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Y a-t-il des risques?
Par Rémi Maillard
Mise en ligne : août 2011 | Magazine : septembre 2011
Comme dans tout acte médical ou chirurgical, le risque zéro n’existe pas. Cependant, le taux de cécité ou de lésions graves serait très faible, de l’ordre de 0,1 % selon les spécialistes. En général, les complications surviennent au cours des six premiers mois, précise le Dr Podtetenev. Le risque principal, surtout chez les patients de plus de 40 ans ou atteints d’une forte myopie, est d’avoir besoin d’une seconde opération si la correction obtenue s’avère insuffisante, explique-t-il?: «Malheureusement, si leur cornée est trop mince cela n’est pas toujours possible et ils sont alors obligés de continuer à porter des lunettes ou des verres de contact.» Renseignez-vous avant de signer votre contrat, car certaines cliniques incluent les «retouches» dans le prix de l’intervention.
D’autres problèmes postopératoires surviennent parfois. De 5 à 10 % des patients souffrent par exemple d’une inflammation temporaire du volet cornéen, ce qui peut leur brouiller la vue. On note également un risque d’infection de la surface de l’œil (kératite infectieuse), «une complication grave pouvant entraîner une perte importante de la vision», indique Santé Canada. Mais la complication la plus redoutée des chirurgiens reste l’ectasie cornéenne, une déformation progressive et irréversible de la cornée qui se manifeste quelques mois, voire quelques années, après l’opération et qui peut nécessiter une greffe.
D’après Michel Podtetenev, ce phénomène ne se produit que dans un cas sur 10? 000. En outre, insiste-t-il, les risques d’infection ou d’ectasie sont aujourd’hui moins élevés grâce à l’emploi du lasik femtoseconde. En effet, ce nouveau laser «sans lame» utilise un matériel jetable unique pour chaque œil et sa précision plus grande permet de découper un volet cornéen plus fin, ce qui augmente l’épaisseur de la cornée résiduelle et laisse une marge de sécurité dans l’éventualité d’une seconde opération.
Malgré tout, la FDA rappelle sur son site Web que «la chirurgie au lasik est une technologie relativement nouvelle», dont «l’innocuité à long terme et l’efficacité sont inconnues».
La publicité de Lasik MD
Par Rémi Maillard
Mise en ligne : août 2011 | Magazine : septembre 2011
«Simplifiez votre vie… Optez pour le lasik!»; «FAITES VITE! Réservez votre consultation GRATUITE et économisez dès maintenant!»; «Une correction tout en douceur!»; «Correction sur mesure et sans lame. Précision, sécurité et confort»; «À partir de 490?$…» Avec ce genre d’annonces qui fleurissent sur le Web, dans les journaux, à la télévision et jusque sur les abribus, pas étonnant que 30 000 Québécois aient choisi de se faire corriger la vue au laser en 2010.
Qui paie 490 $ par oeil?
Impossible à dire, puisque le groupe Lasik MD refuse de dévoiler le nombre de personnes qui ont réellement été opérées au prix annoncé dans ses publicités. ?«Ce montant correspond à une intervention standard sur des patients ayant une légère myopie sans astigmatisme, déclare simplement Darren Yaphe, vice-président senior marketing chez Lasik MD, à Montréal. Pour les patients admissibles qui ont des prescriptions de base, nous sommes en mesure d’offrir la chirurgie pour seulement 980 $ pour les deux yeux. Pour ceux dont les prescriptions sont plus difficiles à traiter, le prix de notre intervention personnalisée peut aller jusqu’à 3 580 $, ce qui inclut les retraitements et les examens de la vue pendant cinq ans après la chirurgie.»
Les 27 cliniques Lasik MD du Canada (dont sept sont établies au Québec) ont effectué l’an dernier 75? 000 corrections de la vue, soit environ la moitié des opérations pratiquées au pays. Si «aucune autre clinique n’offre des prix plus bas que ceux de Lasik MD», c’est avant tout grâce à son «modèle national de protocoles standardisés», qui lui permet d’être plus efficace et de réaliser des économies d’échelle, plaide Darren Yaphe.
Pratiques commerciales controversées
Le Dr Podtetenev conseille de magasiner pour trouver le meilleur service possible: «Il ne faut jamais se fier aux bas prix affichés dans certaines publicités et bien prendre le temps de lire ce qui est écrit en petits caractères au bas des contrats, en particulier tout ce qui concerne les critères d’exclusion quand on vous propose de souscrire une garantie ou un plan d’engagement».
Également propriétaire d’une clinique de chirurgie réfractive à Montréal, Michel Podtetenev se dit excédé par «certains groupes médicaux qui ne jouent pas le jeu». «On voit beaucoup de publicités annonçant des traitements à partir de 490??$. Dans ce cas, les consommateurs doivent savoir que le “à partir de” est important…» Ce genre de procédé relève davantage du marketing que d’une bonne pratique médicale, affirme-t-il. «?La réalité, c’est qu’en moyenne, au Québec, une chirurgie des yeux au laser revient à 1 300 $ par œil et même, dans certains cas, à plus de 2??000??$.»
Une enquête publiée en 2009 par Consumer Reports, l’organisme de défense des consommateurs étasuniens, montre que le prix d’une chirurgie oculaire au laser «typique» chez nos voisins du Sud est d’environ 1 700 $ par œil.
Le laser corrige-t-il tous les problèmes de vision?
Par Rémi Maillard
Mise en ligne : août 2011 | Magazine : septembre 2011
Photo: Réjean Poudrette
C’est pour les myopes que l’éventail est le plus large, explique le Dr Michel Podtetenev, porte-parole de l’Association des médecins ophtalmologistes du Québec (AMOQ), également propriétaire d’une clinique de chirurgie réfractive à Montréal. «En général, on les opère entre -1 et -8 dioptries; dans certains cas, lorsque la cornée est assez épaisse, on peut intervenir jusqu’à -10 dioptries.
Au-delà, il y a un risque d’instabilité du tissu cornéen et de perte de la vision.» Pour les hypermétropes, la fourchette des valeurs de réfraction corrigibles est plus étroite, précise-t-il: de +1 à +4 dioptries au maximum. Pour les astigmates, on obtient de bons résultats jusqu’à -6 dioptries.
Vous avez 40 ans et plus, une bonne vue de près, mais vous devez porter des lunettes pour voir de loin? Attention, car votre myopie cache peut-être un début de presbytie et si vous supprimez la première, la seconde risque d’apparaître. «Nous recevons régulièrement des patients qui se sont fait opérer pour régler un problème de myopie et ne plus avoir à porter de lunettes. Or, après l’intervention, ils voient très bien de loin, mais plus de près», met en garde le Dr Steven Carrier, président de l’Association des optométristes du Québec (AOQ).