Et si quelqu'un peut m'expliquer précisément c'est quoi le problème avec la FECQ-FEUQ, ça serait gentil.
C'est pas la FEUQ qui en 2005 avait négocié l'abdication des étudiants pour des pinottes?
Le Soleil
Actualités, mardi 6 septembre 2005, p. A4
La FEUQ menacée d’implosionMorin, Annie
La grève du printemps a laissé le mouvement étudiant profondément divisé. La Confédération des associations d’étudiants de l’Université Laval (CADEUL) menace de retirer ses 30 000 membres de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ). L’UQAM compte aussi quelques milliers de "défusionnistes". Si la scission se concrétisait, c’est un étudiant sur cinq qui ferait défection au front commun.
La plus longue grève de l’histoire du mouvement étudiant québécois a permis de récupérer 482 des 618 millions $ retranchés au programme d’aide financière. Dans les jours qui ont suivi le règlement, les purs et durs ont parlé d’une entente à rabais. Le président sortant de la FEUQ, Pier-André Bouchard, un ancien de l’Université Laval, a été taxé de traîtrise. Des membres de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE) l’ont même bousculé.
À l’Université Laval non plus, la FEUQ et son leader n’ont pas fait l’unanimité. Si les étudiants en sciences sociales ont jugé la FEUQ trop molle, d’autres, en sciences et génie et en administration par exemple, lui ont reproché d’être trop militante. Au premier rang de leurs récriminations, le brasse-camarade au caucus des députés libéraux provinciaux au Château Montebello.
La CADEUL a donc décidé d’organiser un référendum de désaffiliation cet automne pour tâter le pouls de ses membres. L’Association étudiante du secteur des sciences (AESS) de l’UQAM avait déjà prévu tenir le sien. L’Association des étudiants de la faculté d’éducation de l’UQAM songe aussi à entrer dans le mouvement.
"L’origine du référendum remonte plus loin que la grève. Le débat revient sur la table depuis trois ans", affirme Antoine Houde, président de la CADEUL.
S’il a pris l’initiative du référendum, l’exécutif de la CADEUL n’a pas encore pris de position officielle. Et il ne le fera pas avant plusieurs semaines car il a décidé de participer pleinement à l’élaboration du nouveau plan de développement de la FEUQ.
Dans un mémoire déposé cet été, la liste des récriminations des représentants de Laval est longue, très longue. Dominance des associations de Montréal, information partielle, finances mal tenues, réunions bâclées, pouvoir démesuré de l’exécutif, décisions peu représentatives de la base... Une phrase résume bien le malaise : "La FEUQ doit se départir de sa prétention condescendante de savoir ce qui est bon pour les étudiants."
"On parle d’un problème culturel, pas structurel", martèle Antoine Houde.
À la FEUQ, le nouveau président, François Vincent, est prêt à faire la démonstration que son organisation représente bien les étudiants québécois, malgré les critiques essuyées après la grève. Il donne l’exemple récent des transferts fédéraux en éducation et de la résurrection du fonds jeunesse. Quant aux doléances de la CADEUL, il en prend bonne note. "On va écouter les associations et apporter les modifications requises dans le plan de développement", assure-t-il d’une voix qui trahit son agacement.
La région de Québec ne risquerait-elle pas d’être isolée si la CADEUL quittait les rangs de la FEUQ ? Déjà, depuis le printemps 2004, l’Association des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIES), qui représente les étudiants à la maîtrise et au doctorat, fait bande à part.
Antoine Houde ne répond pas à la question, car il n’a pas préparé de plan d’après-référendum. Il rappelle toutefois que la CADEUL a vécu 15 ans sans la FEUQ et la FEUQ, cinq ans sans la CADEUL. Le jeune président donne aussi l’exemple des étudiants de l’UQAM, qui n’adhèrent pas tous à la Fédération.
La FEUQ est née en 1989, après le dégel des droits de scolarité ordonné par le gouvernement de Robert Bourassa. L’organisation compte 170 000 membres sur environ 230 000 étudiants universitaires de la province.
Les universités en région reprochent aussi à la FEUQ de mal comprendre leur réalité. Mais cela n’empêche pas leurs représentants étudiants de coller au front commun. "Il n’est pas question de désaffiliation ici. Je ne pense pas que ce soit la bonne solution. Si on veut changer les choses, il vaut mieux le faire à l’intérieur de la FEUQ", dit Jean-François Lalonde, de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).