture du viol
« Réponse #7394 le: juillet 08, 2022, 05:24:16 pm »
0
Mais ça représente combien de détenu.e.s dans les prisons pour femmes (en pourcentage ou en nombre, j'en sais rien), les personnes trans qui ont un pénis (le "trans masc" de dalporto me confusionne, dépendant de la transition effectuée et de où la personne est rendue dans le processus, la personne trans peut être masculine ou féminine et avoir un pénis, bref, c'pas important) qui sont emprisonnées pour des crimes sexuels?

Ça me semble un cas de figure quand même rare, je n'y avais jamais réfléchi non plus, et ce n'est pas par wokisme.

Dans mes tous premiers messages de ce sujet, un des exemples que je donnais de la banalisation du viol, c'est le fait que tout le monde trouve ça "normal" que le viol soit répandu dans les prisons pour hommes et que ce soit utilisé comme une façon d'assertir son pouvoir sur autrui... Je continue de penser que c'est vrai.

Je trouve que l'exemple de MadChuck pose plein de problèmes sur le plan de la place de ces détenu.e.s dans le système pénal, mais est-ce que c'est "pire" quand c'est une personne trans dotée d'un pénis qui agresse une femme personne dotée d'un vagin que quand c'est une personne dotée d'un vagin qui agresse une autre? Je comprends que dans votre regard, un viol avec pénétration par un sexe masculin est plus invasif qu'un viol fait avec une autre partie du corps, mais le degré de violence peut être similaire, voire pire. Dans le roman La ligne brisée de Katherine Vermette, une adolescente de 14 ans se fait tabasser par une autre adolescente qui l'agresse sexuellement au moyen d'une bouteille de bière, et l'agression est si violente que la bouteille brise et la victime passe proche de mourir au bout de son sang. C'est probablement une des pires situations que je pourrais imaginer, pourtant, c'est le viol d'une femme par une femme (personnes dotées de vagins, en tout cas, vous comprenez), et il n'y a aucune partie du corps impliquée du côté de l'agresseure. En tout cas, tout ça pour dire que le viol en prison n'est pas plus acceptable parce qu'il est commis en prison, mais le fait qu'il implique du sexe pénétratif de type pénis-vagin ne le rend pas pire (ni mieux, d'ailleurs). 

Mais il y a effectivement une réflexion à y avoir sur les détenu.e.s trans. Dans quel cas une personne trans va servir sa sentence dans un pénitencier pour femmes? Quand sa transition est reconnue légalement, même si elle n'est pas complétée? Ça me rappelle, il y avait une intrigue dans Orange is the new black où le personnage de Laverne Cox n'arrivait pas à avoir ses hormones et c'était utilisé comme une forme de coercition contre elle par les gardiens de la prison... Ça entraînait énormément de souffrance pour le personnage qui retrouvait sa pilosité et sa voix masculines. J'imagine que cet aspect aussi doit être pris en compte. En tout cas. C'est trop complexe pour que j'y réfléchisse un vendredi après-midi quand j'ai mal à la tête.
« Modifié: juillet 08, 2022, 05:28:49 pm par Simone »
C'est exactement ça qu'est la littérature: d'habiles mensonges qui, secrètement, disent la vérité. - Simone de Beauvoir

jivre

  • Membre
  • ***
  • Messages: 1746
  • Respect: +753
La culture du viol
« Réponse #7395 le: juillet 08, 2022, 06:34:17 pm »
0
Moi je n'embarquerai pas dans l'histoire de pénis ou pas, mais juste le fait que les hommes sont en moyenne plus agressifs et téméraires que les femmes (ce sont des moyennes, je sais qu'il existe des hommes doux et des femmes crissement violentes et capotées), et en moyenne plus forts et physiquement imposants (même nuance), me semble suffisant pour protéger les secondes des premiers dans certaines circonstances (prisons, refuges, etc.). En moyenne, les hommes sont plus dangereux.

Je pense que Simone et Tam! sont pris par surprise parce qu'ils n'ont pas envisagé toutes les conséquences et les nécessités logiques d'une idée nouvelle (les théories du genre, queer, etc.) avant d'y adhérer. Un "cas de figure quand même rare" n'est pas très convainquant pour moi, puisque le phénomène ne peut qu'augmenter en fréquence, puisqu'il part de zéro. Jusqu'où peut-il aller? Ca on ne le sais pas, mais c'est un phénomène inclut dès le départ quand on admet cette idéologie basée sur le genre et le sentiment intérieur allégué plutôt que sur le sexe biologique.

Juste le fait qu'une virtuose des mots qui fait office de spécialiste dans notre petite communauté ait de la misère à nommer des réalités toutes simples, comme "femme", est spécial, je trouve. Moi je trouve que ca soulève des enjeux féministes importants. On s'éloigne de la culture du viol, mais au Parti Démocrate, il y a déjà des hommes qui ont profité de la politique de parité homme/femme interne au parti pour gagner des investitures contre d'autres candidats en se déguisant en "femmes" (plus précisément en stéréotypes de femmes dans sa culture dominante).

On pourrait peut-être continuer ce bout de discussion sur le fil "woke me up", mais le focus mis sur la subjectivité et le sentiment intérieur dans l'élaboration des lois et des normes sociales et politiques, au détriment de critères plus objectifs, ouvre forcément la porte à ce genre de problèmes. "Oui mais c'est rare". "Oui mais pour combien de temps, à la vitesse où ca va"?

Simone

  • Membre
  • *****
  • Messages: 7485
  • Respect: +1227
    • Presque végé !
La culture du viol
« Réponse #7396 le: juillet 08, 2022, 07:31:35 pm »
0
Je pense que tu comprends mal mon enfargement sur les mots, si une personne trans est dans une prison pour femmes, elle est considérée comme une femme aux yeux de la loi, ça veut dire que son marqueur de genre a été changé à l'État civil et si tu n'as pas accès à son dossier médical, tu ne pourrais présumer de son phénotype sexuel, qu'il soit conforme à celui qui lui a été attribué à la naissance ou non. Or, pour moi, on nommerait une personne dans cette situation une femme trans (ou juste une femme), alors que dalp utilise l'expression trans masc (ce qui pour moi serait le contraire, soit une femme qui a transitionné légalement et médicalement vers le sexe masculin, que la transition soit aboutie ou non). J'ai utilisé la génitalité pour démêler les deux, parce que si je comprends bien, on parle dans tous les cas de personnes qui se présentent comme femmes (et aussi parce que Madchuck a l'air de penser que ça fait une différence pour la victime, mais sans avoir de grandes notions de victimiologie, j'aurais tendance à dire que pas toujours, et que ça dépend de la victime, de son vécu, de sa culture, de son éducation et de beaucoup d'autres choses).

Je ne suis absolument pas en désaccord avec ton affirmation principale, mais ça pose problème quand même, à partir du moment où une personne a transitionné légalement, est-ce que la justice peut nier leur transition juste pour éviter une situation comme ça?

Je ne pense pas, comme dalporto le dit, que quelqu'un pourrait juste "dire qu'il est trans" pour se retrouver dans un pénitencier qui ne correspond pas à son genre. Je pense exclusivement aux personnes qui ont passé à travers une démarche de changement de sexe et qui sont reconnus d'un autre genre que leur genre assigné naissance aux yeux de la loi.

Dans le cas d'une femme trans qui aurait toujours un pénis et qui n'a pas commis de crime violent, une peine dans une prison pour hommes serait plus ou moins l'équivalent de soumettre tacitement la personne à des châtiments physiques et sexuels, et je ne pense pas que ça fasse partie de ma conception de la justice réparatrice et de la réhabilitation. Si le viol d'une femme détenue par une femme trans avec pénis est inacceptable, le viol d'une femme trans détenue par des hommes l'est tout autant. C'est une impasse.

Et je ne considère pas avoir failli à considérer la logique de la théorie du genre juste parce que je n'ai pas de solution à offrir à ce problème qui pose plusieurs questions au niveau de l'éthique, des droits et de la justice. Comme si chaque "idée nouvelle" devait toujours être résolue d'avance, malgré la complexité. Tu peux descendre de tes grands chevaux.
« Modifié: juillet 08, 2022, 07:39:45 pm par Simone »
C'est exactement ça qu'est la littérature: d'habiles mensonges qui, secrètement, disent la vérité. - Simone de Beauvoir

dalporto

  • Expert en tout et en rien, mais surtout en rien.
  • Membre
  • ******
  • Messages: 14315
  • Admin capo di tutti i capi
  • Respect: +1826
La culture du viol
« Réponse #7397 le: juillet 08, 2022, 07:39:44 pm »
0
Je trouve que l'exemple de MadChuck pose plein de problèmes sur le plan de la place de ces détenu.e.s dans le système pénal, mais est-ce que c'est "pire" quand c'est une personne trans dotée d'un pénis qui agresse une femme personne dotée d'un vagin que quand c'est une personne dotée d'un vagin qui agresse une autre?

C'est vraiment pas le point de commencer à donner des notes à ça, déjà que souvent ici on met un viol à la pointe du couteau au même rang qu'un gars qui siffle une fille dans la rue.  C'est juste que statistiquement, une femme a beaucoup plus de risque de se faire violer par un homme que par une autre femme.


Mais il y a effectivement une réflexion à y avoir sur les détenu.e.s trans.

Non.  La réflexion devrait être sur comment on en est arrivé à laisser passer une aberration semblable.  C'était prévisible, et tout le monde marche sur des oeufs.

Dans la même veine que la pensée magique: les viols c'est la faute des garçons, apprenons à nos garçons à ne pas violer les filles.

Sortez-vous la tête du cul avant qu'il n'y ait un plus gros backfire que seulement des criminelles qui se font violer par des hommes qui se déguisent en femme dans les pénitenciers.

Vous réclamiez ce genre de chose, on vous disait de faire attention, vous ne l'avez pas cru, et ce n'est que le début, cette mentalité de victime ne cause que des problèmes.

-La police qui a peur se faire sa job;
-Des criminels qui ne sont pas en prison parce qu'ils sont ethniques et que ça parait raciste;
-Des profs qui regardent le plafond pour ne pas se faire accuser de viol;
-Du monde qui n'osent même plus interagir avec le sexe opposé de peur de commettre un impair.

Name it.

Vous voulez aller trop vite, pis ça va péter.

dalporto

  • Expert en tout et en rien, mais surtout en rien.
  • Membre
  • ******
  • Messages: 14315
  • Admin capo di tutti i capi
  • Respect: +1826
La culture du viol
« Réponse #7398 le: juillet 08, 2022, 07:50:13 pm »
0
Je ne pense pas, comme dalporto le dit, que quelqu'un pourrait juste "dire qu'il est trans" pour se retrouver dans un pénitencier qui ne correspond pas à son genre. Je pense exclusivement aux personnes qui ont passé à travers une démarche de changement de sexe et qui sont reconnus d'un autre genre que leur genre assigné naissance aux yeux de la loi.

Je pense que c'est exactement le contraire de ce qu'ils réclament, i.e. pouvoir s'accorder le droit de s'identifier du genre qu'ils veulent sans avoir besoin de se justifier.  On a qu'à penser aux histoires de parent 1 et parent 2 d'il y a plusieurs pages pour s'en convaincre.

C'est quoi la démarche pour un gars qui veut "s'identifier comme une femme" à part une déclaration sur l'honneur?  On ne peut pas attendre son changement de sexe, le gars à pas d'argent, faque c'est impossible à gérer de cette façon.

C'est rempli de failles facilement exploitables.

La solution, c'est que les trans sont des bonnes personnes, donc on ne devrait juste pas les mettre en prison, comme les noirs et les autochtones, il y en a trop en prison.

Lisa

  • A toujours raison
  • Membre
  • ******
  • Messages: 14599
  • Jeannette officielle du forum
  • Respect: +1317
La culture du viol
« Réponse #7399 le: juillet 08, 2022, 08:15:37 pm »
0
Je retrouve pas la nouvelle, mais il me semble qu'une fédération de natation a tranché sur le sujet des trans dans les sports d'élite: si la transition s'est fait avant la puberté, la personne trans est acceptée dans la catégorie (mettons une femme trans serait acceptée pour l'épreuve de natation femme). Sinon, tu concoures chez les hommes, ou possibilité éventuellement de faire une catégorie "mixte".
J'ai trouvé ça pas pire, qu'ils y réfléchissent et arrivent avec ce genre de décision qui me semble juste.
Après, il y a le fait que c'Est pas partout que les gens ont accès à des bloqueurs d'hormones jeunes, mais c'est un autre combat.
"It's amazing how I can feel sorry for you and hate you at the same time. I'm sure there's a German word for it." - Lisa