@ Pinko: Je ne voulais pas "gagner" la conversation.
Je suis sûr que quand le soleil va se pointer durablement, je vais avoir envie de me pitcher partout et faire quinze mille patentes en même temps.
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Je "fais les bons gestes", mais je me sens moins présent, mes ressentis dans les cinq sens sont affadis, comme si j'étais emballé dans un sac de plastique transparent.
En ce qui a trait à être moins présent (ou plus distrait), voici une petite anecdote, survenue ce matin:
Je suis allé chercher les seringues d'héparine et le coumadin ce matin pour ma blonde. J'ai dû remettre et la carte de la RAMQ et la prescription que ma blonde a reçue à la sortie de l'hôpital à la pharmacienne. Je suis allé m'asseoir au fond en attendant que le tout soit rassemblé. Dix minutes plus tard, la caissière m'appelle pour me faire payer. Je paye, je ramasse le tout, et avant de partir, j'ai un petit doute: et la carte d'assurance maladie de ma blonde ? Regarde dans la fente habituelle du porte-carte où je l'avais apportée: pas là... regarde dans le sac des prescriptions, tasse tous les papiers de renseignements de sécurité/contre-indications: rien encore. Fouille mes poches et mes recoins: toujours rien. Je me pointe au guichet des ordonnances et demande à la dame qui m'a servi si elle m'avait bien redonné la carte. Elle me répond que oui, elle me décrit même en détails très exacts la photo de ma blonde sur la carte, et elle me dit que c'est important pour elle de bien remettre cette carte aux clients (évidemment, je ne peux la contredire !). Elle fait quand même l'effort de regarder dans tous les racoins où cette carte aurait pu se loger. Rien encore.
Je me sens devenir froid. Froid comme quand le gris foncé s'épaissit dans le ciel avant un orage. Mon attitude se durcit et mon ton de voix, de mielleux qu'il était airs que je badinais plaisamment quelques minutes avant, devient dur et abrupt. Mais je ne peux accuser personne de négligence, c'est juste un mauvais adon... en té cas, bref, un peu décontenancée devant mon air bête (je peux la comprendre, quand j'ai l'air bête, j'ai vraiment l'air bête !), la dame du guichet des ordonnances prend mon nom et mon numéro de téléphone et me promet qu'on me rappelle si on la trouve.
Je suis en furie, et en sortant de là, je peste intérieurement contre l'incompétence et l'inattention des employés de la pharmacie, yadda, yadda... Je ralentis le pas, je respire et je m'asseois une minute sur la banquette extérieure du McDonald's voisin pour palper mes poches une fois de plus, AU CAS OÙ, DES FOIS QUE... Je rouvre la petite poche poitrine du manteau noir Columbia où j'avais logé le porte-carte, le prends dans mes mains, l'examine et remarque une fente centrale, un lieu que je n'utilise pas du tout dans ce porte-carte, et, je vous le donne en mille, il y avait quoi dans cette fente ? La fameuse carte d'assurance-maladie de ma blonde ! Intacte, parfaite.
Je suis rentré à la pharmacie pour me confondre en excuses auprès de la dame du guichet des ordonnances. Elle les a gentiment acceptées.