Je ne sais pas si cette affaire à traversé l'Atlantique, mais pour résumer, le responsable de la sécurité de l'Elysée (un "gamin" de 26 ans pour ce genre de poste) c'est retrouvé se faisant passer pour un policier à tabasser sans raison des manifestant dans une manifestation où le responsable de la sécurité de l'Elysée n'avait rien à faire.
ça donne une impression très forte d'abus de pouvoir, d'individu qui perd les pédales sur ses prérogatives, que personne ne stoppe car proche du pouvoir, ça donne l'impression d'un système qui s'emballe et que personne n'ose arrêter.
L'affaire pourrait sembler anecdotique mais il me semble qu'elle pourtant très intéressante car à mon avis il y a de nombreux antécédents similaire dans l'histoire.
Un article explique très très bien le phénomène je pense :
https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/agression-d-un-manifestant-par-un-collaborateur-de-l-elysee/je-me-disais-un-jour-il-y-aura-un-clash-majeur-le-gerant-de-l-ancien-qg-d-en-marche-raconte-plusieurs-altercations-avec-alexandre-benalla_2866129.html"il y a beaucoup de gens qui pouvaient le recadrer, le remettre sur les bons rails, mais que pris dans le tourbillon de la campagne puis de l'organisation du pouvoir, il s'est retrouvé en électron libre"
"Pour moi c'est un peu l'affaire Kerviel. C'est le gars qui est là, et qui ne devrait pas être là. Tout le monde le laisse faire parce que tout le monde pense qu'il est brillant. À un moment ça dérape, et c'est la catastrophe". "Ça me fait aussi penser à Fukushima. On sait plus quoi faire car on a trois cas non conformes en même temps : un tsunami, un tremblement de terre et un accident nucléaire"
ça me fait également beaucoup penser à la « théorie de l’engagement » en psychologie sociale, c’est-à-dire qu’à partir d’un certain point, tout le monde voit que le gars part en couille mais remettre en cause et pointer officiellement le problème en le virant c’est soit même se remettre en cause, c’est accepter de voir qu’on s’est trompé sur toute la ligne alors on préfère foncer tout droit dans le mur avec un taré mais en se rassurant qu’on ne s’est pas trompé, soit accepter de voir les choses en face mais devoir faire face au fait qu’on a été mauvais, qu’on a mal sélectionné, mal jugé et alors devoir faire face à ses responsabilités, s'opposer à la majorité qui ne réagit pas, c’est l’affaire Kerviel, c’est l’affaire Fukushima, on persiste dans le mauvais choix parce que c’est le seul qui nous rassure, qui ne nous oblige pas à aller à contre courant, la vérité remet en cause nos propres compétences et nos propres failles, nos propres croyances et le risque de se retrouver isoler du reste de l'équipe ou pointé du doigt.
L’engagement en psychologie sociale :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Engagement_(psychologie_sociale)
Cette phrase résume parfaitement ce que j'en pense :
« Il y a une succession de gens qui pouvaient dire 'non', qui laissent faire parce qu'ils pensent que c'est le voisin qui va le faire à leur place. On le voit dans les auditions", renchérit Gilles de Laclause, "peut-être que personne n'a osé rien dire en pensant 'je vais être mal vu à l'Elysé »C’est une anecdote qui rend compte d’un phénomène que l’on retrouve beaucoup dans les problèmes de cercle vicieux décisionnaire à la con et dont on connait des cas expérimentaux très bien (expérience de Milgram) ou certains processus décisionnel de la seconde guerre mondiale où un seul individu à réussi à pousser tout une population dans un cercle vicieux de l’horreur alors que si tout le monde avait réagit en même temps on aurait pu éviter le pire.
On obéit au chef ou à ses intentions supposées quand le chef ne s'exprime pas directement et explicitement, "c'est le pote du président"...